jueves, marzo 30, 2023

No Es Que Muera De Amor, Muero De Ti



No es que muera de amor, muero de ti. 
Muero de ti, amor, de amor de ti,
de urgencia mía de mi piel de ti,
de mi alma, de ti y de mi boca
y del insoportable que yo soy sin ti.


Muero de ti y de mi, muero de ambos,
de nosotros, de ese,
desgarrado, partido,
me muero, te muero, lo morimos.


Morimos en mi cuarto en que estoy solo,
en mi cama en que faltas,
en la calle donde mi brazo va vacío,
en el cine y los parques, los tranvías,
los lugares donde mi hombro
acostumbra tu cabeza
y mi mano tu mano
y todo yo te sé como yo mismo.


Morimos en el sitio que le he prestado al aire
para que estés fuera de mí,
y en el lugar en que el aire se acaba
cuando te echo mi piel encima
y nos conocemos en nosotros,
separados del mundo, dichosa, penetrada,
y cierto , interminable.


Morimos, lo sabemos, lo ignoran, nos morimos
entre los dos, ahora, separados,
del uno al otro, diariamente,
cayéndonos en múltiples estatuas,
en gestos que no vemos,
en nuestras manos que nos necesitan.


Nos morimos, amor, muero en tu vientre
que no muerdo ni beso,
en tus muslos dulcísimos y vivos,
en tu carne sin fin, muero de máscaras,
de triángulos oscuros e incesantes.
Muero de mi cuerpo y de tu cuerpo,
de nuestra muerte ,amor, muero, morimos.
En el pozo de amor a todas horas,
inconsolable, a gritos,
dentro de mi, quiero decir, te llamo,
te llaman los que nacen, los que vienen
de atrás, de ti, los que a ti llegan.
Nos morimos, amor, y nada hacemos
sino morirnos más, hora tras hora,
y escribirnos y hablarnos y morirnos.


















Jaime Sabines



lunes, enero 16, 2023

Avec Le Cœur Et La Raison



Hozn fi Qalbi
Hozn fi Qalbi
Hozn fi Qalbi
Hozn fi Qalbi


Pour ceux qu'on chasse de leurs maisons
J'écris ce texte avec le coeur et la raison
J'n'y peux rien si la vérité vous effraie
Mais j'suis ni aveugle ni sourd ni muet
Se taire c'est parfois cautionner la violence et le non droit
Je ne serais pas complice du silence
Anticolonialiste ce n'est pas être antisémite
J'suis qu'un homme avec le sens de la justice
Je n'ai que la parole pour treillis
Pour ceux qu'on traite en étrangers dans leur propre pays
Pour ceux qu'ont été spoliés, volés
Qu'ont vu leurs droits les plus fondamentaux violés
Héritage tragique de décisions injustes
Prises sous mandat britannique
Depuis la déclaration Balfour on s'enfonce
Pour comprendre le présent, comprends où l'Histoire commence
Priver un peuple de l'autodétermination
Partager ses terres sans aucune consultation
Observe le drame de la colonisation
Deux options, la lutte ou la résignation
La Palestine n'était pas une terre sans peuple
Destinée à accueillir un peuple sans terre
Il y a bien un occupant et un occupé
Il y a bien un oppresseur et un opprimé
Le renier c'est tenter d'effacer l'Histoire
Et effacer l'Histoire c'est refuser qu'on la répare
Il y a bien un agresseur et une victime
Un colonisateur et un résistant palestinien
Il est question de faits établis, pas de point de vue
Ma raison peut s'y tenir même si mon coeur est ému
Il ne s'agit pas de deux forces égales qui s'affrontent
Les médias parlent de guerre quelle honte
La 3ème puissance armée face à une nation sans État
Plus de 1000 pour 10 à la dernière Intifada
C'est ça la guerre ?
Malgré tout ce qu'ils subissent
Les Palestiniens résistent, les Palestiniens existent
J'ai rarement vu un peuple si courageux
Sa fierté brille comme le soleil même par temps orageux
J'peux pas me désolidariser
Juste en temps qu'être humain je peux pas ne pas me positionner
C'est un appel à partager leurs peines
Mais les ignorants diront que c'est un appel à la haine
On ne nourrit pas l'injustice en la dénonçant mais en la taisant
Quoi qu'ils disent j'écris avec le coeur et la raison


Hozn fi Qalbi
Hozn fi Qalbi


'Aandi hozn fi qalbi
Lemma ou fakar fi falastine
'Aandi lorfa fi qalbi
Wa ana nhabekom 


