martes, noviembre 18, 2025

Rallumeurs D'Etoiles


Rallumeurs d'étoiles
Rallumeurs d'étoiles
Hissez haut notre idéal
Hissez haut nos idées
Haut nos idées

Je me suis dégoté un drôle de métier
Avec moi, embarqués, quelques illuminés, des fous
Oh oui, des fous (woah-oh)

Je leur ai proposé pour unique salaire
De la traînée de poudre d'étoile polaire, d'accord
Ils m'ont dit "d'accord" (woah-oh)

À la tombée du jour, quand le monde est K.O.
V'là qu'on sort les échelles et les chalumeaux:
-Franco, on grimpe là-haut (woah-oh)

Perchés sous les étoiles, givrés que nous sommes
Dans la nuit noire, nous travaillons pour les hommes
Encore, nous travaillons encore

Et encore, et encore

Rallumeurs d'étoiles
Rallumeurs d'étoiles
Hissez haut notre idéal
Hissez haut nos idées
Haut nos idées

Rallumeurs d'étoiles
Rallumeurs d'étoiles
Hissez haut notre idéal
Hissez haut nos idées
Haut nos idées

Connais-tu la légende des chasseurs de comètes?
Sur chaque étoile filante, un rêveur, un poète qui éclaire
Ce monde à refaire (woah-oh)

Si par un heureux présage, tu levais la tête
Grâce aux souffleurs de nuages, tu nous verrais peut-être d'ailleurs
On t'attend ailleurs (woah-oh)

Pars, quitte la ville, ses foutus réverbères
Viens nous rejoindre au-dessus des froides lumières embarque
Prends place, on t'embarque (woah-oh)

On a du boulot pour toi, si tu le veux bien
Rallumer les étoiles du soir au matin encore
Les rallumer encore

Et encore, et encore

Rallumeurs d'étoiles
Rallumeurs d'étoiles
Hissez haut notre idéal
Hissez haut nos idées
Haut nos idées

Rallumeurs d'étoiles
Rallumeurs d'étoiles
Hissez haut notre idéal
Hissez haut nos idées
Haut nos idées

Ce soir, on rallume les étoiles
Tu rallumes, il rallume les étoiles
Une à une
Une à une...















Kaddour Hadadi (HK)





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Lien vers Rallumeurs D'Etoiles sur YouTube:

Rallumeurs D'Etoiles





...Il Est Grand Temps de Rallumer Les Etoiles...



[...]Puis le temps est venu le temps des hommes
J’ai fait la guerre ainsi que tous les hommes


C’était au temps où j’étais dans l’artillerie
Je commandais au front du nord ma batterie
Un soir que dans le ciel le regard des étoiles
Palpitait comme le regard des nouveau-nés
Mille fusées issues de là tranchée adverse
Réveillèrent soudain les canons ennemis


Je m’en souviens comme si cela s’était passé hier


J’entendais les départs mais non les arrivées
Lorsque de l’observatoire d’artillerie
Le trompette vint à cheval nous annoncer
Que le maréchal des logis qui pointait
Là-bas sur les lueurs des canons ennemis
L’alidade de triangle de visée faisait savoir
Que la portée de ces canons étaient si grande
Que l’on n’entendait plus aucun éclatement
Et tous mes canonniers attentifs à leurs postes
Annoncèrent que les étoiles s’éteignaient une à une
Puis l’on entendit de grands cris parmi toute l’armée


ILS ÉTEIGNENT LES ÉTOILES À COUPS DE CANON


Les étoiles mouraient dans ce beau ciel d’automne
Comme la mémoire s’éteint dans le cerveau
De ces pauvres vieillards qui tentent de se souvenir
Nous étions là mourant de la mort des étoiles
Et sur le front ténébreux aux livides lueurs
Nous ne savions plus que dire avec désespoir


ILS ONT MÊME ASSASSINÉ LES CONSTELLATIONS


Mais une grande voix venue d’un mégaphone
Dont le pavillon sortait
De je ne sais quel unanime poste de commandement
La voix du capitaine inconnu qui nous sauve toujours cria


