Colonel Léopold II : nous avons décidé de rendre public la décision qui vous concerne. Pour les crimes sans nom, les abus sans limite perpétrés lors de votre mandat contre les populations les plus vulnérables, comme celles du Congo, nous vous condamnons
Votre sentence : tout monument en votre honneur sera à la disposition de quiconque qui se lève parmi le peuple et fait office de bourreau. La tête de votre statue pourra être détruite avec un objet contondant. Elle pourra être humiliée par des images faisant preuve d'une grande créativité, de manière à obtenir une place imbattable sur les réseaux sociaux. Ce ne sont là que des exemples d'exécution. Il est cependant d'une importance vitale de faire connaître la raison d'être de la procédure pour que les gens constatent, dans les cas où l'action du bourreau entraîne une modification du monument, qu’il ne s’agit pas simplement de vandalisme.
Colonel, vous avez perdu la guerre contre nous. N’importe lequel d'entre nous fera office de bourreau. Où est votre pouvoir maintenant, où sont vos subordonnés, où sont vos amis ?
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Nous sommes debout d'un côté du rêve dans la veillée de l'ombre. Vous avez saigné nos arbres et coupé nos feuilles. Votre règne d'absurde a mutilé chaque coin serein sur notre terre.
Mais chaque nuit, le rêve nous réunissait, chaque nuit nos pieds repoussaient pour nous rapprocher, nos bras croissaient pour l'embrassade.
La tyrannie du jour nous emportait, écroulés, à la porte de la nuit des temps. Et là, les paroles des anciens, tonitruantes, peuplaient nos voix d'échos.
Nous sommes debout d'un côté du rêve.
D'un côté du rêve, la nuit nous amène de retour
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Qui assumera la défense de votre héritage, colonel ?
Notre sang est un tapis rouge pour les pas du bourreau.
Francisco Callejas
Traduction : Pabellón de Palabras