miércoles, abril 07, 2021

Survivre


« Le métier des lettres est tout de même le seul où on puisse sans ridicule ne pas gagner d'argent. »

Jules Renard








Un poète mort n'écrit plus. D'où l'importance de rester vivant.


Ce raisonnement simple, il vous sera parfois difficile de le tenir. En particulier au cours des périodes de stérilité créatrice prolongée. Votre maintien en vie vous apparaîtra, dans ces cas, douloureusement inutile; de toute façon, vous n'écrirez plus.

À cela, une seule réponse : au fond, vous n'en savez rien. Et si vous vous examinez honnêtement, vous devrez finalement en convenir. On a vu des cas étranges.

Si vous n'écrivez plus, c'est peut-être le prélude d'un changement de forme. Ou d'un changement de thème. Ou des deux. Ou c'est peut-être, effectivement, le prélude de votre mort créatrice. Mais vous n'en savez rien. Vous ne connaîtrez jamais exactement cette part de vous-même qui vous pousse à écrire. Vous ne la connaîtrez que sous des formes approchées, et contradictoires. Egoïsme ou dévouement ? Cruauté ou compassion ? Tout pourrait se soutenir. Preuve que, finalement, vous ne savez rien, alors ne vous comportez pas comme si vous saviez. Devant votre ignorance, devant cette part mystérieuse de vous-même, restez honnête et humble.


Non seulement les poètes qui vivent vieux produisent dans l'ensemble davantage, mais la vieillesse est le siège de processus physiques et mentaux particuliers, qu'il serait dommage de méconnaître.

Cela dit, survivre est extrêmement difficile. On pourra penser à adopter une stratégie à la Pessoa : trouver un petit emploi, ne rien publier, attendre paisiblement sa mort. En pratique, on ira au-devant de difficultés importantes : sensation de perdre son temps, de ne pas être à sa place, ne pas être estimé à sa vraie valeur... tout cela deviendra vite insoutenable. L'alcool sera difficile à éviter. En fin de compte l'amertume et l'aigreur seront au bout de chemin, vite suivies par l'apathie, et la stérilité créatrice complete. Cette solution a donc ses inconvénients, mais c'est en général la seule. Ne pas oublier les psychiatres, qui disposent de la faculté de donner des arrêts de travail. Par contre, le séjour prolongé en hôpital psychiatrique est à proscrire : trop destructeur. On ne l'utilisera qu'en dernier ressort, comme alternative à la clochardisation.


Les mécanismes de solidarité sociale (allocation chômage, etc.) devront être utilisés à plein, ainsi que le soutien financier d'amis plus aisés. Ne développez pas de culpabilité excessive à cet égard. Le poète est un parasite sacré.


Le poète est un parasite sacré; semblable aux scarabées de l'ancienne Égypte, il peut prospérer sur le corps des sociétés riches et en décomposition. Mais il a également sa place au cœur des sociétés frugales et fortes.


Vous n'avez pas à vous battre. Les boxeurs se battent ; pas les poètes. Mais, quand même, il faut publier un petit peu ; c'est la condition nécessaire pour que la reconnaissance posthume puisse avoir lieu. Si vous ne publiez pas un minimum (ne serait-ce que quelques textes dans une revue de second ordre), vous passerez inaperçu de la postérité ; aussi inaperçu que vous l'étiez de votre vivant. Fussiez-vous le plus parfait génie, il vous faudra laisser une trace ; et faire confiance aux archéologues littéraires pour exhumer le reste. Cela peut rater; cela rate souvent. Vous devrez au moins une fois par jour vous répéter que l'essentiel est de faire son possible.


L'étude de la biographie de vos poètes préférés pourra vous être utile ; elle devrait vous permettre d'éviter certaines erreurs.

Dites vous bien qu'en règle générale il n'y a pas de bonne solution au problème de la survie matérielle, mais il y en a de très mauvaises.


Le problème du lieu de vie ne se posera en général pas ; vous irez où vous pourrez. Essayez simplement d'éviter les voisins trop bruyants, capables à eux seuls de provoquer une mort intellectuelle définitive.

