sábado, abril 27, 2024

Al Lado Del Camino



Me gusta estar al lado del camino
Fumando el humo mientras todo pasa
Me gusta abrir los ojos y estar vivo
Tener que vérmelas con la resaca
Entonces navegar se hace preciso
En barcos que se estrellen en la nada
Vivir atormentado de sentido
Creo que esta sí es la parte más pesada


En tiempos donde nadie escucha a nadie
En tiempos donde todos contra todos
En tiempos egoístas y mezquinos
En tiempos donde siempre estamos solos
Habrá que declararse incompetente
En todas las materias del mercado
Habrá que declararse un inocente
O habrá que ser abyecto y desalmado


Yo ya no pertenezco a ningún ismo
Me considero vivo y enterrado
Yo puse las canciones en tu walkman
El tiempo a mí me puso en otro lado
Tendré que hacer lo que es no debido
Tendré que hacer el bien y hacer el daño
No olvides que el perdón es lo divino
Y errar, a veces, suele ser humano


No es bueno nunca hacerse de enemigos
Que no estén a la altura del conflicto
Que piensan que hacen una guerra
Y se hacen pis encima como chicos
Que rondan por siniestros ministerios
Haciendo la parodia del artista
Que todo lo que brilla en este mundo
Tan solo les da caspa y les da envidia


Yo era un pibe triste y encantado
De Beatles, Caña Legui y maravillas
Los libros, las canciones y los pianos
El cine, las traiciones, los enigmas
Mi padre, la cerveza, las pastillas, los misterios
El whisky malo, los óleos, el amor, los escenarios
El hambre, el frío, el crimen, el dinero y mis diez tías
Me hicieron este hombre enreverado


Si alguna vez me cruzas por la calle
Regálame tu beso y no te aflijas
Si ves que estoy pensando en otra cosa
No es nada malo, es que pasó una brisa
La brisa de la muerte enamorada
Que ronda como un ángel asesino
Mas no te asustes, siempre se me pasa
Es solo la intuición de mi destino


Me gusta estar al lado del camino
Fumando el humo mientras todo pasa
Me gusta regresarme del olvido
Para acordarme en sueños de mi casa
Del chico que jugaba a la pelota
Del 4-9-5-8-5
Nadie nos prometió un jardín de rosas
Hablamos del peligro de estar vivo


No vine a divertir a tu familia
Mientras el mundo se cae a pedazos
Me gusta estar al lado del camino
Me gusta sentirte a mi lado
Me gusta estar al lado del camino
Dormirte cada noche entre mis brazos


Al lado del camino
Al lado del camino

Al lado del camino
Es más entretenido y más barato

Al lado del camino
Al lado del camino















Fito Páez







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jueves, abril 25, 2024

Caballo De Los Sueños



Innecesario, viéndome en los espejos
con un gusto a semanas, a biógrafos, a papeles,
arranco de mi corazón al capitán del infierno,
establezco cláusulas indefinidamente tristes.

Vago de un punto a otro, absorbo ilusiones,
converso con los sastres en sus nidos:
ellos, a menudo, con voz fatal y fría
cantan y hacen huir los maleficios.

Hay un país extenso en el cielo
con las supersticiosas alfombras del arco iris
y con vegetaciones vesperales:
hacia allí me dirijo, no sin cierta fatiga,
pisando una tierra removida de sepulcros un tanto frescos,
yo sueño entre esas plantas de legumbre confusa.

Paso entre documentos disfrutados, entre orígenes,
vestido como un ser original y abatido:
amo la miel gastada del respeto,
el dulce catecismo entre cuyas hojas
duermen violetas envejecidas, desvanecidas,
y las escobas, conmovedoras de auxilios,
en su apariencia hay, sin duda, pesadumbre y certeza.
Yo destruyo la rosa que silba y la ansiedad raptora:
yo rompo extremos queridos: y aún más,
aguardo el tiempo uniforme, sin medidas:
un sabor que tengo en el alma me deprime.

Qué día ha sobrevenido! Qué espesa luz de leche,
compacta, digital, me favorece!
He oído relinchar su rojo caballo
desnudo, sin herraduras y radiante.
Atravieso con él sobre las iglesias,
galopo los cuarteles desiertos de soldados
y un ejército impuro me persigue.
Sus ojos de eucaliptus roban sombra,
su cuerpo de campana galopa y golpea.

Yo necesito un relámpago de fulgor persistente,
un deudo festival que asuma mis herencias.











Pablo Neruda



L'École du Micro d'Argent



L'École du micro d'argent (x7)

Assis en tailleur, voilà des heures que je médite
Sur ma montagne et je n'arrive pas à faire le vide

Je focalise sur le diaphragme, j'augmente mon énergie
Réveille la bête qui dans mon âme est tapie

Je viens de terminer ma préparation mentale
Ils vont goûter à l'incomparable style du Serval

Le souffle des quatre vents décuple ma puissance
De longs mois de travail ont exacerbé mes sens

J'ai créé un déséquilibre interne volontairement
Afin que le côté Yang soit le dominant

Les pieds solidement ancrés dans la Terre
Je tire les dernières forces de la nature mère nourricière

Je mène les troupes au combat pour défaire
Les guerriers en contre-plaqué de l'école du micro en bois

Notre bannière flotte au sommet du Tsunami
Annonçant fièrement la charge du micro d'argent

En plein cœur de la bataille
Je sème la terreur quand je frappe d'estoc et de taille

Je sens l'esprit du félin m'envahir
À ce stade seul le sang me procure du plaisir

Mes griffes gravent les couleurs de l'Empire
Plus grand que celui d'Alexandre dont je suis le défenseur


