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martes, septiembre 21, 2021

Suicide Social



Aujourd’hui sera le dernier jour de mon existence
La dernière fois que j’ferme les yeux, mon dernier silence


J’ai longtemps cherché la solution à ces nuisances
Ça m'apparait maintenant comme une évidence


Fini d'être une photocopie
Finies la monotonie, la lobotomie


Aujourd’hui je ne mettrai ni ma chemise, ni ma cravate
Je n’irai pas jusqu’au travail, je ne donnerai pas la patte


Adieu les employés de bureau et leurs vies bien rangées
Si tu pouvais rater la tienne, ça les arrangerait
Ça prendrait un peu de place dans leurs cerveaux étriqués
Ça les conforterait dans leur médiocrité


Adieu, les représentants grassouillets
Qui boivent jamais d'eau comme s’ils voulaient pas se mouiller


Les commerciaux qui sentent l’after-shave et le cassoulet
Mets de la mayonnaise sur leur mallette, ils se la boufferaient


Adieu les vieux comptables séniles
Adieu les secrétaires débiles et leurs discussions stériles


Adieu les jeunes cadres fraîchement diplômés
Qu’empileraient les cadavres pour arriver jusqu'au sommet


Adieu tous ces grands PDG
Essaie d'ouvrir ton parachute doré quand tu t'fais défenestrer
Ils font leur beurre sur des salariés désespérés
Et jouent les vierges effarouchées quand ils se font séquestrer


Tous ces fils de quelqu'un, ces fils d'une pute snob
Qui partagent les trois quarts des richesses du globe


Adieu ces p’tits patrons, ces beaufs embourgeoisés
Qui grattent les RTT pour payer leurs vacances d'été


Adieu les ouvriers, ces produits périmés
C’est la loi du marché mon pote, t'es bon qu'à te faire virer
Ça t’empêchera d'engraisser ta gamine affreuse
Qui s'fera sauter par un pompier, qui va finir coiffeuse


Adieu la campagne et ses familles crasseuses
Proches du porc au point d'attraper la fièvre aphteuse


Toutes ses vieilles, ces commères qui se bouffent entre elles
Ces vieux radins et leurs économies de bouts de chandelle


Adieu cette France profonde
Profondément stupide, cupide, inutile, putride
C’est fini vous êtes en retard d'un siècle
Plus personne a besoin de vous, bande d'incestes


Adieu tous ces gens prétentieux dans la capitale
Qu’essaient de prouver qu'ils valent mieux que toi chaque fois qu’ils t’parlent


Tous ces connards dans la pub, dans la finance, dans la com
Dans la télé, dans la musique, dans la mode


Ces Parisiens jamais contents, médisants
Faussement cultivés, à peine intelligents


Ces répliquants qui pensent avoir le monopole du bon goût
Qui regardent la province d'un œil méprisant


Adieu les sudistes abrutis par leur soleil cuisant
Leur seul but dans la vie c'est la 3ème mi-temps
Accueillant soi-disant, pfff, ils te baisent avec le sourire
Tu peux le voir à leur façon de conduire.


Adieu adieu, ces nouveaux fascistes
Qui justifient leur vie de merde par des idéaux racistes
Devenus néo nazis parce que t'avais aucune passion
Au lieu de jouer les SS, trouve une occupation


Adieu les piranhas dans leur banlieue
Qui voient pas plus loin que le boutde leur haine
Au point qu’ils se bouffent entre eux
Qui deviennent agressifs une fois qu'ils sont à douze
Seuls, ils lèveraient pas le petit doigt dans un combat de pouce


Adieu les jeunes moyens, les pires de tous
Ces baltringues supportent pas la moindre petite secousse


Adieu les fils de bourges, qui possèdent tout mais savent pas quoi en faire
Donne-leur l'Eden, ils t'en font un enfer


Adieu tous ces profs dépressifs,
T’as raté ta propre vie, comment tu comptes élever mes fils


Adieu les grévistes et leur CGT
Qui passent moins de temps à chercher des solutions que des slogans pétés
Qui fouettent la défaite du survet’ au visage
Transforment n’importe quelle manif’ en fête au village


Adieu les journalistes qui font dire ce qu’ils veulent aux images
Vendraient leur propre mère pour écouler quelques tirages

Adieu la ménagère devant son écran
Prête à gober la merde qu'on lui jette entre les dents
Qui pose pas de question tant qu’elle consomme
Qui s'étonne même plus de se faire cogner par son homme


Adieu ces associations bien pensantes
Ces dictateurs de la bonne conscience
Bien contents qu’on leur fasse du tort
C’est à celui qui condamnera le plus fort


Adieu lesbiennes refoulées, surexcitées
Qui cherchent dans leur féminité, une raison d'exister


Adieu ceux qui vivent à travers leur sexualité
Danser sur des chariots, c'est ça votre fierté ?


