lunes, febrero 19, 2018

La Casa Abandonada


Hacia el final de la escalera
te has dado vuelta: en el vacío de abajo
el viento solitario hace
las veces de trajín, y la penumbra
está sucia de olvido. Pero arriba,
en el piso de arriba, el cúmulo
de inútil sueño aguarda. ¿Vas
a entrar en él, a sumergirte? Con la mano
puesta en el balaustre, acariciándolo
te quedas. Poco a poco,
no vas así a bajar la vista: escucha el torvo
zumbido de la mosca que se afana
contra el ciego cristal: hay alguien
en el primer peldaño. Espera.
Mira:
tú estás en el primer peldaño. Lívido
te estás mirando a ti con toda el alma
como si fuese para siempre.
Y ya
no estás arriba, ni
tampoco abajo.
Zumba
sola por fin la torva prisionera.




Eliseo Diego


En Lo Alto


Un pájaro en lo alto,
en lo más fino
del árbol alto,
un tomeguín
nervioso, breve, tan liviano

como un soplo de luz,
está cantando
su propia levedad,
la maravilla
de su increíble ser

           su pura vida
minúscula, perfecta, iluminada.




En Lo Alto & Pabellón de Palabras & Eliseo Diego


Eliseo Diego


domingo, febrero 18, 2018

Sobre Mi Mala Educación



Cuál es cuál, cuál es el cómo?
Quién sabe cómo conducirse?

Qué naturales son los peces!
Nunca parecen inoportunos.
Están en el mar invitados
y se visten correctamente
sin una escama de menos,
condecorados por el agua.

Yo todos los días pongo
no sólo los pies en el plato,
sino los codos, los riñones,
la lira, el alma, la escopeta.

No sé qué hacer con las manos
y he pensado venir sin ellas,
pero dónde pongo el anillo?
Qué pavorosa incertidumbre!

Y luego no conozco a nadie.
No recuerdo sus apellidos.

-Me parece conocer a usted.
-No es usted un contrabandista?
-Y usted señora no es la amante
del alcohólico poeta
que se paseaba sin cesar,
sin rumbo fijo por las cornisas?
-Voló porque tenía alas.
-Y usted continúa terrestre.
-Me gustaría haberla entregado
como india viuda a un gran brasero,
no podríamos quemarla ahora?
Resultaría palpitante!

Otra vez en una Embajada
me enamoré de una morena,
no quiso desnudarse allí,
y yo se lo increpé con dureza:
estás loca, estatua silvestre,
cómo puedes andar vestida?

Me desterraron duramente
de ésa y de otras reuniones,
si por error me aproximaba
cerraban ventanas y puertas.

Anduve entonces con gitanos
y con prestidigitadores,
con marineros sin buque,
con pescadores sin pescado,
pero todos tenían reglas,
inconcebibles protocolos
y mi educación lamentable
me trajo malas consecuencias.

Por eso no voy y no vengo,
no me visto ni ando desnudo,
eché al pozo los tenedores,
las cucharas y los cuchillos.
Sólo me sonrío a mí solo,
no hago preguntas indiscretas
y cuando vienen a buscarme,
con gran honor, a los banquetes,
mando mi ropa, mis zapatos,
mi camisa con mi sombrero,
pero aún así no se contentan:
iba sin corbata mi traje.

Así para salir de dudas
me decidí a una vida honrada
de la más activa pereza,
purifiqué mis intenciones,
salí a comer conmigo solo
y así me fui quedando mudo.
A veces me saqué a bailar,
pero sin gran entusiasmo,
y me acuesto solo, sin ganas,
por no equivocarme de cuarto.

Adiós porque vengo llegando.


Buenos días, me voy de prisa.

Cuando quieran verme ya saben:
búsquenme donde no estoy
y si les sobra tiempo y boca
pueden hablar con mi retrato.



Sobre Mi Mala Educación & Pabellón de Palabras & Pablo Neruda


Pablo Neruda


Tembandumba


tembandumba
ecuei changó
malengue dengue
i calambó
malengue dengue 
i calambó

ñan ñan ñan ñeque
ñan ñan ñan ñeque
ñan ñan ñan ñeque
ñan ñan ñan ñeque

tembandumba
ecuei changó
malengue dengue
i calambó
malengue dengue 
i calambó

ñan ñan ñan ñeque
ñan ñan ñan ñeque
ñan ñan ñan ñeque
ñan ñan ñan ñeque

berejú
berejú cumbé
berejú cumbá

aqué que membe surumbá
ya cumbó
aqué que membe surumbá 
ya cumbé
aqué que membe surumbá
ya cumbá
aqué que membe surumbá
ya cumbé mandinga jetongo sorongo
aqué que membe surumbá
aqué que membe surumbá
purrupuba   aayy
aqué que membe surumbá
aaa
aqué que membe surumbá
aqué que membe surumbá
mandinga tongo sorongo
aqué que membe surumbá
aqué que membe surumbá
mandinga tongo sorongo
aqué que membe surumbá
ya cumbé mandinga
aqué que membe surumbá
ya cumbé jetongo
aqué que membe surumbá
ya cumbé sorongo
aqué que membe surumbá
ya cumbé mandinga jetongo sorongo
aqué que membe surumbá
aqué que membe surumbá
aqué que membe surumbá
aqué que membe surumbá
aqué que membe surumbá

tembandumba
ecuei changó

malengue dengue
i calambó

ñan ñan ñan ñeque
ñan ñan ñan ñeque
ñan ñan ñan ñeque
ñan ñan ñan ñeque




Tembandumba & Pabellón de Palabras & Totó La Momposina




Totó La Momposina



Racailles


Vous en avez assez, hein ? Vous en avez assez d'cette bande de racailles. On va vous en débarrasser


