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lunes, octubre 02, 2017
domingo, octubre 01, 2017
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Il est arrivé Oncle Ben's avec un drapeau:
Voici du riz, " il ne colle jamais ! "
Il ne nous restaient plus que la peau sur les os
Alors distribution de Dakar a Lomé
Cétait du riz long grain américain.
Des sacs partout mais pas un seul bouquin
Les hommes ont dit puisque c'est dans les colis,
Qu'on trouve à manger, nous, on reste au lit
Il nous a donné la recette du bonheur,
Il nous a même donné l'heure...
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Il est arrivé habillé comme un cow-boy,
Il était beau comme un paquet de clope,
Avec dans sa hotte la dernière gameboy
Et des jouets de toutes sortes,
Des jouets qui valaient une fortune
Et une fusée pour aller sur la lune.
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
On a joué, quand les piles se sont usées
Le cow boy a reprit sa gameboy.
Il a dit aux moutons " fini de danser ! "
C'est moi l'sheriff et vous serez les bads boy.
On a beau dire mais quand on est nus
Même au diable, on souhaite la bienvenue.
Il a fait tous les endroits habités
Et c'est depuis qu'aux 4 coins de la planète
On est tous assis à faire la même dictée
Tous à manger la même bouillie dans l'assiette !
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Il a prit tout le zinc pour en faire le métro,
Il a prit nos cheveux, s'est fait la coupe afro,
Il a prit tout le café, il a prit tout le cuivre,
Il est partit sans nous laisser la marche à suivre.
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Tiken Jah Fakoly, Magyd Cherfi, Tyrone Downie
Banlieusards
On n'est pas condamné à l'échec, voilà l'chant des combattants
Banlieusard et fier de l'être, j'ai écrit l'hymne des battants
Ceux qui n'font pas toujours ce qu'on attend d'eux
Qui n'disent pas toujours c'que l'on veut entendre d'eux
Parce que la vie est un combat
Pour ceux d'en haut comme pour ceux d'en bas
Si tu n'acceptes pas ça c'est que t'es qu'un lâche
Lève toi et marche!
C'est 1 pour les miens, arabes et noirs pour la plupart
Et pour mes babtous, prolétaires et banlieusards
Le 2, ce sera pour ceux qui rêvent d'une France unifiée
Parce qu'à ce jour y'a deux France, qui peut le nier?
Et moi je serai de la deuxième France, celle de l'insécurité
Des terroristes potentiels, des assistés
C'est c'qu'ils attendent de nous, mais j'ai d'autres projets qu'ils retiennent ça
Je ne suis pas une victime mais un soldat
Regarde moi, j'suis noir et fier de l'être
J'manie la langue de Molière, j'en maîtrise les lettres
Français parce que la France a colonisé mes ancêtres
Mais mon esprit est libre et mon Afrique n'a aucune dette
Je suis parti de rien, les pieds entravés
Le système ne m'a rien donné, j'ai dû le braver
Depuis la ligne de départ, ils ont piégé ma course
Pendant que les keufs me coursaient, eux investissaient en bourse
J'étais censé échoué, finir écroué, la peau trouée
Et si j'en parle la gorge nouée
C'est que j'ai nagé dans des eaux profondes sans bouée
J'ai le ghetto tatoué, dans la peau, j'suis rebel comme Ekoué
Mais l'espoir ne m'a jamais quitté
En attendant des jours meilleurs, j'ai résisté
Et je continue encore
Je suis le capitaine dans le bateau de mes efforts
J'n'attend rien du système, je suis indépendant
J'aspire à être un gagnant donné perdant
Parce qu'on vient de la banlieue, c'est vrai, qu'on a grandi, non
Les yeux dans les bleus mais des bleus dans les yeux
Pourquoi nous dans les ghettos, eux à L'ENA
Nous derrière les barreaux, eux au sénat
Ils défendent leurs intérêts, éludent nos problèmes
Mais une question reste en suspens, qu'a-t-on fait pour nous même?
Qu'a-t-on fait pour protéger les nôtres
Des mêmes erreurs que les nôtres?
