jueves, julio 11, 2019

À Qui La Faute ?


Je voulais faire un film
Je l'ai fait, je n'ai pas attendu Canal +
Je n'ai pas attendu le CNC
J'en avais marre de voir les mêmes
s'emparer de nos récits
Alors j'ai écris mon propre scénario
Dépeint nos vies
Je ne suis pas resté les bras ballants
Je n'ai compté que sur mon talent
Je ne suis pas " un fils de"
Il n'y a que mon détermination qui ait le bras long
J'ai dû en faire deux fois plus
Que ceux qui ont deux fois moins de talent que moi
En France c'est normal pour un Africain
Tu me demandes à qui la faute ?
En ce qui me concerne je ne suis pas venu au monde

Dans le but de bâtir les rêves d’un autre
Je porte mes victoires et mes échecs
Je ne suis pas un esclave
Je n’ai pas l’Etat français pour maître

Pourtant l’Etat français continue de vous la mettre

Et tu t’en sors peut-être
Ce n’est que des miettes
Pour mieux te faire croire que si tu as échoué c’est que t’es bête
Parce que la pierre que le bâtisseur rejette

Finira dans la fenêtre
Un seul film de Kery James

Deux cents faits par des bobos de merde
Woh, tu t’en es sorti tout seul

Tu vois ce que je veux dire tout seul
Pauvreté, combien sont sous le seuil

Depuis la bonne idée de l’Etat
De s’enrichir sur les immigrés
De leur refourguer les quartiers

Où la classe moyenne se suicidait

Mais compare ces quartiers

À ce que nos parents ont fuit
Le Bois-l’Abbé c’est le luxe

Pour quelqu’un qui vient d’Haïti
Quand j’observe ceux qui ont plus

Je me rappelle de ceux qui ont moins
D’aussi loin que je me souvienne

Je n’ai jamais vu maman se plaindre
Sais-tu d’où l’on vient ?
Moi je m’en suis sorti tout seul
T’as bien compris tout seul

Hein ?
Pauvreté sous le seuil
Les banlieues ne sont pas les seules
Campagne à l’abandon

La misère est aussi rurale
J’en connais des petits blancs

Pour qui la vie est brutale

Les blancs souffrent aussi, merci

Je voyais pas les news
La banlieue porte un gilet jaune depuis vingt ans

Tout le monde s’en bat les couilles
La France est dans le déni

Mélange d’ignorance et de mépris
Parle pas d’ethnies

J’ai des oncles qui croient que l’Afrique c’est un pays
Je connais les quartiers vus par ceux

Qui n’y mettent pas les pieds
Qui en parlent à tous les repas

N’envisagent même pas d’aller voir les faits
J’ai grandi dans : « Traîne pas avec ces gens tu vas te faire agresser »
Mythes et légendes à la télé

Faut s’intégrer sans qu’on se mélange
Galère sans contre-exemple

L’avenir sera ton présent
Pas de colonies sans conséquences

Racisme anti-blancs
Tant de complaisance

Crois-moi je connais cette France
Je ne dis pas que tout le monde est mauvais

Je dis que peur et négligence
Rendent une population méchante

Il y a du racisme en France à qui le dis-tu ?
J’ai écrit « Lettre à la République »
Toi, où étais-tu ?
On ne fait pas bouger les choses

En dressant seulement des constats
Subir ou agir

Je vais te le dire cash moi
La vie est une question de choix !
Ni de gauche, ni de droite
Mais si nos frères ne trouvent pas de taf
Qu’est-ce qu’ils peuvent faire

À part monter leur propre boîte ?
T’observes le monde avec un strabisme, t’es naïf
Tu crois encore à SOS Racisme

Et aux manifs

Je ne suis pas naïf, je suis trahi

Je ne crois plus ce qu’on m’a appris
L’égalité, la patrie

Ah oui ?
Est-ce que c’est toi qui choisis, montes ta boîte

Qui s’enrichit sur ton crédit ?
Rentre dans le système ou péris

Oublie tes rêves dans un hall de mairie
Tant qu’ils parleront d’élite

Ils disent que tu peux t’en sortir si tu le mérites
Mais tu mérites de t’en sortir