IL EST GRAND TEMPS DE RALLUMER LES ÉTOILES


Et ce ne fut qu’un cri sur le grand front français


AU COLLIMATEUR À VOLONTÉ


Les servants se hâtèrent
Les pointeurs pointèrent
Les tireurs tirèrent
Et les astres sublimes se rallumèrent l’un après l’autre
Nos obus enflammaient leur ardeur éternelle
L’artillerie ennemie se taisait éblouie
Par le scintillement de toutes les étoiles


Voilà voilà l’histoire de toutes les étoiles


Et depuis ce soir-là j’allume aussi l’un après l’autre
Tous les astres intérieurs que l’on avait éteints


[...]Pardonnez-moi cher Public
De vous avoir parlé un peu longuement
Il y a si longtemps que je m’étais retrouvé parmi vous


Mais il y a encore là-bas un brasier
Où l’on abat des étoiles toutes fumantes
Et ceux qui les rallument vous demandent
De vous hausser jusqu’à ces flammes sublimes
Et de flamber aussi


Ô public
Soyez la torche inextinguible du feu nouveau
















Guillaume Apollinaire




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Extrait du préface des Mamelles de Tirésias



miércoles, agosto 13, 2025

Ils Ont Essayé De Semer En Moi La Haine



En mémoire de Jesús Emilio Moreno, mon père.



Ils ont essayé de semer en moi la haine. Ils y persistent encore. Je n'ai pas besoin de ma mémoire pour éprouver le manque de mon père. Ils l'ont assassiné dans le salon de sa maison, où la porte ouverte sur la rue, à midi, laissait place à la dernière intrigue dont il serait la vedette.


D'autres, peut-être les mêmes, prennent d'assaut mon corps avec ses perquisitions, je ne sais pas ce qu'ils cherchent dans mes parties génitales. Ils sont venus chez moi en criant et en frappant à la porte à coups de pied. À l'intérieur, ils donnent des ordres et se prennent pour des seigneurs là où ils savent qu'il n'y a pas de rois. Ce n'est pas pour rien qu'on a vu des serviteurs sur des chevaux et des princes marchant comme des serviteurs sur la terre, mais la terre entière ?


Ils construisent des murailles à l'angle de ma maison et avec toute sorte de clôtures ils veulent délimiter mon désir. Même ces canailles composent de la musique. Regarde-les, regarde-les comme ils se cachent entre les lignes. Tu les as vus ? Ils te disent que tu ne peux pas, que le mieux que tu puisses faire est de profiter du moment présent et ils te disent comment et où l'acheter. Que tu ne peux pas rêver de trouver un sens, que tu ne peux rien faire pour guérir la faim ou la douleur, et que les morts de chaque jour sont nécessaires ou inévitables. Maîtres de l'impuissance, ils peuvent tout faire. Je pensais les avoir vus, mais ils sont partout et nulle part. Ils obéissent à des courants qui suivent aussi les nuages et qui font station dans chaque maison, pas toujours par assaut, des subtils courants.


Nous allons nous émanciper, je l'espère. Moi-même, je me secoue et toute la fumée noire, toute la rage, je la dissous dans la lumière ou dans le vide. En attendant, les grandes structures continuent à grandir, à écraser. Ils essaient de semer en moi la haine, ils y persistent.


J'invoque la grêle. Elle arrive. Je la sens dans l'air.