Racailles!
On devrait vous nettoyer au Kärcher
Le jour où le peuple se réveille vous allez prendre cher
Racailles!
On a le sentiment qu'aller voter
C'est choisir par lequel d'entre vous on veut se faire entuber
Racailles!
Républicains ou PS
Rangez vos promesses dans vos sacs Hermès
Racailles!
Vous n'avez jamais connu la précarité
Vous vivez à l'écart de nos réalités

Racailles!
La rue le pense, j'le mets en musique
Et pour ceux qui l'ignorent encore j'le rends public
Je n'soutiens aucun parti, j'marche plus dans vos combines
Vos programmes électoraux ne sont que des comptines
Racailles!
On prend les mêmes et on recommence
Les mêmes promesses, les mêmes mensonges
Les mêmes tapent dans la caisses, les mêmes plongent
Les mêmes sont dans la hess, les mêmes mangent


Racailles!
Les mêmes menteurs trafiquent les mêmes comptes
Les mêmes commis au service des mêmes pontes
Les mêmes fils de pauvres sont incarcérés
Les mêmes fils de riches sont formés pour régner
En attendant qu'un homme du peuple émerge
C'est rare de trouver un élu avec un casier vierge
Ma haine du système est toujours intacte
Lequel d'entre eux peut jeter la pierre à Cahuzac?
Racailles!
Claude Guéant, Racailles! Balkany, Racailles! Jean-François Copé, Racailles!
Philippe Bernard, Racailles! Harlem Désir, Racailles! Alain Juppé, Racailles!
Tous ceux que j'ai cité ont été condamnés
Ce sont les mecs de cités qu'ils traitent comme des damnés

Racailles!
Vous étiez choqués par le groupe Tandem
Vous faites la même à la France, mais jusqu'à ce qu'elle saigne
Jusqu'à ce qu'elle coule comme la Grèce ou l'Italie
Vous avez meurtri le pays jusqu'à l'agonie
Racailles!
Cumul des mandats jusqu'où vous irez?
Est-ce le cumul des salaires que vous désirez?
Racailles!
Comme toute la France d'en bas j'crois plus aux politiciens
J'continue le combat, j'crois au réveil citoyen
Racailles!
Pour changer les choses il faut le vouloir
Vous n'avez pas de cause profonde si ce n'est le pouvoir
Racailles!
Vous faites de la politique sans conviction
Parfois vous en faites même pour éviter la prison
Racailles!
En costume-cravate sont les vrais voyous
Vous ne croyez plus en rien, plus personne croit en vous
Racailles!
Y'a qu'à observer les taux d'abstention
Faut pas trop prendre les gens pour des cons, attention
Racailles!
Sentez-vous le vent tourner comme vos vestes?
Entre vous et la rue, y'a plus que les CRS
Racailles!
A bout de souffle, votre système est dans un cul de sac
A essayer de se débattre, comme un cul d'jatte
Racailles!
Vous êtes élus pour un truc
Vous ne le faites pas plus
Vous faites l'inverse, en plus
Ça ne vous gêne pas
Racailles!
Et si le peuple a l'idée de se rebeller
Vous disposez d'une armée de flics bien dressés et zélés
Racailles!
Le dialogue social gît dans un cercueil
Les keufs tirent aux flashballs, tu peux y perdre un œil
Racailles!
Vous faites monter le sentiment anti-policier
Usez de la police comme d'une armée privatisée

Le politique, qu'il soit femme ou homme, pour l'instant, peut-être que demain j'aurais changé d'avis, il sert plus à rien, c'est un prestataire de service. Ces putains de dettes, là, qui emmerdent tout le monde, qui mettent les peuples à plat, qui les mettent à genoux et ainsi de suite, on n'arrive pas à les éliminer, comme vous les politiques: vous arrivez pas à les faire éliminer, ces putains de dettes... Parce que la banque elle est plus forte que vous!


Racailles!
Tout le monde le sait c'est une évidence
Vous êtes complètement soumis à la finance
Racailles!
Vous votez les lois que les riches ordonnent
Après le 49.3 plus rien ne m'étonne
Racailles!
On travaille plus mais on gagne moins
On attend juste le printemps européen
On cotise pour des retraites qu'on ne verra peut-être jamais
Tout l'argent qu'on fait rentrer vous nous le reprenez
Racailles!
Chaque fin de mois à découvert
On a l'impression d'être esclave du système bancaire
Racailles!
Même les riches connaissent le jeu, jouissent des niches fiscales
Les petites PME croulent sous les charges sociales
Racailles!
Radar, on paye!
Péage, on paye!
Pollution, on paye!
Racailles !
Oh ! Qu'est-ce que vous faites avec tout ce fric?
Que foutait Eric Zemmour sur une chaîne publique?
Racailles!
Payer pour propager sa haine
Semer des graines récoltées par le FN
Pour vous même Marine Le Pen est devenue fréquentable
Quiconque combat l'Islam peut s'asseoir à votre table
Racailles!
Incapables de gouverner vous divisez
Racailles!
Incapables de rassembler vous stigmatisez
Racailles!
Aveuglés par le pouvoir vos cœurs sont voilés
Beaucoup plus que le visage de cette femme voilée
Racailles!
Tous vos prétendus principes de laïcité
Ne concernent pas cette saoudienne sur les Champs Elysées
Pour vous tout se négocie, tout est question de gent-ar
Vous êtes même prêts à livrer les banlieues au Qatar
Racailles!
Votre jeu est trouble
Racailles!
Votre discours est double
Racailles!
Au pays dit des droits de l'Homme
Racailles!
L'Etat d'urgence est devenu la norme
Et vous prétendez faire la leçon au monde entier
Imposer la démocratie à coups de mortier
Sans pitié vous avez buté Kadhafi
Aujourd'hui dans quel état se retrouve la Libye?
Racailles!
La rue le sait, j'le met en musique
Vos médias le taisent, j'le rends public
J'vous tiens tête comme un mec des Minguettes
Est-ce le genre de texte qui peut me valoir une fiche S?