Une petite insertion professionnelle peut apporter certaines connaissances, éventuellement utilisables dans une œuvre ultérieure, sur le fonctionnement de la société. Mais une période de clochardisation, où l'on plongera dans la marginalité, apportera d'autres savoirs. L'idéal est d'alterner.

D'autres réalités de la vie, telles qu'une vie sexuelle harmonieuse, le mariage, le fait d'avoir des enfants, sont à la fois bénéfiques et fécondes. Mais elles sont presque impossibles à atteindre. Ce sont là, sur le plan artistique, des terres pratiquement inconnues.


D'une manière générale, vous serez bringuebalé entre l'amertume et l'angoisse. Dans les deux cas, l'alcool vous aidera. L'essentiel est d'obtenir ces quelques moments de rémission qui permettront la réalisation de votre œuvre. Ils seront brefs ; efforcez-vous de les saisir.


N'ayez pas peur du bonheur ; il n'existe pas.














Michel Houellbecq

lunes, marzo 22, 2021

Como Aman Los Pobres


No aman de igual forma
los ricos y los pobres.


Los pobres aman con las manos.
Los pobres aman en la carne y con gula,
en las peores estampas,
en condiciones famélicas y con
todo en su contra.


Los pobres aman sin bonitos decorados.
Entienden de lunes y de tedios domingueros
y de gastos imprevistos
de facturas y de angustias
que embisten
mes a mes
a quemarropa.


El amor de los pobres
no sale por la ventana
aunque el dinero entre
por la puerta,
(que nunca entra),
(aunque no haya ventanas).


Los pobres han aprendido
a amarse a oscuras por eso mismo.
Han aprendido a amarse mal alimentados
mal vestidos, malqueridos,
porque el hambre agudiza el ingenio
y en sus jardines también crecen las flores
(aunque no haya jardines).


Los pobres han aprendido a aprovechar
los vis a vis, entre jornada y jornada
de trabajo,
(aunque no haya trabajo)
y saben darse placeres nunca tasados
de valor incalculable
y han aprendido a disfrutar las circunstancias
y la sopa de sobre,
el viejo colchón y la cuesta de enero.


Y parece que su amor se yergue
indestructible a pesar de,
a pesar de las miles de plagas,
de los sueños frustrados y fracasos andantes,
de las crisis cíclicas y de hambrunas y de guerras,
más valiente que Heracles,
más Odiseo que Odiseo.

Y parece que su amor se extiende y se multiplica
al ritmo que se multiplican los pobres,
al ritmo que se multiplican los infortunios
y los desastres naturales que golpean
siempre en las casas de los pobres.


Y ese amor está a la altura de Urano,
a la altura de Urano y de Gea juntos,
y es el única arma
que tienen los pobres
para defenderse.


Por eso han aprendido a cultivar flores
y a cantar bien sus penas
y han inventado las mejores obras
y los mejores instrumentos.
Por eso entienden de arte y saben
encontrarlo donde lo haya,
aunque no lo haya,
(que siempre lo hay).


Y han aprendido a aprovechar el carisma
y la jerga,
y a escribir poemas inmortales
sobre amores complicados,
y saben de cosquillas,
y saben de boleros
y saben de desnudos
y de darlo todo,
que no es más que lo opuesto,
las manos y la lengua
la forma de otear el horizonte
y los cánticos en contra del patrón.


yo sólo sé amar de esta manera
yo te amo como aman los pobres
y me temo
que durante mucho mucho tiempo

esto seguirá siendo así













Ana Isabel García Llorente (Gata Cattana)




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Lectura en voz alta por la autora:

Como Aman Los Pobres

La Primavera Trompetera

No te pongas triste
Ni tampoco me resiste, te aconsejo yo
Que tires pa'lante siempre alegre y elegante escucha esta canción
Sigue por mi camino y no te bajes del bordillo
Llegó la primavera con el canto de los grillos


Y trae regalos pa'tenernos consolados y distraídos
No te pienses nada sólo vente a mi manada de bandidos
Y llévate un cacharro corre y no te quedes solo
Llegó la primavera con regalos para todos