Mauricio Alejandro Moreno


Traduit de l'espagnol par l'auteur, corrections de Pascale Moutte-Baur




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Enlace a la versión original de Ils Ont Essayé De Semer En Moi La Haine:

Intentaron Sembrar En Mí El Odio





sábado, agosto 02, 2025

Solitario Invencible



Resbalando
Como canasta de amarguras
Con mucho silencio y mucha luz
Dormido de hielos
Te vas y vuelves a ti mismo
Te ríes de tu propio sueño
Pero suspiras poemas temblorosos
Y te convences de alguna esperanza


La ausencia el hambre de callar
De no emitir más tantas hipótesis
De cerrar las heridas habladoras
Te da una ansia especial
Como de nieve y fuego
Quieres volver los ojos a la vida
Tragarte el universo entero
Esos campos de estrellas
Se te van de la mano después de la catástrofe
Cuando el perfume de los claveles
Gira en torno de su eje











Vicente Huidobro


miércoles, julio 30, 2025

Contra El Yo



Escribo en contra del yo, aunque se cante así misma mi canción
No es más que una confesión, soy viudo de ambición
Mi verso nace libre, pues confío en mi intuición
Ya no ansío la ovación, solo aspiro a la emoción


Ya no hay duda alguna, agradecido de estar vivo
A nadie envidio, soy consciente de mi fortuna
Porque tengo el amor y porque tengo la escritura
En la que tengo este don de hacer volar con la pluma


La luna suspendida en lo alto como una campana
Mary duerme y es luciérnaga en la noche, mi ventana
Todo este tiempo estuve afinando mi corazón
Para poder entonar para ti ahora, la gran canción


Si dices que mi verso está marcado por lo eterno
Digo: "Tú también, pues infinito es nuestro encuentro"
Estamos todos juntos dentro de este mismo barco
Amiga mía, el universo es un puerto naufragando


Y aunque soy completamente consciente de este naufragio
Vivo ya sin miedo, porqué la vida es un milagro
Increíble como el arte me permite ver más hondo
Y como ofrenda traigo a la superficie lo que hay en el fondo


¿Qué es este estertor tortuoso?
¿Está prisa que todo lo vuelve borroso?
Poco a poco, la vida nos va agriando la saliva
Y en su ida nos oxida con su patina, los ojos


¿La liberación o el yugo?
Nos habita la contradicción, somos la gula y el ayuno
Lo prohibido nos incita, excita con pasión indómita
El deseo por la incógnita y tras el coito, la cuita


¿Otra vez mis manos manchadas de tinta?
Qué extraña la vida, siempre igual y siempre distinta
Nacimiento y muerte son uno
Como el espectáculo del crepúsculo: ósculo de la luz con lo oscuro


Eres el sol, la luna, eres Jesús, eres Buda
Eres tu madre, alguien, todo, nadie
Todo va deprisa el tiempo se desliza
Nada cristaliza, la muerte y el amor son insobornables


El tiempo nos persigue huyendo
Pero es un tiempo mundanal
El transcurso universal no tiene tiempo
Estoy de paso por lo eterno
Viviendo sin envidiar lo que otros tienen y sin miedo a perder lo que tengo


Odio y egoísmo nacen de un corazón vacío
Un ser verdaderamente pleno vive agradecido
Hoy solo me hace feliz, hacer feliz a los míos
Y es que solo así, la felicidad cobra sentido


Son izquierdas mis dos manos
Pero tengo la palabra y con ella el milagro
De lograr ganarme el pan con el alma
Aunque ahora todo cuanto mendigo es para ofrendar
Pues ya sé que se pierde aquello que no se da


Algunos pasan persiguiendo la riqueza tanto tiempo
Que cuando por fin son ricos, se los lleva el viento
¿Así qué quién es el que está en lo cierto?
¿Quién desea lo que ya es suyo, o quién vive persiguiendo?


Vivamos al revés, no ante cada instante como si fuera el último
Sino como si fuera la primera vez
Con el asombro del niño y la serena vejez
Sin ambición, sin prisa, sin odio, sin miedo, sin juez


Ahora presencio el silencioso descenso del sol
Sobre el inmerso y terso lienzo, adieso pienso: ¿quién soy?
Yo solo soy un soñador, un mudo cantante
Yo no sé cantar, pero puedo hacer que las cosas canten


Aunque no sé si es un don o es una enfermedad esta sensibilidad
Llorar es lavarse el alma en realidad
El estro es tan fugaz, hay que disparar para atraparlo
Y tras mis párpados, encuentro la paz, come de mi mano


