jueves, mayo 23, 2019

Celui Qui A Tout Perdu


Le soleil brillait dans ma case
Et mes femmes étaient belles et souples
Comme les palmiers sous la brise des soirs.
Mes enfants glissaient sur le grand fleuve
Aux profondeurs de mort
Et mes pirogues luttaient avec les crocodiles
La lune, maternelle, accompagnait nos danses
Le rythme frénétique et lourd du tam-tam,
Tam-tam de la joie, tam-tam de l'insouciance
Au milieu des feux de liberté.

Puis un jour, le Silence...
Les rayons du soleil semblèrent s'éteindre
Dans ma case vide de sens.
Mes femmes écrasèrent leurs bouches rougies
Sur les lèvres minces et dures des conquérants aux yeux d'acier
Et mes enfants quittèrent leur nudité paisible
Pour l'uniforme de fer et de sang.
Votre voix s'est éteinte aussi
Les fers de l'esclavage ont déchiré mon coeur
Tams-tams de mes nuits, tam-tams de mes pères.














David M. Diop

Afrique


Afrique mon Afrique
Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales
Afrique que me chantait ma grand-mère
Au bord de son fleuve lointain
Je ne t’ai jamais connue
Mais mon regard est plein de ton sang
Ton beau sang noir à travers les champs répandu
Le sang de ta sueur
La sueur de ton travail
Le travail de l’esclavage
L’esclavage de tes enfants
Afrique dis-moi Afrique
Est-ce donc toi ce dos qui se courbe
Et se couche sous le poids de l’humilité
Ce dos tremblant à zébrures rouges
Qui dit oui au fouet sur les routes de midi
Alors gravement une voix me répondit
Fils impétueux cet arbre robuste et jeune
Cet arbre là -bas
Splendidement seul au milieu de fleurs blanches et fanées
C’est l’Afrique ton Afrique qui repousse
Qui repousse patiemment obstinément
Et dont les fruits ont peu à peu
L’amère saveur de la liberté.
















David M. Diop


Un Hombre Al Lado Del Camino


Podrán decirme
traga tu saliva
aguanta
tente despacio, pon tu buena letra,
firma no más que lo demás es lodo.
Podrán esto y el otro y lo del otro
repetirme
hasta lijarme huesos y memoria.
¿Y qué más da, respondo,
qué me gano y se llevan de mi luto?
¿Qué más da que me doblen y me entierren
y me encimen de paso mi delirio?
¿Si algo me rompe, si algo me sacude,
si un ala me divide 
si no vivo más que de muerte natural 
si siento
que estoy perdido
que he sido herido por mi propio filo?











Vincent Van Gogh: Autoportrait à la oreille coupée










Héctor Rojas Herazo


viernes, mayo 10, 2019

Le Totem


Il me faut le cacher au plus intime de mes veines
L’Ancêtre à la peau d’orage sillonnée d’éclairs et de foudre
Mon animal gardien, il me faut le cacher
Que je ne rompe le barrage des scandales.
Il est mon sang fidèle qui requiert fidélité
Protégeant mon orgueil nu contre
Moi-même et la superbe des races heureuses …
















Léopold Sédar Senghor


Femme Noire


Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J’ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu’au coeur de l’Été et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d’un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l’éclair d’un aigle

Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d’Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée

Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau.
Délices des jeux de l’Esprit, les reflets de l’or rouge sur ta peau qui se moire
A l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.

Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’Éternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.









Supernatural Dreams. Model: Azizi Johari









Léopold Sédar Senghor


viernes, abril 12, 2019

Black SpiderMan


Jesus, black Jesus
Jesus, black Jesus

I been feeling so down
I think they should know now
I think they should know what's up
That's that road I been down
I know how it go down
I know how it go now, what's up
I feel like I don't belong
I feel like my life is wrong
I feel like I don't know what's up
What's up, what's up
Yeah, yeah