L'École du micro d'argent 
(x8)


Mon sabre scintille, je médite accroupi sous les branches d'un saule
Pleure, je défends l'honneur de mon école, fils

Le troisième œil scrute le terrain, la tactique
À pratiquer, pour balayer l'ennemi, statique

Physiquement, les déplacements furtifs
De l'essence de mon esprit élabore les bases de ma stratégie

Donc je me dresse dans des cliquetis, bardé d'armes
J'ai une armée entière sous le charme

Prête à mourir, à la gloire de mon étendard
J'ai rassemblé la clique des valeureux guerriers barbares

Dare-dare j'ai envoyé paître les lettres
Pourchassé les traîtres, selon l'enseignement de mes maîtres

Sans relâche, je crache des cendres
Et poursuivrai les massacres jusqu'à ce que le nom d'AKH soit légende

Car le soldat, guerrier alpha est adroit
Et lance l'assaut là, sur l'école du micro en bois

La bataille a débuté, tiens
Ce coup vient d'un expert à la guerre

Vaillant praticien des arts martiens
Délégué pour mettre un terme à ces horreurs
Tel est mon labeur, tu sais de qui je défends l'honneur


L'École du micro d'argent (x8)













I Am






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Lien vers L'École du Micro d'Argent sur YouTube:

jueves, abril 11, 2024

L'Empire du Côté Obscur



Un escalier de fer
Un couloir étroit et obscur
Au fond de ce couloir une porte entrouverte
D'où nous parviennent les accords d'une musique
Qui en ce lieu paraît irréelle




C'est le côté obscur de la force

C'est le côté obscur de la force

C'est le côté obscur de la force


Le sombre monarque débarque et étale son pouvoir
La puissance de l'ombre s'installe

Non, ne résiste pas, ne lutte pas
Ne te détourne pas de la main tendue vers toi

Ou je vais explorer le royaume de tes peurs
En devenir le dictateur pour mieux te dominer

Là, tu deviens raisonnable, c'est bien, oui
Tombe sous le charme pour des meilleurs lendemains

Pour les rebelles la force est trop forte
Je balaie les petits Ewoks comme le vent balaie les feuilles 
mortes

Les indécis sont avertis
Qu'ils se méfient de la seule étoile qui se fond dans la nuit

Le Bastion des bas-fonds du pays en action
L'énergie dégagée génère une telle attraction

Que vers lui se tournent enfin tous les regards
Pour s'apercevoir que l'espoir émerge du noir

Une partie de tout homme la force manipule
D'un rien il suffit pour que l'être bascule

Que les yeux de l'aveugle s'ouvrent, qu'il contemple
Mars de l'obscur au côté le temple,

N'aies pas peur, ouvre-moi ton cœur, viens vers l'Empereur
Sentir la chaleur de l'obscurité, pour toi il est l'heure

De rejoindre l'armée des guerriers de l'ombre
Ne vois-tu pas ton côté clair qui succombe?

C'est ta destinée, pourquoi vouloir lui résister?
Sans peine je ferai sauter les verrous de ta volonté

Sois l'hôte dans la noirceur la plus pure de l'Empereur
Et arbore les couleurs du côté obscur


Obscure, la force est noire, c'est noir comme le château
Où flotte l'étendard, notre drapeau

Sois sûr que sous les feux, la vérité est masquée
Viens, bascule de notre côté

Obscure, la force est noire, c'est noir comme le château
Où flotte l'étendard, notre drapeau

Sois sûr que sous les feux, la vérité est masquée
Viens, bascule de notre côté obscure


Nous devons réunir nos efforts pour l'attirer vers le côté obscur de la force
Tu ne connais pas l'étendue de la force obscure
L'empereur te révélera la vraie nature de la force




Je suis le fils de Jaffar, le sale rejeton de Dark Vador
Un grand cador du maniement, le mic, j'adore

Adapter ma technique à la manière du caméléon
Sans pitié pour mater la rébellion

Millénaire, salive empoisonnée langue amère
Un Pilot V5 en tant que sabre laser

Quoi, ma conscience comme seule médaille
Je traque et j'étripe sans remords tous les chevaliers Jedi

La haine monte en toi, je le sais parfaitement
Je vois ta main droite gantée de noir

C'est sans espoir, la mutation s'amorce
Ta nature que tu obtures, le côté obscur de la force

Viens vers moi, passe le pont de part en part
Rejoindre ma demeure dans la lune noire

Mars est l'empire, je lance mes troupes à terre
Pour éradiquer ce niais de Jean-Claude Gaudin Skywalker

Petit présomptueux ne vois-tu pas le nombre déployé?
L'armée des ombres, tu seras éliminé

Au nom des forces mystiques qui habitent là
Dans mon cerveau, je ne donne pas cher de ta peau

Le souffle de la force est en moi
Le microphone crépite, crache des tas de flammes sur les "en bois"

Le fils de Dieu tremble mais lutte avec ses armes
Renverse les credos qui lui semblent

Erronés, brise les traîtres de la tête au péroné
Par la peur l'ennemi reste sclérosé

Longue vie au règne de la nuit
D'une théorie qui renverse les croyances établies

(Luke, aide-moi!) Idiote, il est trop tard!
Tu appartiens au sinistre sombre seigneur vêtu de noir

Casque, souffle rauque sous une armure
Du soldat le plus dur de l'empire du côté obscur


Obscure, la force est noire, c'est noir comme le château
Où flotte l'étendard, notre drapeau

