lunes, junio 05, 2017

Regrette


J'suis né poussière et je repartirai poussière
Et le Soleil se levera en même temps que la misère frère
T'es parti, t'étais là devant moi à me parler de Yarabi

Tu venais de te mettre à faire ta ière-pri
Que Dieu te préserves des châtiments
Après la vie c'est autrement
Et la rue perd ses monuments
Perd ses valeurs, perd ses principes
Perd son respect de la discipline dans l'illicite
Les peines s'alourdissent des assises aux cercueils
Un article en page faits divers, une Hajja en deuil
Les femmes de la famille autour pour la soutenir
Du chagrin de son fils qu'elle a vu sortir
Pour plus jamais revenir
Parti trop tôt, sans dire au revoir à la famille, aux potos
Une lumiere éteinte dans le ghetto
En souvenir que des photos
Encore plus triste en vidéo
Les quartiers désunis se réunissent
Pour saluer ta mémoire
Enumérer tes qualités, raconter tes histoires
Partagées avec toi
J'm'etais pas rendu compte à quel point j'tenais à toi
Et c'est toujours comme ca, ton visage et ta voix me hantent frère
Ta personnalité me manque
On était pas du même milieu
T'étais plus vieux
C'est peut être pour ça qu'on s'appréciait mieux
T'étais prêt à tout pour moi
Au point de cartonner en bécane en venant bouger pour moi
En rap t'écoutait que moi
J'ai pas vu ta mille-fa
Que Dieu les protège, j'suis dégouté de moi
Que Dieu me pardonne
SoubhanAllah à quel point les épreuves peuvent affaiblir un homme
C'est tout ce que j'regrette
Mais sur le Coran de la Mecque
Que j'étais là sans y être
Mais c'est Dieu qui veut
Parler de toi me fait rougir les yeux
Toujours une doua pour ton âme, j'espère te revoir dans les cieux
T'étais un grand Monsieur, respecté même par la police, courageux
Beau gosse comme ton fils, malgré le train de vie, tu le ramenais faire du poney
Se refusait pas d'aller tout lui donner
Tu savais pas lire mais avec toi on apprenait
Un mec fiable, juste un regard on se comprenait
Toujours le sang froid, jamais froid aux yeux
Habile aux têtes à queue, aux roues arrières, même à deux
Du 9-4 au 9-2
J'm'en bas les couilles qu'il était dangereux
Marche avec toi à cause des embrouilles
On insulte pas un mort qu'il soit bon ou mauvais
Dans mon camp ou dans le tien qu'ils reposent en paix
Là où ils sont ils pensent plus à la vie
Et s'ils pouvaient revenir ce serait pour gagner leur place au Paradis
On s'entre fume et c'est le système qui nous met à dos
J'rends hommage aux nomes-bo comme Arafat ou ???
Que Dieu les préserve du feu de l'Enfer
C'est pire que de sentir qu'on va mourir, qu'on peut rien faire
Quand j'sentais qu't'allais mal et qu't'enchainais les joints
J'improvisais un freestyle qui te recollait le moral
J'ai perdu beaucoup de gens la plupart violemment
Pour des histoires de manque de respect ou d'argent
Ou d'accidents alcoolisés ou d'overdose
La mort met tout le monde d'accord, fait oublier les causes
Soit tu relativises, pètes les plombs ou te laisses aller
J'pleure pas mais mon écriture est salée
Tous ceux qui ont perdu leur frère, leur soeur, leur père, leur maman
Leurs enfants sous les décombres des bombardements
Loin de la vie de Paris tout se passe comme Dieu a dit
Que doit être la souffrance? Mourir de maladie

Tonton Ahmed, j't'ai vu sur le lit de mort
Ca fait mal d'assister à l'agonie d'un homme en or
Bienveillant, tu me parlais comme un ami
Toujours là à réconcillier les membres de la famille
Tu t'efforcais de nous inculquer les bons caractères
Nous transmettre les vertues, les richesses de la misère
Le daron exemplaire, tu parlais toujours calmement
Malgré le vacarme de tes nombreux garnements
J'l'ai jamais vu se plaindre
Revenu de la Mecque avec la lumiere, il est parti sans l'eteindre
Que Dieu facilite ma tante
Chacun son tour et la Mort nous a tous mis sur liste d'attente
D'office tous condamnés
C'est douloureux de perdre 2 fils dans la meme année
C'est pour la mère de Mamad, Bassirou Doucouré
Salam à la famille de Lasna Touré
Vrais bonhommes respect
Depuis qu'ils sont plus là c'est plus pareil, reposez en paix