C’est qu’une technique
L’Etat veut t’endormir

Et jouer les marchands de sommeil
Un seul modèle de réussite

Le leur basé sur l’oseille
S’ils aident les jeunes à devenir des vieux comme eux
Tu peux toucher le jackpot
Tu battras pas le casino

À son propre jeu
Système en pyramide l’argent monte

La merde reste en bas
Je ne dis pas que tout le monde est dans le complot

Je dis que ça ne les dérange pas

J’ai des frères qui sont partis
Je vois pas la téci en rose

Car j’ai poussé parmi les orties
J’ai vu des mecs remplis de vices

Fumer un type
Que leur mère considérait pourtant

Comme leur propre fils
Balle dans la tête, mort violente
Est-ce l’Etat qui appuie sur la détente ?
Comme dans les quartiers nord

On finit par s’y faire
On n’a jamais eu besoin de l’Etat

Pour remplir nos cimetières

Bavures policières

Pas de filets de sécurité
Contrôle d’identité

À l’âge où tu sais pas qui t’es
Finir par glorifier des trucs peu glorieux
Grandir dans le feu

Il y a plus d’obstacles
Et ils sont plus dangereux

Mets ta vie en jeu
Trafic de stup à des « fils de »

Enfermés pour qu’ils s’évadent en soirée
T’es qu’un pion dans leur petit jeu

Les politiques, il n’y a que la gloire qui les motive
Comment croire le contraire quand les présidents ----

Des meufs du showbiz

Dans le showbiz

Combien de banlieusards millionnaires
Ont banni le mot solidarité de leur dictionnaire ?
De l’oseille on en a pris

Hein combien ?
Combien d’entrepreneurs ?

Combien de stars la banlieue a produit ?
Mais le succès les rend amnésiques
La peur de perdre ce qu’ils croient posséder, paraplégiques
Combien ?
Combien osent monter au créneau ?
Combien osent leur faire face quand ils nous salissent dans leurs journaux ?
À qui la faute ?
Je n’essaie pas de nier les problèmes
Mais je ne compte pas sur l’Etat, moi

Je compte sur nous-mêmes
À qui la faute ?
Cette question appartient au passé
Je n’ai qu’une interrogation, moi
Qu’est-ce qu’on fait ?!


















Kery James, Orelsan







Lien vers la chanson avec des sous-titres en Anglais et en Français :

jueves, julio 04, 2019

Silence


I have known the silence of the stars and of the sea,
And the silence of the city when it pauses,
And the silence of a man and a maid,
And the silence for which music alone finds the word,
And the silence of the woods before the winds of spring begin,
And the silence of the sick
When their eyes roam about the room.
And I ask: For the depths
Of what use is language?
A beast of the field moans a few times
When death takes its young.
And we are voiceless in the presence of realities—
We cannot speak.

A curious boy asks an old soldier
Sitting in front of the grocery store,
«How did you lose your leg?»
And the old soldier is struck with silence,
Or his mind flies away
Because he cannot concentrate it on Gettysburg.
It comes back jocosely
And he says, «A bear bit it off.»
And the boy wonders, while the old soldier
Dumbly, feebly lives over
The flashes of guns, the thunder of cannon,
The shrieks of the slain,
And himself lying on the ground,
And the hospital surgeons, the knives,
And the long days in bed.
But if he could describe it all
He would be an artist.
But if he were an artist there would he deeper wounds
Which he could not describe.

There is the silence of a great hatred,
And the silence of a great love,
And the silence of a deep peace of mind,
And the silence of an embittered friendship,
There is the silence of a spiritual crisis,
Through which your soul, exquisitely tortured,
Comes with visions not to be uttered
Into a realm of higher life.
And the silence of the gods who understand each other without speech,
There is the silence of defeat.
There is the silence of those unjustly punished;
And the silence of the dying whose hand
Suddenly grips yours.
There is the silence between father and son,
When the father cannot explain his life,
Even though he be misunderstood for it.