Un ventilador, fue el primer regalo
Pa'que se quite las nubes grises en los días malos
Y que se lleve la basura de los aires contaminados
Pa'darle fresco a los animales de los documentales
Y a esos deportistas que van delante de un león

La primavera trompetera ya llegó
Ya me despido del abrigo
Las muchachitas me vacilan con el sol
Niña vente conmigo y toma
Quema la goma que suelta el aroma
Pintando el aire de negras palomas


Por los callejones están creciendo muchas
Flores sin ningún control
Los coches no andan sus ruedas son calabazas
Cuando brilla el sol
Los niños mean en la calle no les hace falta pañales
Es todo tan bonito que parece carnavales

Destornillador y algunos pinceles para la gente
Buena sin estudios ni papeles
Que no exista el trabajo pa'los hombres y las mujeres
Que todo el mundo tenga regalos
Los más grandes y los más caros
Que la gente de mi tierra siempre sea muy feliz


La primavera trompetera ya llegó
Ya me despido del abrigo
Las muchachitas me vacilan con el sol
Niña vente conmigo y toma
Quema la goma que suelta el aroma
La primavera trompetera ya llegó
Ya me despido del abrigo
Las muchachitas me vacilan con el sol
Niña vente conmigo y toma
Quema la goma que suelta el aroma
Pintando el aire de negras palomas


La primavera trompetera dame la rumba pa tus orejas
La primavera trompetera ya llego con los olores de canela
La primavera trompetera las flores crecen hasta en el cielo
La primavera trompetera pa' los amigos que allí tenemos
La primavera trompetera tira pa'lante y quita las penas
La primavera trompetera el garrapata en la carretera
La primavera trompetera el garrapata en la carretera
La primavera trompetera el garrapata en la carretera
















Los Delincuentes




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La Primavera Trompetera

sábado, marzo 20, 2021

El Aire De La Calle


Yo me levanto temprano y me pongo a trabajar
Con mi guitarra en la mano yo nunca paro de cantar
A mi me llaman el descalzo porque en invierno uso chanclas
Y eso lo hago pa notarme en el fresquito de la mañana
Todo el dia en la calle, en la plazuela tomando el aire


Soy un bohemio de la vida que yo no tengo nada que ver
Con los bigotes señoriales que se pasean por jerez
Que yo no tengo obligaciones y yo no tengo más que ver
Los charquitos de la plaza cuando termina de llover
Los días de colores, en la plazuela fumando flores


El aire de la calle a mí me huele a goma fresca
Yo lo asumo me lo fumo y me escapo por la cuesta
Te quiero te quiero como las peras a los peros
Yo te amo yo te amo cuando te pierdo y cuando te gano


Los pantalones sin bolsillos pero los hilos no se amargan
Te canto en la alameda del banco te canto en la calle larga
Lo mismo te canto un fandango que yo te canto por Triana
Solo quiero cuarenta pavos para dormirme y en una cama
No quiero amores, soy vagabundo y amante de la noche


El aire de la calle a mi me huele a goma fresca
Yo lo asumo me lo fumo y me escapo por la cuesta
Que pena mira que pena que mi mechero no tiene piedra
Quien pudiera quien pudiera pintar olores en la arena


Veneno negro yo tengo en la sangre
En mis brazos tengo cinco tatuajes
Yo nunca lloro porque vivo en carnavales
Me pongo la careta y me lanzo a la calle
Y me lanzo a la calle y me lanzo a la calle
Y me lanzo a la calle











Los Delincuentes


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martes, enero 05, 2021

Azul de Luna


Cuando observo estos confines del mundo, con su horizonte enrojecido por el sol mientras desaparece, olvido lo que he sido. Mi espíritu emprende entonces la huída transformando tantas perspectivas como líneas de opción encuentra e ignorando los reproches que parecen preguntarle por qué él colma el espacio que lo rodea, como si por primera vez perteneciera a ese gran todo que tomó por techo.


Cuando observo los azules de luna que el mar regala a nuestros juegos y que entonces espirales de verde plancton luminoso acogen nuestros cuerpos agitando la calma neblina de un amor casi indecente, me doy cuenta de cuán parecido es al mío el cofre donde tu corazón se oculta buscando conjurar sus miedos.


