miércoles, septiembre 25, 2024

Buscando América



Te estoy buscando América
Y temo no encontrarte
Tus huellas se han perdido
Entre la oscuridad


Te estoy llamando América
Pero no me respondes
Te han desaparecido
Los que temen la verdad


Envueltos entre sombras
Negamos lo que es cierto
Mientras no haya justicia
Jamás tendremos paz


Viviendo dictaduras
Te busco y no te encuentro
Tu torturado cuerpo
No saben dónde está


Si el sueño de uno
Es sueño de todos
Romper la cadena
Y echarnos andar

Tengamos confianza
Pa' lante mi raza
A salvar el tiempo
Por lo que vendrá


Te han secuestrao América
Y amordazao tu boca
Y a nosotros nos toca
Ponerte en libertad


Te estoy llamando América
Nuestro futuro espera
Y antes que se nos muera
Te vamos a encontrar


Te estoy buscando América
Te estoy llamando América
Luchando por la raza
Y nuestra identidad


Te estoy buscando América (esta es mi casa)
Te estoy llamando América
Y vamos a encontrarte
Entre esta oscuridad


Te estoy buscando América
Te estoy llamando América
Te han desaparecido
Los que niegan la verdad


Te estoy buscando América
Te estoy llamando América
Y a nosotros nos toca
Hoy ponerte en libertad
















Rubén Blades






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Te Estoy Buscando América









viernes, septiembre 13, 2024

Comme Vous



La difference est une richesse qui n'apparait qu'aux esprits clairs.




Je suis pas né comme vous, je sais pas trop pourquoi
J'ai pas vraiment le choix et je vous trouve aussi différent de moi
Je suis pas né comme vous, je suis d’un peu partout et pourtant
J'ai le même sang et les mêmes envies, oh oui


Je viens d’un pays où l’air est le même qu'ici
Où la vie a le même prix, où les jours sont les mêmes qu'ici
Où les parents aiment leurs gosses aussi, cernés par les même soucis que les vôtres
Le toit et la santé : c’est ce qu'on cherche pour les nôtres
Ne jugez pas, vous n’savez rien de mon histoire
Pleins de craintes et de rêves, les miens ont quitté le perchoir un soir
Je viens d’un peu partout mais c’est chez vous qu’je suis tombé
En fait, je ne suis que le fruit de deux arbres déracinés
J’vois ma couleur comme un signe extérieur de richesse
D'autres n’y voient qu'un défaut ou pire, une divine maladresse
Mes cris diffèrent mais mon cœur lui bat à la même vitesse
Ma différence me stresse lorsque vos regards m'agressent
Ma culture vous dérange pourtant nos anges ont les mêmes ailes
Lorsque l’un d'eux s'envole trop tôt, nos larmes ont les même sels
Je n'suis pas plus différent d’vous que vous de moi en fait
Et j’attends le moment où vous cesserez de ne voir que ma tête
Ma différence n'est pas dissimulable, elle vous accable
Et vous la pensez responsable du moindre mal
Jeter le blâme sur l’étranger, c’est devenu chose banale
Et puis pour vous, j’suis qu’un rappeur ou un dealeur de came
Est-ce que mon fils devra subir cette même connerie humaine
Jusqu’à se lever un beau matin en se craignant lui-même ?
Moi je lui explique que sa couleur est un cadeau de là-haut
Qu'il garde à l'esprit que le noir c’est beau


Je suis pas né comme vous, je sais pas trop pourquoi
J'ai pas vraiment le choix et je vous trouve aussi différent de moi
Je suis pas né comme vous, je suis d’un peu partout et pourtant
J'ai le même sang et les mêmes envies, oh oui


D'où je viens fiston, y’a pas de nantis, de grosses payes, le rap : notre gospel
Tu peux m’tourner le dos, ça va, ça sera pas une grosse perte
On chante pour les sots, la pop c’est pour les grosses têtes
C’est ça, on trimbale en grosses caisses pleines de grosses fesses
Ta Kate, on la trouve moche, c’est vrai selon nos goûts, nos préférences
Vos critères sont pas nos références
Nos routes vers l’école étaient truffées de grosses teignes
Tu brilles dans ton bureau, sur leurs trottoirs, t’es qu'une grosse merde
Comme si on jactait un français de la brousse
C’est eux qui fourrent les gens avec le français du Larousse
Seb, le talent balançait dans une grosse benne
En quatrième, ils commencent à dégommer toutes les grosses bêtes
Réorienter, range tes rêves, t'es vigile
Là tu piges que t'es pas né en chemise Vichy
C’est la vie frangin, violent déluge de grosses beignes
Hypocrites, devant le fric ils se prosternent
Quand j’pense qu’ils osent commenter nos vécus
Nos lyrics ont les cheveux bien trop crépus
Arc-en-ciel, mosaïque de visages, on n’vise pas la Visa
Troisième génération, notre présence est toujours bizarre
J’dis pas j'en bave plus, la souffrance, c’est pas un concours
J'veux baiser personne puis c’pays, c’est pas un bon coup
Certains ont eu les monts, la mer ou le bayou
Nous on a eu les emmerdes élevés parmi les voyous
Heureusement j’rappe, j'aurais braqué ces fiottes au poker
J'viens pas de Neuilly, j’suis d’une famille de dockers
On demande rien, juste c’qui nous revient
La paix pour ce qu'on a construit de nos deux mains