There is the silence that comes between husband and wife.
There is the silence of those who have failed;
And the vast silence that covers
Broken nations and vanquished leaders.
There is the silence of Lincoln,
Thinking of the poverty of his youth.
And the silence of Napoleon
After Waterloo.
And the silence of Jeanne d’Arc
Saying amid the flames, «Blesséd Jesus»—
Revealing in two words all sorrow, all hope.
And there is the silence of age,
Too full of wisdom for the tongue to utter it
In words intelligible to those who have not lived
The great range of life.

And there is the silence of the dead.
If we who are in life cannot speak
Of profound experiences,
Why do you marvel that the dead
Do not tell you of death?
Their silence shall be interpreted
As we approach them.














                       









Edgard Lee Masters


Silencio


He conocido el silencio de las estrellas y del mar,
Y el silencio de la ciudad cuando calla,
Y el silencio de un hombre y una mujer,
Y el silencio por el que la música sólo encuentra su palabra,
Y el silencio de los bosques antes de los vientos de la primavera,
Y el silencio de los enfermos
Cuando sus ojos vagan por la habitación.

Y pregunto: ¿Para qué cosas profundas sirve el lenguaje?
Una bestia del campo se queja unas pocas veces
Cuando la muerte se lleva a su cría.
Y nosotros nos quedamos mudos ante realidades de las que no podemos hablar.

Un chico curioso le pregunta a un soldado viejo sentado
frente a un almacén
—¿Cómo perdiste la pierna?
Y el viejo soldado se queda sin palabras
o desvía el pensamiento
porque no puede concentrarlo en Gettysburg.
Y vuelve jocoso
Y le dice: Un oso me la comió.
Y el chico se maravilla, mientras el viejo soldado
Mudo, débil, sobrevive a
Los fogonazos de los revólveres, al trueno del cañón,
Los gritos de los asesinados,
Y a él mismo tendido en el suelo,
Y a los cirujanos del hospital, los cuchillos,
Y a los largos días en cama.

Pero si pudiera describir todo esto
Sería un artista.
Pero si fuera un artista debería haber palabras más hondas
Que él no podría describir.
Está el silencio de un gran odio,
Y el silencio de un gran amor,
Y el silencio de una profunda paz interior,
Y el silencio de una amistad traicionada,
Está el silencio de una crisis espiritual,
A través del cual, el alma, exquisitamente torturada,
Llega a visiones que no pueden pronunciarse
En un reino de vida superior.
Y el silencio de los dioses que se entienden sin hablar,

Está el silencio de la derrota.
Está el silencio de los injustamente castigados;
Y el silencio de los agonizantes cuya mano
de pronto toca la nuestra.
Está el silencio entre el padre y el hijo,
Cuando el padre es incapaz de explicar su vida,
Y por eso mismo resulta incomprendido.
Hay el silencio que crece entre el marido y la mujer.
Hay el silencio de aquellos que fracasaron;
Y el vasto silencio que cubre
A las naciones quebradas y a los líderes vencidos.
Y hay el silencio de la vejez,
tan lleno de sabiduría que la lengua no pronuncia
las palabras inteligibles para aquellos que no han vivido
La gran extensión de la vida.

Y está el silencio de los muertos.
Si nosotros, vivos,
no podemos hablar de profundas experiencias,
¿Por qué asombrarse de que los muertos
no nos hablen de la muerte?
Su silencio será interpretado
Cuando nos acerquemos a ellos.













                     










Edgard Lee Masters

Traducción de Jaime Priede


domingo, junio 30, 2019

El Doliente


Pasarán estos días como pasaran
todos los días malos de la vida
Amainaran los vientos que te arrasan
Se estancara la sangre de tu herida

El alma errante volverá a su nido
Lo que ayer se perdió sera encontrado
El sol sera sin mancha concebido
y saldrá nuevamente en tu costado

Y dirás frente al mar: ¿Cómo he podido
anegado sin brújula y perdido
llegar a puerto con las velas rotas?

Y una voz te dirá: ¿Qué no lo sabes?
El mismo viento que rompió tus naves
es el que hace volar las gaviotas.









  
                                             











Óscar Hahn



Imagen: Rembrandt, La tormenta en el mar de Galilea

Llamo A Los Poetas


Entre todos vosotros, con Vicente Aleixandre
y con Pablo Neruda tomo silla en la tierra:
tal vez porque he sentido su corazón cercano
cerca de mí, casi rozando el mío.