Les Bisounours et leur pouvoir de l'arc-en-ciel
Qui voudraient me faire croire qu'être hétéro c'est à l'ancienne
Tellement, tellement susceptibles
Pour prouver que t’es pas homophobe, faudra bientôt que tu suces des types


Adieu ma nation, tous ces incapables dans les administrations
Ces rois de l'inaction
Avec leurs bâtiments qui donnent envie de vomir
Qui font exprès d’ouvrir à des heures où personne peut v’nir


Méééééé, tous ces moutons pathétiques
Change une fonction dans leur logiciel, ils se mettent au chômage technique
A peu près le même QI que ces saletés de flics
Qui savent pas construire une phrase en dehors de leurs sales répliques


Adieu les politiques, en parler serait perdre mon temps
Tout l'système est complètement incompétent


Adieu les sectes, adieu les religieux,
Ceux qui voudraient m'imposer des règles "pour que j'vive mieux"


Adieu les poivrots qui rentrent jamais chez eux
Qui préfèrent s'faire enculer par la Française des Jeux


Adieu les banquiers véreux, le monde leur appartient
Adieu tous les pigeons qui leur mangent dans la main


J’comprends que j’ai rien à faire ici quand je branche la 1
Adieu la France de Joséphine Ange Gardien


Adieu les hippies, leur naïveté qui changera rien
Adieu les SM, libertins et tous ces gens malsains


Adieu ces pseudos artistes engagés
Pleins de banalités démagogues dans la trachée
Écouter des chanteurs faire la morale ça me fait chier
Essaye d'écrire des bonnes paroles avant de la prêcher


Adieu les p’tit mongoles qui savent écrire qu'en abrégé
Adieu les sans-papiers les clochards ces tas de déchets
J’les hais
Les sportifs, les hooligans dans les stades
Les citadins, les bouseux dans leurs étables
Les marginaux, les gens respectables
Les chômeurs, les emplois stables
Les génies, les gens passables
De la plus grande crapule à la médaille du mérite
De la Première Dame au dernier trav’ du pays



















Orelsan




*******

Lien à Suicide Social:

Suicide Social



viernes, julio 12, 2019

Whose Fault Is It


I wanted to make a film
I did it, I didn't wait for Canal +
I didn't wait for an arts grant
I was tired of seeing the same peopleGrab our stories
So I wrote my own screenplay
That depicts our lives
I didn’t want my hands idle
I counted on my talent
I'm not "a son of"
It's only my determination that has long arms
I had to work twice as hard
As those with half the talent I have
In France it's normal for an African
Do you ask me whose fault is it?
As far as I'm concerned, I wasn't born
To build someone else's dreams
I carry my own victories and failures
I am not a slave
The French state is not my master

However the French state keeps abusing you
And you maybe get by
It's just crumbs
To make you believe that if you failed it's because you're stupid
Because the stone that the builder rejects
Will end up in the window
Only one film by Kery James
Two hundred by shitty yupies
Wow, you did it all alone
You see what I mean all alone
Poverty, how many are below that line
Since the state had the good idea
To get rich off immigrants
To fence them the neighbourhoods
Where the middle class committed suicide

But compare those neighborhoods
To what our parents fled from
The Bois-l'Abbé projects are luxurious
For someone fleeing Haiti
When I see those with more
I remember those with less
As far back as I can remember
I've never seen mom complaining
Do you know where we come from?
Me I did it all alone
Did you understand all alone, huh?
Below the poverty line
The suburbs aren't alone
The countryside is abandoned
The misery is also rural
I know sympathetic whites
For whom life is brutal

The whites suffer too, thanks
I didn't see the news
The slums have worn the yellow vest for twenty years
Nobody gives a damn
France is in denial
A mix of ignorance and contempt
Don't talk about ethnicities
I have uncles who think Africa is a country
I know the neighborhoods seen by those

Who would never set foot there
Who talk about them at every meal
Never dream of going to see the facts
I was raised like: "Don't hang out with those people, you'll get mugged"
Myths and legends on TV
Must integrate without mixing
Trouble without counter-example
The future will be your present
No colonies without consequences
Anti-white racism
So much complacency
Believe me, I know that France.
I'm not saying everybody's bad.
I say that fear and neglect
Make a nasty population