Droit dans mes bottes
Je n'baisse jamais mon froc
La tête haute j'suis intègre
J'fais du Hip-Hop
Vous appelez ça de la musique nègre
J'sors en indé
Tu m'verras plus jamais
Mettre les pieds à Skyrock
(Jamais, jamais)
Ils n'aiment pas c'que je suis, c'que je défends, c'que je porte
C'est réciproque
Ils ont travesti le R-A-P
Je fais parti des rescapés
Ils ont encensé la médiocrité
Ils ont fait du Hip-Hop de la variété
Ils ont joué les clashs pour nous diviser
Tant que ça fait de l'audience, on peut s'allumer
Quand un rappeur se fera buter
Ils organiseront un concert au nom de la paix
Yeah!
J'fais d'la musique contestataire
Vous vendez des espaces publicitaires
Racailles!
J'me suis sacrifié pour mes p'tits frères
Vous vous jouez des trucs qui les envoient au cimetière
Racailles!
Fric et violence dans vos playlists
Vous abrutissez les miens, ça plait aux élites
Racailles!
Vous vous êtes servi de moi, j'me suis servi de vous
Pour que mon message passe au plus grand nombre, maintenant j'peux le faire sans vous
J'ai un public qui me soutient
J'ai fait des choses, le peuple s'en souvient
La rue vous vomit, j'le rends public
Rien n'a changé depuis Lettre à la République




Racailles & Kery James & Pabellón de Palabras


Kery James


sábado, febrero 17, 2018

Soledad


Cumbia, oye mi cumbia
rincón de amor, del Magdalena
quema del sol, esta es mi tierra

Eres tú, rincón de amor, bella región
esta es mi historia, esta eres tú.
Mi Magdalena, esta eres tú
mi Magdalena.

Viejo pueblo Aracataca, 
pedacito de Colombia
tierra donde yo nací, 
entre rumores de cumbia
a quererte yo aprendí.
Rejuntados en la arena
los recuerdos de un ayer
unos murieron de pena
otros de hambre y de sed.
Unos huyeron al monte pa' poderse proteger,
mataron todos los hombres, los hijos y a su mujer.

Ya verán,
ya murieron,
vive tu vida,
vive cien años de soledad

soledad soledad
soledad soledad soledad



Totó La Momposina



jueves, febrero 15, 2018

Apesar de Você


Hoje você é quem manda
Falou, tá falado
Não tem discussão
A minha gente hoje anda
Falando de lado
E olhando pro chão, viu
Você que inventou esse estado
E inventou de inventar
Toda a escuridão
Você que inventou o pecado
Esqueceu-se de inventar
O perdão

Apesar de você
Amanhã há de ser
Outro dia
Eu pergunto a você
Onde vai se esconder
Da enorme euforia
Como vai proibir
Quando o galo insistir
Em cantar
Água nova brotando
E a gente se amando
Sem parar

Quando chegar o momento
Esse meu sofrimento
Vou cobrar com juros, juro
Todo esse amor reprimido
Esse grito contido
Este samba no escuro
Você que inventou a tristeza
Ora, tenha a fineza
De desinventar
Você vai pagar e é dobrado
Cada lágrima rolada
Nesse meu penar

Apesar de você
Amanhã há de ser
Outro dia
Inda pago pra ver
O jardim florescer
Qual você não queria
Você vai se amargar
Vendo o dia raiar
Sem lhe pedir licença
E eu vou morrer de rir
Que esse dia há de vir
Antes do que você pensa

Apesar de você
Amanhã há de ser
Outro dia
Você vai ter que ver
A manhã renascer
E esbanjar poesia
Como vai se explicar
Vendo o céu clarear
De repente, impunemente
Como vai abafar
Nosso coro a cantar
Na sua frente

Apesar de você
Amanhã há de ser
Outro dia
Você vai se dar mal
Etc. e tal




A Pesar De Voce & Chico Buarque & Pabellón de Palabras



Chico Buarque



A Pesar De Usted



hoy es usted el que manda
lo dijo, está dicho
es sin discusión, no?

toda mi gente hoy anda
hablando bajito
mirando en el rincón, vio?

usted que inventó ese estado
e inventó el inventar 

toda la oscuridad

usted que inventó el pecado
olvidose de inventar
el perdón

a pesar de usted
mañana ha de ser
otro día

yo quisiera saber
dónde se va a esconder
de esa enorme alegria

cómo le va prohibir
a ese gallo insistir
en cantar

agua nueva brotando
y la gente amándose
sin parar

cuando llegue ese momento
todo el sufrimiento
cobraré seguro, juro
todo ese amor reprimido
ese grito mordido
esta samba en lo oscuro

usted que inventó la tristeza
tenga hoy la fineza
de desinventar

usted va a pagar
y bien pagada
cada lágrima brotada
desde mi penar

a pesar de usted
mañana ha de ser
otro día

daría tanto por ver
el jardin florecer
como usted no quería

cuánto se va a amargar
viendo al dia asomar
sin pedirle licencia

cómo voy a reír
que el día ha de venir
antes de lo que usted piensa

a pesar de usted
mañana ha de ser
otro día

tendrá entonces que ver
al día renacer
derramando poesia

cómo se va a explicar
ver al cielo clarear
de repente, impunemente

cómo va a silenciar
nuestro coro al cantarle
bien de frente

a pesar de usted
mañana ha de ser
otro día








Chico Buarque

Traducción de Daniel Viglietti



miércoles, febrero 14, 2018

Condolence


I swear, that you've seen me
Yes, you've seen me here before, before
And so don't tell it, don't tell it otherwise