Con ellos me he sentido más arraigado y hondo,
y además menos solo. Ya vosotros sabéis
lo solo que yo voy, por qué voy yo tan solo.
Andando voy, tan solos yo y mi sombra.

Alberti, Altolaguirre, Cernuda, Prados, Garfias,
Machado, Juan Ramón, León Felipe, Aparicio,
Oliver, Plaja, hablemos de aquello a que aspiramos:
por lo que enloquecemos lentamente.

Hablemos del trabajo, del amor sobre todo,
donde la telaraña y el alacrán no habitan.
Hoy quiero abandonarme tratando con vosotros
de la buena semilla de la tierra.

Dejemos el museo, la biblioteca, el aula
sin emoción, sin tierra, glacial, para otro tiempo.
Ya sé que en esos sitios tiritará mañana
mi corazón helado en varios tomos.

Quitémonos el pavo real y suficiente,
la palabra con toga, la pantera de acechos.
Vamos a hablar del día, de la emoción del día.
Abandonemos la solemnidad.

Así: sin esa barba postiza, ni esa cita
que la insolencia pone bajo nuestra nariz,
hablaremos unidos, comprendidos, sentados,
de las cosas del mundo frente al hombre.
Así descenderemos de nuestro pedestal,
de nuestra pobre estatua. Y a cantar entraremos
a una bodega, a un pecho, o al fondo de la tierra,
sin el brillo del lente polvoriento.

Ahí está Federico: sentémonos al pie
de su herida, debajo del chorro asesinado,
que quiero contener como si fuera mío,
y salta, y no se acalla entre las fuentes.

Siempre fuimos nosotros sembradores de sangre.
Por eso nos sentimos semejantes del trigo.
No reposamos nunca, y eso es lo que hace el sol,
y la familia del enamorado.

Siendo de esa familia, somos la sal del aire.
Tan sensibles al clima como la misma sal,
una racha de otoño nos deja moribundos
sobre la huella de los sepultados.

Eso sí: somos algo. Nuestros cinco sentidos
en todo arraigan, piden posesión y locura.
Agredimos al tiempo con la feliz cigarra,
con el terrestre sueño que alentamos.

Hablemos, Federico, Vicente, Pablo, Antonio,
Luis, Juan Ramón, Emilio, Manolo, Rafael,
Arturo, Pedro, Juan, Antonio, León Felipe.
Hablemos sobre el vino y la cosecha.

Si queréis, nadaremos antes en esa alberca,
en ese mar que anhela transparentar los cuerpos.
Veré si hablamos luego con la verdad del agua,
que aclara el labio de los que han mentido.



















Miguel Hernández


Créateur mon frère, écrire pour écrire...



Créateur mon frère, écrire pour écrire, c'est salir la feuille blanche issue de l'arbre, qui donne sa vie pour fabriquer des feuilles. Créateur mon frère, ne t'amuse jamais au jeu prétentieux et vaniteux de l'écrivain. Car la feuille blanche issue de l'arbre, Créateur mon frère, te demande non pas d'écrire, mais d'imprégner de ton sang le papier, afin de restituer dans l'équité le sang de l'arbre versé.










"Daniel Pons" & "Claude Monet" & "Pabellón de Palabras"









Daniel Pons



Image: Claude Monet, Les peupliers, sous le soleil

Créateur mon frère, l'amour...


Créateur mon frère, l'amour est quelque chose d'énorme qui dépasse et de loin les normes que veut t'imposer le petit être en toi, malgré tout, resté. Créateur mon frère, tu le sais bien toi qu'il y a des meurtres sublimes : Créateur mon frère, afin qu'en toi naisse véritablement l'aurore, tue le nain qui en toi ronge et contamine comme une vermine ton sang. Créateur mon frère, fais en sorte que ton sang garde toujours les nuances profondes du pavot pourpre, pour qu'il ne fasse pas tache lorsque viendra le moment de vivre ton aurore pleine.