Pas de quiétude dans l'occupation
Au quotidien l'occupation c'est l'humiliation
L'humiliation est violente, constante
Aux frontières des checkpoint la liberté est agonisante
J'écris la détresse d'une nation
Qui sur ses propres terres n'a plus la libre circulation
Sous couvert de sécurité, l'apartheid se maquille
Et le mur sépare des familles
Les colonies se multiplient sous l'oeil passif et complice des États-Unis
Négociations sans fin pour la création d'un état Palestinien
Mais quand viendra l'heure qu'est-ce qu'il en restera?
Quelques bouts de terre éparpillés
A l'heure où j'écris ce texte près des 3/4 ont été pillés
Près d'un million d'êtres humains ont été poussés à l'exil
Pourquoi quitter leur terre si leurs vies n'étaient pas en péril ?
Et leurs biens sont devenus les leurs
Les espoirs de retour sont devenus des leurres
As-tu entendu parler de ladite loi des absents ?
Les biens des réfugiés reviennent à l'occupation
Qui peut prétendre trouver ça normal ?
Qui peut prétendre que je devrais rester impartial ?
Pour rester impartial quand l'injustice est flagrante
Il faut être sourd avec une morale non-voyante
L'Histoire témoignera que je me suis levé comme j'ai pu
Pendant que les grandes puissances les regardent crever
Tous parlent de droits de l'homme mais n'empêchent pas le massacre
Les sanctions de l'ONU ne sont applicables qu'à l'Irak
On ne compte plus les orphelins
Les balles qui se sont perdues dans les poitrines de gamins
Combien de nourrissons sous les décombres
Des familles entières décimées par les bombes
D'assassinats dit «ciblés» foudroyants les civils
D'emprisonnements arbitraires
Dites moi pensez-vous que je devrais me taire ?
J'suis censé vivre dans une démocratie
Pourtant j'ai peur quand je relis ce que j'écris
Tout est basé sur des faits mais je crains quand même l'orage
J'écris avec le coeur, la raison et le courage...


Hozn fi Qalbi
Hozn fi Qalbi


'Aandi hozn fi qalbi
Lemma ou fakar fi falastine
'Aandi lorfa fi qalbi


Avec le coeur et la raison
Wa ana nhabekom
Avec le coeur et la raison
Wa ana nhabekom


Avec le coeur mais aussi avec la raison
Je peux pas laisser terminer ce morceau sans préciser que
Ce texte ne prend pas à partie une communauté mais vise la politique d'un état et le silence complice du monde dit «libre»
J'suis conscient que dans chaque camps, je dis bien dans chaque camps, y'a des gens qui se battent pour que les choses changent, qui se battent pour la paix et la justice et je ne peux que saluer leur courage et leur sincérité
Je déplore la mort des innocents de part et d'autre. Qui peut se réjouir de voir mourir des enfants? Eux qui n'ont pas choisis, les héritiers d'un monde que les adultes leurs lèguent
J'écris ce texte, manifeste de mon soutien actif, aux pacifiques, aux Palestiniens. Pas uniquement parce qu'il y a parmi eux des musulmans car, contrairement aux idées reçues et ancrées dans l'inconscient collectif, les arabes palestiniens ne sont pas tous musulmans
Je les soutiens parce que j'estime, avec le coeur et la raison, qu'ils subissent une injustice et qu'il est important pour eux que le monde sache en attendant que le monde bouge
Il ne s'agit pas d'importer le conflit en France de manière stupide et violente en s'attaquant injustement aux personnes, à leurs biens et en dégradant des cimetières. Ce sont là des choses que je ne cautionne pas et que je condamne clairement
J'espère, j'espère toujours voir la paix dans la justice se lever à l'horizon et j'écris avec le coeur et la raison


Hozn fi Qalbi
Hozn fi Qalbi
'Aandi hozn fi qalbi
Lemma ou fakar fi falastine
'Aandi lorfa fi qalbi
Wa ana nhabekom



















Kery James





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Avec Le Cœur Et La Raison



lunes, enero 02, 2023

El Necio


Para no hacer de mi ícono pedazos
Para salvarme entre únicos e impares
Para cederme lugar en su parnaso
Para darme un rinconcito en sus altares


Me vienen a convidar a arrepentirme
Me vienen a convidar a que no pierda
Me vienen a convidar a indefinirme
Me vienen a convidar a tanta mierda


Yo no sé lo que es el destino
Caminando fui lo que fui
Allá Dios que será divino
Yo me muero como viví
Yo me muero como viví
Yo me muero como viví


Yo quiero seguir jugando a lo perdido
Yo quiero ser a la zurda más que diestro
Yo quiero hacer un congreso del unido
Yo quiero rezar a fondo un "hijo nuestro"