This voice, this particular voice
Yes, you've heard it before, before
And so don't you dare tell it
Don't you dare tell it otherwise

No wonder, why the road seems so long
Cause I had done it all before
And I won

You felt this feeling, tell me don't be ashamed
You felt it before, before
And so don't tell me
Don't tell me otherwise

I almost forgot, foolish me, I almost forgot, forgot
That where I am from we see the rain
Before the rain even starts to rain

No wonder why you've been buggering me
This walk, it's a previous journey
And I won

Before I was born there was a storm
Before that storm there was fire
Burning everywhere, everywhere
And everything became nothing again
And then out of nothing
Out of absolutely nothing, I, Benjamin, I was born
So that when I become someone one day
I will always remember that I came from nothing

No wonder, why you've been buggering me
Cause this walk, it's a previous journey
And no wonder why the road seems so long
Cause I had done it all before
And I won

I'm sending my condolence
I'm sending my condolence to fear
I'm sending my condolence
I'm sending my condolence to insecurities

You should know by now
You should know by now
That I just don't care
For what you might say
Might bring someone downhill

I'm sending my condolence
I'm sending my condolence to fear
I'm sending my condolence
I'm sending my condolence to insecurities



















Benjamin Clementine




I Won't Complain


It's a wonderful life, it's a wonderful life
Traversed in tears from the heavens
My heart is a mellow drum, a mellow drum in fact
Set alight by echoes of pain 24-7, 24-7

I dream, I smile, I walk, I cry
I dream, I smile, I walk, I cry

You might not say that it's a wonderful world
And it's a wonderful life
And it's a wonderful day
Just as yesterday

But I won't complain
No I won't complain

Though my good days are far gone
They will surely come back one morn
So I won't complain, no no

My mind is a mirror
A reflection only known to me
And for those who hate me, the more you hate me
The more you help me
And for those who love me, the more you love me
The more you hurt me
When I go to bed in the night, I see some children in the light
Fighting unknown shadows behind my mother's back
And although I don't understand my dreams, I know somewhere
There is hope, theres is hope, somewhere there is hope

I dream, I smile, I walk, I cry
I dream, I smile, I walk, I cry

You might not say that it's a wonderful world
And it's a wonderful life
And it's a wonderful day
Just as yesterday

But I won't complain
I won't complain, no no
No, no, I won't complain
No, I won't complain

Though my good days are far gone
They will surely come back one morn
So I won't, I won't complain




I Won't Complain & Benjamin Clementine & Pabellón de Palabras




Benjamin Clementine




martes, febrero 13, 2018

Apostilla


¡Aprovechar el tiempo!
¿Pero qué es el tiempo, para que yo lo aproveche?
¡Aprovechar el tiempo!
Ningún día sin línea...
El trabajo honesto y superior...
El trabajo a la manera de Virgilio, a la de Milton...
¡Pero es tan difícil ser honesto o superior!
¡Es tan poco probable ser Milton o ser Virgilio!

¡Aprovechar el tiempo!
Arrancar del alma los bocados precisos —ni más ni menos—
para reunir con ellos los bloques precisos
que marcan sus improntas firmes en la historia
(y que también son firmes del lado de abajo que no se ve)...
Poner las sensaciones en un castillo de naipes, pobre China de las veladas,
y los pensamientos en dominó, igual con igual,
Y la voluntad en carambola difícil.
Imágenes de juegos o de solitarios o de pasatiempos —
Imágenes de la vida, imágenes de las vidas, Imágenes de la Vida.

Verbalismo...
Sí, verbalismo...
¡Aprovechar el tiempo!
No tener un minuto que el examen de consciencia desconozca.
No tener un acto indefinido ni facticio...
No tener un movimiento ajeno a los propósitos...
Buenas maneras del alma...
Elegancia de persistir...

¡Aprovechar el tiempo!
Mi corazón está cansado como mendigo verdadero.
Mi cerebro está listo como un fardo puesto al rincón.
Mi canto1 (¡verbalismo!) está tal como está y es triste.

¡Aprovechar el tiempo!
Desde que comencé a escribir han pasado cinco minutos.
¿Los he aprovechado o no?
Si no sé si los aproveché, ¿qué voy a saber de otros minutos?

(Pasajera que viajabas tantas veces en el mismo compartimiento conmigo
en el tren suburbano,
¿llegaste a interesarte en mí?
¿Aproveché el tiempo mirándote?
¿Cuál fue el ritmo de nuestro sosiego en el tren en marcha?
¿Cuál fue el entendimiento que no llegamos a tener?
¿Cuál fue la vida que hubo en esto? ¿Acaso fue esto la vida?)

¡Aprovechar el tiempo!
¡Ah, déjenme que no aproveche nada!
¡Ni tiempo, ni ser, ni memorias de tiempo o de ser!...
Déjenme ser una hoja de árbol, estremecida por brisas,
el polvo de un camino involuntario y solo,
el surco dejado en el camino por las ruedas mientras no pasen otras,
el trompo2 del muchacho, a punto de parar,
que oscila, con el mismo movimiento que la tierra,
y se estremece, con el mismo movimiento que el alma,

y cae, como caen los dioses, en el suelo del Destino.