Cuando observo estos confines del mundo, con un sol que incendia su horizonte mientras renace, olvido lo que has sido, como si la noche hubiera resguardado nuestro amor para que no se ahogue. Me sumerjo entonces en los placeres y renuevo la hazaña de ir a pedirle a la luna que me crea una última vez y  te devuelva todo el amor que yo tenía destinado para ti.











Zoufris Maracas

Versión al español de Mauricio Alejandro Moreno




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La Verdad De La Desnudez


"Yo lo sé bien."



La desesperanza no tiene alas,

el amor tampoco,

sin rostro,

no hablan,

yo no me muevo,

no les observo,

no les hablo

pero estoy tan vivo como mi amor y mi desesperanza.









Paul Éluard

Traducción de Mauricio Alejandro Moreno



Nudité De La Verité



"Je le sais bien."




Le désespoir n’a pas d’ailes,
L’amour non plus,
Pas de visage,
Ne parlent pas,
Je ne bouge pas,
Je ne les regarde pas,
Je ne leur parle pas
Mais je suis bien aussi vivant que mon amour et que mon désespoir.











Paul Éluard


jueves, diciembre 17, 2020

Me Va La Vida En Ello


Cierto que huí de los fastos y los oropeles
y que jamás puse en venta ninguna quimera
siempre evité ser un súbdito de los laureles
porque vivir era un vértigo y no una carrera


Pero quiero que me digas amor
que no todo fue naufragar
por haber creído que amar era el verbo más bello
dímelo, me va la vida en ello
me va la vida en ello


Quiero que me digas amor
que no todo fue naufragar
por haber creído que amar
era el verbo más bello
dímelo, me va la vida en ello


Cierto que no prescindí de ningún laberinto
que amenazara con un callejón sin salida
ante otro más de lo mismo, creí en lo distinto
porque vivir era búsqueda y no una guarida


Pero quiero que me digas amor
que no todo fue naufragar
por haber creído que amar
era el verbo más bello
dímelo, me va la vida en ello


Quiero que me digas amor
que no todo fue naufragar
por haber creído que amar
era el verbo más bello
dímelo, me va la vida en ello


Cierto que cuando aprendí que la vida iba en serio
quise quemarla deprisa jugando con fuego
y me abrasé defendiendo mi propio criterio
porque vivir era más que unas reglas en juego


Pero quiero que me digas amor
que no todo fue naufragar
por haber creído que amar era el verbo más bello
dímelo, me va la vida en ello
me va la vida en ello


Pero quiero que me digas amor...





















Silvio Rodríguez



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Me Va La Vida En Ello



martes, diciembre 15, 2020

Au Hasard


Au hasard une épopée, mais bien finie maintenant,
Tous les actes sont prisonniers
D'esclaves à barbe d'ancêtre
Et les paroles coutumières
Ne valent que dans la mémoire.


Au hasard tout ce qui brûle, tout ce qui ronge,
Tout ce qui use, tout ce qui mord, tout ce qui tue,
Mais ce qui brille tous les jours
C'est l'accord de l'homme et de l'or,
C'est un regard lié à la terre.


Au hasard une délivrance,
Au hasard l'étoile filante
Et l'éternel ciel de ma tête
S'ouvre plus large à son soleil,
A l'éternité du hasard.























Paul Éluard

lunes, diciembre 14, 2020

Y sin embargo, de nuevo este cielo...


Y sin embargo, de nuevo este cielo, 
¡Dios!, este cielo y esta hermosa luz que no envejece,
y bajo esa luz los crímenes,
y los injustamente muertos,
y otra vez los ríos enlodados de muertos y de crímenes
y una señora que llora, sola entre niños dormidos, solos y hambrientos, etc., etc., 

y tus caderas, Amor, 

y aquello que no sé y me llama, esa cosa que aletea a lo lejos sobre un campo abierto, 

y un poco tu mano, y otra vez tu otra mano, amor,
sobre mi espalda, viva precisamente por tus manos, 

y tus tobillos sobre los que mis pies intentan una caricia, 

y tu voz, y tu respiración cansada sobre mi cuello,



y otra vez esa cosa tan difusa
aleteando sobre un territorio que no sé y me llama: 



cierta indeclinable, rara y anónima necesidad de libertad.






