Ayy

I ain't here to pick and choose
I ain't here to sing the blues
I'm just here to spread the clues
I'm just here to spread the news
Everybody know I do
Listen
I ain't ashamed to be white
I ain't ashamed to be Black
I ain't ashamed of my beautiful Mexican wife as a matter of fact
I know you fucking with that
And I'm not scared of the people who tell me I should be
Do what you love and don't ever wonder what it could be
Everybody from my hood, everybody know I'm good
Sometimes I'm misunderstood
But that's just the uneducated that never related and feel like I'm fading off
They feel like I'm fading
I'm right out my mind
Tell 'em!
Momma don't love me
Daddy don't love me
Wonder why I drown in the bubbly
You could be anything you wanna be
'Cept the person you don't wanna be
Let him hate let em love
Wondering if everybody still like this up above
When that push come to shove
Make me wanna pull up with the, with the gat in the glove like
I just wanna be free
Not a slave to the stereotype
All alone in my room in the middle of the night
I don't have the words but my stereo might
I don't wanna be black, I don't wanna be white, I just wanna be a man today
I don't wanna be a Christian, Muslim, gay, straight, or bi, see you later, bye
Not perceived by the things I believe or the color of my skin
Or the fact I'm attracted to her, maybe him
Or the fact I'm a single mother living all alone
Looking for a man and a home to call my own
But I already have one
The only man I'ma ever need is my son, my son, my son, my son
Son, say:
Black is beautiful (black is beautiful)
Be black and proud (be black and proud)
Fuck everybody hatin' on me right now, I'm black and proud (I'm black and proud)
I'm just as white as that Mona Lisa
I'm just as black as my cousin Keisha
I'm biracial so bye Felicia
Praise Black Jesus now call the preacher
Maybe Jesus was black
Maybe Jesus had dreads
Spiderman should be black
I vote for Glover instead
Glover instead
Like what's up
I vote for more and more and more and more and more and more and more and more and more

I vote for so much more

I been feeling so down
I think they should know now
I think they should know what's up
That's that road I been down
I know how it go down
I know how it go now, what's up
I feel like I don't belong
I feel like my life is wrong
I feel like I don't know what's up

What's up, what's up

Go on and let your soul glow
Let your soul glow
Glow
Shine and glow
Let it glow
Glow
Let, let it
Black Spiderman can he save a brother now
Black Spiderman can he save a brother now
Yeah (yeah)
Let your soul glow
Let your soul glow
Glow

Yeah

Ayy man
What's up, bro?
Spiderman should be black
Yeah, I mean Spiderman should be black
Fuck yeah
Yeah man
Black Spiderman
Black Superman
Black Santa Claus
Shit, black Seinfeld
Black Seinfeld?
Nigga, that's Martin!
Damn, you're right

Shit, I'm fuckin' high





















Arjun Ivatury, Damian Lemar Hudson, Khalil Abdul-Rahman, Logic (Robert Hall)


Fête de Trop


Tu sais, ce soir j'ai vu tout les joyaux de la pop
J'ai même bu à outrances toute l’absinthe de tes potes
J'ai côtoyé de rares nymphes, pris des rails en avance
Dans des salles bien trop noirs sans lueur d’élégance
D'avantage j'ai serré mes mâchoires lamentables
Et zélé des amants, des garçons de passage
Que j'ai tenté d'approcher mais que ma mascarade
A fait fuir lentement par sa froideur maussade
Alors j'ai rempli ma panse avec de vives urgences
Autant vives que ivres sur la piste de danse
J'ai ajusté mes pansements pour que mes saignements

Soient beaucoup moins apparents sur la piste d'argent

C'est la fête de trop!
Moi je l'ai faite, défaite et ça jusqu'au fiasco, c'est la fête de trop!

Regarde je luis de paillettes et me réduis au KO

Tu sais ce soir j'ai lu dans mon corps relâché
Le manuel torturé de cette danse exaltée, j'ai même
Glissé ma langue dans des bouches saliveuses
Dans de tout petits angles où l'on voit qu'les muqueuses, puis là
Je suis rentré bel et bien les mains nues
Avec cet air déjà vu et l'envie de surplus
J'ai rien trouvé d'précis excepté d'apparence

Exactement même si demain tout recommence
 
C'est la fête de trop!
Moi je l'ai faite, défaite et ça jusqu'au fiasco, c'est la fête de trop!

Regarde je luis de paillettes et me réduis au KO, c'est la fête de trop!

Moi je l'ai faite, défaite et ça jusqu'au fiasco, c'est la fête de trop!
Regarde je luis de paillettes et me réduis au KO (torse)

C'est la fête de trop!