Sois sûr que sous les feux, la vérité est masquée
Viens, bascule de notre côté

Obscure, la force est noire, c'est noir comme le château
Où flotte l'étendard, notre drapeau

Sois sûr que sous les feux, la vérité est masquée
Viens, bascule de notre côté obscure


Fais ce dernier pas en direction de la force obscure
L'empereur te révélera la vraie nature de la force
Comprends-tu maintenant ce qu'est la force obscure?
La force? Oui, la force















I Am




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L'Empire du Côté Obscur sur Youtube:

L'Empire du Côté Obscur





viernes, marzo 15, 2024

Ces Gens-là



D'abord...
D'abord, y'a l'aîné
Lui qu'est comme un melon
Lui qui a un gros nez
Lui qui sait plus son nom, Monsieur, tellement qu'il boit
Ou tellement qu'il a bu
Qui fait rien d'ses dix doigts
Mais lui qui n'en peut plus
Lui qui est complètement cuit
Et qui s'prend pour le roi
Qui se soule toutes les nuits
Avec du mauvais vin
Mais qu'on retrouve au matin
Dans l'église, qui roupille
Raide comme une saillie
Blanc comme un cierge de Pâques
Et puis qui bal-bu-tie
Et qui a l'œil qui divague…
Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'pense pas, Monsieur
On n'pense pas
On prie


Et puis, y'a l'autre
Des carottes dans les cheveux
Qu'a jamais vu un peigne
Qu'est méchant comme une teigne
Même qu'il donnerait sa chemise
À des pauvres gens heureux
Qui a marié la Denise
Une fille de la ville, enfin, d'une autre ville
Et que c'est pas fini
Qui fait ses p'tites affaires
Avec son p'tit chapeau
Avec son p'tit manteau
Avec sa p'tite auto
Qu'aimerait bien avoir l'air
Mais qu'a pas l'air du tout
Faut pas jouer les riches
Quand on n'a pas le sou
Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'vit pas, Monsieur
On n'vit pas
On triche


Et puis, y'a les autres
La mère qui n'dit rien
Ou bien n'importe quoi
Et du soir au matin
Sous sa belle gueule d'apôtre
Et dans son cadre en bois
Y'a la moustache du père
Qui est mort d'une glissade
Et qui regarde son troupeau
Bouffer la soupe froide
Et ça fait des grands flchss
Et ça fait des grands flchss


Et puis y'a la toute vieille
Qu'en finit pas de vibrer
Et qu'on attend qu'elle crève
Vu que c'est elle qui a l'oseille
Et qu'on écoute même pas
C'que ses pauv' mains racontent
Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'cause pas, Monsieur
On n'cause pas
On compte


Et puis
Et puis
Et puis y'a Frida!
Qu'est belle comme un soleil!
Et qui m'aime pareil
Que moi j'aime Frida!
Même qu'on se dit souvent
Qu'on aura une maison
Avec des tas d'fenêtres
Avec presque pas d'murs
Et qu'on vivra dedans
Et qu'il f'ra bon y être
Et que si c'est pas sûr
C'est quand même peut-être
Parce que les autres veulent pas
Parce que les autres veulent pas

Les autres ils disent comme ça
Qu'elle est trop belle pour moi
Que je suis tout juste bon
À égorger les chats
J'ai jamais tué d'chats
Ou alors y'a longtemps
Ou bien j'ai oublié
Ou ils sentaient pas bon
Enfin ils veulent pas
Enfin ils veulent pas

Parfois, quand on se voit
Semblant qu'c'est pas exprès
Avec ses yeux mouillants
Elle dit qu'elle partira
Elle dit qu'elle me suivra
Alors pour un instant
Pour un instant seulement
Alors moi je la crois, Monsieur
Pour un instant
Pour un instant seulement
Parce que chez ces gens-là, Monsieur
On n's'en va pas
On s'en va pas, Monsieur
On s'en va pas

Mais il est tard, Monsieur
Il faut que je rentre
Chez moi













Jacques Brel






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Ces Gens-là par Jacques Brel en concert:

Ces Gens-là



sábado, marzo 02, 2024

Pardon



Pardon
Je viens vous demander
Pardon pour tous les hommes
Qui n'ont jamais appris
Le verbe aimer

Qui n'ont jamais compris
La force de l'amour
La beauté de la vie


Pardon
Au nom de tous les hommes
Qui ne savent pas aimer
Oh ! Pardon
Au nom de tous les hommes
Qui n'ont jamais aimé

Oh ! Pardon


Pardon
Je viens vous demander
Pardon pour tous les hommes
Qui ignorent le prix
De l'amitié

Qui n'ont jamais connu
Les larmes d'un enfant
Le sourire d'une femme


Pardon
Au nom de tous les hommes
Qui ne savent pas aimer
Pardon
Au nom de tous les hommes
Qui n'ont jamais aimé

Oh ! Pardon

Donne-moi ton regard
Donne-moi ta lumière
Donne-moi de l'amour
Sans quoi, oui, je désespère

Apprends-moi à aimer
Apprends-moi la tendresse
Détruits mes habitudes
Détruits ma solitude

Oh ! Pardon


Pardon
Je viens vous demander
D'accorder votre grâce
À ceux que la vie
A blessé
Et lorsque le temps passe
Ils se retrouvent nus
Perdus désespérés


Pardon
Au nom de tous les hommes
Qui ne savent pas aimer
Pardon
Au nom de tous les hommes
Qui n'ont jamais aimé


Oh ! Pardon












Johnny Hallyday





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Pardon en la voix de Johnny Hallyday :


lunes, febrero 26, 2024

Retorno



Donde estoy nada queda
y existir es vivir en tu recuerdo,
ver una luz atravesando
el rumor arrancado de un cadáver,
escuchar a pesar del miedo
la palabra de un niño que gemía
y tener en las manos un hálito, un temblor
y un profundo lamento ensombrecido.
Pensar en ti no es pensar
con alguien o con algo
sino hundirme en mí mismo y mi principio,
como llegando a un extremo donde fluyen
una tranquilidad de corazón roído,
una amargura de rencor oscuro,
un retornar al hombre desgarrado,
y recordar que el pensamiento muere
a través de ese tiempo que a ti te pertenece,
sin más impulso que tu desamparo,
como una prolongada enfermedad,
como sonido que flotara en un abismo.