Regarde c'que deviennent nos petits frères
D'abord c'est l'échec scolaire, l'exclusion donc la colère
La violence et les civières, la prison ou le cimetière
On n'est pas condamnés à l'échec
Pour nous c'est dur, mais ça ne doit pas devenir un prétexte
Si le savoir est une arme, soyons armés, car sans lui nous sommes désarmés
Malgré les déceptions et les dépressions
Suite à la pression, que chacun d'entre nous ressent
Malgré la répression et les oppressions
Les discriminations, puis les arrestations
Malgré les provocations, les incarcérations
Le manque de compréhension, les peurs et les pulsions
Leur désir, de nous maintenir la tête sous l'eau
Transcende ma motivation
Nourrit mon ambition
Il est temps que la deuxième France s'éveille
J'ai envie d'être plus direct, il est temps qu'on fasse de l'oseille
C'que la France ne nous donne pas on va lui prendre
J'veux pas brûler des voitures, mais en construire, puis en vendre
Si on est livré à nous-même, le combat faut qu'on le livre nous même
Il ne suffit pas de chanter "regarde comme ils nous malmènent"!
Il faut que tu apprennes, que tu comprennes et que t'entreprennes
Avant de crier « c'est pas la peine ! Quoi qu'il advienne, le système nous freine ! »
À toi de voir ! T'es un lâche ou un soldat?
Entreprends et bats-toi!
Banlieusard et fier de l'être
On n'est pas condamné à l'échec diplômés, éclairés ou paumés
En 4x4 en chromé, gentils ou chant-mé
La banlieue a trop chômé, je sais c'que la France promet
Mais que c'est un crime contre notre avenir que la France commet
C'est pour les discriminés, souvent incriminés
Les innocents, qu'ils traînent comme de vrais criminels
On a l'image des prédateurs, mais on est que des proies
Capables mais coupables et exclus de l'emploi
Si j'rugis comme un lion c'est qu'j'compte pas m'laisser faire
J'suis pas un mendiant, j'suis venu prendre c'qu'ils m'ont promis hier
Même s'il me faut 2 fois plus de courage, 2 fois plus de rage
Car y'a 2 fois plus d'obstacles et 2 fois moins d'avantages
Et alors?! Ma victoire aura 2 fois plus de goût
Avant d'pouvoir la savourer, j'prendrai 2 fois plus de coups
Les pièges sont nombreux, il faut qu'j'sois 2 fois plus attentif
2 fois plus qualifié et 2 fois plus motivé
Si t'aimes pleurer sur ton sort, t'es qu'un lâche, lève-toi et marche
Banlieusard et fier de l'être
On n'est pas condamné à l'échec!
On est condamné à réussir
À franchir les barrières, construire des carrières
Regarde c'qu'ont accompli nos parents
C'qu'ils ont subi pour qu'on accède à l'éducation
Où serait-on sans leurs sacrifices?
Comme Mahmoud pour Thays...
Bien sûr que leur travail a du mérite
Ô combien j'admire nos pères
Manutentionnaires mais fiers
Si on gâche tout où est le respect?
Si on échoue où est le progrès?
Chaque fils d'immigré est en mission
Chaque fils de pauvre doit avoir de l'ambition
Tu peux pas laisser, s'évaporer tes rêves en fumée
Dans un hall enfumé
À fumer des substances qui brisent ta volonté
Anesthésient tes désir et noient tes capacités
On vaut mieux que ça!
Rien n'arrête pas un banlieusard qui se bat
On est jeunes, forts et nos sœurs sont belles
Immense est le talent qu'elles portent en elles
Vois-tu des faibles ici?
Je ne vois que des hommes qui portent le glaive ici
Banlieusards et fiers de l'être
On est pas condamnés à l'échec!
Ce texte je vous le devais
Même si je l'écris le cœur serré
Et si tu pleures, pleure des larmes de détermination
Car ceci n'est pas une plainte, c'est une révolution!