Pour Saïd de Chevilly à Athis Mons même en prison t'avais besoin de mon ons
Et j'aurais tant voulu que t'écoutes celui ci
Tu nous as quitté derrière les barreaux en semi
On croit pas au suicide, l'Imam qui t'as lavé
Nous a dit que t'etais beau, le visage reposé
Car t'étais bon, tu partageais ton coeur comme du pain
 j't'ai senti mieux que du parfum
T'achetais mes CD par 20
Pour les offrir dans la rue
J'réalise toujours pas qu'ici bas j'te verrais plus (...j'te verrais plus...)
Quand mon regard était gris, tu me ramenais du Soleil
J'me souviens du Laser Quest et des vacances à Marseille
Tu me disais t'inquiêtes Housni y a pleins de gens qui t'aiment
Tu leur donne de la force par tes freestyles et tes thèmes
Tu disais toujours hamdoulillah même quand tout allait mal
C'est Saïd tout craché ça, tout était normal
J'ai appris sa mort quand j'enregistrais cet album
3 jours avant on parlait de se voir au téléphone
Comme quoi la vie ne coute rien
T'es jamais sur d'être là demain
Tu veux rentrer, te réveiller et aller au rhadma
Pour les générations sacrifiées, les corps rapatriés
Les mères en deuil et les hommes qui vont prier
Pour les chers qu'on voit plus
Un jour viendra notre tour et la vie continue

Du fond du coeur, en toute sincerité
A bon entendeur, j'dédie ces vers aux gens conscients de la réalité
J'te parle de celle qu'on a vecu, celle qu'on vit, celle qu'on vivra certainement si on survit
A Mamadou, la Goutte d'Or, 18ème, frère, Allahirahmou
A Kimbatou, Choisy, tu nous manques frère, Allahirahmou
Zohair, Dialla Coulibaly de Reims, vous nous manquez les frères, Allahirahmou
Karim Zerouali, à Madame Diakite, Allahirahma
A tous les êtres chers qu'on a perdu
La liste est longue
Que ce soient de la famille, des amis, même des ennemis
Parce que la Mort met tout le monde d'accord
Tout ce qu'on possède, c'est de la location, même si c'est acheté
Parce que on emporte rien avec soi
Que Dieu vous protège, bien sur, si vous avez la foi

Je vis chaque jour de ma vie comme si c'était le dernier
Et quand mon fils me sourit c'est comme si c'était le premier
J'remercie la zermi d'avoir fait de moi ce que je suis
Avec tout ce que mon coeur aime et tout ce qui me réjouit
Tout ce qui me donne envie, ce qui m'attache à la vie
Tout ce qui fait garder la foi et supporter la survie
Tu peux recompter les jours vécus, t'en es la somme
J'suis là pour braver les épreuves et la mentalité de l'Homme
Tantôt on est fort, tantôt on faiblit
Tantôt on se souvient, tantôt on oublie
Cousin, demain c'est aujourd'hui
En attendant le jour J
Ou tu me verras plus que sur un poster devant des bougies
J'espère tu garderas des bons souvenirs de moi
Si j't'ai fait du mal ou du tort excuse moi
Sincèrement, j'suis là pour exister du mieux qu'j'peux
J'travaille sur moi même pour résister les tentations du Feu
Personne n'est parfait, tu le sais
J'arretrais pas de te conseiller même si j'fais pas mieux, je le sais
Le temps passe et j'peux pas le retenir
Trop de coeur, trop de nerfs, et j'arrive pas a me contenir
2 personnes me font souffir, mon fils et moi on sort d'elle
J'suis pas heureux moi, bref c'est personnel
C'est mon destin, j'l'accueille les bras ouverts
Le monde m'a pourri la vue, pour ça que j'regarde de travers
J'suis blazé de tout et j'kiffe peu de choses
J'me passe d'une femme, la passion fane comme une rose
Envie de tout plaquer comme Kayna Samet
A découvert de hassanats, faites une doua pour que ça m'aide
Je sais que Dieu a prévu un truc pour moi
Et quand j'vais mourir
Je sais que j'vais rien comprendre
J'vais rien voir venir
Peut être du canon d'un brolik ou d'un fusil
Ou d'un shlass tenu par la haine de la jalousie
Ca va trop loin
Parle pas de pitié, de respect pour l'être humain
Instinct de survie et honneur oblige
Il s'agit de faire les choses bien ou c'est minimum 10 piges







Housni Mkouboi (Rohff)



Sus Horas Son Engaño



Triste es el territorio de la ausencia.