Y todo vive inútilmente:
adonde miro allí me encuentro
en vano espejo de mi soledad,
con simulado rostro de Narciso
o humo que pretende conservarse;
hallo sólo tinieblas
y empiezo a caminar por dentro de mi cuerpo,
y aquí te palpo y me maldigo
porque vuelves a ser, pero en recuerdo.


Vivo ahora contigo y nada turba
la posesión del tiempo en que viviste,
y nada ha de cambiar mi pensamiento
cuando pensar en ti es contemplar
mi propia voz por sueños invadida
y dolerme de haber creído en mí
como en algo que existe fuera de todo tiempo,
de mí mismo nutrido,
seguro de mi voz.


Amarte hoy sería desertar,
huir del odio que por mí acreciento
bajo el latido de mi corazón;
fuera negar la luz que al rumor sobrevive,
o afirmar que la flor
no crecerá jamás en mis entrañas
con un sabor de imagen prolongada
a través de la carne,
sobre el silencio húmedo del túmulo
de esta mi soledad que resucita y me regresa
al desierto en que siempre había creído.











Imagen cortesía de Victoria Koltsova









Alí Chumacero


miércoles, enero 03, 2024

Cuarta Declaración De La Selva Lacandona

fragmento



Hoy decimos:

¡Aquí estamos!

¡Somos la dignidad rebelde, el corazón olvidado de la patria!

1o. de enero de 1996.


«Todos aquellos pueblos, todos esos que trabajan la tierra, a los que nosotros invitamos que se reúnan a nuestro lado y nosotros daremos la vida a una sola lucha, para que nosotros andemos con ayuda de vosotros.


Que sigamos luchando y no descansemos y propiedad nuestra será la tierra, propiedad de gentes, la que fue de nuestros abuelitos, y que dedos de patas de piedra que machacan nos ha arrebatado, a la sombra de aquellos que han pasado, que mucho mandan: que nosotros juntos pongamos en alto, con la mano en sitio elevado y con la fuerza de nuestro corazón, ese hermoso que se toma para ser visto, se dice estandarte de nuestra dignidad y nuestra libertad de nosotros trabajadores de la tierra; que sigamos luchando y venzamos a aquellos que de nuevo se han encumbrado, de los que ayudan a los que han quitado tierra a otros, de los que para sí gran dinero hacen con el trabajo de los que son como nosotros, y de aquellos burladores en las haciendas, ése es nuestro deber de honra, si nosotros queremos que nos llamen hombres de buena vida, y bien en verdad buenos habitantes del pueblo.


Ahora pues, de algún modo, más que nunca, se necesita que todos andemos unidos, con todo nuestro corazón, y con todo nuestro empeño, en ese gran trabajo de la unificación maravillosa, bien verdadera, de aquellos que empezaron la lucha, que guardan en su corazón puros esos principios y no pierden la fe de la vida buena.


Nosotros rogamos a aquel a cuya mano se acerque este manifiesto que lo haga pasar a todos los hombres de esos pueblos.


Reforma, Libertad, Justicia y Ley.»



El General en Jefe del Ejército Libertador del Sur


Emiliano Zapata.


(Manifiesto zapatista en náhuatl).







Al pueblo de México:

A los pueblos y gobiernos del mundo:




Hermanos:

No morirá la flor de la palabra. Podrá morir el rostro oculto de quien la nombra hoy, pero la palabra que vino desde el fondo de la historia y de la tierra ya no podrá ser arrancada por la soberbia del poder.


Nosotros nacimos de la noche. En ella vivimos. Moriremos en ella. Pero la luz será mañana para los más, para todos aquellos que hoy lloran la noche, para quienes se niega el día, para quienes es regalo la muerte, para quienes está prohibida la vida. Para todos la luz. Para todos todo. Para nosotros el dolor y la angustia, para nosotros la alegre rebeldía, para nosotros el futuro negado, para nosotros la dignidad insurrecta. Para nosotros nada.


Nuestra lucha es por hacernos escuchar, y el mal gobierno grita soberbia y tapa con cañones sus oídos.


Nuestra lucha es por el hambre, y el mal gobierno regala plomo y papel a los estómagos de nuestros hijos.


Nuestra lucha es por un techo digno, y el mal gobierno destruye nuestra casa y nuestra historia.


Nuestra lucha es por el saber, y el mal gobierno reparte ignorancia y desprecio.


Nuestra lucha es por la tierra, y el mal gobierno ofrece cementerios.


Nuestra lucha es por un trabajo justo y digno, y el mal gobierno compra y vende cuerpos y vergüenzas.


Nuestra lucha es por la vida, y el mal gobierno oferta muerte como futuro.


Nuestra lucha es por el respeto a nuestro derecho a gobernar y gobernarnos, y el mal gobierno impone a los más la ley de los menos.


Nuestra lucha es por la libertad para el pensamiento y el caminar, y el mal gobierno pone cárceles y tumbas.