Gabriel Jaime Franco


viernes, diciembre 11, 2020

Hombre


De quererte cantar sufro disnea
bastante más allá de los pulmones.
Tu sombra brilla hoy en la pelea mayor
de la conciencia y las razones.


Por ti canto de pecho,
como el sueño en que giro
y leve, como aún respiro.
Por ti adelanto trecho
a lo que falta entono
y canto lo que no perdono.


Hombre, hombre y amigo,
aún queda para estar contigo.
Hombre, hombre sin templo
desciende a mi ciudad tu ejemplo.


Supiste cabalgar contra quien odia
desde su torre de oro y exterminio,
pero, en mi parecer, te dio más gloria
el alma que tallaste a tu dominio.
La medicina escasa,
la más insuficiente
es la de remediar la mente.
Y la locura pasa
risueña cuando engaña,
cual odio de la propia entraña.


Hombre sin apellido,
un poco de piedad te pido:
hombre, hay todavía,
que un tanto más allá está el día.
De la melena inculta a la calvicie,
del número inicial al incontable,
desde la tumba hasta la superficie,
tras breve veinte tan multiplicable
me llega un canto alado
de fiebres de la infancia,
me brota la invención del ansia
y entero y mutilado,
furiosamente a besos,
te doy mi corazón travieso:


Hombre, hombre sin muerte,
la noche respiró tu suerte,
hombre de buen destino,
y hay luces puestas en camino.





















Silvio Rodríguez




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Enlace a la canción en YouTube:

Hombre





miércoles, noviembre 18, 2020

Dispositions Poétiques


Les étoiles n’avaient qu’un rôle :
M’apprendre à lire
J’ai une langue dans le ciel
Et sur terre, j’ai une langue
Qui suis-je ? Qui suis-je ?


Je ne veux pas répondre ici
Une étoile pourrait tomber sur son image
La forêt des châtaigniers, me porter de nuit
Vers la voie lactée, et dire
Tu vas demeurer là


Le poème est en haut, et il peut
M’enseigner ce qu’il désire
Ouvrir la fenêtre par exemple
Gérer ma maison entre les légendes
Et il peut m’épouser. Un temps


Et mon père est en bas
Il porte un olivier vieux de mille ans
Qui n’est ni d’Orient, ni d’Occident
Il se repose peut-être des conquérants
Se penche légèrement sur moi
Et me cueille des iris


Le poème s’éloigne
Il pénètre un port de marins qui aiment le vin
Ils ne reviennent jamais à une femme
Et ne gardent regrets, ni nostalgie
Pour quoi que ce soit


Je ne suis pas encore mort d’amour
Mais une mère qui voit le regard de son fils
Dans les œillets, craint qu’il ne blessent le vase
Puis elle pleure pour conjurer l’accident
Et me soustraire aux périls
Que je vive, ici là


Le poème est dans l’entre-deux
Et il peut, des seins d’une jeune fille, éclairer les nuits
D’une pomme, éclairer deux corps
Et par le cri d’un gardénia
Restituer une patrie


Le poème est entre mes mains, et il peut
Gérer les légendes par le travail manuel
Mais j’ai égaré mon âme
Lorsque j’ai trouvé le poème
Et je lui ai demandé
Qui suis-je ?
Qui suis-je ?