No sé si mi rima ayuda, que esa duda tuya huya
Pero escucha: El amor siempre vence sin lucha
Como tú y yo, dos amantes fervientes
Cruzando de la mano la existencia como un río sin puentes


Arriba el símbolo, Sirio en su ígneo giro
Abajo el himno, el silbo del mirlo en el mirto
Y en mitad nosotros, conscientes de este delirio
Testigos de un destino previsto y desconocido


Y si la muerte se me lleva, sin aviso antes de tiempo
Que quede constancia aquí, de que fui un hombre pleno
Que abrí el regalo de vivir y encontré todo dentro
Y que escribir, no fue más que mi forma de agradecerlo


Así que, de mi cuerpo frío, amor mío, haz polvo fino
Si me voy primero y rozar tus pies en el camino
Ayer busqué la inspiración en el dolor y me hice daño
Y cuando el corazón vence al ego, el necio se convierte en sabio


Y el sabio está concentrado en lo trascendente
El necio distraído en el ruido del vulgo
Por eso, al final el necio tatúa en la piel de la serpiente
Mientras que el sabio tatúa en el alma del mundo


Algunos hoy me miran como a un loco por que soy feliz
La belleza no estaba en el paisaje, la belleza está en mí
No soy lo que tengo, por fortuna tengo lo que soy
Al fin me he vencido y hoy soy más fuerte que yo














Rafael Lechowsky





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Enlace a la versión musicalizada de Contra El Yo en la voz de Rafael Lechowsky:



Contra El Yo






sábado, junio 07, 2025

Lo Que Esperamos



Tardará, tardará.


Ya sé que todavía
los émbolos,
la usura,
el sudor,
las bobinas,
seguirán produciendo
al por mayor,
en serie,
iniquidad,
ayuno,
rencor,
desesperanza,
para que las lombrices con huecos portasenos,
las vacas de embajada,
los viejos paquidermos de esfínteres crinudos,
se sacien de adulterios,
de hastío,
de diamantes,
de caviar,
de remedios.


Ya sé que todavía pasarán muchos años
para que estos crustáceos
del asfalto
y la mugre
se limpien la cabeza,
se alejen de la envidia,
no idolatren la saña,
no adoren la impostura,
y abandonen su costra
de opresión,
de ceguera,
de mezquindad,
de bosta.


Pero, quizás, un día,
antes de que la tierra se canse de atraernos
y brindarnos su seno,
el cerebro les sirva para sentirse humanos,
ser hombres,
ser mujeres,
-no cajas de caudales,
ni perchas desoladas-,
someter a las ruedas,
impedir que nos maten,
comprobar que la vida se arranca y despedaza
los chalecos de fuerza de todos los sistemas;
y descubrir, de nuevo, que todas las riquezas
se encuentran en nosotros y no bajo la tierra.


Y entonces...
¡Ah!, ese día
abriremos los brazos
sin temer que el instinto nos muerda los garrones,
ni recelar de todo,
hasta de nuestra sombra;
y seremos capaces de acercarnos al pasto,
a la noche,
a los ríos,
sin rubor,
mansamente,
con las pupilas claras,
con las manos tranquilas;
y usaremos palabras sustanciosas,
auténticas;
no como esos vocablos erizados de inquina
que baben las hienas al instarnos al odio,
ni aquellos que se asfixian
en estrofas de almíbar
y fustigada clara de huevo corrompido;
sino palabras simples,
de arroyo,
de raíces,
que en vez de separarnos
nos acerquen un poco;
o mejor todavía
guardaremos silencio
para tomar el pulso a todo lo que existe
y vivir el milagro de cuanto nos rodea,
mientras alguien nos diga,
con una voz de roble,
lo que desde hace siglos
esperamos en vano.











Edgar Degas : L'attente







Oliverio Girondo



domingo, diciembre 22, 2024

Ajedrez



El ajedrez ha sido tabla de salvación. Más que la poesía. En los momentos aciagos, cuando no entiendo nada de lo que leo o de lo que pasa, cuando el cielo me ha expulsado de sí, emprendo el camino del escaque lleno todo de inercia. Ahí llegan los rivales. Empiezan a hacer maravillas con las piezas a tal punto que a la próxima partida la concentración está indignada, excitada.





en el ojo que redescubre la luz.