Nuestra lucha es por la justicia, y el mal gobierno se llena de criminales y asesinos.


Nuestra lucha es por la historia, y el mal gobierno propone olvido.


Nuestra lucha es por la Patria, y el mal gobierno sueña con la bandera y la lengua extranjeras.Nuestra lucha es por la paz, y el mal gobierno anuncia guerra y destrucción.


Techo, tierra, trabajo, pan, salud, educación, independencia, democracia, libertad, justicia y paz. Estas fueron nuestras banderas en la madrugada de 1994. Estas fueron nuestras demandas en la larga noche de los 500 años. Estas son, hoy, nuestras exigencias.


Nuestra sangre y la palabra nuestra encendieron un fuego pequeñito en la montaña y lo caminamos rumbo a la casa del poder y del dinero. Hermanos y hermanas de otras razas y otras lenguas, de otro color y mismo corazón, protegieron nuestra luz y en ella bebieron sus respectivos fuegos.


Vino el poderoso a apagarnos con su fuerte soplido, pero nuestra luz se creció en otras luces. Sueña el rico con apagar la luz primera. Es inútil, hay ya muchas luces y todas son primeras.


Quiere el soberbio apagar una rebeldía que su ignorancia ubica en el amanecer de 1994. Pero la rebeldía que hoy tiene rostro moreno y lengua verdadera, no se nació ahora. Antes habló con otras lenguas y en otras tierras. En muchas montañas y muchas historias ha caminado la rebeldía contra la injusticia. Ha hablado ya en lengua náhuatl, paipai, kiliwa, cúcapa, cochimi, kumiai, yuma, seri, chontal, chinanteco, pame, chichimeca, otomí, mazahua, matlazinca, ocuilteco, zapoteco, solteco, chatino, papabuco, mixteco, cuicateco, triqui, amuzgo, mazateco, chocho, izcateco, huave, tlapaneco, totonaca, tepehua, popoluca, mixe, zoque, huasteco, lacandón, maya, chol, tzeltal, tzotzil, tojolabal, mame, teco, ixil, aguacateco, motocintleco, chicomucelteco, kanjobal, jacalteco, quiché, cakchiquel, ketchi, pima, tepehuán, tarahumara, mayo, yaqui, cahíta, ópata, cora, huichol, purépecha y kikapú. Habló y habla la castilla. La rebeldía no es cosa de lengua, es cosa de dignidad y de ser humanos.


Por trabajar nos matan, por vivir nos matan. No hay lugar para nosotros en el mundo del poder. Por luchar nos matarán, pero así nos haremos un mundo donde nos quepamos todos y todos nos vivamos sin muerte en la palabra. Nos quieren quitar la tierra para que ya no tenga suelo nuestro paso. Nos quieren quitar la historia para que en el olvido se muera nuestra palabra. No nos quieren indios. Muertos nos quieren.


Para el poderoso nuestro silencio fue su deseo. Callando nos moríamos, sin palabra no existíamos. Luchamos para hablar contra el olvido, contra la muerte, por la memoria y por la vida. Luchamos por el miedo a morir la muerte del olvido.


Hablando en su corazón indio, la Patria sigue digna y con memoria.
















ELZN




miércoles, diciembre 13, 2023

Seguir Con Vida

método














Primero, el sufrimiento



"El universo grita. El concreto delata la violencia que lo martilló en muro. El concreto grita. La hierba gime entre los dientes del animal. ¿Y el hombre? ¿Qué diremos del hombre?










El mundo es un sufrimiento que se despliega. En su origen hay un nudo de sufrimiento. Toda existencia es una expansión y una compresión. Todas las cosas sufren hasta que son. La Nada vibra de dolor hasta convertirse en éste en medio de un paroxismo abyecto.


Los seres se diversifican y se complejizan sin perder nada de su naturaleza original. A partir de un determinado nivel de conciencia, se produce el grito. La poesía deriva de él. También el lenguaje articulado.


El primer paso poético consiste en remontarse al origen, es decir: al sufrimiento.


Las variantes del sufrimiento importan pero no son esenciales. Todo sufrimiento es bueno; todo sufrimiento es útil; todo sufrimiento da frutos; todo sufrimiento es un universo.


Henri tiene un año. Yace en el suelo con los pañales sucios y gritando. Su madre camina de un lado a otro, golpeando con sus tacones la habitación adoquinada, buscando su sostén y su falda. Tiene prisa por llegar a su cita de la noche. Esa cosita cubierta de mierda, que se agita sobre las baldosas, la enfurece. Ella también empieza a gritar. Henri grita todavía más. Luego ella se va.


Henri ha comenzado su carrera de poeta.


Marc tiene diez años. Su padre se está muriendo de cáncer en el hospital. Esa especie de maquinaria usada, con tubos y perfusiones en la garganta, es su padre. Sólo la mirada vive: expresa sufrimiento y miedo. También Marc sufre y tiene miedo. Quiere a su padre. Y al mismo tiempo empieza a querer que su padre muera, y a sentirse culpable por ello.


Mark tendrá que trabajar. Tendrá que profundizar en ese sufrimiento tan especial y fecundo: la Santísima Culpa.


Michel tiene quince años. Ninguna chica lo ha besado. Él quisiera bailar con Sylvie pero ella baila con Patrice, y es evidente que lo disfruta. Él se paraliza: la música llega hasta lo más profundo de su ser. Es una hermosa danza lenta, surrealista en su belleza. Él no sabía que se podía sufrir tanto. Su infancia hasta ahora había sido feliz.


Michel nunca olvidará el contraste entre su corazón paralizado de dolor y la abrumadora belleza de la música. Su sensibilidad se está formando.