Dirán que paso de moda la locura
Dirán que la gente es mala y no merece
Mas, yo partiré soñando travesuras
Acaso multiplicar panes y peces


Yo no sé lo que es el destino
Caminando fui lo que fui
Allá Dios, que será divino
Yo me muero como viví
Yo me muero como viví
Yo me muero como viví
Yo me muero como viví, como viví
Yo me muero como viví, como viví
Yo me muero como viví


Dicen que me arrastraran por sobre rocas
Cuando la revolución se venga abajo
Que machacarán mis manos y mi boca
Que me arrancarán los ojos y el badajo


Será que la necedad parió conmigo
La necedad de lo que hoy resulta necio
La necedad de asumir al enemigo
La necedad de vivir sin tener precio


Yo no sé lo que es el destino
Caminando fui lo que fui
Allá Dios que será divino
Yo me muero como viví
Yo me muero como viví
Yo me muero como viví
Yo me muero como viví














Silvio Rodríguez




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Enlace a El Necio en YouTube:

El Necio

miércoles, diciembre 28, 2022

El Cántaro Azul



Al atardecer iré
con mi cántaro azul al río,
para recoger la última
sombra del paisaje mío.


Al atardecer el agua
lo reflejará muy vago;
con claridades de cielo
y claridades de lago...


Por última vez el agua
reflejará mi paisaje.
La cogeré suavemente
como quien coge un encaje...


Serán al atardecer
más lejanas estas cosas...
Más lejanas y más dulces,
más dulces y más borrosas.


Después... ¡Que venga la noche!
Que ya lo tenue del sueño
-de sueño olvidado-
lo delicado, gris, sedeño
de tela antigua... y lo fino,
lo transparente de tul...
¡Serán un solo temblor
dentro del cántaro azul!















Dulce María Loynaz


lunes, septiembre 19, 2022

Un Habitante



Este hombre no tiene nada qué hacer
sabe decir pocas palabras
lleva en sus ojos colinas
y siestas en la hierba.
Va hacia algún lugar
con un paquete bajo el brazo
en busca de alguien que le diga
"Entre Usted"
después de haber bebido el polvo
y el pito largo de los trenes
después de haber mirado en los periódicos
la lista de empleos.
No desea más que dónde descansar
uno por uno sus poros.
Hay tanta soledad a bordo de un hombre
cuando palpa sus bolsillos
o cuenta los pollos asados en los escaparates
o en la calle los caballitos
que fabrica la lluvia feliz.
Y dentro, en la tibieza
las bocas sonríen a la medianoche
algunos se besan y atesoran deseos
otros mastican chicles
y juegan con sus llaves
crecen los bosques de ídolos
y el cazador cobra su mejor pieza.


















Mario Rivero


miércoles, agosto 17, 2022

While My Guitar Gently Weeps



I look at you all, see the love there that's sleeping
While my guitar gently weeps
I look at the floor and I see it needs sweeping
Still my guitar gently weeps


I don't know why nobody told you
How to unfold your love
I don't know how someone controlled you
They bought and sold you


I look at the world and I notice it's turning
While my guitar gently weeps
With every mistake, we must surely be learning
Still my guitar gently weeps


I don't know how you were diverted
You were perverted too
I don't know how you were inverted
No one alerted you


I look from the wings at the play you are staging
While my guitar gently weeps
As I'm sitting here doing nothing but aging
Still my guitar gently weeps
















The Beatles (George Harrison)






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Youtube link to While My Guitar Gently Weeps:






lunes, julio 25, 2022

Yesterday


Yesterday
All my trouble seemed so far away
Now it looks as though they're here to stay
Oh, I believe in yesterday


Suddenly
I'm not half the man I used to be
There's a shadow hanging over me
Oh, yesterday came suddenly


Why she had to go, I don't know
She wouldn't say
I said something wrong
Now I long for yesterday


Yesterday
Love was such an easy game to play
Now I need a place to hide away
Oh, I believe in yesterday


Why she had to go, I don't know
She wouldn't say
I said something wrong
Now I long for yesterday


Yesterday
Love was such an easy game to play
Now I need a place to hide away
Oh, I believe in yesterday













The Beatles (John Lennon / Paul McCartney)




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Link to Yesterday:

Yesterday




lunes, mayo 16, 2022

Jaurès



Ils étaient usés à quinze ans

Ils finissaient en débutant
Les douze mois s'appelaient décembre
Quelle vie ont eu nos grand-parents
Entre l'absinthe et les grand-messes
Ils étaient vieux avant que d'être
Quinze heures par jour le corps en laisse
Laissent au visage un teint de cendres
Oui notre Monsieur, oui notre bon Maître


Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?