Apprendre, comprendre, entreprendre, même si on a mal
S'élever, progresser, lutter, même quand on a mal
Banlieusards, forts et fiers de l'être
On est pas condamnés à l'échec
Kery James
viernes, septiembre 29, 2017
Hors Des Jours Étrangers
mon peuple
quand
hors des jours étrangers
germeras-tu une tête tienne sur tes épaules renouées
et ta parole
le congé dépêché aux traîtres
aux maîtres
le pain restitué la terre lavée
la terre donnée
quand
quand donc cesseras-tu d'être le jouet sombre
au carnaval des autres
ou dans les champs d'autrui
l'épouvantail désuet
demain
à quand demain mon peuple
la déroute mercenaire
finie la fête
mais la rougeur de l'est au coeur de balisier
peuple de mauvais sommeil rompu
peuple d'abîmes remontés
peuple de cauchemars domptés
peuple nocturne amant des fureurs du tonnerre
demain plus haut plus doux plus large
et la houle torrentielle des terres
à la charrue salubre de l'orage
Lejos De Los Días Pasados
pueblo mío
cuando
lejos de los días pasados
renazca una cabeza bien puesta sobre
tus hombros
reanuda
la palabra
despide a los traidores
y a los amos
recobrarás el pan y la tierra bendita
tierra restituida
cuando
cuando dejes de ser un juguete sombrío
en el carnaval de los otros
o en los campos ajenos
el espantapájaros desechado
mañana
cuando mañana pueblo mío
la derrota del mercenario
termine en fiesta
la vergüenza de occidente se quedará
en el corazón de la caña
pueblo despierta del mal sueño
pueblo de abismo remotos
pueblo de pesadillas dominantes
pueblo noctámbulo amante del trueno furioso
mañana estarás muy alto muy dulce muy crecido
y a la marejada tormentosa de las tierras
sucederá el arado saludable con otra tempestad
jueves, septiembre 28, 2017
El Silencio
La silenciosa noche. Aquí en el bosque
no distingo rumores, no, de ninguna especie.
Los gusanos trabajan.
Los pájaros de presa hacen lo suyo
(seguramente).
Pero no escucho nada.
Sólo el silencio que da miedo. Tan raro,
tan raro, tan escaso se ha vuelto en este mundo
que ya nadie se acuerda como suena,
ya nadie quiere
estar consigo mismo un instante.
Mañana
dejaremos de nuevo la verdadera vida para
mañana.
No asco de ser ni pesadumbre de estar vivo:
extrañeza de hallarse aquí y ahora en esta hora tan muda.
Silencio en este bosque, en esta casa
a la mitad del bosque.
¿Se habrá acabado el mundo?
José Emilio Pacheco
miércoles, septiembre 27, 2017
Llegada
¡Aquí estamos!
La palabra nos viene húmeda de los bosques,
y un sol enérgico nos amanece entre las venas.
El puño es fuerte
y tiene el remo.
En el ojo profundo duermen palmeras exorbitantes.
El grito se nos sale como una gota de oro virgen.
Nuestro pie,
duro y ancho,
aplasta el polvo en los caminos abandonados
y estrechos para nuestras filas.
Sabemos dónde nacen las aguas,
y las amamos porque empujaron nuestras canoas bajo
los cielos rojos.
Nuestro canto
es como un músculo bajo la piel del alma,
nuestro sencillo canto.
Traemos el humo en la mañana,
y el fuego sobre la noche,
y el cuchillo, como un duro pedazo de luna,
apto para las pieles bárbaras;
traemos los caimanes en el fango,
y el arco que dispara nuestras ansias,
y el cinturón del trópico,
y el espíritu limpio.
Traemos
nuestro rasgo al perfil definitivo de América.
¡Eh, compañeros, aquí estamos!
La ciudad nos espera con sus palacios, tenues
como panales de abejas silvestres;
sus calles están secas como los ríos cuando no llueve en la montaña,
y sus casas nos miran con los ojos pávidos
de las ventanas.
Los hombres antiguos nos darán leche y miel
y nos coronarán de hojas verdes.
¡Eh, compañeros, aquí estamos!
Bajo el sol
nuestra piel sudorosa reflejará los rostros húmedos
de los vencidos,
y en la noche, mientras los astros ardan en la punta
de nuestras llamas,
nuestra risa madrugará sobre los ríos y los pájaros.
Nicolás Guillén
La Canción Del Bongó
Aquí el que más fino sea,
responde, si llamo yo.
Unos dicen: Ahora mismo,
otros dicen: Allá voy.
Pero mi repique bronco,
pero mi profunda voz,
convoca al negro y al blanco,
que bailan el mismo son,
cueripardos y almiprietos
más de sangre que de sol,
pues quien por fuera no es de noche,
por dentro ya oscureció.
Aquí el que más fino sea,
responde, si llamo yo.
En esta tierra, mulata
de africano y español
(Santa Bárbara de un lado,
del otro lado, Changó),
siempre falta algún abuelo,
cuando no sobra algún Don
y hay títulos de Castilla
con parientes en Bondó:
Vale más callarse, amigos,
y no menear la cuestión,
porque venimos de lejos,
y andamos de dos en dos.
Aquí el que más fino sea,
responde si llamo yo.