Moi je l'ai faite, défaite et ça jusqu'au fiasco, c'est la fête de trop!
Regarde je luis de paillettes et me réduis au KO
















Eddy De Pretto, Cédric Janin

Kid


Je ne veux voir aucune larme glisser sur cette gueule héroïque
Et ce corps tout sculpté pour atteindre des sommets fantastiques

Que seul une rêverie pourrait surpasser

Tu seras viril mon kid
Je ne veux voir aucune once féminine
Ni des airs, ni des gestes qui veulent dire
Et dieu sait, si ce sont tout de même les pires à venir

Te castrer pour quelques vocalises

Tu seras viril mon kid
Loin de toi ces finesses tactiques
Toutes ces femmes origines qui féminisent vos guises

Sous prétexte d'être le messie fidèle de ce cher modèle archaïque

Tu seras viril mon kid
Tu tiendras, dans tes mains, l'héritage iconique d'Apollon
Et comme tous les garçons, tu courras de ballons en champion

Et deviendras mon petit héro historique

Virilité abusive
Virilité abusive 

Tu seras viril mon kid
Je veux voir ton teint pâle se noircir de bagarres et forger ton mental
Pour qu’aucune de ces dames te dirige vers de contrées roses

L'efface, pour de glorieux gaillards

Tu seras viril mon kid
Tu hisseras ta puissance masculine
Pour gonfler cette essence sensible que ta mère

Nous balance en famille, elle fatigue ton invulnérable Achille

Tu seras viril mon kid
Tu compteras tes billets d'abondance
Qui fleurissent sous tes pieds que tu ne croiseras jamais
Tu cracheras sans manière dans tous sens

Des pieds à la terre et dopé de chairs et de nerfs protéinés

Tu seras viril mon kid
Tu brilleras par ta force physique, ton allure dominante, ta posture de caïd
Et ton sexe triomphant pour mépriser les faibles

Tu jouiras de ta vue d'étincelles

Virilité abusive
Virilité abusive
Virilité abusive

Virilité abusive

Mais moi, mais moi, je joue avec les filles
Mais moi, mais moi, je ne prône pas mon chibre
Mais moi, mais moi, j’accélérerai tes rides
Pour que tes propos cessent et disparaissent
Mais moi, mais moi, je joue avec les filles
Mais moi, mais moi, je ne prône pas mon chibre
Mais moi, mais moi, j’accélérerai tes rides

Pour que tes propos cessent et disparaissent
















Eddy De Pretto, Cédric Janin


martes, abril 02, 2019

Adentro


Cuando mis neuronas corren hasta yo mismo me asusto
Mis respuestas pueden ser tan agresivas
Que hasta las letras me huyen porque tienen miedo de que las escriba
No tengo rifles pa' matarte, solo basta con la pista
Convierto letras en ideas como un ilusionista
En una línea te mato, te fracturo, te lesiono
Y en la siguiente te resucito cuando te menciono
Eso es parte de mi arte
Que todo el mundo sepa que estas rimas son pa' ti sin tener que mencionarte
Y no lo hago pa' evitar el roce
Lo hago pa' no hacerte famoso en los países donde nadie te conoce
Después de ver cómo se mueven las guerras y las guerrillas
¿Tú crees que le voy a tener miedo a tu pandilla?
Dispara cuando quieras raperito maleantoso
Aquí no gana el más maleante, gana el más ingenioso



En tu cabeza tú eres un narco buscado por la policía
Y tus pistolas son como los unicornios, de fantasía
No hay problema en que tengas enemigos imaginarios
Pero sí en que los chamaquitos crean que eres un sicario
Tú no has vivido tres carajos de dificultad en tu vida
A ti no te faltó la escuela no te faltó comida
Si la gente del Congo hubiera tenido tus oportunidades
Estarían graduados de las mejores universidades
Si te llevo de excursión pa' la central africana
Luego de ver la guerra sales cantando líricas cristianas
Allá tu ropita de rapero, tu gorrita de baseball
Y tu cadenita de maleante se derriten con el sol
O te llevo para Siria pa' que sientas los bombazos
Y veas como dejaron a los chamaquitos sin brazos
¿Qué vas a hacer cuando a tu hijo lo pillen en la disco
Y sin delicadeza con una AK le exploten la cabeza?
O que le borren la cara a tu hermano de forma violenta
O que limpien a tu mai' con la corta y la cuarenta
Tú eres bruto cabrón rapeando sobre como volar sesos
En un país donde te matan por robarte un peso
No soy un santo rapeando, mucho menos caballero
En algún momento rimando ahorqué a diez marineros
Pero en ese caso es diferente incitar al desorden
Porque cuando la tiranía es ley, la revolución es orden