Si el mundo se compone de sufrimiento se debe a que él es, en esencia, libre. El sufrimiento es la consecuencia necesaria del libre juego de las partes del sistema. Debes saber esto, y decirlo.


No te será posible convertir el sufrimiento en meta. El sufrimiento es, y en consecuencia no sabría volverse meta.


En las heridas que nos inflige, la vida alterna entre lo brutal y lo insidioso. Conoce estas dos formas. Practícalas. Adquiere un conocimiento completo de ellas. Identifica lo que las separa y lo que las une. Muchas contradicciones serán entonces resueltas y tu discurso ganará en fuerza y en amplitud.


Dadas las características de la era moderna, el amor apenas puede manifestarse; pero el ideal del amor no ha disminuido. Al estar situado como todos los ideales fundamentalmente fuera del tiempo, no sabría disminuir ni desaparecer.


Nace de allí una discordancia ideal-real particularmente flagrante, una fuente de sufrimiento particularmente rica.


Los años de adolescencia son importantes. Una vez que has desarrollado una concepción del amor lo suficientemente ideal, lo suficientemente noble y perfecta, estás perdido. Ya nada te será suficiente. Si no sales con mujeres (por timidez, fealdad o alguna otra razón), lee revistas femeninas. Sentirás aflicciones casi equivalentes.


Ir al fondo del abismo del desamor. Cultivar el odio a sí mismo. Odio a sí mismo, desprecio a los demás. Odio a los demás, desprecio a uno mismo. Mezclarlo todo. Sintetizar. En el tumulto de la vida, ser siempre quien pierde. El universo como una discoteca. Acumular un gran número de frustraciones. Aprender a ser poeta es desaprender a vivir.


Ama tu pasado u ódialo: pero que siga presente a tu vista. Debes adquirir un conocimiento completo de ti mismo. Así, poco a poco, tu yo profundo se desprenderá, se deslizará bajo el sol; y tu cuerpo permanecerá en su sitio; hinchado, ampollado, irritado; maduro para nuevos sufrimientos.


La vida es una serie de pruebas de destrucción. Pasar las primeras pruebas, fallar las últimas. Malograr la vida, pero malograrla por poco. Y sufrir, siempre sufrir. Debes aprender a sentir el dolor a través de cada poro. Cada fragmento del universo debe ser una herida personal. Sin embargo, debes seguir con vida, al menos durante cierto tiempo.


No se puede despreciar la timidez. Pudo haberse considerado como la única fuente de riqueza interior, es cierto. De hecho, es en ese momento de desfase entre voluntad y acción que los fenómenos mentales interesantes comienzan a manifestarse. El hombre que carece de este desfase permanece cercano al animal. La timidez es un excelente punto de partida para un poeta.


Desarrolla en ti un profundo resentimiento hacia la vida. Este resentimiento es necesario para cualquier creación artística verdadera.


A veces, es cierto, la vida parecerá una experiencia incongruente. Pero siempre el resentimiento tendrá que estar cerca, aunque decidas no expresarlo.


Y siempre vuelve a la fuente, que es el sufrimiento.


Cuando despiertes en los demás una mezcla de lástima aterrada y desprecio, sabrás que vas por buen camino. Podrás empezar a escribir.















Articular




"Una fuerza se convierte en movimiento en cuanto pasa al acto y se desarrolla con el tiempo”.








Si no consigues articular tu sufrimiento en una estructura bien definida, estás perdido. El sufrimiento te comerá vivo, desde dentro, antes de que hayas tenido el tiempo de escribir algo.


La estructura es la única forma de escapar del suicidio. Y el suicidio no resuelve nada. Imagina que Baudelaire hubiera logrado su intento de suicidio, a los veinticuatro años.


Cree en la estructura. Cree también en la métrica antigua. La versificación es una poderosa herramienta para liberar la vida interior.


No te sientas obligado a inventar una nueva forma. Las nuevas formas son escasas. Una por siglo es suficiente. Y no necesariamente son los más grandes poetas quienes están al origen. La poesía no es un trabajo sobre el lenguaje; no esencialmente. Las palabras son responsabilidad de toda la sociedad.


La mayoría de las formas nuevas no parten de cero, sino de la lenta derivación de una forma anterior: poco a poco la estructura se adapta, sufre ligeras modificaciones. La novedad que resulta de este efecto conjunto no suele aparecer hasta el final, una vez escrita la obra. Es bastante comparable a la evolución de los animales.


Al principio emitirás gritos inarticulados. Y a menudo tendrás la tentación de volver a ellos. Esto es normal. La poesía, de hecho, precede por poco al lenguaje articulado.



Vuelve a los gritos inarticulados cuando sientas la necesidad. Esto te rejuvenece. Pero recuerda que si no consigues salir de allí, al menos de vez en cuando, vas a morir. El organismo humano tiene sus límites.


En el punto álgido del sufrimiento, no podrás escribir. Si te sientes con fuerzas, inténtalo de todos modos. El resultado será probablemente malo, probablemente, pero no se tiene esa certeza.


Nunca trabajes. Escribir poesía no es un trabajo; es un peso.


Si el uso de una determinada forma (por ejemplo, el alejandrino) te exige un esfuerzo, abandónala. Ese tipo de esfuerzo nunca da resultado.


No se puede decir lo mismo del esfuerzo general y permanente por salir de la apatía. Este esfuerzo es indispensable.


En cuanto a la forma, no dudes en contradecirte. Diverge, cambia de dirección tantas veces como sea necesario. No te esfuerces en tener una personalidad coherente: ella existe, que lo quieras o no.