Je suis pas né comme vous, je sais pas trop pourquoi
J'ai pas vraiment le choix et je vous trouve aussi différent de moi
Je suis pas né comme vous, je suis d’un peu partout et pourtant
J'ai le même sang et les mêmes envies, oh oui












I Am




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Comme Vous


jueves, agosto 29, 2024

Les Raisons De La Colère



Si tu pouvais voir ce feu qui brûle dans mon thorax
Ma vie je la dois au rap, je la dois à l'orage
J'ai pas eu le parcours de petits cons dans la hype, non
Adolescent j'étais pas le king de la night, non
J'avais mon groupe c'était l'Criminosical
On traînait près des bars à pute à deux pas du Pussycat
J'ai embrassé la nuit sur ses lèvres
Et la rue m'a pris par la main
Elle a fait de moi un putain de bon élève
Debout jusqu'à la fin
J'ai pris les blocs qui m'entouraient
Au fil de l'épée avec mes mains comme Saladin
Pourquoi confier mes secrets
Dans le boulot tête claire
Mon imagination je laisse faire
J'écris mes BO des cages à lapins
Au jour le jour mes traits s'allongent sur la feuille
Non je pense toujours pas à demain
Je suis ce que le rap a créé de plus solide
Tu te pètes le dos sur deux pignons d'olives
Y'a pas d'amour ici, cette guerre à plein régime
Régie par les lois du bitume qu'importe les origines
J'ai du rater un truc "Peace, Love et Having fun"
Sont devenus "Bitch Drogue et Heavy Gun"
Rares sont ceux qui ont des roses à offrir
Bienvenue à la table garnie au fish et aux frites
Où le sens de la vie s'est égaré dans la brume
Où les petits ne savent pas poser un nom sur un légume
Au cœur du pire ennui j'ai posé ma balise
Élaboré mon plan attendant que Dieu me l'avalise
Depuis dans c'pré où les vassaux me tolèrent
J'écris un peu tous les jours les raisons de ma colère


Quand on se tue à la tâche, pour rien dans la récolte
Normal que les vents portent la révolte
Que la terre où l'on marche est labourée par des molaires
Comprenez vous au moins les raisons de la colère?


J'ai toujours le feu depuis le jour où j'ai croisé sa route
J'ai appris à voir dans le noir et occis tous les doutes
On a voulu me parquer mais j'ai flairé le piège à loup
Et la passion m'a enlevé et élevé comme une louve
Grain de sel dans l'océan j'ai pas voulu me dissoudre
J'ai remonté le courant jusqu'à ce qu'une autre porte s'ouvre
Il me fallait un ailleurs là bas ça sentait trop le souffre
Par manque d'envie combien des nôtres croupissent dans les douves
Laisse moi traîner ma plume sur cette route immaculée
Semer les graines les plus dures les mots les plus ciselés
Sans but, isolé, déçu, l'abandon les recrute
Et le vide les attend pour les faire rissoler
Je suis désolé
C'est pas ma faute si les esprits les plus durs
Commencent à vaciller sous le poids de leur bracelets
Du coup le monde s'arrête là au coin de la rue
Tellement sûrs d'échouer qu'au final ils n'essaient même plus du tout
Et ça tombe dans le facile, ça grossit les statistiques
Ça fait des choix douteux aux moments les plus fatidiques
Aucun exemple à l'horizon la place est désertique
Il en faut peu aux affamés pour brûler leurs principes


A force d'entendre qu'on était bons à rien
Beaucoup ont fini par le croire
Quoi? Pourquoi je serre les dents?
Mais qu'est ce que tu veux que je fasse d'autre?


Je veux pas me faire avaler
Y'a une goutte d'avenir à glaner
Laisse moi foncer droit dessus au lieu de rester assis à râler
Trop de barrières, moi je veux les voir les vertes vallées
Si je fatigue c'est le courage qui va me chaler, aller
Maintenant j'ai plus le temps, les aiguilles tournent vite
Et je veux pas finir par me dire que la vie c'était mieux avant
Je suis personne aucun être sur terre ne me fera taire
Sur ma feuille j'étale toutes les raisons de ma colère


Quand on se tue à la tâche, pour rien dans la récolte
Normal que les vents portent la révolte
Que la terre où l'on marche est labourée par des molaires
Comprenez vous au moins les raisons de la colère?




