Te asiste incluso la alegría de la derrota digna.



Cuando la palabra te abandona, cuando ya la palma no vigila con el amor de la tierra el destino de los hombres, cuando no pronuncia mantras de puro viento sin blanco, el reducto de 64 escaques está ahí para emplazar el mundo, para incendiar tu sangre.








Chessboard by Martin Rak








Mauricio Alejandro Moreno


miércoles, septiembre 25, 2024

Buscando América



Te estoy buscando América
Y temo no encontrarte
Tus huellas se han perdido
Entre la oscuridad


Te estoy llamando América
Pero no me respondes
Te han desaparecido
Los que temen la verdad


Envueltos entre sombras
Negamos lo que es cierto
Mientras no haya justicia
Jamás tendremos paz


Viviendo dictaduras
Te busco y no te encuentro
Tu torturado cuerpo
No saben dónde está


Si el sueño de uno
Es sueño de todos
Romper la cadena
Y echarnos andar

Tengamos confianza
Pa' lante mi raza
A salvar el tiempo
Por lo que vendrá


Te han secuestrao América
Y amordazao tu boca
Y a nosotros nos toca
Ponerte en libertad


Te estoy llamando América
Nuestro futuro espera
Y antes que se nos muera
Te vamos a encontrar


Te estoy buscando América
Te estoy llamando América
Luchando por la raza
Y nuestra identidad


Te estoy buscando América (esta es mi casa)
Te estoy llamando América
Y vamos a encontrarte
Entre esta oscuridad


Te estoy buscando América
Te estoy llamando América
Te han desaparecido
Los que niegan la verdad


Te estoy buscando América
Te estoy llamando América
Y a nosotros nos toca
Hoy ponerte en libertad
















Rubén Blades






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Te Estoy Buscando América









viernes, septiembre 13, 2024

Comme Vous



La difference est une richesse qui n'apparait qu'aux esprits clairs.




Je suis pas né comme vous, je sais pas trop pourquoi
J'ai pas vraiment le choix et je vous trouve aussi différent de moi
Je suis pas né comme vous, je suis d’un peu partout et pourtant
J'ai le même sang et les mêmes envies, oh oui


Je viens d’un pays où l’air est le même qu'ici
Où la vie a le même prix, où les jours sont les mêmes qu'ici
Où les parents aiment leurs gosses aussi, cernés par les même soucis que les vôtres
Le toit et la santé : c’est ce qu'on cherche pour les nôtres
Ne jugez pas, vous n’savez rien de mon histoire
Pleins de craintes et de rêves, les miens ont quitté le perchoir un soir
Je viens d’un peu partout mais c’est chez vous qu’je suis tombé
En fait, je ne suis que le fruit de deux arbres déracinés
J’vois ma couleur comme un signe extérieur de richesse
D'autres n’y voient qu'un défaut ou pire, une divine maladresse
Mes cris diffèrent mais mon cœur lui bat à la même vitesse
Ma différence me stresse lorsque vos regards m'agressent
Ma culture vous dérange pourtant nos anges ont les mêmes ailes
Lorsque l’un d'eux s'envole trop tôt, nos larmes ont les même sels
Je n'suis pas plus différent d’vous que vous de moi en fait
Et j’attends le moment où vous cesserez de ne voir que ma tête
Ma différence n'est pas dissimulable, elle vous accable
Et vous la pensez responsable du moindre mal
Jeter le blâme sur l’étranger, c’est devenu chose banale
Et puis pour vous, j’suis qu’un rappeur ou un dealeur de came
Est-ce que mon fils devra subir cette même connerie humaine
Jusqu’à se lever un beau matin en se craignant lui-même ?
Moi je lui explique que sa couleur est un cadeau de là-haut
Qu'il garde à l'esprit que le noir c’est beau