No descuides nada que pueda darte un poco de equilibrio. De todos modos, la felicidad no es para ti: decretado fue hace mucho tiempo. Pero si puedes atrapar alguno de sus simulacros, hazlo. Sin dudar.


En cualquier caso, no durará.


Tu existencia es apenas un tejido de desdichas. Piensa que lograrás ajustarlas dentro de una forma coherente. Tu objetivo a estas alturas: una esperanza de vida suficiente.















Sobrevivir




"El oficio de las letras es el único en el que se puede no ganar dinero sin hacer el ridículo.”

Jules Renard





Un poeta muerto ya no escribe. De ahí la importancia de mantenerse vivo.


Este sencillo razonamiento te resultará por momentos difícil de sostener. En especial durante los períodos de prolongada esterilidad creativa. En tales casos, tu subsistencia te parecerá dolorosamente inútil; de todos modos, ya no escribirás de nuevo.


A esto, apenas una respuesta: en el fondo, tú no tienes idea. Y si te revisas honestamente, al final tendrás que estar de acuerdo. Hemos visto casos extraños.


Si no escribes más, esto podría ser el preludio de un cambio de forma. O de un cambio de tema. O de ambos. O podría ser el preludio de tu muerte creativa. Pero tú no lo sabes. Nunca conocerás con exactitud aquella parte de ti mismo que te impulsa a escribir. Sólo la conocerás bajo formas aproximativas y contradictorias. ¿Egoísmo o devoción? ¿Crueldad o compasión? Cualquiera tendría sentido. Prueba de que a fin de cuentas no sabes nada, así que no actúes como si lo supieras. Frente a tu ignorancia, frente a esta parte misteriosa de ti mismo, permanece honesto y humilde.


La mayoría de los poetas que llegan a la vejez no sólo producen más: dicha vejez es asimismo la sede de ciertos procesos físicos y mentales que sería una pena desconocer.


Dicho esto, la supervivencia es extremadamente difícil. Se podría pensar en adoptar una estrategia a la Pessoa: encontrar un pequeño trabajo, no publicar nada y esperar tranquilamente la muerte. En la práctica, te enfrentarás a grandes dificultades: la sensación de perder el tiempo, de no encajar, de no ser valorado en tu justa medida... todo esto se volverá rápidamente insoportable. Será difícil evitar el alcohol. Al fin y al cabo, la amargura y el rencor estarán al final del camino, seguidos rápidamente por la apatía y la completa esterilidad creativa. Por lo tanto, esta solución tiene  sus inconvenientes pero suele ser la única. Sin olvidar a los psiquiatras, que tienen la facultad de dar incapacidades laborales. Por otro lado, una estancia prolongada en un hospital psiquiátrico se debe proscribir: demasiado destructiva. Sólo debe utilizarse como último recurso, como alternativa a la situación de calle.


Los mecanismos de solidaridad social (subsidio de desempleo, etc.) deberán usarse al máximo, así como la ayuda financiera de amigos más prósperos. No desarrolles un excesivo sentimiento de culpa en este sentido. El poeta es un parásito sagrado.


El poeta es un parásito sagrado: semejante a los escarabajos del antiguo Egipto, puede tanto prosperar en los cuerpos de sociedades ricas y decadentes como también tener un lugar en el corazón de sociedades frugales y fuertes.


No hace falta luchar. Los boxeadores luchan: los poetas no. Pero aun así, hay que publicar un poco; esa es la condición necesaria para que el reconocimiento póstumo tenga lugar. Si no publicas un poco (aunque sólo sean unos pocos textos en alguna revista de segunda categoría), pasarás desapercibido para la posteridad; tan desapercibido como lo fuiste en vida. Aunque seas el genio más perfecto, tendrás que dejar un rastro y confiar en los arqueólogos literarios para desenterrar el resto. Esto puede fallar: a menudo lo hace. Tendrás que decirte al menos una vez al día que lo más importante es dar lo mejor de ti.


Estudiar las biografías de tus poetas favoritos podrá serte útil: debería ayudarte a evitar ciertos errores.


Recuerda que no hay soluciones buenas para el problema de la supervivencia material, pero sí hay algunas muy malas.


El problema de dónde vivir no suele plantearse: irás donde puedas. Sólo trata de evitar a vecinos ruidosos, que pueden provocar por sí solos la muerte intelectual permanente.


Una pequeña inserción profesional puede proporcionar algunos conocimientos, posiblemente provechosos para un trabajo posterior, sobre el funcionamiento de la sociedad. Pero un periodo de indigencia, de inmersión en la marginalidad, aportará otros conocimientos. Lo ideal es alternar.


Otras realidades de la vida como una vida sexual armoniosa, el matrimonio o el tener hijos son beneficiosas y fructíferas. Pero son casi imposibles de conseguir. Se trata de un territorio prácticamente inexplorado en términos artísticos.


En general, serás meneado entre la amargura y la angustia. En ambos casos, el alcohol te ayudará. Es esencial procurarse de esos cuantos momentos de condonación que permitirán la realización de tu obra. Serán breves: trata de aprovecharlos.


No tengas miedo de la felicidad: ella no existe.











Golpear allí donde importa



"Esfuérzate por presentarte ante Dios como un hombre probo, un obrero que no se avergüenza, que imparte correctamente la palabra de verdad".


(II Timoteo 2:15)









No busques el conocimiento por sí mismo. Todo lo que no provenga directamente de la emoción carece, en poesía, de valor.


(La emoción, por supuesto, debe entenderse en un sentido amplio: algunas emociones no son ni agradables ni desagradables; éste suele ser el caso del sentimiento de extrañeza).