Fernando Pessoa por Toni D'Agostinho









Álvaro de Campos (Fernando Pessoa)

Traducción de Carlos Ciro








*******

Notas del Traductor:


1 En este y en muchos otros poemas heterónimos y ortónimos, Fernando Pessoa juega con la doble significación de la palabra portuguesa canto, a saber, rincón y canto, como su cognado español.


2 En la edición crítica se lee peão (soldado), pero tal palabra no correspondería al contexto, por eso, siguiendo la edición de Ática, se asume aquí la palabra pião (peón, peonza, trompo).


Apostilla


Aproveitar o tempo!
Mas o que é o tempo, que eu o aproveite?
Aproveitar o tempo!
Nenhum dia sem linha...
O trabalho honesto e superior...
O trabalho à Virgílio, à Milton...
Mas é tão difícil ser honesto ou superior!


É tão pouco provável ser Milton ou ser Virgílio!
Aproveitar o tempo!
Tirar da alma os bocados precisos — nem mais nem menos —
Para com eles juntar os cubos ajustados
Que fazem gravuras certas na história
(E estão certas também do lado de baixo que se não vê)...
Pôr as sensações em castelo de cartas, pobre China dos serões,
E os pensamentos em dominó, igual contra igual,
E a vontade em carambola difícil.
Imagens de jogos ou de paciências ou de passatempos —
Imagens da vida, imagens das vidas. Imagens da Vida.


Verbalismo...
Sim, verbalismo...
Aproveitar o tempo!
Não ter um minuto que o exame de consciência desconheça...
Não ter um acto indefinido nem factício...
Não ter um movimento desconforme com propósitos...
Boas maneiras da alma...
Elegância de persistir...


Aproveitar o tempo!
Meu coração está cansado como mendigo verdadeiro.
Meu cérebro está pronto como um fardo posto ao canto.
Meu canto (verbalismo!) está tal como está e é triste.
Aproveitar o tempo!
Desde que comecei a escrever passaram cinco minutos.
Aproveitei-os ou não?
Se não sei se os aproveitei, que saberei de outros minutos?


(Passageira que viajavas tantas vezes no mesmo compartimento comigo
No comboio suburbano,
Chegaste a interessar-te por mim?
Aproveitei o tempo olhando para ti?
Qual foi o ritmo do nosso sossego no comboio andante?
Qual foi o entendimento que não chegámos a ter?
Qual foi a vida que houve nisto? Que foi isto a vida?)


Aproveitar o tempo!
Ah, deixem-me não aproveitar nada!
Nem tempo, nem ser, nem memórias de tempo ou de ser!...
Deixem-me ser uma folha de árvore, titilada por brisas,
A poeira de uma estrada involuntária e sozinha,
O vinco deixado na estrada pelas rodas enquanto não vêm outras,
O peão do garoto, que vai a parar,
E oscila, no mesmo movimento que o da terra,
E estremece, no mesmo movimento que o da alma,
E cai, como caem os deuses, no chão do Destino.








Fernando Pessoa por Toni D'Agostinho







Fernando Pessoa (Álvaro de Campos)


 

lunes, febrero 12, 2018

Todo Nos Llega Tarde


Todo nos llega tarde... ¡hasta la muerte!
Nunca se satisface ni alcanza
la dulce posesión de una esperanza
cuando el deseo acósanos más fuerte.

Todo puede llegar: pero se advierte
que todo llega tarde: la bonanza,
después de la tragedia: la alabanza
cuando ya está la inspiración inerte.

La justicia nos muestra su balanza
cuando sus siglos en la Historia vierte
el Tiempo mudo que en el orbe avanza;

Y la gloria, esa ninfa de la suerte,
solo en las sepulturas danza.
Todo nos llega tarde... ¡hasta la muerte!








