viernes, enero 31, 2020

Tous Les Gamins Du Monde


Tous les gamins du monde charbon sur du papier
Dessineront toujours ton visage, ô Liberté
Nos crayons comme un poing levé contre des balles
Pour montrer à l'obscurité qui tient la flamme
Ressers les rang puis taille la mine à ton crayon
Dis petit prince, dis redessine-moi l'horizon
Des libertés qui font la vie de nos bistrots
Des sourires que nous tirent tous nos potes au pinceau
Tous les gamins du monde charbon sur du papier
Dessineront toujours ton visage, ô Liberté
Ici oui mon ami que c'est pas l'ignorance
Jamais qui sera le drapeau de notre France
A l'encre du crayon, à l'encre de ma plume
A l'encre de nos yeux, au combat sous l'enclume
Menacés mais libres toujours et contre tout
Que rien jamais ne mettra ma France à genoux
Tous les gamins du monde charbon sur du papier
Dessineront toujours ton visage Liberté
A ceux qui plieront jamais sous la tyrannie
Que nous sommes tous les enfants du même pays

Ce n'est pas mon pays ce soir qu'on assassine
C'est l'histoire de l'Homme, c'est Pierrot, c'est Colombine
C'est Michel-Ange puis c'est Lascaux puis c'est Paris
C'est la lumière n'en déplaise à la tyrannie
C'est un peu de nous qui est parti avec nos frères
Et si vient l'obscur, nous avons la lumière
Puis il n'est rien de plus fort que le don de soi
Que la main tendue vers celui qui vous combat
Je suis la France puis nous sommes les enfants du libre
Ici ça fait longtemps qu'on brûle plus les livres
Des violences enfants de nos sociétés malades
De nos arts pris sous les terreurs de nos fusillades
A Cabu, à Tignous, à Charb, à Wolinski
A tous les autres et puis aux fils de mon pays
A nos enfants, misère, qui savent même plus lire
Ils est temps mon pays, oui de redevenir
Allez la Terre, allez la France, allez mes frères
De tous les horizons, de toutes les frontières
Que jamais ne plient nos genoux devant la haine
Puisque toujours la force se nourrit de la peine
Ton pays chante ton prénom pour que là-haut
Pour que Cabu boive un canon avec Mano
Si nous chantons puis si nous chanterons encore
La liberté aux mémoires de nos amis morts
Autant que dessineront tous les gamins du monde
Ton nom sur les arbres et puis parfois des jocondes
Aux pinceaux qui font les Vinci, les Wolinski
Puis tous nos frères qui font les cultures des pays
Ami c'est pas fini, ami il reste à boire
Dans nos sanglots qui viennent faire pleurer nos buvards
Retourner à la mine, à la mine du crayon
Contre leurs champs de mines en tous genres, mort aux cons
C'est pas la prière des bons dieux que nous chantons
C'est celle de nos enfants libres sous leurs crayons
Un trait pour mettre un peu de couleur à nos cœurs
Pour dessiner des jours prochains, des jours meilleurs
Et si c'est un crayon, oui contre la mitraille
Alors que le papier soit le champ de bataille
Que nos plumes à jamais gardent toujours leur libre
Qu'il est plus important d'être debout que de vivre
Ils peuvent assassiner nos corps mais pas nos âmes
Le souffle du néant n'éteindra pas la flamme

Tous les gamins du monde charbon sur du papier
Dessineront toujours ton visage, ô Liberté
Tous les gamins du monde charbon sur du papier
Dessineront toujours ton visage, ô Liberté
Ici toi mon ami que c'est pas l'ignorance
Jamais qui sera le drapeau de notre France


























Damien Saez



Lien à la chanson :

Toutes Les Gamins Du Monde


domingo, enero 26, 2020

El Tiempo De Las Plantaciones


En invierno,

al llegar el tiempo de las plantaciones,
me gusta contemplar
ese desfile de jardineros desarmados
cruzando la ciudad,

llevando sobre sus hombros
en lugar de fusiles
árboles dormidos.

Esa imagen es para mí
tan hermosa
que vence toda la sinrazón
de la barbarie en la que estamos,

algo así
como asistir a la poderosa fragilidad
de las raíces de la menta
levantando las piedras.


















Julia Otxoa


viernes, enero 24, 2020

No De Este Modo


No será desde luego
hundiendo el tenedor
en el corazón de las golondrinas
como nos alimentaremos de libertad.
















Julia Otxoa


Recuerdo Y Preguntas


Aquí en la universidad
mientras escucho un discurso del rector
(en cada puerta hay policías grises
dando su aporte a la cultura),
asqueado hasta la palidez, recuerdo
la triste paz de mi pobreza natal,
la dulce lentitud con que se muere en mi pueblo.

Mi padre está esperando allá.
Yo vine a estudiar
la arquitectura de la justicia,
la anatomía de la razón,
a buscar las respuestas
para el enorme desamparo y la sed.

Oh noche de luces falsas,
oropeles hechos de oscuridad:
¿Hacia dónde debo huir
que no sea mi propia alma,
el alma que quería ser bandera en el retorno
y que ahora quieren transformarme en trapo vil
en este templo de mercaderes?


















Roque Dalton


Pour Que Je Me Baigne


Il se faisait tard
Durant la mort éphémère de la lumière,
J'enfourchai la monture lumineuse
       D'un chevalier défunt,
Cortèges de nuages au-dessus de ma tête,
       Ruisseaux purs,
              Grottes et vallées à ma porte
Et sous me pieds
                     Le frisson de toutes les collines.

Quelle belle illusion !
       Danser dans l'extase
              Ouvrir les portes du monde
Et voir la lune se fendre...










Benoît Moraillon: Une Enfance Dans La Lune












Abdul Kader El Janabi


sábado, enero 11, 2020

Inaugural


Holà, emmenez-moi
À l'arbre de la maison,
Au ventre où la parole se conçoit
             En creusant cibles et chemins.
Emmenez-moi
             À celui qui avec moi partage
Ce lieu
             Où nul ne peut poser le pied.

En fin de journée
Personne n'a deux gloires,
Chacun a son refuge,
              Ses épaves du départ.

Sculptez-moi alors dans l'évidence
Pour que ma langue
       Ne soit pas affectée par le vertige
Ni gelée par le froid du gouffre !

Je veux écrire,
       Décrire,
              Traverser droit le papier.
Je ne veux pas mourir
Au milieu de la page...
Je laisse aux interrogations leur exutoire
Préférant l'aventure à la prudence !
Je veux tomber en cascade dans le basin d'altérité
Puis m'étendre dans la nudité des collines,
Dévorer une phrase sauvage et convulsive,
Me sentir bien dans le col du tourbillon
Et les rumeurs qui se démaillent.
Je veux une langue hybride
Mère de cet éclair
Qui me mènera au jour
Où je déciderai d'être
Un poète sans repères
Pour disperser les cils du présage
Et dire adieu au désespoir !

À moi
              Les filles de la mémoire,
        Les esprits du miel,
Les travailleurs du sommeil
Les rhétoriciens de la sueur 
Et tous les bergers de la plaine !















Abdul Kader El Janabi