Habrá quién llegue a insultarme,
pero no de corazón;
habrá quién me escupa en público,
cuando a solas me besó...
A ése, le digo:
Compadre,
ya me pedirás perdón,
ya comerás de mi ajiaco,
ya me darás la razón,
ya me golpearás el cuero,
ya bailarás a mi voz,
ya pasearemos del brazo,
ya estarás donde yo estoy:
ya vendrás de abajo arriba,
¡que aquí el más alto soy yo!
Nicolás Guillén
martes, septiembre 26, 2017
Negra
A mi me dijeron negra
¡Dios mío! ¡Cuánto me reí!
Porque quien me lo dijera
no era más que un infeliz.
Uno de esos seres fatuos
que se encuentran por doquier
que no saben, que no saben
pero que creen saber.
Y adoptan poses y gestos
de persona superior;
y hablan con empaque austero
para impresionar mejor,
y van haciendo un desfile
de genios al por mayor,
para hacer ver que son dueños
de una gran erudición...
Y así nos hablan de Homero,
de Confucio o Cicerón,
e ignoran de aquí, a Zorrilla,
a Herrera y Reissig y a Rodó.
Tal el señor que con énfasis,
petulancia y rigidéz,
me señalara con mofa
la negrura de mi ser.
¿Acaso soy yo culpable
o debo sentir vergüenza,
por el color que me dio
la Madre Naturaleza?
Si es la vida un accidente
como el nacer y el morir
y en el correr de la vida,
puede el pigmento influir.
Hay mil distintos factores
que deben intervenir;
y eso, a un blanco como a un negro,
igual le puede ocurrir.
Natural que una piel blanca,
tersa y aterciopelada,
aunque no llene el espíritu,
llena siempre la mirada.
Y aun más, a quién lo deslumbra
el brillo de lo exterior,
por qué no ve las tinieblas
oculto en el interior...
El medio, la inteligencia,
el regimen que vivimos,
el grado de ilustración
e instrucción que recibimos.
Son las únicas causales
y por ende el gran factor,
lo demás... son derivados
de la línea de color...
En la mujer blanca o rubia
¿qué hay de superior a i?
si reuno las cualidades
que acabo de referir.
Somos hermanas gemelas
en el placer y en el sufrir
afines en sentimientos
en el pensar y en el sentir.
De iguales inclinaciones
en nuestra virginidad,
de instintos nobles o crueles
en nuestra maternidad.
Sólo no somos iguales
en el aspecto social,
porque a ello, se interpone
la hipócrita sociedad.
Groundbreaking, by Harmonia Rosales |
Pilar Barrios
lunes, septiembre 25, 2017
El Poeta
Piensas que esto trabajo, esta vida despreocupada
Escuchar a la música algo y decirlo tuyo como si nada.
Y el ajeno scherzo juguetón meterlo en versos mañosos
Jurar que el pobre corazón gime en campos luminosos.
Y escucharle al bosque alguna cosa y a los pinos taciturnos ver
Mientras la cortina brumosa de niebla se alza por doquier.
Tomo lejos o a mi vera, sin sentir culpa a mi turno
Un poco de la vida artera y el resto al silencio nocturno.
Storybook, de Jeannette Woitzik |
Anna Ajmátova
Versión de Rafael Alberti
A La Muerte
Si has de venir ¿por qué no ahora?
Te espero. Me siento muy mal.
He apagado la luz y te he abierto la puerta
a ti, tan sencilla y asombrosa.
Toma para esto cualquier forma,
irrumpe como granada arrojada,
o furtivamente, con una pesa, como un bandido experto.
O envenéname con el tufo del tifus.
O con un cuento inventado por ti,
conocido por todos hasta la náusea,
Para que yo vea la punta del gorro azul
y al portero, pálido de terror.
Todo me da igual ahora. Humea el Yenisei
y resplandece la estrella polar,
y el último horror vela
el brillo añil de los ojos amados.