Sus horas son engaño
                               desfiguran
ruidos olores y contornos
y en sus fronteras deben entenderse
las cosas al revés.

Así el sonido
del timbre de la entrada significa
que no vas a llegar
                              una luz olvidada
en el piso de arriba es símbolo de muerte
de vacío en tu estancia
                               rumor de pasos
cuenta que te fuiste
                               y el olor a violetas
declara el abandono del jardín.

Y en ese mundo ¿qué debí hacer yo
príncipe derrotado
                              rey mendigo
sino forzar mis ojos para que retuvieran
aquel inexpresable color miel
suave y cambiante de tus cabellos?






José Agustín Goytisolo



martes, mayo 30, 2017

Para Nuestra Patria


Para nuestra patria,
Próxima a la palabra divina,
Un techo de nubes.
Para nuestra patria,
Lejana de las cualidades del nombre,
Un mapa de ausencia.
Para nuestra patria,
Pequeña cual grano de sésamo,
Un horizonte celeste... y un abismo oculto.
Para nuestra patria,
Pobre cual ala de perdiz,
Libros sagrados... y una herida en la identidad.
Para nuestra patria,
Con colinas cercadas y desgarradas,
Las emboscadas del nuevo pasado.
Para nuestra patria cautiva,
La libertad de morir consumida de amor.
Piedra preciosa en su noche sangrienta,
Nuestra patria resplandece a lo lejos
E ilumina su entorno...
Pero nosotros en ella
Nos ahogamos sin cesar.





Mahmoud Darwish

Traducción de María Luisa Prieto

Hoy me gusta la vida mucho menos...


Hoy me gusta la vida mucho menos,
pero siempre me gusta vivir: ya lo decía.
Casi toqué la parte de mi todo y me contuve
con un tiro en la lengua detrás de mi palabra.

Hoy me palpo el mentón en retirada
y en estos momentáneos pantalones yo me digo:
¡Tanta vida y jamás!
¡Tantos años y siempre mis semanas!...
Mis padres enterrados con su piedra
y su triste estirón que no ha acabado;
de cuerpo entero hermanos, mis hermanos,
y, en fin, mi ser parado y en chaleco.

Me gusta la vida enormemente
pero, desde luego,
con mi muerte querida y mi café
y viendo los castaños frondosos de París
y diciendo:
Es un ojo éste, aquél; una frente ésta, aquélla...
Y repitiendo:
¡Tanta vida y jamás me falla la tonada!
¡Tantos años y siempre, siempre, siempre!

Dije chaleco, dije
todo, parte, ansia, dije casi, por no llorar.
Que es verdad que sufrí en aquel hospital que queda al lado
y está bien y está mal haber mirado
de abajo para arriba mi organismo.

Me gustará vivir siempre, así fuese de barriga,
porque, como iba diciendo y lo repito,
¡tanta vida y jamás! ¡Y tantos años,
y siempre, mucho tiempo, siempre, siempre!





César Vallejo





sábado, mayo 27, 2017

Preciso Me Encontrar


Deixe-me ir
Preciso andar
Vou por aí a procurar
Rir pra não chorar
Deixe-me ir
Preciso andar
Vou por aí a procurar
Rir pra não chorar

Quero assistir ao sol nascer
Ver as águas dos rios correr
Ouvir os pássaros cantar
Eu quero nascer
Quero viver

Deixe-me ir
Preciso andar
Vou por aí a procurar
Rir pra não chorar
Se alguém por mim perguntar
Diga que eu só vou voltar
Depois que me encontrar

Quero assistir ao sol nascer
Ver as águas dos rios correr
Ouvir os pássaros cantar
Eu quero nascer
Quero viver

Deixe-me ir
Preciso andar
Vou por aí a procurar
Rir pra não chorar

Deixe-me ir preciso andar
Vou por aí a procurar
Rir pra não chorar
Deixe-me ir preciso andar
Vou por aí a procurar
Rir pra não chorar