Julio Florez




Fuego Y Ceniza


Y llegué a mi aposento. De la orgía,
vibraba aún, en mi cerebro ardiente,
la estruendosa y horrenda algarabía.
Y con el alma sorda y con la frente
en sudor copiosísimo empapada,
me desplomé en el lecho de repente.
Hundí, absorto, en mí mismo la mirada;
vi, en mi interior, al crimen en acecho...
y ansié la muerte; apetecí la nada.
y clavando las uñas en mi lecho,
sentí que resbalaban de mis ojos,
lágrimas de dolor sobre mi pecho.
Saciados y extinguidos mis antojos,
no veía, en la negra lontananza,
más que una senda pródiga en abrojos.
En donde ni un presagio de bonanza
se entreveía, ni una lisonjera
señal de luz, ni un iris de esperanza.
Deshojábame en plena primavera,
en demanda de un lampo de ventura,
de una sola ilusión... ¡de una siquiera!
¡Oh, que triste es gozar... y entre la obscura
caverna del fastidio rodar luego,
víctima del horror y la amargura!
Y ver que todo es vano: el grito, el ruego,
la blasfemia brutal y dolorida,
y hasta las mismas lágrimas de fuego.
El vértigo sentir de la caída,
y tener, en un rapto de demencia,
que odiar a Dios... y aborrecer la vida.
Mirar las propias flores sin esencia,
y, al pensar devolverles sus olores,
todo el hielo sentir de la impotencia.
y al cabo, de la orgía en los horrores,
buscar un lenitivo a los pesares,
y ver... que allí más crecen los dolores.
Que de la pena los revueltos mares,
rugen más y se encrespan con más brío,
entre risas y gritos y cantares.
Y al fin la displicencia del hastío
entra en el corazón y en hora aciaga
el yerto corazón... muere de frío.
Viene el remordimiento -oculta llaga-
que corroe y corroe y corroyendo,
parece que el espíritu se traga.
Y en el trágico vórtice cayendo
de la desolación, el alma muda,
¡ay! sin querer morir, se va muriendo.
¿Qué fuerza poderosa hay que sacuda,
entonces, esta angustia horripilante,
que arraiga en nuestro ser pérfida y ruda?
¡Ninguna! El infortunio sale avante,
mientras la lividez y el desconsuelo,
muéstranse en nuestro lúgubre semblante.
Cubre nuestra pupila acuoso velo,
y, al levantar los ojos empañados,
nada se ve del prometido cielo.
Así pensaba (¡oh, tiempos ya pasados!)
A mi oído llegaban, desde lejos,
los últimos rumores acallados...
Entonces, olvidando los consejos
maternales, saqué una fina daga
que en el aire trazó vivos reflejos.
Como el postrer celaje que se apaga
en el ocaso, envuelta en una onda
de dulce claridad trémula y vaga,
penetró en mi aposento, blanca y blonda,
una mujer de celestiales ojos
y de mirada compasiva y honda.
Acercóse; y, postrándose de hinojos,
la más pura de todas las sonrisas,
abrió el capullo de sus labios rojos.
Nunca el ala vibrante de las brisas,
tuvo el perfume que su blando aliento
derramó entre las sombras indecisas
que empezaban a entrar en mi aposento:
¡Ay! me parece aún que su respiro
y que su soplo embalsamado siento.
Me parece que atónito la miro,
y que su seno, mórbido y convulso, .
brota el hálito amante de un suspiro.
No sé que noble y vigoroso impulso
me empujó hacia la hermosa; un fuego extraño,
devorador, aceleró mi pulso...
Tendí mis brazos... ¡Ay! ¿el desengaño,
en ese instante, como siempre iba
a dejarme en el alma un nuevo daño?
Contuve mi amorosa tentativa,
y mi ardor reprimí... pero ya estaba
ella, en mis brazos trémulos, cautiva
-¡No, déjame dormir! -la dije- acaba
¡oh, visión tentadora! ¡Huye, quimera!
¡Aléjate de mí! -Mientras hablaba,
como el manto de un sol de primavera,
sobre mi frente pálida, caían
los bucles de su blonda cabellera.
Se cerraban sus ojos y se abrían
taciturnos, en tanto que sus manos
en mi boca las frases detenían.
-¡Oye! -exclamó- tormentos soberanos
hoy subyugan tu ser... pero no importa,
los sueños de tu amor... no están lejanos.
Yo te daré la calma que conforta;
yo te daré la luz... La vida es buena
para aquél que la sufre y la soporta.
Yo que siempre la tuya he visto llena
de martirios, angustias y congojas,
con la playa de infecunda arena,
más dichas te daré, que verdes hojas
los árboles frondosos a los nidos,
y la tarde, al ocaso, nubes rojas.
Tuyos son mis encantos, mis sentidos,
y mi espíritu, terso como el lago
donde se ven los cielos escondidos.
y tú, tan sólo me darás en pago
de mi infinito amor, tu amor eterno.
(¡Amor! ¡única fuente en que me embriago!)
Yo rasgaré las brumas del invierno
que hay en tu corazón... y en paraíso
transformaré tu prematuro infierno.
Escúchame; no temas; es preciso
que aparte las espinas de tu senda
y te aliente en la lucha. ¡Dios lo quiso!
Yo romperé la tenebrosa venda
que tus párpados cubre; a donde vayas
iré contigo a levantar mi tienda.
Visitaremos cumbres, mares, playas,
y un refugio hallarás sobre mi seno,
si es que en el arduo batallar desmayas.
Suelta, suelta la copa de veneno
que te brinda en sus vértigos la orgía,
y ven conmigo a espacio tan sereno.
Calló un instante, y, pura como el día,
inundó el resplandor de su mirada,
el yermo campo de la frente mía.
y luego continuó: -Yo sé que cada
palabra dulce que mi labio brota,
tú no la escuchas... ¡oh, desventurada!
y al decir esto, no gota tras gota,
sino a raudales se escapó su llanto,
como la sangre de la arteria rota.
Mi mano ardía entre la suya, en tanto...
que sus miradas, de ternuras llenas,
reflejaban su amor y su quebranto.
-¡No, déjame dormir! -le dije apenas;
y retiré su mano, más pulida
y blanca que las blancas azucenas.
Ella, ante mi reproche, confundida,
inclinó fatalmente la cabeza
sobre su pecho, como garza herida.
¡y en sus ojos -abismos de tristeza-
lágrima esquiva se quedó, como una
gota de luz de celestial pureza.
-Perdóname- exclamó -¡Cuán importuna
he sido, infame suerte! Pero sabe
que yo te adoraré como ninguna.
Era su voz, dulcísima y suave,
como la triste queja vibradora
que alza en su nido destrozado, el ave.
y aquella última gota tembladora,
resbaló por su faz, como el rocío
por el cendal purpúreo de la aurora.
De pronto, con más ímpetu y más brío
se abalanzó sobre mi cuerpo, hermosa,
como el astro que fulge en el vacío.
y estrechando con fuerza poderosa
mis manos indolentes en las suyas
hechas como de pétalos de rosa,
exclamó tiernamente: -Si son tuyas,
mi alma y mi carne y mi belleza rara,
no es justo... no, ¡que de mis brazos huyas!
Si me siguieras tú, ¡cómo te amara!