Je suis pas né comme vous, je sais pas trop pourquoi
J'ai pas vraiment le choix et je vous trouve aussi différent de moi
Je suis pas né comme vous, je suis d’un peu partout et pourtant
J'ai le même sang et les mêmes envies, oh oui


D'où je viens fiston, y’a pas de nantis, de grosses payes, le rap : notre gospel
Tu peux m’tourner le dos, ça va, ça sera pas une grosse perte
On chante pour les sots, la pop c’est pour les grosses têtes
C’est ça, on trimbale en grosses caisses pleines de grosses fesses
Ta Kate, on la trouve moche, c’est vrai selon nos goûts, nos préférences
Vos critères sont pas nos références
Nos routes vers l’école étaient truffées de grosses teignes
Tu brilles dans ton bureau, sur leurs trottoirs, t’es qu'une grosse merde
Comme si on jactait un français de la brousse
C’est eux qui fourrent les gens avec le français du Larousse
Seb, le talent balançait dans une grosse benne
En quatrième, ils commencent à dégommer toutes les grosses bêtes
Réorienter, range tes rêves, t'es vigile
Là tu piges que t'es pas né en chemise Vichy
C’est la vie frangin, violent déluge de grosses beignes
Hypocrites, devant le fric ils se prosternent
Quand j’pense qu’ils osent commenter nos vécus
Nos lyrics ont les cheveux bien trop crépus
Arc-en-ciel, mosaïque de visages, on n’vise pas la Visa
Troisième génération, notre présence est toujours bizarre
J’dis pas j'en bave plus, la souffrance, c’est pas un concours
J'veux baiser personne puis c’pays, c’est pas un bon coup
Certains ont eu les monts, la mer ou le bayou
Nous on a eu les emmerdes élevés parmi les voyous
Heureusement j’rappe, j'aurais braqué ces fiottes au poker
J'viens pas de Neuilly, j’suis d’une famille de dockers
On demande rien, juste c’qui nous revient
La paix pour ce qu'on a construit de nos deux mains


Je suis pas né comme vous, je sais pas trop pourquoi
J'ai pas vraiment le choix et je vous trouve aussi différent de moi
Je suis pas né comme vous, je suis d’un peu partout et pourtant
J'ai le même sang et les mêmes envies, oh oui












I Am




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Comme Vous


jueves, agosto 29, 2024

Les Raisons De La Colère



Si tu pouvais voir ce feu qui brûle dans mon thorax
Ma vie je la dois au rap, je la dois à l'orage
J'ai pas eu le parcours de petits cons dans la hype, non
Adolescent j'étais pas le king de la night, non
J'avais mon groupe c'était l'Criminosical
On traînait près des bars à pute à deux pas du Pussycat
J'ai embrassé la nuit sur ses lèvres
Et la rue m'a pris par la main
Elle a fait de moi un putain de bon élève
Debout jusqu'à la fin
J'ai pris les blocs qui m'entouraient
Au fil de l'épée avec mes mains comme Saladin
Pourquoi confier mes secrets
Dans le boulot tête claire
Mon imagination je laisse faire
J'écris mes BO des cages à lapins
Au jour le jour mes traits s'allongent sur la feuille
Non je pense toujours pas à demain
Je suis ce que le rap a créé de plus solide
Tu te pètes le dos sur deux pignons d'olives
Y'a pas d'amour ici, cette guerre à plein régime
Régie par les lois du bitume qu'importe les origines
J'ai du rater un truc "Peace, Love et Having fun"
Sont devenus "Bitch Drogue et Heavy Gun"
Rares sont ceux qui ont des roses à offrir
Bienvenue à la table garnie au fish et aux frites
Où le sens de la vie s'est égaré dans la brume
Où les petits ne savent pas poser un nom sur un légume
Au cœur du pire ennui j'ai posé ma balise
Élaboré mon plan attendant que Dieu me l'avalise
Depuis dans c'pré où les vassaux me tolèrent
J'écris un peu tous les jours les raisons de ma colère


Quand on se tue à la tâche, pour rien dans la récolte
Normal que les vents portent la révolte
Que la terre où l'on marche est labourée par des molaires
Comprenez vous au moins les raisons de la colère?