 








Mahmoud Darwish

Traduction de Elias Sanbar


martes, noviembre 17, 2020

Il Étreint Son Assassin


Il étreint son assassin pour gagner sa compassion : M'en voudras-tu beaucoup si j'en réchappe? Frère... mon frère! Qu'ai-je fait pour que tu m'assassines ?... Deux rapaces nous survolent, dirige ton feu vers le haut ! Déverse ton enfer loin de moi... Viens donc à la petite maison de ma mère, qu'elle te prépare un plat de fèves. Que dis-tu? Que dis-tu ? Tu es las de mes étreintes et de mon odeur ? Fatigué de ta peur tapie en moi ? Mais alors, jette cette arme dans le fleuve! Que dis-tu ?... Un ennemi sur sa rive a mis en joue cette étreinte ? Tire donc sur l'ennemi, nous échapperons ainsi à son feu et tu éviteras la faute. Que dis-tu ? Tu vas me tuer pour que l'ennemi rentre chez lui – chez nous – et que tu reviennes au mythe de la caverne? Qu'as-tu fait du café de ma mère et de la tienne ? Qu'ai-je commis pour que tu me tues, mon frère ? Je ne relâcherai pas mon étreinte
Et ne te lâcherai pas ! 




1986




















Mahmoud Darwish

Traduction de Elias Sanbar



lunes, noviembre 09, 2020

Su Majestad La Mar


En las primeras notas por mí tocadas
para usted, Su majestad la mar, para sus olas
venidas a estrellarse desde el otro extremo del mundo
yo tendría mil preguntas
para usted que cruzó los inviernos
que aún no llegan a la orilla de mi hemisferio
a la orilla de mi hemisferio



En las siguientes notas tocadas para usted, Su majestad la mar
para las olas que se llevarán del fondo de la garganta
el último sabor amargo: la despedida de mi madre
yo tendría mil preguntas
para usted, que habló con los ríos
y rodó tanta roca e inundó tanta miseria



Para usted, que ahogó a tanto niño que huía de la guerra,
que unos bastardos armaron para cimentar sus empresas
yo tendría mil preguntas para usted, Su majestad la mar
Ante tanto absurdo y en nombre del gran universo
¿No podría usted una sola vez hundir los yates de esos multimillonarios
y no las balsitas de madera en las que amontonados sueñan mis hermanos?
y no las balsitas de madera en las que amontonados sueñan mis hermanos?



En las últimas notas que tocaría para usted, Su majestad la mar 
para mi último trago de agua salada, para mi última bocanada de aire
para la ola que doblegará mi voluntad de resistir
en nombre del gran universo y ante tanto absurdo
Me gustaría encontrar la paz, abandonarme al fin
me gustaría encontrar la paz, por usted dejarme llevar al fin
y en fin abandonarme a sus brazos, su majestad la mar
y en fin dejarme hundir, sin papeles, Su majestad la mar 

















Zoufris Maracas

Traducción de Mauricio Alejandro Moreno



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Enlace a la canción en francés:
Sa majesté la mer


martes, noviembre 03, 2020

Poesía Oscura Y Poesía Clara


Como la magia, la poesía es oscura o clara según esté al servicio de lo sub-humano o de lo sobre-humano.


Las disposiciones innatas dirigen la maquinaria del poeta claro y del poeta oscuro. Para algunos esto es obra de un don misterioso, de una impronta de las fuerzas superiores; para otros, una enfermedad o una maldición. No importa. ¡O, de hecho, sí! - Sería muy importante si pudiéramos comprender el origen de nuestras estructuras esenciales: quien pudiera comprenderlas se libraría de ellas. De su naturaleza de poeta, el poeta claro aspira a la comprensión, a la emancipación y a la soberanía. El poeta oscuro de ella se aprovecha y se esclaviza.


¿Pero de qué se trata este "don", común a todos los poetas? Se trata de un vinculo particular entre las diversas vidas que componen nuestra vida, de tal manera que por un cierto momento algún gesto de una de estas vidas no es ya un signo exclusivo de esta última sino que puede convertirse, a través de una resonancia interna, en signo de una emoción que agrupa todo el color o el sonido o el sabor de uno mismo. Esta emoción central, profundamente oculta en nosotros, sólo vibra y brilla en raros momentos. Esos momentos serán para el poeta sus momentos poéticos y todos sus pensamientos y sensaciones y gestos y palabras, en dichos momentos, serán signos de la emoción central. Y cuando una unidad de significación de todos estos signos se concreta en imagen batida con palabras, diremos de él, con mayor énfasis, que es un poeta. Esto es lo que llamaremos "don poético", a falta de mayor conocimiento.