Y, al hablarme, así, loca de entusiasmo,
era una flor de lágrimas su cara.
-Deja, deja ese sórdido marasmo;
-continuó- ya verás cómo haré trizas
de tu suerte el fatídico sarcasmo.
Dime, ¿por qué tus dedos no deslizas
por mis bucles copiosos... y me besas?
¿Por qué la hoguera de mi amor no atizas?
¿No te bastan mis múltiples promesas,
ni este ósculo quemante que te imprimo,
capaz de hacer tu corazón pavesas?
¡Ah, no me escuchas... y a tu lado gimo
Sin esperanza y Sin pensar acaso,
que con mis rudos besos te lastimo!
Y este fuego espantoso en que me abraso,
te hace mal... ¡mucho mal! -Irguióse altiva,
y dio, hacia atrás y hacia la puerta, un paso.
Después, como esperando una expresiva
frase amorosa de mi labio mudo,
anhelante, quedóse pensativa.
Yo, que sentía en la garganta un nudo,
callé, mientras mis ojos, mal cerrados,
devoraban la carne del desnudo
cuello de aquella virgen de dorados rizos,
y boca de granada abierta,
y ojos como luceros incendiados.
Mas, ella, entonces, cabizbaja, incierta,
se alejó más de mí... luego afanosa,
la mano puso en la entornada puerta.
y doliente, a la par que desdeñosa,
-¡Adiós!- me dijo, con acento triste,
pálida como el mármol de una fosa.
-¡Adiós...! ¡Todo fue inútil! ¡No quisiste
ni mi amor ni mi vida... yo te hubiera
sacado del fangal en que caíste...!
Pero me has desechado... aunque quisiera
salvarte en este instante del abismo
en donde yaces... imposible fuera.
¡Adiós! ¡Adiós! Perdono tu egoísmo
-dijo, y salió. La noche derramaba,
por doquiera, su sombra y su mutismo.
De pronto, cual si hubiese un mar de lava
desbordado en mi mente, como un loco
me incorporé... mas ella, se alejaba...
se alejaba a manera de áureo foco
de luz, de clara luz... y se perdía
en la fosca tiniebla, poco a poco.
Corrí; llegué a su lado... Quién creería
que, al tocarla, creció mi desventura
y se hizo más intensa mi agonía.
Porque mi mano, lujuriosa y dura,
tan solo consiguió con su torpeza,
desgarrar su flotante vestidura.
¡Porque ella huyó, con toda su belleza,
dejándome un jirón inmaculado
de su divina veste. Con tristeza
alcé los ojos: mudo y desolado
estaba el firmamento; ni una estrella .
en el vasto negror anubarrado
Solamente la rápida centella,
de cuando en cuando, al traspasar la bruma,
dejaba azul y fugitiva huella.
Yo, compungido, al ver que, como espuma,
disipándose había aquella maga,
cuyo recuerdo sin cesar me abruma,
saqué otra vez la deslumbrante daga...
mas temblé de pavor... Lanzó un gemido
mi pecho -copa en que el dolor se embriaga.
y angustiado grité: -Tú que escondido
un tesoro de amor para mí guardas!
¡Tú, que me ofreces en tu seno un nido,
¡Ven! No vaciles. ¡Vuelve! ¿Por qué tardas?
¿No me ofreciste, en tu delirio, todo?
Mi voz subía hasta las nubes pardas.
-Perdóname -agregué-. Di, de qué modo
podré hacerte tornar... ¡Sálvame, ingrata,
ya que no de la vida, de su lodo!
Dime: ¿por qué tu sombra se recata
en la noche sin fin de mi camino?
¡ven... y mi pena inconsolable mata!
¡Sálvame! ¡Por piedad...! Un peregrino
del desierto, te busca y te desea,
como la playa el náufrago marino.
¡Ven! Que en tus ojos insondables vea
otra vez tu mirada soñadora
resplandecer como la luz febea.
Pensé fueras visión; -maldita hora
de embriaguez y de hastío...- Tu presencia
parecióme un fantasma... pero ahora
que siento que se aclara mi conciencia,
que te he visto partir... y que he aspirado
de tu cuerpo y tu espíritu la esencia,
no es justo, no, que lejos de tu lado,
me dejes, para siempre, en este mundo,
sin amor, sin virtud... ¡y abandonado!
Ni un acento en la noche: el vagabundo
viento aquietaba su invisible rueca.
El silencio era trágico y profundo.
De repente, una voz, cascada y hueca,
oigo salir de mi aposento; giro
la vista ansiosa... y, como rama seca
de roble añoso, estupefacto miro
en el rincón revuelto de mi cama
una forma espectral; ¿sueño? ¿delirio?
Aquella sombra, con amor me llama;
también me ruega: -¡Ven, ven, eres mío!
¡Ven, acércate más... no temas! -clama.
¿Es un vampiro? ¿una mujer? Un frío
polar, mi mustio corazón allana.
Sin embargo, me acerco; desconfío
de mis ojos aún. Es una anciana
de ojos sin luz, de frente comprimida,
de boca escueta y cabellera cana.
La piel toca sus huesos; desvalida,
clava en mi rostro sus marchitos ojos
donde un resto no mas queda de vida.
Es un montón de míseros despojos:
rezago de un incendio, gajo seco
cubierto de cenizas y de abrojos.
Habla, y su aguda voz parece un eco
que en el cálido ambiente se congela,
porque, al salir, por el obscuro hueco
de su boca glacial, mi sangre hiela.
Cierro los ojos... ábrolos... No hay duda:
riendo está la misteriosa abuela.
-¿Ya no la implores más -ronca y ceñuda
dice, al verme acercar- no ves que ahora,
ante tus ruegos, permanece muda?
Esa rara mujer, deslumbradora,
era «La Juventud...,. ¡con qué impaciencia
te suplicó rendida! Haces bien: ¡llora...!
Mas, no la llames ya; de tu presencia
huyó... y no volverá con sus ternuras
a embalsamar tu lóbrega existencia.
¡No, ya no volverá! Las ligaduras
de sus brazos rompiste. En vano, en vano,
buscas ansioso sus miradas puras.
¡Ven...! Acércate más, ¡dame tu mano!
¡Ven...! ¡Yo soy «La Vejez!». Para ti tengo
un resto de calor; mi beso es sano.
A consolar tus desventuras vengo
y me alargó, con ademán sombrío,
su débil brazo, desteñido y luengo.
y agregó impacientándose: -Me río
de tu desdén... si mi fealdad te aterra,
es tarde y todo estéril... Ya eres mío!
Aunque el cansancio en mi interior se encierra,
yo tendré para ti mimos extraños;
sólo te quedo yo sobre la tierra.
Yo sabré suavizar tus desengaños,
contándote la historia de la vida,
el proceso terrible de los años.
Incorporóse un poco, y, en seguida,
echó a mi cuello sus desnudos brazos;
y me besó su boca desabrida.
Entonces comprendí que aquellos lazos
quebrantar no podía. Era el destrozo
dé mi ensueño... tan pronto hecho pedazos.
Hinchó mi pecho un fúnebre sollozo,
y caí desplomado ante la anciana
que se ciñó a mi ser... llena de gozo.
¡y ya su esclavo soy! Solo me afana
dormir el largo sueño de los muertos,
entrar en la gran noche del nirvana.
Porque hoy al ver, obscuros y desiertos,
sin una luz los horizontes míos,
ella me oprime entre sus brazos yertos,
y me humedece... con sus besos fríos.