"Daniel Pons" & "Pabellón de Palabras"








Daniel Pons


Te me mueres de casta y de sencilla...


Te me mueres de casta y de sencilla:
estoy convicto, amor, estoy confeso
de que, raptor intrépido de un beso,
yo te libé la flor de la mejilla.

Yo te libé la flor de la mejilla,
y desde aquella gloria, aquel suceso,
tu mejilla, de escrúpulo y de peso,
se te cae deshojada y amarilla.

El fantasma del beso delincuente
el pómulo te tiene perseguido,
cada vez más potente, negro y grande.

Y sin dormir estás, celosamente,
vigilando mi boca ¡con qué cuido!
para que no se vicie y se desmande.











"La Maja Vestida" & "Francisco de Goya" & "Pabellón de Palabras"










Miguel Hernández






Imagen: La Maja Vestida, Francisco de Goya


Tengo estos huesos hechos a las penas...


Tengo estos huesos hechos a las penas
y a las cavilaciones estas sienes:
pena que vas, cavilación que vienes
como el mar de la playa a las arenas.

Como el mar de la playa a las arenas,
voy en este naufragio de vaivenes
por una noche oscura de sartenes
redondas, pobres, tristes y morenas.

Nadie me salvará de este naufragio
si no es tu amor, la tabla que procuro,
si no es tu voz, el norte que pretendo.

Eludiendo por eso el mal presagio
de que ni en ti siquiera habré seguro,
voy entre pena y pena sonriendo.






"Dos Viejos Comiendo Sopa" & " Francisco de Goya" & "Pabellón de Palabras"









Miguel Hernández







Imagen: Dos Viejos Comiendo Sopa, Francisco de Goya

sábado, junio 29, 2019

Créateur mon frère, si tu veux garder...


Créateur mon frère, si tu veux garder toute la souplesse à ton corps qui te fait danser, ne réfléchis jamais sur la vie ; car, Créateur mon frère, tu pourrais devenir un philosophe qui, de surplus, se dirait lumière. Alors, Créateur mon frère, aime plus que ne réfléchis ; mais puisque tu es créateur, mon frère, ce n'est pas à toi que je vais apprendre cela, car tu le sais bien : aimer, c'est aussi réfléchir la lumière.











"Claude Monet" & "Floating Ice on the Seine" & "Daniel Pons" & "Pabellón de Palabras"







Daniel Pons




Imagen: Claude Monet, Floating Ice on the Seine


viernes, junio 28, 2019

Créateur mon frère, méfie-toi...



Créateur mon frère, méfie-toi, pour t'apprivoiser, ils veulent faire de toi un homme de spectacle : n'accepte jamais cela, fais mieux, brave les projecteurs issus de leur condition débile, et lorsque en clignant de l'œil ils voudront t'applaudir, descends de la scène où ils t'ont placé et, droit dans les yeux, fixe-les. Fixe-les, Créateur mon frère, avec grande intensité, afin de laisser passer à travers tes prunelles agrandies au plus le maximum de lumière. Une fois cette épreuve passée, observe-les, Créateur mon frère, et si tu les observes bien, tu pourras voir ceux restés debout, malgré l'éclair, rire du souvenir de leur confusion qu'ils ont maintenant, grâce à toi, Créateur mon frère, dépassée. Quant aux autres, si l'ombre les dévore, s'ils meurent faute d'aurore, ce sera bien  parce que cette sentence aura jailli directement de la vie.

Créateur mon frère, n'accepte pas le rôle du mannequin sans vie mû par la lumière artificielle de leurs projecteurs faciles. Créateur mon frère, oublie toutes les chimères, tous les fantasmes nés des fausses lumières, oublie tout cela, Créateur mon frère, pour être en mesure de goûter, au plus, le calme profond que donne la vision d'un horizon non empêché.








"Daniel Pons" & "Pabellón de Palabras"








Daniel Pons

miércoles, junio 05, 2019

Guerra



Царю Небесный, Уте́шителю, Ду́ше истины,
И́же везде сый и вся исполняяй,
Cокровище благи́х и жизни Подателю,
прииди и вселися в ны, и очисти ны от всякия скверны,
и спаси, Бла́же, души наша



(Rey celestial, consolador, espíritu de verdad,
que estás en todo lugar llenándolo todo,
tesoro de bienes y dador de vida:
ven a habitar en nosotros, purifícanos de toda mancha y salva,
tú que eres bueno, nuestras almas.)