I Am







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Les Raisons De La Colère



lunes, agosto 05, 2024

Cálice



Pai, afasta de mim esse cálice
Pai, afasta de mim esse cálice
Pai, afasta de mim esse cálice
De vinho tinto de sangue


Pai, afasta de mim esse cálice, pai
Afasta de mim esse cálice
Pai, afasta de mim esse cálice
De vinho tinto de sangue


Como beber dessa bebida amarga
Tragar a dor, engolir a labuta
Mesmo calada a boca, resta o peito
Silêncio na cidade não se escuta


De que me vale ser filho da santa
Melhor seria ser filho da outra
Outra realidade menos morta
Tanta mentira, tanta força bruta


Pai (pai)
Afasta de mim esse cálice (pai)
Afasta de mim esse cálice (pai)
Afasta de mim esse cálice
De vinho tinto de sangue


Como é difícil acordar calado
Se na calada da noite eu me dano
Quero lançar um grito desumano
Que é uma maneira de ser escutado


Esse silêncio todo me atordoa
Atordoado eu permaneço atento
Na arquibancada pra qualquer momento
Ver emergir o monstro da lagoa


Pai (pai)
Afasta de mim esse cálice (pai)
Afasta de mim esse cálice (pai)
Afasta de mim esse cálice
De vinho tinto de sangue


De muito gorda a porca já não anda (cálice)
De muito usada a faca já não corta
Como é difícil, pai (pai), abrir a porta (cálice)
Essa palavra presa na garganta


Esse pileque homérico no mundo
De que adianta ter boa vontade
Mesmo calado o peito, resta a cuca
Dos bêbados do centro da cidade


Pai (pai)
Afasta de mim esse cálice (pai)
Afasta de mim esse cálice (pai)
Afasta de mim esse cálice
De vinho tinto de sangue


Talvez o mundo não seja pequeno (cálice)
Nem seja a vida um fato consumado (cálice, cálice)
Quero inventar o meu próprio pecado
(Cálice, cálice, cálice)
Quero morrer do meu próprio veneno
(Pai, cálice, cálice, cálice)


Quero perder de vez tua cabeça (cálice)
Minha cabeça perder teu juízo (cálice)
Quero cheirar fumaça de óleo diesel (cálice)
Me embriagar até que alguém me esqueça (cálice)


















Chico Buarque, Gilberto Gil








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Cálice na voz de Chico Buarque e Milton Nascimiento:


Cálice




domingo, agosto 04, 2024

O Guardador de Rebanhos

 






O Guardador de Rebanhos







Alberto Caeiro (Fernando Pessoa)




Tierra Cansada


 (Romance pequeño) 


La tierra se va cansando,
la rosa no huele a rosa. 
La tierra se va cansando 
de entibiar semillas rotas,
y el cansando de la tierra
sube en la flor que deshoja
el viento... Y allí, en el viento
se queda...


La mariposa
volará toda una tarde
para reunir una gota
de miel...


Ya no son las frutas
tan dulces como eran otras...
Las canas enjutas hacen
azúcar flojo... Y la poca
uva, vino que no alegra...
La rosa no huele a rosa.
La tierra se va cansando
de la raíz a las hojas,
la tierra se va cansando.
(Rosa, rosita de aromas...,
la de la Virgen de Mayo,
la de mi blanca corona...
¿Qué viento la deshojó?)
¡Me duele el alma de sola!...


(La Virgen se quedó arriba
toda cubierta de rosas...)


¡No me esperes si me esperas,
Rosa más linda que todas!...


La tierra se va cansando...
El corazón quiere sombra...


















Dulce María Loynaz



sábado, agosto 03, 2024

Avec Le Temps



Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie le visage, et l'on oublie la voix


Le cœur, quand ça bat plus
C'est pas la peine d'aller chercher plus loin
Faut laisser faire, et c'est très bien


Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
Avec le temps, tout s'évanouit


Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
Même les plus chouettes souvenirs, ça, t'as une de ces gueules
À la galerie, j'farfouille dans les rayons d'la mort
Le samedi soir quand la tendresse s'en va toute seule


Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre à qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien
L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi, l'on s'traînait comme traînent les chiens
Avec le temps, va, tout va bien


Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie les passions et l'on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid


Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent tout seul peut-être, mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues
Alors vraiment
Avec le temps on n'aime plus








Avec Le Temps & Pabellon de Palabras








Léo Ferré





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Avec Le Temps



jueves, agosto 01, 2024

Ahora Hablo De Gaitas



Gaitas lejanas la noche
nos ha metido en el alma.
¿Vienen sus voces de adentro
o de allá de la distancia?



—De adentro y de la distancia,
¡porque aquí entre nosotros
cada cual lleva su gaita
en los repliegues del alma!