Adentro, adentro
Bien adentro, te la dejé adentro
Adentro, adentro
Bien adentro, te la dejé adentro
Adentro, adentro
Bien adentro, te la dejé adentro
Adentro, adentro
Bien adentro, te la dejé adentro


¿Me quieres tirar? Acá te dejo un par de acertijos
Le tengo miedo a las cucarachas y a los lagartijos
No me suenan hace años en la fucking radio en Puerto Rico
He sacado ya cinco discos y todavía no soy rico
Unos me llaman comunista, demagogo cien por cien
La ultra derecha me odia, la ultra izquierda también
Mi desempeño sexualmente está por el suelo
Después de burlarme de los calvos me estoy quedando sin pelo
Le dije hijo e'puta al gobernador y aunque se lo merecía
En mi interior me arrepentí y no lo dije hasta hoy día
Antes de entender las desigualdades de las personas
Me compré un Maserati usado que ahora no funciona
Tengo jodido el crédito, no me venden ni un café
Por eso pa' pagar otra mensualidad prefiero andar a pie
Soy como los boxeadores manejo mal el dinero
Invierto todo en mi carrera porque el arte va primero
Soy el más lento de mi familia, no soy brillante
Lucho por la educación y nunca fui buen estudiante
Le tengo fobia a los aviones, me gusta la política
Aunque diga que no me importan, me duelen las críticas
A mi mejor amigo lo mataron en un cuartel
Tengo mucho que escribir y poco papel
Mi honestidad es color transparente
Me puedes ver por dentro con solo mirarme de frente
Puedes tratar de tirarme y hacer el intento
Aunque pa' seguir siendo honesto
Yo soy el mejor en esto



Adentro, adentro
Bien adentro, te la dejé adentro
Adentro, adentro
Bien adentro, te la dejé adentro
Adentro, adentro
Bien adentro, te la dejé adentro
Adentro, adentro
Bien adentro, te la dejé adentro
Adentro, adentro
Bien adentro, te la dejé adentro
Adentro, adentro
Bien adentro, te la dejé adentro
Adentro, adentro

Bien adentro, te la dejé adentro










  





René Pérez Joglar (Residente)


miércoles, marzo 06, 2019

La Marée Haute


La route chante,
Quand je m'en vais.
Je fais trois pas,
La route se tait.

La route est noire,
À perte de vue.
Je fais trois pas,
La route n'est plus.

Sur la marée haute,
Je suis monté.
La tete est pleine,
Mais le coeur n'a pas assez.
Sur la marée haute,
Je suis monté.
La tete est pleine,
Mais le coeur n'a pas assez.

Mains de dentelle,
Figure de bois,
Le corps en brique,
Les yeux qui piquent.

Mains de dentelle,
Figure de bois.
Je fais trois pas
Et tu es là.

Sur la marée haute,
Je suis monté.
la tete est pleine,
Mais le coeur n'a pas assez.
Sur la marée haute,
Je suis monté.
la tete est pleine,
Mais le coeur n'a pas assez.





















Lhasa de Sela

martes, marzo 05, 2019

Había una pared muy alta al pie de un arroyo


Había una pared muy alta al pie de un arroyo 
y un hombre muy sediento gritaba de dolor.

La pared lo separaba del agua, 
gemía y se retorcía como pez en la tierra.

Un día lanzó una piedra al agua,
su sonido al caer le dijo muchas cosas.

Con palabras de su divino amado, 
el sonido de la piedra en el agua lo embriagó como vino. 



Rumi

Traducción del inglés: Javier Sáenz Obregón

domingo, febrero 17, 2019

Cuando Aparezca


Cuando aparezca
de la nada
como un meteorito
que destruye tu hogar,
ten por seguro,
dios te visita.

Cuando una catástrofe
te arrase
y no quede nada
sino dios y tú,
dios te visita.

Cuando tu palabra
quede desnuda
y nunca sea arropada
de nuevo en la mentira,
ten por seguro,
dios te visita.

Cuando se desgarre tu humanidad
para nunca ser recompuesta,
ten por seguro,
dios te visita.

Cuando estés
más allá de cualquier esperanza,
cuando dejes de decir
que algo es tuyo,
ten por seguro,
dios te visita.