Yo te miro y mi rabia te toca
Cuando grito sin usar la boca
Y mi furia se come a la gente
Porque muerde aunque no tenga dientes

El dolor no me causa problemas
Hoy los dolores recitan poemas
El mundo me lo como sin plato
El miedo a mí me limpia los zapatos

El fuego lo derretí
Hoy las pesadillas no duermen porque piensan en mí
Hoy puedo ver lo que el otro no vio
Y los pongo a rezar aunque no crean en dios

Hoy las lagrimas lloran antes de morir
Y a los libros de historia los pongo a escribir
Que le tiemblen las piernas al planeta tierra
Hoy yo vine a ganar y estoy hecho de guerra


(Hecho de guerra)
(Y estoy hecho de guerra)
(Y estoy hecho de guerra)
(Y estoy hecho de guerra)
Allahu Allahu Allahu (Alabado sea Dios)
Allahu Allahu Wa Lhamdulillah
(Los pongo a rezar)


Soy el boquete que dejó la bomba que cayó
Lo que fecundó la madre que me parió
Desde que nací soy parte de este menú
Porque yo llegué al óvulo antes que tú

Soy la selva que corre descalza
En el medio del mar sobrevivo sin balsa
Soy el caudal que mueve la corriente
Los batallones que chocan de frente

Mis rivales que vengan de a dos
Hoy, ni siquiera los truenos me alzan la voz
Soy tu derrota, tus dos piernas rotas
El clavo en el pie que traspasó la bota

Soy la estrategia de cualquier combate
Hoy se gana o se pierde, no existe el empate
Soy las penas de tus alegrías
La guerra de noche y la guerra de día


(Guerra de noche y la guerra de día)
(Guerra de noche y la guerra de día)
(Guerra de noche y la guerra de día)
(Guerra de noche y la guerra de día)
Allahu Allahu Allahu
Allahu Allahu Wa Lhamdulillah
(Los pongo a rezar)
Allahu Allahu Allahu
Allahu Allahu Wa Lhamdulillah

La guerra la mato sin darle un balazo
A la guerra le dan miedo los abrazos
La guerra con camuflaje se viste
Así nadie ve cuando se pone triste

La guerra pierde todas sus luchas
Cuando los enemigos se escuchan
La guerra es más débil que fuerte
No aguanta la vida por eso se esconde en la muerte


Allahu Allahu Allahu
Allahu Allahu Wa Lhamdulillah
(Y los pongo a rezar)
Allahu Allahu Allahu
Allahu Allahu Wa Lhamdulillah
(Y los pongo a rezar)





















René Pérez Joglar (Residente)







Enlace a la canción en YouTube:

Guerra



Traducciones tomadas de la pàgina de Genius Lyrics.


martes, junio 04, 2019

Latitudes

(English)


You close your eyes deep
When I open mine. . .
Our latitudes cross the same star.
When I close my eyes, brother,
You open yours.

When our hands carve the marble of cypresses,
Neither marble nor cypress acquaints us.
Our latitudes cross the same star
And the same hours.
Our houses are unaware of the great time.

In the distances, coolest winds rise,
Our darknesses follow one another.
Our latitudes cross the same star.
And we watch the same sky in eternity
Yet we don’t see each other.










                                     





Fazil Hüsnü Daglarca

Translated by Talât Sait Halman


Worldwide


Here or in India or in Africa
All things resemble each other.
Here or in India or in Africa
We feel the same love for grains.
Before death we tremble together.

Whatever tongue he may speak,
His eyes will utter the meaning.
Whatever tongue he may speak,
I hear the same winds
That he is gleaning. 

We humans have fallen apart.
Boundaries of land split our mirth.
We humans have fallen apart.
Yet birds are brothers in the sky,
And wolves on the earth.







Mustafa Ata, untitled.