On n'peut pas dire qu'ils furent esclaves
De là à dire qu'ils ont vécu
Lorsque l'on part aussi vaincus
C'est dur de sortir de l'enclave
Et pourtant l'espoir fleurissait
Dans les rêves qui montaient aux yeux
Des quelques ceux qui refusaient
De ramper jusqu'à la vieillesse
Oui not'bon Maître, oui not'Monsieur


Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?


Si par malheur ils survivaient
C'était pour partir à la guerre
C'était pour finir à la guerre
Aux ordres de quelque sabreur
Qui exigeait du bout des lèvres
Qu'ils aillent ouvrir au champ d'horreur
Leurs vingt ans qui n'avaient pu naître
Et ils mouraient à pleine peur
Tout miséreux oui not'bon Maître
Couverts de prèles oui not'Monsieur 


Demandez-vous belle jeunesse
Le temps de l'ombre d'un souv'nir
Le temps de souffle d'un soupir


Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
















Jacques Brel




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Lien à Jaurès :

Jaurès

miércoles, enero 05, 2022

Amantes II



Desnudos afrentamos el cuerpo
como dos ángeles equivocados,
como dos soles rojos en un bosque oscuro,
como dos vampiros al alzarse el día,
labios que buscan la joya del instante entre dos muslos,
boca que busca la boca, estatuas erguidas
que en la piedra inventan el beso
sólo para que un relámpago de sangres juntas
cruce la invencible muerte que nos llama.
De pie como perezosos árboles en el estío,
sentados como dioses ebrios
para que me abrasen en el polvo tus dos astros,
tendidos como guerreros de dos patrias que el alba separa,
en tu cuerpo soy el incendio del ser.

















Jorge Gaitán Durán

jueves, diciembre 16, 2021

Ceux Qui Nous Attendaient



Ceux qui nous attendaient, se sont lassés d’attendre,
Et sont morts sans savoir que nous allions venir,
Ont refermé leurs bras qu’ils ne peuvent plus tendre,
Nous léguant un remords au lieu d’un souvenir.
Les prières, les fleurs, le geste le plus tendre,
Sont des présents tardifs que rien ne peut bénir ;
Les vivants par les morts ne se font pas entendre ;
La mort, quand vient la mort, nous joint sans nous unir.
Nous ne connaîtrons pas la douceur de leurs tombes.
Nos cris, lancés trop tard, se fatiguent, retombent,
Pénètrent sans écho la sourde éternité ;
Et les morts dédaigneux, ou forcés de se taire,
Ne nous écoutent pas, au seuil noir du mystère,
Pleurer sur un amour qui n’a jamais été.




















Marguerite Yourcenar


Je n’ai su qu’hésiter...


Je n’ai su qu’hésiter; il fallait accourir;
Il fallait appeler; je n’ai su que me taire.
J’ai suivi trop longtemps mon chemin solitaire;
Je n’avais pas prévu que vous alliez mourir.
Je n’avais pas prévu que je verrais tarir
La source où l’on se lave et l’on se désaltère;
Je n’avais pas compris qu’il existe sur terre
Des fruits amers et doux que la mort doit mûrir.
L’amour n’est plus qu’un nom; l’être n’est plus qu’un nombre;
Sur la route au soleil j’avais cherché votre ombre;
Je heurte mes regrets aux angles d’un tombeau.
La mort moins hésitante a mieux su vous atteindre.
Si vous pensez à nous votre cœur doit nous plaindre.
Et l’on se croit aveugle à la mort d’un flambeau.




















Marguerite Yourcenar


sábado, diciembre 11, 2021

Ah vastedad de pinos...



Ah vastedad de pinos, rumor de olas quebrándose,
lento juego de luces, campana solitaria,
crepúsculo cayendo en tus ojos, muñeca,
caracola terrestre, en ti la tierra canta!


En ti los ríos cantan y mi alma en ellos huye
como tú lo desees y hacia donde tú quieras.
Márcame mi camino en tu arco de esperanza
y soltaré en delirio mi bandada de flechas.


En torno a mí estoy viendo tu cintura de niebla
y tu silencio acosa mis horas perseguidas,
y eres tú con tus brazos de piedra transparente
donde mis besos anclan y mi húmeda ansia anida.


Ah tu voz misteriosa que el amor tiñe y dobla
en el atardecer resonante y muriendo!
Así en horas profundas sobre los campos
he visto doblarse las espigas en la boca del viento.






