Anna Ajmátova
Traducción de Jesús García Gabaldón
domingo, septiembre 24, 2017
Casa De Cuervos
porque te alimenté con esta realidad
mal cocida
por tantas y tan pobres flores del mal
por este absurdo vuelo a ras de pantano
ego te absuelvo de mí
laberinto hijo mío
no es tuya la culpa
ni mía
pobre pequeño mío
del que hice este impecable retrato
forzando la oscuridad del día
párpados de miel
y la mejilla constelada
cerrada a cualquier roce
y la hermosísima distancia
de tu cuerpo
tu náusea es mía
la heredaste como heredan los peces
la asfixia
y el color de tus ojos
es también el color de mi ceguera
bajo el que sombras tejen
sombras y tentaciones
y es mía también la huella
de tu talón estrecho
de arcángel
apenas posado en la entreabierta ventana
y nuestra
para siempre
la música extranjera
de los cielos batientes
ahora leoncillo
encarnación de mi amor
juegas con mis huesos
y te ocultas entre tu belleza
ciego sordo irredento
casi saciado y libre
con tu sangre que ya no deja lugar
para nada ni nadie
aquí me tienes como siempre
dispuesta a la sorpresa
de tus pasos
a todas las primaveras que inventas
y destruyes
a tenderme nada infinita
sobre el mundo
hierba ceniza peste fuego
a lo que quieras por una mirada tuya
que ilumine mis restos
porque así es este amor
que nada comprende
y nada puede
bebes el filtro y te duermes
en ese abismo lleno de ti
música que no ves
colores dichos
largamente explicados al silencio
mezclados como se mezclan los sueños
hasta ese torpe gris
que es despertar
en la gran palma de dios
calva vacía sin extremos
y allí te encuentras
sola y perdida en tu alma
sin más obstáculo que tu cuerpo
sin más puerta que tu cuerpo
así este amor
uno solo y el mismo
con tantos nombres
que a ninguno responde
y tú mirándome
como si no me conocieras
marchándote
como se va la luz del mundo
sin promesas
y otra vez este prado
este prado de negro fuego abandonado
otra vez esta casa vacía
que es mi cuerpo
a donde no has de volver
Pintura en homenaje a Casa De Cuervos |
Blanca Varela
A Media Voz
copio estas líneas ajenas
respiro
acepto la luz
bajo el aire ralo de noviembre
bajo la hierba sin color
bajo el cielo cascado y gris
acepto el duelo
y la fiesta
no he llegado
no llegaré jamás
en el centro de todo está el poema
intacto sol
ineludible noche
sin volver la cabeza
merodeo su luz
su sombra
merodeo su luz
su sombra
animal de palabras
husmeo su esplendor
su huella
sus restos
todo para decir
que alguna vez
estuve atenta
desarmada
sola
husmeo su esplendor
su huella
sus restos
todo para decir
que alguna vez
estuve atenta
desarmada
sola
casi en la muerte
casi en el fuego
casi en el fuego
Blanca Varela
¿Qué puedo hacer con este cuerpo mío irrepetible...
¿Qué puedo hacer con este cuerpo mío irrepetible,
que me ha sido dado?
¿A quién, dime, debo agradecer,
por la apacible alegría de respirar y vivir?
Yo soy el jardinero y soy la flor,
En la mazmorra del mundo no estoy solo.
En la eternidad del cristal ya se ha esparcido
Mi aliento y mi calor.
En él está impreso un signo,
Irreconocible hasta hace poco tiempo.
Ojalá la bruma se diluya en los instantes
Para que no borre el signo amado.
Osip Mandelstam
Versión de Jorge Bustamante García
sábado, septiembre 23, 2017
Golondrina
Olvidé la palabra que quería decir.
La golondrina ciega volverá a la morada de las sombras
con sus alas cortadas, para jugar con transparencias.
Una canción nocturna se canta en la languidez.
No se oyen los pájaros y la siempreviva no florece.
Se transparentan las crines de la manada nocturna,
en el río seco nada una canoa vacía
y entre los grillos deambula la palabra olvidada.
Crece lentamente como una tienda o un templo,
y, de repente, se arrojará a los pies,
enloquecida como Antígona, la golondrina muerta,
con ternura de Estigia y una rama verde.
Oh, si tan solo regresara el pudor de los dedos videntes
y la alegría prominente del reconocimiento.
Me da tanto miedo el sollozo de las Aónides,
las campanas, la interrupción y la niebla.
А los mortales le fue dado el poder de amar y conocer,
para ellos, el sonido se derrama en los dedos,
pero olvidé lo que quiero decir,
y el pensamiento incorpóreo
vuelve a la morada de las sombras.
No es lo que repite, Antígona, amiga,
la golondrina transparente.
Sobre los labios, como un hielo negro,
arde el recuerdo del sonido estigio.
Osip Mandelstam
Traducción del ruso de Natalia Litvinova
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