El poeta tiene una noción más o menos confusa de su don. El poeta oscuro lo usa para su satisfacción personal. Cree que tiene el mérito de este don, cree que produce poemas a voluntad. O, cuando se entrega a la maquinaria de los significantes resonantes, se jacta de estar poseído por un espíritu superior, que lo habría elegido como su intérprete. En cualquier caso, el don poético está al servicio del orgullo y de una imaginación engañosa. Combinador o inspirado, el poeta oscuro se miente a sí mismo y se cree alguien. Orgullo, mentira... un tercer factor también lo caracteriza: pereza. Sí, él tiembla y él se angustia y parece de otro mundo. Pero toda esta agitación es automática, él mismo incluso se abstiene de interferir en ella - ese sí mismo pobre y desnudo que no quiere ser visto ni verse pobre y desnudo, que cada uno de nosotros trata de ocultar bajo sus máscaras. Es el "don" quien opera en él, y él lo disfruta como un voyeur, sin mostrarse; él se reviste del "don" como el cangrejo ermitaño de vientre blando se refugia y se adorna con un caparazón de murex, hecho para producir la púrpura real y no para cubrir engendros. Pereza de verse, de dejarse ver, miedo de no tener otra riqueza que las responsabilidades que uno asume, es esta la pereza de la que hablo - ¡Oh madre de todos mis vicios!




La poesía oscura es tan fértil en prestigios como los sueños y el opio. El poeta oscuro saborea todos los placeres, porta todos los ornamentos, ejerce todos los poderes - en la imaginación. El poeta claro privilegia la realidad, incluso pobre, ante las prosperas mentiras. Su trabajo es una lucha incesante contra el orgullo, la imaginación y la pereza. Al aceptar su don, aunque sufra, y sufra de así sufrir, él apunta a ponerlo al servicio de fines superiores a sus deseos egoístas, al servicio de la causa aún desconocida de este don.


Yo no diría: aquel es un poeta claro, aquel otro un poeta oscuro. Estas serían apenas ideas, esto equivaldría a caer en opiniones, discusiones y errores. Ni siquiera diría: aquel posee el don poético; aquel otro, no. ¿Lo poseo yo? A menudo lo dudo, a veces creo estar seguro de ello. Nunca estoy seguro de una vez por todas. Cada vez la pregunta es nueva. A la llegada de cada amanecer, el misterio sigue ahí. Pero si alguna vez yo fui poeta, sin duda fui yo un poeta oscuro; y si mañana yo debo ser poeta, espero ser yo un poeta claro. De hecho, toda la poesía humana es una mezcla de claridad y oscuridad; pero una tiende hacia la claridad, la otra hacia la oscuridad.


Esa que tiende hacia la oscuridad no necesita de esfuerzo alguno en su tarea. Sigue la pendiente natural y sub-humana. No hace falta esfuerzo para presumir, para soñar, mentir y holgazanear; ni para calcular y combinar cuando los cálculos y las combinaciones están al servicio de la vanidad, de la imaginación, de la inercia. Pero la poesía clara va a contracorriente; como la trucha, ella remonta el río para dar a luz en la fuente viva. Ella resiste con fuerza y astucia a las fantasías de los rápidos y de los remolinos; ella no cede a la distracción ante el resplandor de burbujas que pasan, ni cede a la corriente hacia los suaves valles limosos.


¿Cómo libra esta lucha un poeta en búsqueda de claridad? Diré cómo libro yo esta lucha, en mis raros y mejores momentos, para que un día (de ser poeta) de mi poesía todavía en penumbra emane al menos una sed de claridad.


Distinguiré tres fases en la operación poética: aparición, revestimiento en imágenes y expresión verbal del germen luminoso.