Julio Florez



America


America I’ve given you all and now I’m nothing.

America two dollars and twentyseven cents January 17, 1956. 
I can’t stand my own mind.
America when will we end the human war?
Go fuck yourself with your atom bomb.
I don’t feel good don’t bother me.
I won’t write my poem till I’m in my right mind.
America when will you be angelic?
When will you take off your clothes?
When will you look at yourself through the grave?
When will you be worthy of your million Trotskyites?
America why are your libraries full of tears?
America when will you send your eggs to India?
I’m sick of your insane demands.
When can I go into the supermarket and buy what I need with my good looks?
America after all it is you and I who are perfect not the next world. 
Your machinery is too much for me.
You made me want to be a saint.
There must be some other way to settle this argument. 
Burroughs is in Tangiers I don’t think he’ll come back it’s sinister. 
Are you being sinister or is this some form of practical joke? 
I’m trying to come to the point.
I refuse to give up my obsession.
America stop pushing I know what I’m doing.
America the plum blossoms are falling.
I haven’t read the newspapers for months, everyday somebody goes on trial for murder.
America I feel sentimental about the Wobblies.
America I used to be a communist when I was a kid I’m not sorry. 
I smoke marijuana every chance I get.
I sit in my house for days on end and stare at the roses in the closet. 
When I go to Chinatown I get drunk and never get laid. 
My mind is made up there’s going to be trouble.
You should have seen me reading Marx.
My psychoanalyst thinks I’m perfectly right.
I won’t say the Lord’s Prayer.
I have mystical visions and cosmic vibrations.
America I still haven’t told you what you did to Uncle Max after he came over from Russia.
I’m addressing you.
Are you going to let your emotional life be run by Time Magazine? 
I’m obsessed by Time Magazine.
I read it every week.
Its cover stares at me every time I slink past the corner candystore. 
I read it in the basement of the Berkeley Public Library.
It’s always telling me about responsibility. Businessmen are serious. Movie producers are serious. Everybody’s serious but me. 
It occurs to me that I am America.
I am talking to myself again.

Asia is rising against me.
I haven’t got a chinaman’s chance.
I’d better consider my national resources.
My national resources consist of two joints of marijuana millions of genitals an unpublishable private literature that jetplanes 1400 miles an hour and twentyfive-thousand mental institutions.
I say nothing about my prisons nor the millions of underprivileged who live in my flowerpots under the light of five hundred suns.
I have abolished the whorehouses of France, Tangiers is the next to go.



My ambition is to be President despite the fact that I’m a Catholic.

America how can I write a holy litany in your silly mood?
I will continue like Henry Ford my strophes are as individual as his automobiles more so they’re all different sexes.
America I will sell you strophes $2500 apiece $500 down on your old strophe
America free Tom Mooney
America save the Spanish Loyalists
America Sacco & Vanzetti must not die
America I am the Scottsboro boys.
America when I was seven momma took me to Communist Cell meetings they sold us garbanzos a handful per ticket a ticket costs a nickel and the speeches were free everybody was angelic and sentimental about the workers it was all so sincere you have no idea what a good thing the party was in 1835 Scott Nearing was a grand old man a real mensch Mother Bloor the Silk-strikers’ Ewig-Weibliche made me cry I once saw the Yiddish orator Israel Amter plain. Everybody must have been a spy.
America you don’t really want to go to war.
America its them bad Russians.
Them Russians them Russians and them Chinamen. And them Russians. 
The Russia wants to eat us alive. The Russia’s power mad. She wants to take our cars from out our garages.
Her wants to grab Chicago. Her needs a Red Reader’s Digest. Her wants our auto plants in Siberia. Him big bureaucracy running our fillingstations.
That no good. Ugh. Him make Indians learn read. Him need big black niggers. Hah. Her make us all work sixteen hours a day. Help. 
America this is quite serious.
America this is the impression I get from looking in the television set. 
America is this correct?
I’d better get right down to the job.
It’s true I don’t want to join the Army or turn lathes in precision parts factories, I’m nearsighted and psychopathic anyway.
America I’m putting my queer shoulder to the wheel.


Berkeley, January 17, 1956




America & Pabellón de Palabras & Allen Ginsberg




Allen Ginsberg