There's racism in France, who are you telling that to?
I wrote "Letter to the Republic"
You, where were you?
We don't change things
By just stating findings
Submit or act
I'll tell you like it is
Life is a question of choice!
Neither left nor right
But if our brothers don't find work
What can they do
Besides starting their own business?
You observe the world cross-eyed, you're naive
You still believe in SOS Racisme
And protests

I'm not naive, I'm betrayed
I no longer believe what I was taught
Equality, homeland
Oh yeah?
Are you the one who choses, start your business
Who's enriched on your credit?
Get in the system or perish
Forget your dreams in City Hall
As long as they talk about elites
They say you can get by if you deserve it
But you deserve to get by
It's just a technique
The state wants to put you to sleep
And play the slum lords
The only model model of success
Theirs based on dough
If they help the youth to become the old like them
You can hit the jackpot.
You won't beat the casino.
At its own game
Pyramid scheme the money rises
The shit stays at the bottom
I'm not saying everybody is on the plot
I'm saying they don't rock the boat

I have brothers who're gone
I don't romanticize les projects
Because I was raised in the weeds
I've seen guys full of vices
Smoking a guy
Which their mother considered to be
Like their own son
A bullet in the head, violent death
Is it the state that pulls the trigger?
As in the northern projects
We end up getting used to it
We never needed the state
To fill our cemeteries

Blundering police
No security nets
Identity control
At the age when you don't know who you are
End up glorifying inglorious things
Growing up in the fire
There are more obstacles
And they are more dangerous
Play with your life
Drug trafficking to "sons of"
Locked up so they can escape to a party
You're just a pawn in their little game
The politicians, only glory motivates them
How can we believe otherwise when the presidents ----
Showbiz chicks

In showbiz
How many slum kid millionaires
Who struck the word "solidarity" from their dictionary?
We've made some cash
Huh, how much?
How many entrepreneurs?
How many stars have the slums produced?
But success makes them amnesiacs
The fear of losing what they think they own, paraplegics
How many?
How many dares to protest?
How many dare to face them when they tar us in their newspapers?
Whose fault is it?
I don't try to deny the problems
But I don't count on the State, me.
I count on us
Whose fault is it?
That question belongs to the past
I have only one question
What are we doing?!














  












Kery James, Orelsan

Translated by Pabellón de Palabras*

*We respected the most as possible the english subtitles of the video







Link to the song with English and French subtitles:


Whose Fault Is It?



jueves, julio 11, 2019

À Qui La Faute ?


Je voulais faire un film
Je l'ai fait, je n'ai pas attendu Canal +
Je n'ai pas attendu le CNC
J'en avais marre de voir les mêmes
s'emparer de nos récits
Alors j'ai écris mon propre scénario
Dépeint nos vies
Je ne suis pas resté les bras ballants
Je n'ai compté que sur mon talent
Je ne suis pas " un fils de"
Il n'y a que mon détermination qui ait le bras long
J'ai dû en faire deux fois plus
Que ceux qui ont deux fois moins de talent que moi
En France c'est normal pour un Africain
Tu me demandes à qui la faute ?
En ce qui me concerne je ne suis pas venu au monde

Dans le but de bâtir les rêves d’un autre
Je porte mes victoires et mes échecs
Je ne suis pas un esclave
Je n’ai pas l’Etat français pour maître

Pourtant l’Etat français continue de vous la mettre

Et tu t’en sors peut-être
Ce n’est que des miettes
Pour mieux te faire croire que si tu as échoué c’est que t’es bête
Parce que la pierre que le bâtisseur rejette

Finira dans la fenêtre
Un seul film de Kery James

Deux cents faits par des bobos de merde
Woh, tu t’en es sorti tout seul

Tu vois ce que je veux dire tout seul
Pauvreté, combien sont sous le seuil

Depuis la bonne idée de l’Etat
De s’enrichir sur les immigrés
De leur refourguer les quartiers

Où la classe moyenne se suicidait

Mais compare ces quartiers

À ce que nos parents ont fuit
Le Bois-l’Abbé c’est le luxe

Pour quelqu’un qui vient d’Haïti
Quand j’observe ceux qui ont plus

Je me rappelle de ceux qui ont moins
D’aussi loin que je me souvienne

Je n’ai jamais vu maman se plaindre
Sais-tu d’où l’on vient ?
Moi je m’en suis sorti tout seul
T’as bien compris tout seul