Cada poema nace de un germen, al principio oscuro, al que hace falta iluminar para que coseche frutos de luz. En el poeta oscuro, el germen oscuro permanece y suscita una ciega vegetación subterránea. Para hacerlo brillar hay que callar, porque este germen es el Punto-a-nombrar- en sí mismo, la emoción central que a través de toda mi máquina quiere expresarse. La máquina por sí misma es oscura, pero le gusta proclamarse luminosa, y logra hacerlo creer. Tan pronto como se pone en marcha con el impulso del germen, pretende actuar por cuenta propia, para exhibirse, y para el placer vicioso de cada una de sus palancas y engranajes. ¡Silencio entonces, la máquina! ¡Trabaja y calla! Silencio a los juegos de palabras, a los versos memorizados, a los recuerdos fortuitamente reunidos; silencio a la ambición, al deseo de brillar -porque la luz se basta a sí misma para brillar-; silencio a la complacencia de sí, a la compasión de sí; !silencio al gallo que cree dar salida al sol! Y el silencio retira la oscuridad; la semilla comienza a brillar, aclarando, no aclarada. Esto es lo que se debería hacer. Es muy difícil, pero cada pequeño esfuerzo es recompensado con un pequeño destello de luz. El Punto-a-nombrar aparece entonces, en lo más íntimo de uno mismo, como una eterna certeza -conocida, reconocida y esperada al mismo tiempo-, como un punto luminoso que contiene la inconmensurable voluntad de ser.


La segunda fase es el revestimiento del germen luminoso,- revelador pero no revelado, invisible como la luz y silencioso como el sonido-, su revestimiento con las imágenes que lo manifestarán. Aquí también hace falta, al revisar las imágenes, rechazar y sujetar en su lugar a las que sólo quieren servir a la facilidad, la mentira y el orgullo. ¡Hermosas hay tantas para querer mostrar! Pero al terminar de ordenar, es necesario permitir que sea el mismo germen quien elija la planta o el animal que revestirá con vida.


Y en tercer lugar está la expresión verbal donde son importantes, no sólo el trabajo interior, sino también la ciencia y la experiencia exteriores. El germen tiene su propia respiración. Su soplo se apropia de los mecanismos de expresión comunicándoles su cadencia. Por lo tanto, que estos mecanismos estén bien aceitados y en su justa medida relajados, para que no empiecen a bailar sus propios bailes, a cantar con métricas incongruentes. Y al mismo tiempo que somete los sonidos del lenguaje a su respiración, el Punto-a-nombrar también los obliga a contener sus imágenes. ¿Cómo hace esta doble operación? Ese es el misterio. No es por combinación intelectual: tomaría demasiado tiempo; ni por instinto: el instinto no inventa. Este poder se ejerce gracias al vinculo especial que existe entre los elementos de la maquinaria del poeta, que une en una sola sustancia viva materiales tan diferentes como emociones, imágenes, conceptos y sonidos. La vida de este nuevo organismo es el ritmo del poeta.




El poeta oscuro hace justo lo contrario, aunque una similtud precisa de estas operaciones tiene lugar en su interior. Su poesía le abre muchos mundos, pero son mundos sin sol, iluminados por cien lunas fantásticas, poblados por fantasmas, adornados con espejismos y a veces pavimentados con buenas intenciones. La poesía clara abre la puerta a un mundo único, al del único Sol, sin prestigio, real.


Yo declaré aquello que haría falta hacer para transformarse en un poeta claro. ¡Hace falta que yo lo logre! Incluso en la prosa, en la palabra y en la escritura corrientes -como en todos los aspectos de mi vida cotidiana-, todo lo que produzco es sombrío, desmesurado, sucio, mezcla de luz y de noche. Entonces, retomo la lucha después. Me releo. Entre mis frases, veo palabras, expresiones, parásitos que no sirven al Punto-a-nombrar; una imagen que se pretendía extraña, un juego de palabras que se creyó gracioso, una pedantería de cierto fanfarrón que debería permanecer sentado en su escritorio en lugar de venir a tocar la flauta con mi cuarteto de cuerdas, - y, cosa notable, al mismo tiempo es una falta de gusto, de estilo o incluso de sintaxis. El lenguaje mismo parece configurado para detectar a los intrusos. Pocos errores son de técnica pura. Casi todos ellos son mis defectos. Y tacho, y corrijo, con la alegría que uno puede sentir al cortarse del cuerpo una porción gangrenada.























(1941.)


René Daumal

Traducción de Mauricio Alejandro Moreno

(2020)