Explosion du Tardis: Vincent Van Gogh









Tukaram

Traducción de Javier Sáenz Obregón

sábado, febrero 09, 2019

Narciso


En cada escama
de la anaconda
Narciso cree ver su cara.




José Manuel Arango

Fidelity


Fidelity and love are two different things, like a flower and a gem.

And love, like a flower, will fade, will change into something else
or it would not be flowery.

O flowers they fade because they are moving swiftly; a little torrent of life
leaps up to the summit of the stem, gleams, turns over round the bend
of the parabola of curved flight,
sinks, and is gone, like a comet curving into the invisible.

O flowers they are all the time travelling
like comets, and they come into our ken
for a day, for two days, and withdraw, slowly vanish again.

And we, we must take them on the wind, and let them go.
Embalmed flowers are not flowers, immortelles are not flowers;
flowers are just a motion, a swift motion, a coloured gesture;
that is their loveliness. And that is love.










But a gem is different. It lasts so much longer than we do
so much much much longer
that it seems to last forever.
Yet we know it is flowing away
as flowers are, and we are, only slower.
The wonderful slow flowing of the sapphire!

All flows, and every flow is related to every other flow.
Flowers and sapphires and us, diversely streaming.
In the old days, when sapphires were breathed upon and brought forth
during the wild orgasms of chaos
time was much slower, when the rocks came forth.
It took aeons to make a sapphire, aeons for it to pass away.

And a flower it takes a summer.

And man and woman are like the earth, that brings forth flowers
in summer, and love, but underneath is rock.
Older than flowers, older than ferns, older than foraminiferae
older than plasm altogether is the soul of a man underneath.

And when, throughout all the wild orgasms of love
slowly a gem forms, in the ancient, once-more molten rocks
of two human hearts, two ancient rocks, a man’s heart and a woman’s,
that is the crystal of peace, the slow hard jewel of trust,
the sapphire of fidelity.
The gem of mutual peace emerging from the wild chaos of love.





D. H. Lawrence


domingo, febrero 03, 2019

Fidelidad










La fidelidad y el amor son dos cosas distintas, como una flor  y una gema. 
Y el amor, como una flor, se marchita, se transforma en otra cosa, 
o no sería florido. 

Oh, las flores se marchitan porque se mueven velozmente; un pequeño torrente de vida 
salta a la cima del tallo, resplandece, se pliega por el recodo 
de la parábola de curvo vuelvo, 
cae y desaparece como un cometa que entra en órbita en el infinito. 

Oh flores, ellas viajan todo el tiempo 
como cometas, y se ponen a nuestro alcance
por un día, dos días, y se retiran, desaparecen de nuevo lentamente. 

Y nosotros, nosotros debemos cogerlas al vuelo y dejarlas partir.
Las flores embalsamadas no son flores; las siemprevivas no son flores;
Las flores no son más que movimiento, un movimiento raudo, un ademán colorido;
y ese es su encanto. Y ese es el amor. 

Pero una joya es diferente. Dura mucho más que nosotros, 
tanto, tantísimo más
que parece durar para siempre. 

Sin embargo, sabemos que se mueve
como las flores, como nosotros, aunque más lentamente.
¡El fluir maravilloso y lento del zafiro!

Todo fluye y cada flujo está relacionado con todos los demás flujos.
Las flores y los zafiros y nosotros fluimos diversamente. 

En los viejos tiempos, cuando fueron engendrados y paridos los zafiros
durante los salvajes orgasmos del caos, 
el tiempo era mucho más lento: cuando aparecieron las rocas. 
Y llevó eones hacer un zafiro, eones que muriera. 

Y una flor dura un verano.

Y el hombre y la mujer son como la tierra que crea flores
en verano, y amor, pero por debajo es de piedra. 
Más vieja que las flores, más vieja que los helechos, que los foraminíferos
y más vieja que el plasma es el alma en el fondo de un hombre. 

Y cuando, a través de todos los salvajes orgasmos del amor, 
se forma lentamente una gema en las antiguas rocas, una vez más fundidas,
de dos corazones humanos, un corazón de hombre y uno de mujer, 
ella es el cristal de la paz, la lenta y dura gema de la confianza, 
el zafiro de la fidelidad;
la gema de mutua paz que surge del salvaje caos del amor.






D. H. Lawrence

Traducción: Marcelo Covián