Cartola



As Forças Da Natureza


Quando o Sol
Se derramar em toda sua essência
Desafiando o poder da ciência
Pra combater o mal
E o mar
Com suas águas bravias
Levar consigo o pó dos nossos dias
Vai ser um bom sinal
Os palácios vão desabar
Sob a força de um temporal
E os ventos vão sufocar o barulho infernal
Os homens vão se rebelar
Dessa farsa descomunal
Vai voltar tudo ao seu lugar
Afinal

Vai resplandecer
Uma chuva de prata do céu vai descer,
O esplendor da mata vai renascer
E o ar de novo vai ser natural
Vai florir
Cada grande cidade o mato vai cobrir,
Das ruínas um novo povo vai surgir
E vai cantar afinal

As pragas e as ervas daninhas
As armas e os homens de mal
Vão desaparecer nas cinzas de um carnaval








João Nogueira, Paulo Cesar Pinheiro



viernes, mayo 26, 2017

Tristesse En Mer


Les mouettes volent et jouent ;
Et les blancs coursiers de la mer,
Cabrés sur les vagues, secouent
Leurs crins échevelés dans l'air.

Le jour tombe ; une fine pluie
Eteint les fournaises du soir,
Et le steam-boat crachant la suie
Rabat son long panache noir.

Plus pâle que le ciel livide
Je vais au pays du charbon,
Du brouillard et du suicide ;
- Pour se tuer le temps est bon.

Mon désir avide se noie
Dans le gouffre amer qui blanchit ;
Le vaisseau danse, l'eau tournoie,
Le vent de plus en plus fraîchit.

Oh ! je me sens l'âme navrée ;
L'Océan gonfle, en soupirant,
Sa poitrine désespérée,
Comme un ami qui me comprend.

Allons, peines d'amour perdues,
Espoirs lassés, illusions
Du socle idéal descendues,
Un saut dans les moites sillons !

A la mer, souffrances passées,
Qui revenez toujours, pressant
Vos blessures cicatrisées
Pour leur faire pleurer du sang !

A la mer, spectre de mes rêves,
Regrets aux mortelles pâleurs
Dans un coeur rouge ayant sept glaives,
Comme la mère des douleurs.

Chaque fantôme plonge et lutte
Quelques instants avec le flot
Qui sur lui ferme sa volute
Et l'engloutit dans un sanglot.

Lest de l'âme, pesant bagage,
Trésors misérables et chers,
Sombrez, et dans votre naufrage
Je vais vous suivre au fond des mers.

Bleuâtre, enflé, méconnaissable,
Bercé par le flot qui bruit,
Sur l'humide oreiller du sable
Je dormirai bien cette nuit !

... Mais une femme dans sa mante
Sur le pont assise à l'écart,
Une femme jeune et charmante
Lève vers moi son regard,

Dans ce regard, à ma détresse
La Sympathie à bras ouverts
Parle et sourit, soeur ou maîtresse,
Salut, yeux bleus ! bonsoir, flots verts !

Les mouettes voient et jouent ;
Et les blancs coursiers de la mer,
Cabrés sur les vagues, secouent
Leurs crins échevelés dans l'air.






Théophile Gautier

Tristeza En Mar


Vuelan como jugando las gaviotas;
y los blancos corceles de la mar,
encabritados sobre el oleaje,
sus despeinadas crines dan al aire.

Cae la tarde y una fina lluvia
apaga las hogueras de la noche;
a su paso el vapor escupe hollín
y abate su penacho largo y negro.

Más pálido que el cielo sin color,
me dirijo a la tierra del carbón,
donde reinan la niebla y el suicidio;
-Hace un tiempo ideal para matarse.

Siento ahogarse mis ávidos deseos
en el abismo amargo que blanquea;
se arremolina el agua, danza el barco,
el viento cada vez se hace más fresco.

¡Está tan dolorida el alma mía!
El océano se hincha, suspirando,
y su desesperado pecho me parece
como un amigo fiel que me comprende.

¡Penas de amor perdidas, adelante,
esperanzas truncadas, ilusiones
apeadas de alturas ideales,
podéis saltar hasta los surcos húmedos!

¡Id al mar, sufrimientos del pasado
que volvéis nuevamente para hurgar
en vuestras cicatrices mal cerradas
intentando otra vez que lloren sangre!

Id al mar los fantasmas de mis sueños,
congojas de mortales palideces
en este corazón con siete espadas
como lleva la Madre dolorosa.

Cada fantasma se sumerge y lucha
durante unos momentos con el agua
que lo cubre al final de su voluta
y lo engulle lanzando un gran sollozo.