Hein ?
Pauvreté sous le seuil
Les banlieues ne sont pas les seules
Campagne à l’abandon

La misère est aussi rurale
J’en connais des petits blancs

Pour qui la vie est brutale

Les blancs souffrent aussi, merci

Je voyais pas les news
La banlieue porte un gilet jaune depuis vingt ans

Tout le monde s’en bat les couilles
La France est dans le déni

Mélange d’ignorance et de mépris
Parle pas d’ethnies

J’ai des oncles qui croient que l’Afrique c’est un pays
Je connais les quartiers vus par ceux

Qui n’y mettent pas les pieds
Qui en parlent à tous les repas

N’envisagent même pas d’aller voir les faits
J’ai grandi dans : « Traîne pas avec ces gens tu vas te faire agresser »
Mythes et légendes à la télé

Faut s’intégrer sans qu’on se mélange
Galère sans contre-exemple

L’avenir sera ton présent
Pas de colonies sans conséquences

Racisme anti-blancs
Tant de complaisance

Crois-moi je connais cette France
Je ne dis pas que tout le monde est mauvais

Je dis que peur et négligence
Rendent une population méchante

Il y a du racisme en France à qui le dis-tu ?
J’ai écrit « Lettre à la République »
Toi, où étais-tu ?
On ne fait pas bouger les choses

En dressant seulement des constats
Subir ou agir

Je vais te le dire cash moi
La vie est une question de choix !
Ni de gauche, ni de droite
Mais si nos frères ne trouvent pas de taf
Qu’est-ce qu’ils peuvent faire

À part monter leur propre boîte ?
T’observes le monde avec un strabisme, t’es naïf
Tu crois encore à SOS Racisme

Et aux manifs

Je ne suis pas naïf, je suis trahi

Je ne crois plus ce qu’on m’a appris
L’égalité, la patrie

Ah oui ?
Est-ce que c’est toi qui choisis, montes ta boîte

Qui s’enrichit sur ton crédit ?
Rentre dans le système ou péris

Oublie tes rêves dans un hall de mairie
Tant qu’ils parleront d’élite

Ils disent que tu peux t’en sortir si tu le mérites
Mais tu mérites de t’en sortir

C’est qu’une technique
L’Etat veut t’endormir

Et jouer les marchands de sommeil
Un seul modèle de réussite

Le leur basé sur l’oseille
S’ils aident les jeunes à devenir des vieux comme eux
Tu peux toucher le jackpot
Tu battras pas le casino

À son propre jeu
Système en pyramide l’argent monte

La merde reste en bas
Je ne dis pas que tout le monde est dans le complot

Je dis que ça ne les dérange pas

J’ai des frères qui sont partis
Je vois pas la téci en rose

Car j’ai poussé parmi les orties
J’ai vu des mecs remplis de vices

Fumer un type
Que leur mère considérait pourtant

Comme leur propre fils
Balle dans la tête, mort violente
Est-ce l’Etat qui appuie sur la détente ?
Comme dans les quartiers nord

On finit par s’y faire
On n’a jamais eu besoin de l’Etat

Pour remplir nos cimetières

Bavures policières

Pas de filets de sécurité
Contrôle d’identité

À l’âge où tu sais pas qui t’es
Finir par glorifier des trucs peu glorieux
Grandir dans le feu

Il y a plus d’obstacles
Et ils sont plus dangereux

Mets ta vie en jeu
Trafic de stup à des « fils de »

Enfermés pour qu’ils s’évadent en soirée
T’es qu’un pion dans leur petit jeu

Les politiques, il n’y a que la gloire qui les motive
Comment croire le contraire quand les présidents ----

Des meufs du showbiz

Dans le showbiz

Combien de banlieusards millionnaires
Ont banni le mot solidarité de leur dictionnaire ?
De l’oseille on en a pris

Hein combien ?
Combien d’entrepreneurs ?

Combien de stars la banlieue a produit ?
Mais le succès les rend amnésiques
La peur de perdre ce qu’ils croient posséder, paraplégiques
Combien ?
Combien osent monter au créneau ?
Combien osent leur faire face quand ils nous salissent dans leurs journaux ?
À qui la faute ?
Je n’essaie pas de nier les problèmes
Mais je ne compte pas sur l’Etat, moi

Je compte sur nous-mêmes
À qui la faute ?
Cette question appartient au passé
Je n’ai qu’une interrogation, moi
Qu’est-ce qu’on fait ?!


















Kery James, Orelsan







Lien vers la chanson avec des sous-titres en Anglais et en Français :