Fazil Hüsnü Daglarca

Translated by Talat Sait Halman



sábado, junio 01, 2019

Pal Norte


Unas piernas que respiran

Veneno de serpiente
Por el camino del viento
Voy soplando agua ardiente







El día a día había comenzado entusiasmado y alegre...

             Dice        pasaporte




-Pa' ónde va por ai, Caminario?
Esta noche tan fea...
-Ud no se anima?
-Mire como está el camino: anegaiiito
-Noo ombe, compa, el camino es lo de menos
-Lo importante es llegar pronto.






Tengo tu antídoto
Pa'l que no tiene identidad
Somos idénticos
Pa'l que llegó sin avisar
Vengo tranquiiilito
Para los que ya no están
Para los que están y los que vienen

Tengo tu antídoto
Pa'l que no tiene identidad
Somos idénticos
Pa'l que llegó sin avisar
Vengo tranquiiilito
Para los que ya no están
Para los que están y los que vienen



Un nómada sin rumbo
La energía negativa yo la derrumbo
Con mis pezuñas de cordero
Me propuse recorrer el continente entero
Sin brújula, sin tiempo, sin agenda
Inspirado por las leyendas
Por historias empaquetadas en lata
Por los cuentos que la luna relata
Aprendí a caminar sin mapa
A irme de caminata sin comodidades, sin lujo
Protegido por los santos y los brujos
Aprendí a escribir cabronerías en mi libreta
Y con un mismo idioma sacudir todo el planeta
Aprendí que mi pueblo todavía reza
Porque las fucking autoridades y la puta realeza
Todavía se mueven por debajo' e la mesa
Aprendí a tragarme la depresión con cerveza
Mis patronos yo lo escupo desde las montañas
Y con mi propia saliva enveneno su champaña
Enveneno su champaña
Y sigo tomando ron

Tengo tu antídoto
Pa'l que no tiene identidad
Somos idénticos
Pa'l que llegó sin avisar

Vengo tranquiiilito
Para los que ya no están
Para los que están y los que vienen

Tengo tu antídoto
Pa'l que no tiene identidad
Somos idénticos
Pa'l que llegó sin avisar

Vengo tranquiiilito
Para los que ya no están
Para los que están y los que vienen


En tu sonrisa yo veo una guerrilla
Una aventura un movimiento
Tu lenguaje, tu acento
Yo quiero descubrir lo que ya estaba descubierto
Ser un emigrante ese es mi deporte
Hoy me voy Pa'l norte sin pasaporte
Sin transporte
A pie, con las patas
Pero no importa este hombre se hidrata
Con lo que retratan mis pupilas
Cargo con un par de paisajes en mi mochila
Cargo con vitamina de clorofila
Cargo con un rosario que me vigila
Sueño con cruzar el meridiano
Resbalando por las cuerdas del cuatro de Aureliano
Y llegarle tempranito temprano a la orilla
Por el desierto con los pies a la parrilla
Por debajo de la tierra como las ardillas
Yo vo'a cruzar la muralla
Yo soy un intruso con identidad de recluso
Y por eso me convierto en buzo
Y buceo por debajo de la tierra
Pa' que no me vean los guardias
Y los perros no me huelan
Abuela no se preocupe que
En mi cuello cuelga la virgen de la Guadalupe
Oye para todos los emigrantes del mundo entero
allá va eso, Calle 13

Tengo tu antídoto
Pa'l que no tiene identidad
Somos idénticos
Pa'l que llegó sin avisar

Vengo tranquiiilito
Para los que ya no están
Para los que están y los que vienen

Tengo tu antídoto
Pa'l que no tiene identidad
Somos idénticos
Pa'l que llegó sin avisar

Vengo tranquiiilito
Para los que ya no están
Para los que están y los que vienen

Tengo tu antídoto
Pa'l que no tiene identidad
Somos idénticos
Pa'l que llegó sin avisar
Vengo tranquiiilito
Para los que ya no están
Para los que están y los que vienen



















René Pérez Joglar (Residente), Roldan Gonzalez Rivero, Hiram Riveri Medina, Yotuel Romero Manzanares, Eduardo Cabra, Aureliano Mendez





Link a la canción (YouTube):

Pal Norte