¡Oh, pesado equipaje, lastre de alma,
tesoros miserables y queridos
hundíos y después de este naufragio
yo mismo os seguiré al fondo del mar!


Lívido, hinchado e irreconocible,
mecido por las olas que susurran
en la húmeda almohada de la arena
sé que voy a dormir bien esta noche.

... Pero hay una mujer que con su capa,
en el puente sentada y solitaria,
una mujer encantadora y joven, 
de repente me mira desde lejos.

En su mirada, a mi desolación
la Simpatía de brazos abiertos
habla y sonríe, hermana o bien amante.
¡Qué ojos azules! ¡Agua verde, adiós!

Vuelan como jugando las gaviotas
y los blancos corceles de la mar,
encabritados sobre el oleaje,
sus despeinadas crines dan al viento.







Théophile Gautier



Ay, Voz Secreta


Ay voz secreta del amor oscuro
¡ay balido sin lanas! ¡ay herida!
¡ay aguja de hiel, camelia hundida!
¡ay corriente sin mar, ciudad sin muro!

¡Ay noche inmensa de perfil seguro,
montaña celestial de angustia erguida!
¡Ay silencio sin fin, lirio maduro!

Huye de mi, caliente voz de hielo,
no me quieras perder en la maleza
donde sin fruto gimen carne y cielo.

Deja el duro marfil de mi cabeza
apiádate de mi, ¡rompe mi duelo!
¡que soy amor, que soy naturaleza!








Federico García Lorca

jueves, mayo 18, 2017

En Plena Noche


También en plena noche
la nieve
se derrite blanca

y la lluvia
cae
sin perder su transparencia.

Es ella, la noche,
la que nos libra de los reflejos,

la que nos expande
las pupilas.

Lo que busca con su bastón
                         el ciego es la luz, no el camino.







Hugo Mujica



Poema De Amorosa Raíz


Antes que el viento fuera mar volcado,
que la noche se unciera su vestido de luto
y que estrellas y luna fincaran sobre el cielo
la albura de sus cuerpos

Antes que luz, que sombra y que montaña
miraran levantarse las almas de sus cúspides;
primero que algo fuera flotando bajo el aire;
tiempo antes que el principio.

Cuando aún no nacía la esperanza
ni vagaban los ángeles en su firme blancura;
cuando el agua no estaba ni en la ciencia de Dios;
antes, antes, muy antes.

Cuando aún no había flores en las sendas
porque las sendas no eran ni las flores estaban;
cuando azul no era el cielo ni rojas las hormigas,
ya éramos tú y yo.






Alí Chumacero


miércoles, mayo 17, 2017

Fatiga


Marcho día y noche
como un parque desolado.
Marcho día y noche entre esfinges caídas de mis ojos;
miro el cielo y su hierba que aprende a cantar;
miro el campo herido a grandes gritos,
y el sol en medio del viento.

Acaricio mi sombrero lleno de luz especial;
paso la mano sobre el lomo del viento;
los vientos, que pasan como las semanas;
los vientos y las luces con gestos de fruta y sed de sangre;
las luces, que pasan como los meses;
cuando la noche se apoya sobre las casas,
y el perfume de los claveles gira en torno de su eje.

Tomo asiento, como el canto de los pájaros;
es la fatiga lejana y la neblina;
caigo como el viento sobre la luz.

Caigo sobre mi alma.
He ahí el pájaro de los milagros;
he ahí los tatuajes de mi castillo;
he ahí mis plumas sobre el mar, que grita adiós.

Caigo de mi alma.
Y me rompo en pedazos de alma sobre el invierno;
caigo del viento sobre la luz;
caigo de la paloma sobre el viento.






Vicente Huidobro


miércoles, abril 26, 2017

La Certidumbre De Existir


Si
lo he visto todo
todo lo que no existe destruir lo que existe
la espera arrasa la tierra como un nuevo diluvio
el día sangra
unos ojos azules recogen el viento para mirar
y olas enloquecidas llegan hasta la orilla del país silencioso
donde los hombres sin memoria
se afanan por perderlo todo

En una calle de apretado silencio transcurre el asombro
todo retrocede hasta un limite inalcanzable para el deseo

pero tu y yo existimos

tu cuerpo y el mío se adelantan y aproximan
y aunque nunca se toquen aunque un inmenso vacío los
separe
tu y yo existimos










"La Certidumbre De Existir" & "Aldo Pellegrini" & "Pabellón de Palabras"






Aldo Pellegrini