J'ai toujours le feu depuis le jour où j'ai croisé sa route
J'ai appris à voir dans le noir et occis tous les doutes
On a voulu me parquer mais j'ai flairé le piège à loup
Et la passion m'a enlevé et élevé comme une louve
Grain de sel dans l'océan j'ai pas voulu me dissoudre
J'ai remonté le courant jusqu'à ce qu'une autre porte s'ouvre
Il me fallait un ailleurs là bas ça sentait trop le souffre
Par manque d'envie combien des nôtres croupissent dans les douves
Laisse moi traîner ma plume sur cette route immaculée
Semer les graines les plus dures les mots les plus ciselés
Sans but, isolé, déçu, l'abandon les recrute
Et le vide les attend pour les faire rissoler
Je suis désolé
C'est pas ma faute si les esprits les plus durs
Commencent à vaciller sous le poids de leur bracelets
Du coup le monde s'arrête là au coin de la rue
Tellement sûrs d'échouer qu'au final ils n'essaient même plus du tout
Et ça tombe dans le facile, ça grossit les statistiques
Ça fait des choix douteux aux moments les plus fatidiques
Aucun exemple à l'horizon la place est désertique
Il en faut peu aux affamés pour brûler leurs principes


A force d'entendre qu'on était bons à rien
Beaucoup ont fini par le croire
Quoi? Pourquoi je serre les dents?
Mais qu'est ce que tu veux que je fasse d'autre?


Je veux pas me faire avaler
Y'a une goutte d'avenir à glaner
Laisse moi foncer droit dessus au lieu de rester assis à râler
Trop de barrières, moi je veux les voir les vertes vallées
Si je fatigue c'est le courage qui va me chaler, aller
Maintenant j'ai plus le temps, les aiguilles tournent vite
Et je veux pas finir par me dire que la vie c'était mieux avant
Je suis personne aucun être sur terre ne me fera taire
Sur ma feuille j'étale toutes les raisons de ma colère


Quand on se tue à la tâche, pour rien dans la récolte
Normal que les vents portent la révolte
Que la terre où l'on marche est labourée par des molaires
Comprenez vous au moins les raisons de la colère?




















I Am







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Les Raisons De La Colère



lunes, agosto 05, 2024

Cálice



Pai, afasta de mim esse cálice
Pai, afasta de mim esse cálice
Pai, afasta de mim esse cálice
De vinho tinto de sangue


Pai, afasta de mim esse cálice, pai
Afasta de mim esse cálice
Pai, afasta de mim esse cálice
De vinho tinto de sangue


Como beber dessa bebida amarga
Tragar a dor, engolir a labuta
Mesmo calada a boca, resta o peito
Silêncio na cidade não se escuta


De que me vale ser filho da santa
Melhor seria ser filho da outra
Outra realidade menos morta
Tanta mentira, tanta força bruta


Pai (pai)
Afasta de mim esse cálice (pai)
Afasta de mim esse cálice (pai)
Afasta de mim esse cálice
De vinho tinto de sangue


Como é difícil acordar calado
Se na calada da noite eu me dano
Quero lançar um grito desumano
Que é uma maneira de ser escutado


Esse silêncio todo me atordoa
Atordoado eu permaneço atento
Na arquibancada pra qualquer momento
Ver emergir o monstro da lagoa


Pai (pai)
Afasta de mim esse cálice (pai)
Afasta de mim esse cálice (pai)
Afasta de mim esse cálice
De vinho tinto de sangue


De muito gorda a porca já não anda (cálice)
De muito usada a faca já não corta
Como é difícil, pai (pai), abrir a porta (cálice)
Essa palavra presa na garganta


Esse pileque homérico no mundo
De que adianta ter boa vontade
Mesmo calado o peito, resta a cuca
Dos bêbados do centro da cidade