La emoción suprime la cadena causal: sólo ella es capaz de hacer percibir las cosas en sí mismas; la transmisión de esta percepción es el objeto de la poesía.


Esta identidad de propósito entre la filosofía y la poesía es la fuente de la complicidad secreta entre ambas. En esencia, ésta no se manifiesta con la escritura de poemas filosóficos: la poesía debe descubrir la realidad por sus propios medios, puramente intuitivos, sin pasar por el filtro de una reconstrucción intelectual del mundo. Menos aún se manifiesta con filosofía expresada en forma poética que la mayoría de las veces es un miserable engaño. Pero es siempre entre los poetas donde una filosofía nueva encontrará sus lectores más serios, atentos y fructíferos. Del mismo modo, sólo algunos filósofos serán capaces de discernir, descubrir y utilizar las verdades ocultas en la poesía: es en la poesía, casi tanto como en la contemplación directa -y mucho más que en filosofías anteriores- donde ellos encontrarán material para nuevas representaciones del mundo.


Respeta a los filósofos, no los imites: tu senda, lamentablemente, está en otra parte. Él es inseparable de la neurosis. La experiencia poética y la experiencia neurótica son dos caminos que se cruzan y que la mayoría de las veces acaban fusionándose: esto resulta de la disolución de la vena poética en el flujo sanguíneo de la neurosis. Pero no tienes opción. No hay otro camino.


El trabajo constante en tus obsesiones acabará convirtiéndote en una ruina patética, minada por la angustia o devastada por la apatía. Pero, repito, no hay otra manera. Debes llegar al punto de no retorno. Romper el círculo. Y producir algunos poemas, antes de estrellarte contra el suelo. Habrás vislumbrado espacios inmensos. Toda gran pasión conduce al infinito.


En suma, el amor resuelve todos los problemas. Del mismo modo, toda gran pasión acaba conduciendo a una zona de verdad. A un espacio diferente, extremadamente doloroso, pero donde la vista llega lejos y clara. Donde depurados los objetos  aparecen en su nitidez, en su límpida verdad.


Cree en la identidad entre lo Verdadero, lo Bello y lo Bueno.


La sociedad en la que vives tiene por objetivo destruirte. De hecho tu estás a su servicio. El arma que utilizará es la indiferencia. No puedes permitirte adoptar la misma actitud. ¡Pasa al ataque!


Toda sociedad tiene sus puntos de menor resistencia, sus heridas. Pon tu dedo en la herida y presiona muy fuerte. Profundiza en los temas que nadie quiere escuchar.


La otra cara del decorado. Insiste en la enfermedad, la agonía, la fealdad. Habla de la muerte y del olvido. De los celos, de la indiferencia, de la frustración, de la ausencia de amor.


Sé abyecto, serás verdadero.


No adhieras a nada. O adhiére y luego traiciona inmediatamente. Ninguna afiliación teórica te debería retener por mucho tiempo. El activismo alegra y no tienes por qué hacerlo. Estás del lado de la infelicidad; eres la parte oscura.


Sobre todo tu misión no es proponer, ni construir. Si puedes hacerlo, hazlo. Si llegas a contradicciones insoportables, dílo. Puesto que tu misión más profunda es cavar hacia la Verdad. Tú eres el sepulturero y tú eres el cadáver. Ustedes son el cuerpo de la sociedad. Son responsables del cuerpo de la sociedad. Todos responsables, en igual medida. ¡Abraza la tierra, escoria!


Determina la inocencia y la culpa. Primero en ti mismo, lo que te servirá de guía. Pero también en otros. Considera su comportamiento y sus excusas; luego juzga, con toda imparcialidad. No te preserves a ti mismo; no preserves a nadie.


Eres rico. Conoces lo bueno, conoces lo malo. No dejes de intentar separarlos: no te dejes empantanar de tolerancia, ese pobre estigma de la edad. La poesía es capaz de establecer verdades morales definitivas. Debes odiar la libertad con todas tus fuerzas.


La verdad es escandalosa. Pero sin ella no hay nada que valga la pena. Una visión honesta e ingenua del mundo es ya una obra maestra. Ante esta exigencia, la originalidad pesa poco. No te preocupes. En cualquier caso, la originalidad se desprenderá inevitablemente de la suma de tus defectos. En lo que a ti respecta, dí simplemente la verdad; dí simple y llanamente la verdad: ni más, ni menos.


No puedes amar a la verdad y al mundo. Pero tú ya has elegido. El problema ahora consiste en mantener dicha elección. Te invito a mantener el valor. No es que tengas nada que esperar. Por el contrario, sabe que estarás muy solo. La mayoría de la gente se las arregla con la vida, o se muere. Son suicidas en vida.


A medida que te acercas a la verdad, tu soledad aumenta. El edificio es espléndido, pero desierto. Caminas por habitaciones vacías que te devuelven el eco de tus pasos. La atmósfera es límpida e inmutable; los objetos parecen petrificados. A veces te pones a llorar, tan cruel es la agudeza de la visión. Te gustaría volver atrás, a las brumas del desconocimiento; pero en el fondo sabes que ya es demasiado tarde.


Continúa. No tengas miedo. Lo peor ya pasó. Por supuesto, la vida te seguirá destrozando, pero ya no tienes que lidiar tanto con ella. Recuerda: básicamente, ya estás muerto. Ahora estás cara a cara con la eternidad.



















Michel Houellbecq

Traducción al español de Mauricio Alejandro Moreno A.





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Enlace al ensayo original Rester Vivant:



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Tráiler del film Rester Vivant: