martes, octubre 03, 2017

Fusilamiento


1
Van a fusilar
a un hombre que tiene los brazos atados.
Hay cuatro soldados
para disparar.
Son cuatro soldados
callados,
que están amarrados,
lo mismo que el hombre amarrado que van a matar.

2
¿Puedes escapar?
¡No puedo correr!
¡Ya van a tirar!
¡Qué vamos a hacer!
Quizá los rifles no estén cargados...
¡Seis balas tienen de fiero plomo!
¡Quizá no tiren esos soldados!
¡Eres un tonto de tomo y lomo!

3
Tiraron.
(¿Cómo fue que pudieron tirar?)
Mataron.
(¿Cómo fue que pudieron matar?)
Eran cuatro soldados
callados,
y les hizo una seña, bajando su sable,
un señor oficial;
eran cuatro soldados
atados,
lo mismo que el hombre que fueron los cuatro a matar.





Nicolás Guillén


lunes, octubre 02, 2017

Latinoamérica


Soy,
Soy lo que dejaron,
soy toda la sobra de lo que se robaron.
Un pueblo escondido en la cima,
mi piel es de cuero por eso aguanta cualquier clima.
Soy una fábrica de humo,
mano de obra campesina para tu consumo
Frente de frio en el medio del verano,
el amor en los tiempos del cólera, mi hermano.
El sol que nace y el día que muere,
con los mejores atardeceres.
Soy el desarrollo en carne viva,
un discurso político sin saliva.
Las caras más bonitas que he conocido,
soy la fotografía de un desaparecido.
Soy la sangre dentro de tus venas,
soy un pedazo de tierra que vale la pena.
soy una canasta con frijoles ,
soy Maradona contra Inglaterra anotándote dos goles.
Soy lo que sostiene mi bandera,
la espina dorsal del planeta es mi cordillera.
Soy lo que me enseño mi padre,
el que no quiere a su patria no quiere a su madre.
Soy América latina,
un pueblo sin piernas pero que camina.

Tú no puedes comprar al viento.
Tú no puedes comprar al sol.
Tú no puedes comprar la lluvia.
Tú no puedes comprar el calor.
Tú no puedes comprar las nubes.
Tú no puedes comprar los colores.
Tú no puedes comprar mi alegría.
Tú no puedes comprar mis dolores.

Tengo los lagos, tengo los ríos.
Tengo mis dientes pa` cuando me sonrío.
La nieve que maquilla mis montañas.
Tengo el sol que me seca y la lluvia que me baña.
Un desierto embriagado con bellos de un trago de pulque.
Para cantar con los coyotes, todo lo que necesito.
Tengo mis pulmones respirando azul clarito.
La altura que sofoca.
Soy las muelas de mi boca mascando coca.
El otoño con sus hojas desmalladas.
Los versos escritos bajo la noche estrellada.
Una viña repleta de uvas.
Un cañaveral bajo el sol en cuba.
Soy el mar Caribe que vigila las casitas,
Haciendo rituales de agua bendita.
El viento que peina mi cabello.
Soy todos los santos que cuelgan de mi cuello.
El jugo de mi lucha no es artificial,
Porque el abono de mi tierra es natural.

Tú no puedes comprar al viento.
Tú no puedes comprar al sol.
Tú no puedes comprar la lluvia.
Tú no puedes comprar el calor.
Tú no puedes comprar las nubes.
Tú no puedes comprar los colores.
Tú no puedes comprar mi alegría.
Tú no puedes comprar mis dolores.

Você não pode comprar o vento
Você não pode comprar o sol
Você não pode comprar chuva
Você não pode comprar o calor
Você não pode comprar as nuvens
Você não pode comprar as cores
Você não pode comprar minha felicidade
Você não pode comprar minha tristeza

Tú no puedes comprar al sol.
Tú no puedes comprar la lluvia.
(Vamos dibujando el camino,
vamos caminando)
No puedes comprar mi vida.
Mi tierra no se vende.

Trabajo en bruto pero con orgullo,
Aquí se comparte, lo mío es tuyo.
Este pueblo no se ahoga con marullos,
Y si se derrumba yo lo reconstruyo.
Tampoco pestañeo cuando te miro,
Para q te acuerdes de mi apellido.
La operación cóndor invadiendo mi nido,
¡Perdono pero nunca olvido!

(Vamos caminando)
Aquí se respira lucha.
(Vamos caminando)
Yo canto porque se escucha.

Aquí estamos de pie
¡Que viva Latinoamérica!

No puedes comprar mi vida.







René Pérez Joglar (Residente)


Mi Corazón Se Eleva

La belleza de los árboles,
la suavidad del aire,
la fragancia de la hierba,
me hablan.

La cumbre de la montaña,
el trueno del cielo,
el ritmo del mar,
me hablan.

La sutileza de las estrellas,
la frescura de la mañana,
la gota de rocío sobre la flor,
me hablan.

La fuerza del fuego,
el gusto del salmón,
el rastro del sol,
Y la vida que nunca se marcha,
me hablan.
Y mi corazón se eleva.

















Chief Dan George

Traducción de Mauricio Alejandro Moreno





Habla Con Los Animales


Si les hablas a los animales, ellos hablarán contigo
Y se conocerán el uno al otro.
Si no les hablas, no los conocerás,
Y aquello que no conoces, aquello temerás. 
Lo que uno teme, uno destruye.

























Chief Dan George

Traducción de Mauricio Alejandro Moreno




My Heart Soars


The beauty of the trees,
the softness of the air,
the fragrance of the grass,
speaks to me.

The summit of the mountain,
the thunder of the sky,
the rhythm of the sea,
speaks to me.

The faintness of the stars,
the freshness of the morning,
the dew drop on the flower,
speaks to me.

The strength of fire,
the taste of salmon,
the trail of the sun,
And the life that never goes away,
They speak to me.
And my heart soars




Chief Dan George

Talk To Animals


If you talk to animals they will talk with you
And you will know each other.
If you do not talk to them you will not know them,
And what you do not know you will fear.
What one fears one destroys.








Chief Dan George

domingo, octubre 01, 2017

Tonton D'América


Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América

Il est arrivé Oncle Ben's avec un drapeau:
Voici du riz, " il ne colle jamais  ! "
Il ne nous restaient plus que la peau sur les os
Alors distribution de Dakar a Lomé
Cétait du riz long grain américain.
Des sacs partout mais pas un seul bouquin
Les hommes ont dit puisque c'est dans les colis, 

Qu'on trouve à manger, nous, on reste au lit
Il nous a donné la recette du bonheur,
Il nous a même donné l'heure...

Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América

Il est arrivé habillé comme un cow-boy,
Il était beau comme un paquet de clope,
Avec dans sa hotte la dernière gameboy 

Et des jouets de toutes sortes,
Des jouets qui valaient une fortune
Et une fusée pour aller sur la lune.

Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América

On a joué, quand les piles se sont usées
Le cow boy a reprit sa gameboy.
Il a dit aux moutons " fini de danser ! " 

C'est moi l'sheriff et vous serez les bads boy.
On a beau dire mais quand on est nus
Même au diable, on souhaite la bienvenue.
Il a fait tous les endroits habités
Et c'est depuis qu'aux 4 coins de la planète
On est tous assis à faire la même dictée
Tous à manger la même bouillie dans l'assiette !

Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América

Il a prit tout le zinc pour en faire le métro,
Il a prit nos cheveux, s'est fait la coupe afro,
Il a prit tout le café, il a prit tout le cuivre,
Il est partit sans nous laisser la marche à suivre.

Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América
Tonton D'América







Tiken Jah Fakoly, Magyd Cherfi, Tyrone Downie



Banlieusards


On n'est pas condamné à l'échec, voilà l'chant des combattants
Banlieusard et fier de l'être, j'ai écrit l'hymne des battants
Ceux qui n'font pas toujours ce qu'on attend d'eux
Qui n'disent pas toujours c'que l'on veut entendre d'eux
Parce que la vie est un combat
Pour ceux d'en haut comme pour ceux d'en bas
Si tu n'acceptes pas ça c'est que t'es qu'un lâche
Lève toi et marche!
C'est 1 pour les miens, arabes et noirs pour la plupart
Et pour mes babtous, prolétaires et banlieusards
Le 2, ce sera pour ceux qui rêvent d'une France unifiée
Parce qu'à ce jour y'a deux France, qui peut le nier?
Et moi je serai de la deuxième France, celle de l'insécurité
Des terroristes potentiels, des assistés
C'est c'qu'ils attendent de nous, mais j'ai d'autres projets qu'ils retiennent ça
Je ne suis pas une victime mais un soldat
Regarde moi, j'suis noir et fier de l'être
J'manie la langue de Molière, j'en maîtrise les lettres
Français parce que la France a colonisé mes ancêtres
Mais mon esprit est libre et mon Afrique n'a aucune dette
Je suis parti de rien, les pieds entravés
Le système ne m'a rien donné, j'ai dû le braver
Depuis la ligne de départ, ils ont piégé ma course
Pendant que les keufs me coursaient, eux investissaient en bourse
J'étais censé échoué, finir écroué, la peau trouée
Et si j'en parle la gorge nouée
C'est que j'ai nagé dans des eaux profondes sans bouée
J'ai le ghetto tatoué, dans la peau, j'suis rebel comme Ekoué
Mais l'espoir ne m'a jamais quitté
En attendant des jours meilleurs, j'ai résisté
Et je continue encore
Je suis le capitaine dans le bateau de mes efforts
J'n'attend rien du système, je suis indépendant
J'aspire à être un gagnant donné perdant
Parce qu'on vient de la banlieue, c'est vrai, qu'on a grandi, non
Les yeux dans les bleus mais des bleus dans les yeux
Pourquoi nous dans les ghettos, eux à L'ENA
Nous derrière les barreaux, eux au sénat
Ils défendent leurs intérêts, éludent nos problèmes
Mais une question reste en suspens, qu'a-t-on fait pour nous même?
Qu'a-t-on fait pour protéger les nôtres
Des mêmes erreurs que les nôtres?
Regarde c'que deviennent nos petits frères
D'abord c'est l'échec scolaire, l'exclusion donc la colère
La violence et les civières, la prison ou le cimetière

On n'est pas condamnés à l'échec
Pour nous c'est dur, mais ça ne doit pas devenir un prétexte
Si le savoir est une arme, soyons armés, car sans lui nous sommes désarmés
Malgré les déceptions et les dépressions
Suite à la pression, que chacun d'entre nous ressent
Malgré la répression et les oppressions
Les discriminations, puis les arrestations
Malgré les provocations, les incarcérations
Le manque de compréhension, les peurs et les pulsions
Leur désir, de nous maintenir la tête sous l'eau
Transcende ma motivation
Nourrit mon ambition
Il est temps que la deuxième France s'éveille
J'ai envie d'être plus direct, il est temps qu'on fasse de l'oseille
C'que la France ne nous donne pas on va lui prendre
J'veux pas brûler des voitures, mais en construire, puis en vendre
Si on est livré à nous-même, le combat faut qu'on le livre nous même






Il ne suffit pas de chanter "regarde comme ils nous malmènent"!
Il faut que tu apprennes, que tu comprennes et que t'entreprennes
Avant de crier « c'est pas la peine ! Quoi qu'il advienne, le système nous freine ! »
À toi de voir ! T'es un lâche ou un soldat?
Entreprends et bats-toi!
Banlieusard et fier de l'être
On n'est pas condamné à l'échec diplômés, éclairés ou paumés
En 4x4 en chromé, gentils ou chant-mé
La banlieue a trop chômé, je sais c'que la France promet
Mais que c'est un crime contre notre avenir que la France commet
C'est pour les discriminés, souvent incriminés
Les innocents, qu'ils traînent comme de vrais criminels
On a l'image des prédateurs, mais on est que des proies
Capables mais coupables et exclus de l'emploi
Si j'rugis comme un lion c'est qu'j'compte pas m'laisser faire
J'suis pas un mendiant, j'suis venu prendre c'qu'ils m'ont promis hier
Même s'il me faut 2 fois plus de courage, 2 fois plus de rage
Car y'a 2 fois plus d'obstacles et 2 fois moins d'avantages
Et alors?! Ma victoire aura 2 fois plus de goût
Avant d'pouvoir la savourer, j'prendrai 2 fois plus de coups
Les pièges sont nombreux, il faut qu'j'sois 2 fois plus attentif
2 fois plus qualifié et 2 fois plus motivé
Si t'aimes pleurer sur ton sort, t'es qu'un lâche, lève-toi et marche
Banlieusard et fier de l'être
On n'est pas condamné à l'échec!
On est condamné à réussir
À franchir les barrières, construire des carrières
Regarde c'qu'ont accompli nos parents
C'qu'ils ont subi pour qu'on accède à l'éducation
Où serait-on sans leurs sacrifices?
Comme Mahmoud pour Thays...
Bien sûr que leur travail a du mérite
Ô combien j'admire nos pères
Manutentionnaires mais fiers
Si on gâche tout où est le respect?
Si on échoue où est le progrès?
Chaque fils d'immigré est en mission
Chaque fils de pauvre doit avoir de l'ambition
Tu peux pas laisser, s'évaporer tes rêves en fumée
Dans un hall enfumé
À fumer des substances qui brisent ta volonté
Anesthésient tes désir et noient tes capacités
On vaut mieux que ça!
Rien n'arrête pas un banlieusard qui se bat
On est jeunes, forts et nos sœurs sont belles
Immense est le talent qu'elles portent en elles
Vois-tu des faibles ici?
Je ne vois que des hommes qui portent le glaive ici
Banlieusards et fiers de l'être
On est pas condamnés à l'échec!
Ce texte je vous le devais
Même si je l'écris le cœur serré
Et si tu pleures, pleure des larmes de détermination
Car ceci n'est pas une plainte, c'est une révolution!
Apprendre, comprendre, entreprendre, même si on a mal
S'élever, progresser, lutter, même quand on a mal
Banlieusards, forts et fiers de l'être
On est pas condamnés à l'échec




Kery James



viernes, septiembre 29, 2017

Hors Des Jours Étrangers


mon peuple

quand
hors des jours étrangers
germeras-tu une tête tienne sur tes épaules renouées
et ta parole

le congé dépêché aux traîtres
aux maîtres
le pain restitué la terre lavée
la terre donnée

quand
quand donc cesseras-tu d'être le jouet sombre
au carnaval des autres
ou dans les champs d'autrui
l'épouvantail désuet

demain
à quand demain mon peuple
la déroute mercenaire
finie la fête

mais la rougeur de l'est au coeur de balisier

peuple de mauvais sommeil rompu
peuple d'abîmes remontés
peuple de cauchemars domptés
peuple nocturne amant des fureurs du tonnerre
demain plus haut plus doux plus large

et la houle torrentielle des terres
à la charrue salubre de l'orage









Lejos De Los Días Pasados


pueblo mío

cuando
lejos de los días pasados
renazca una cabeza bien puesta sobre
tus hombros
reanuda
la palabra

despide a los traidores
y a los amos
recobrarás el pan y la tierra bendita
tierra restituida

cuando
cuando dejes de ser un juguete sombrío
en el carnaval de los otros
o en los campos ajenos
el espantapájaros desechado

mañana
cuando mañana pueblo mío
la derrota del mercenario
termine en fiesta

la vergüenza de occidente se quedará
en el corazón de la caña

pueblo despierta del mal sueño
pueblo de abismo remotos
pueblo de pesadillas dominantes
pueblo noctámbulo amante del trueno furioso
mañana estarás muy alto muy dulce muy crecido

y a la marejada tormentosa de las tierras
sucederá el arado saludable con otra tempestad







Aimé Césaire

Traducción de José Vicente Anaya

jueves, septiembre 28, 2017

El Silencio


La silenciosa noche. Aquí en el bosque
no distingo rumores, no, de ninguna especie.
Los gusanos trabajan.
Los pájaros de presa hacen lo suyo
(seguramente).
Pero no escucho nada.
Sólo el silencio que da miedo. Tan raro,
tan raro, tan escaso se ha vuelto en este mundo
que ya nadie se acuerda como suena,
ya nadie quiere
estar consigo mismo un instante.
Mañana
dejaremos de nuevo la verdadera vida para
mañana.
No asco de ser ni pesadumbre de estar vivo:
extrañeza de hallarse aquí y ahora en esta hora tan muda.
Silencio en este bosque, en esta casa
a la mitad del bosque.

¿Se habrá acabado el mundo?






José Emilio Pacheco


miércoles, septiembre 27, 2017

Llegada


¡Aquí estamos!
La palabra nos viene húmeda de los bosques,
y un sol enérgico nos amanece entre las venas.
El puño es fuerte
y tiene el remo.

En el ojo profundo duermen palmeras exorbitantes.
El grito se nos sale como una gota de oro virgen.
Nuestro pie,
duro y ancho,
aplasta el polvo en los caminos abandonados
y estrechos para nuestras filas.
Sabemos dónde nacen las aguas,
y las amamos porque empujaron nuestras canoas bajo
          los cielos rojos.
Nuestro canto
es como un músculo bajo la piel del alma,
nuestro sencillo canto.

Traemos el humo en la mañana,
y el fuego sobre la noche,
y el cuchillo, como un duro pedazo de luna,
apto para las pieles bárbaras;
traemos los caimanes en el fango,
y el arco que dispara nuestras ansias,
y el cinturón del trópico,
y el espíritu limpio.
Traemos
nuestro rasgo al perfil definitivo de América.

¡Eh, compañeros, aquí estamos!
La ciudad nos espera con sus palacios, tenues
como panales de abejas silvestres;
sus calles están secas como los ríos cuando no llueve en la montaña,
y sus casas nos miran con los ojos pávidos
          de las ventanas.
Los hombres antiguos nos darán leche y miel
y nos coronarán de hojas verdes.

¡Eh, compañeros, aquí estamos!
Bajo el sol
nuestra piel sudorosa reflejará los rostros húmedos
               de los vencidos,
y en la noche, mientras los astros ardan en la punta
               de nuestras llamas,
nuestra risa madrugará sobre los ríos y los pájaros.







Nicolás Guillén

La Canción Del Bongó


Esta es la canción del bongó:
Aquí el que más fino sea,
responde, si llamo yo.
Unos dicen: Ahora mismo,
otros dicen: Allá voy.
Pero mi repique bronco,
pero mi profunda voz,
convoca al negro y al blanco,
que bailan el mismo son,
cueripardos y almiprietos
más de sangre que de sol,
pues quien por fuera no es de noche,
por dentro ya oscureció.
Aquí el que más fino sea,
responde, si llamo yo.

En esta tierra, mulata
de africano y español
(Santa Bárbara de un lado,
del otro lado, Changó),
siempre falta algún abuelo,
cuando no sobra algún Don
y hay títulos de Castilla
con parientes en Bondó:
Vale más callarse, amigos,
y no menear la cuestión,
porque venimos de lejos,
y andamos de dos en dos.
Aquí el que más fino sea,
responde si llamo yo.

Habrá quién llegue a insultarme,
pero no de corazón;
habrá quién me escupa en público,
cuando a solas me besó...
A ése, le digo:
Compadre,
ya me pedirás perdón,
ya comerás de mi ajiaco,
ya me darás la razón,
ya me golpearás el cuero,
ya bailarás a mi voz,
ya pasearemos del brazo,
ya estarás donde yo estoy:
ya vendrás de abajo arriba,
¡que aquí el más alto soy yo!







Nicolás Guillén

martes, septiembre 26, 2017

Negra


A mi me dijeron negra
¡Dios mío! ¡Cuánto me reí!
Porque quien me lo dijera
no era más que un infeliz.

Uno de esos seres fatuos
que se encuentran por doquier
que no saben, que no saben
pero que creen saber.

Y adoptan poses y gestos
de persona superior;
y hablan con empaque austero
para impresionar mejor,

y van haciendo un desfile
de genios al por mayor,
para hacer ver que son dueños
de una gran erudición...

Y así nos hablan de Homero,
de Confucio o Cicerón,
e ignoran de aquí, a Zorrilla,
a Herrera y Reissig y a Rodó.

Tal el señor que con énfasis,
petulancia y rigidéz,
me señalara con mofa
la negrura de mi ser.

¿Acaso soy yo culpable
o debo sentir vergüenza,
por el color que me dio
la Madre Naturaleza?

Si es la vida un accidente
como el nacer y el morir
y en el correr de la vida,
puede el pigmento influir.

Hay mil distintos factores
que deben intervenir;
y eso, a un blanco como a un negro,
igual le puede ocurrir.

Natural que una piel blanca,
tersa y aterciopelada,
aunque no llene el espíritu,
llena siempre la mirada.

Y aun más, a quién lo deslumbra
el brillo de lo exterior,
por qué no ve las tinieblas
oculto en el interior...

El medio, la inteligencia,
el regimen que vivimos,
el grado de ilustración
e instrucción que recibimos.

Son las únicas causales
y por ende el gran factor,
lo demás... son derivados
de la línea de color...

En la mujer blanca o rubia
¿qué hay de superior a i?
si reuno las cualidades
que acabo de referir.

Somos hermanas gemelas
en el placer y en el sufrir
afines en sentimientos
en el pensar y en el sentir.

De iguales inclinaciones
en nuestra virginidad,
de instintos nobles o crueles
en nuestra maternidad.

Sólo no somos iguales
en el aspecto social,
porque a ello, se interpone
la hipócrita sociedad.




Groundbreaking, by Harmonia Rosales



Pilar Barrios


lunes, septiembre 25, 2017

El Poeta


Piensas que esto trabajo, esta vida despreocupada
Escuchar a la música algo y decirlo tuyo como si nada.
Y el ajeno scherzo juguetón meterlo en versos mañosos
Jurar que el pobre corazón gime en campos luminosos.
Y escucharle al bosque alguna cosa y a los pinos taciturnos ver
Mientras la cortina brumosa de niebla se alza por doquier.
Tomo lejos o a mi vera, sin sentir culpa a mi turno
Un poco de la vida artera y el resto al silencio nocturno.

Storybook, de Jeannette Woitzik


Anna Ajmátova

Versión de Rafael Alberti