Pai (pai)
Afasta de mim esse cálice (pai)
Afasta de mim esse cálice (pai)
Afasta de mim esse cálice
De vinho tinto de sangue


Talvez o mundo não seja pequeno (cálice)
Nem seja a vida um fato consumado (cálice, cálice)
Quero inventar o meu próprio pecado
(Cálice, cálice, cálice)
Quero morrer do meu próprio veneno
(Pai, cálice, cálice, cálice)


Quero perder de vez tua cabeça (cálice)
Minha cabeça perder teu juízo (cálice)
Quero cheirar fumaça de óleo diesel (cálice)
Me embriagar até que alguém me esqueça (cálice)


















Chico Buarque, Gilberto Gil








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Cálice na voz de Chico Buarque e Milton Nascimiento:


Cálice




domingo, agosto 04, 2024

O Guardador de Rebanhos

 






O Guardador de Rebanhos







Alberto Caeiro (Fernando Pessoa)




Tierra Cansada


 (Romance pequeño) 


La tierra se va cansando,
la rosa no huele a rosa. 
La tierra se va cansando 
de entibiar semillas rotas,
y el cansando de la tierra
sube en la flor que deshoja
el viento... Y allí, en el viento
se queda...


La mariposa
volará toda una tarde
para reunir una gota
de miel...


Ya no son las frutas
tan dulces como eran otras...
Las canas enjutas hacen
azúcar flojo... Y la poca
uva, vino que no alegra...
La rosa no huele a rosa.
La tierra se va cansando
de la raíz a las hojas,
la tierra se va cansando.
(Rosa, rosita de aromas...,
la de la Virgen de Mayo,
la de mi blanca corona...
¿Qué viento la deshojó?)
¡Me duele el alma de sola!...


(La Virgen se quedó arriba
toda cubierta de rosas...)


¡No me esperes si me esperas,
Rosa más linda que todas!...


La tierra se va cansando...
El corazón quiere sombra...


















Dulce María Loynaz



sábado, agosto 03, 2024

Avec Le Temps



Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie le visage, et l'on oublie la voix


Le cœur, quand ça bat plus
C'est pas la peine d'aller chercher plus loin
Faut laisser faire, et c'est très bien


Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
Avec le temps, tout s'évanouit


Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
Même les plus chouettes souvenirs, ça, t'as une de ces gueules
À la galerie, j'farfouille dans les rayons d'la mort
Le samedi soir quand la tendresse s'en va toute seule


Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre à qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien
L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi, l'on s'traînait comme traînent les chiens
Avec le temps, va, tout va bien


Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie les passions et l'on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid


Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent tout seul peut-être, mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues
Alors vraiment
Avec le temps on n'aime plus








Avec Le Temps & Pabellon de Palabras








Léo Ferré





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Avec Le Temps



jueves, agosto 01, 2024

Ahora Hablo De Gaitas



Gaitas lejanas la noche
nos ha metido en el alma.
¿Vienen sus voces de adentro
o de allá de la distancia?



—De adentro y de la distancia,
¡porque aquí entre nosotros
cada cual lleva su gaita
en los repliegues del alma!


—Compadre José Morillo,
no toque más su guitarra:
¡oigamos mejor las gaitas
que nos cuentan su nostalgia!


—¡Llenen mi copa de ron,
de ron blanco como el agua!
¡Yo quiero sentir lo mismo
que sintieron mis abuelos
cuando escuchaban las gaitas,
colmando sus noches hondas
con aguardiente de caña!


—En este camino largo,
lleno de sombra y distancia,
sobre la tierra sentado
voy a escuchar mi gaita.


—Y aquellos que no comprenden
la voz que suena en sus almas
y apagan sus propios ecos
con las músicas extrañas,
que se sienten en la tierra
para que escuchen lo dulce
que han de sonar sus gaitas.


Cuando la estrella del alba
nos venga a bañar el rostro
y ya nos inunde a todos
fresca luz de la mañana,
compadre José Morillo:
¡entonces serán más puras
las voces de nuestras gaitas!

















Jorge Artel