Pablo Neruda


martes, diciembre 07, 2021

Long Ago, Far Away



To preach of peace and brotherhood
Oh, what might be the cost
A man, he did it long ago
And they hung him on a cross


Long ago, far away
Those things don't happen nowadays


The chains of slaves
They dragged the ground
With heads and hearts hung low
But it was during Lincoln's time
And it was long ago

Long ago, far away
Those things like that don't happen
No more, nowadays, do they?


The war guns they bombed and blazed
The whole world bled its blood
Men's bodies rotted on the ground
As their graves were made in mud


Long ago, far away
Those kind of things don't happen
No more, nowadays


One man had much money
One man had not enough to eat
One man, he lived just like a king
The other man begged on the street


Long ago, far away
Things like that don't happen
No more, nowadays


One man died of a knife so sharp
One man died from the bullet of a gun
One man died of a broken heart
To see the lynchin' of his son


Long ago, far away
Things like that don't happen
No more, nowadays


Gladiators killed themselves
It was during the roman times
People cheered with bloodshot grins
As eye and minds went blind


Long ago, far away
Things like that don't happen
No more, nowadays


And to talk of peace and brotherhood
Oh, what might be the cost
A man he did it long ago,
and they hung him on a cross


Long ago, far away
Things like that don't happen
No more, nowadays, do they?





















Bob Dylan




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Link to Long Ago, Far Away in YouTube:


Long Ago, Far Away





Hace mucho tiempo, muy lejos...



Predicar sobre la paz y la hermandad
¡Oh!, ¡cuál puede llegar a ser el precio!
Un hombre lo hizo hace ya mucho tiempo
y le colgaron de una cruz.


Hace mucho tiempo, muy lejos,
Estas cosas ya no pasan hoy en día.


Las cadenas de esclavos
Se arrastraban por el suelo
Con las cabezas y los corazones agachados
Pero esto fue en tiempos de Lincoln
Y eso fue hace mucho tiempo.


Hace mucho tiempo, muy lejos
Cosas como ésta ya no pasan hoy en día.


Las armas de guerra se dispararon salvajemente
El mundo entero sangró
Los cuerpos de los hombres flotaron en las orillas
De océanos de barro.


Hace mucho tiempo, muy lejos,
Cosas como ésta ya no pasan hoy en día.


Un hombre tenía mucho dinero
Otro no tenía ni para comer
Un hombre vivía como un rey
El otro mendigaba en la calle


Hace mucho tiempo, muy lejos
Estas cosas ya no pasan hoy en día.


Un hombre murió por un cuchillo muy afilado
Un hombre murió por la bala de un rifle
Un hombre murió de tristeza
Al ver el linchamiento de su hijo


Hace mucho tiempo, muy lejos
Cosas como ésta ya no pasan hoy en día.


Los gladiadores se mataban los unos a los otros
Esto fue en tiempos de los romanos
La gente les vitoreaba con los ojos inyectados en sangre
Mientras los ojos y la mente se cegaban


Hace mucho tiempo, muy lejos
Cosas como ésta ya no pasan hoy en día.


Y hablar de paz y hermandad
¡Cuál puede llegar a ser el precio!
Un hombre lo hizo hace mucho tiempo
y le colgaron de una cruz.


Hace mucho tiempo, muy lejos
Cosas como ésta ya no pasan hoy en día. ¿No?


















Bob Dylan

Versión de Antonio Rasines





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Enlace a Hace mucho tiempo, muy lejos... en YouTube (en inglés)


Hace mucho tiempo, muy lejos...

domingo, noviembre 28, 2021

Donde Tú No Estuvieras



Dónde tú no estuvieras,
como en este recinto, cercada por la vida,
en cualquier paradero, conocido o distante,
leería tu nombre.

Aquí, cuando empezaste a vivir para el mármol,
cuando se abrió a la sombra tu cuerpo desgarrado,
pusieron una fecha: diecisiete de marzo. Y suspiraron
tranquilos, y rezaron por ti. Te concluyeron.

Alrededor de ti, de lo que fuiste,
en pozos similares, y en funestos estantes,
otros, sal o ceniza, te hacen imperceptible.

Lo miro todo, lo palpo todo:
hierros, urnas, altares,
una antigua vasija, retratos carcomidos por la lluvia,
citas sagradas, nombres,
anillos de latón, sucias coronas, horribles
poesías...
Quiero ser familiar con todo esto.

Pero tu nombre sigue aquí,
tu ausencia y tu recuerdo
siguen aquí.

¡Aquí!

donde tú no estarías,
si una hermosa mañana, con música de flores,
los dioses no te hubieran olvidado.





















José Agustín Goytisolo