—Compadre José Morillo,
no toque más su guitarra:
¡oigamos mejor las gaitas
que nos cuentan su nostalgia!


—¡Llenen mi copa de ron,
de ron blanco como el agua!
¡Yo quiero sentir lo mismo
que sintieron mis abuelos
cuando escuchaban las gaitas,
colmando sus noches hondas
con aguardiente de caña!


—En este camino largo,
lleno de sombra y distancia,
sobre la tierra sentado
voy a escuchar mi gaita.


—Y aquellos que no comprenden
la voz que suena en sus almas
y apagan sus propios ecos
con las músicas extrañas,
que se sienten en la tierra
para que escuchen lo dulce
que han de sonar sus gaitas.


Cuando la estrella del alba
nos venga a bañar el rostro
y ya nos inunde a todos
fresca luz de la mañana,
compadre José Morillo:
¡entonces serán más puras
las voces de nuestras gaitas!

















Jorge Artel


miércoles, julio 31, 2024

Admonición A Los Impertinentes



Yo deseo estar solo. Non curo de compaña.
Quiero catar silencio. Non me peta mormurio
ninguno a la mi vera. Si la voz soterraña
de la canción adviene, que advenga con sordina:
si es la canción ruidosa, con mi mudez la injurio;
si trae mucha música, que en el Hades se taña
o en cualquiera región al negro Hades vecina...
Ruido: ¡Callad! Pregón de aciago augurio!
Yo deseo estar solo. Non curo de compaña.
Quiero catar silencio, mi sóla golosina.


Como yo soy el Solitario,
como yo soy el Taciturno,
dejadme solo.


Como yo soy el Hosco, el Arbitrario,
como soy el Lucífugo, el Nocturno,
dejadme solo.


Mi sandalia (o mi abarca o mi coturno)
no los piséis, tumulto tumultuario,
dejadme solo.


Judeo, quechua, orangutánida, ario,
—como soy de la estirpe de Saturno—
dejadme solo.


Decanto en mi rincón mínimo canto,
silencioso; alquimista soy señero,
juglar oculto, absconto fabulante.
Dejadme solo.


Buen catador (soto mísero manto)
Buen tañedor (sin Amati o Guarniero)
Alto cantor (aunque bajo cantante)
Dejadme solo.


Dejadme solo. Non quiero compaña.
Dejadme esquivo. Non gusto coreo.
Non paventad: non presumo de Orfeo
desasnador de cerril alimaña.


Dejadme solo soplando mi caña
silvestre. Non pétame pueril ronroneo.
Non son adamado. Non son sigisbeo.
Son áspero, másculo. Son rudo, sin plaña.


Sin queja. Más mudo que Beethoven sordo.
Sin laude. Más zurdo que Cervantes manco.
Sin pathos. Más seco que no Falstaff gordo.
Solitario. Adusto. Voy único a bordo.
Espíritu en negro. Corazón en blanco.


Y esquivo dejadme. Soy notas-arranco
de mi clavecino. Soy fábulas-bordo
sobre el cañamazo de mi pentacordo.
Soy facecias-urdo. Por dentro me estanco.
Dejadme señero: jamás me desbordo.


Como yo soy el Solitario,
como yo soy el Taciturno,
como yo soy el Hosco, el Arbitrario,
como soy el Lucífugo, el Nocturno,
dejadme solo.


Como soy Leo Atrabiliario,
como soy Sergio el Estepario,
como soy Proclo Extravagario,
como ya tengo el Cuervo y el Vulturno
de los acerbos choznos de Saturno,
dejadme solo.


Dejadme solo. Non quiero compaña.
Dejadme esquivo. Non gusto coreo.
Non paventad. Non presumo de Orfeo
desasnador de cerril alimaña.


No viene a mí, ni voy a la montaña.
Ni vasallo ni César, Juez ni Reo:
Sergio Estepario, Estrafalario Leo.
Con mi tonel. De mi cruz cirineo.
Rey de Burlas, soberbio: cetro o caña
pares le son a mi elación huraña.
Dejadme solo.
















León de Greiff





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Enlace a Admonición A Los Impertinentes en la voz del poeta:


Admonición A Los Impertinentes



martes, julio 30, 2024

Manifiesto Nadaísta al Homo Sapiens



«La unión del yo con el vino es un poema. La unión del yo con la mujer es un poema. La unión del cielo con la tierra es un poema. Pero el poema que hemos debido escuchar ha paralizado nuestro entendimiento»(1).

Henri Michaux







En vista de que nadie hace nada; en vista de que todo sigue peor; en vista de que ya truenan los regimientos Atómicos; en vista de que estamos hartos de hacer «literatura»; en vista de que Dios se durmió a la sombra del manzano del Paraíso; en vista de que el Diablo se durmió sobre sus adormideras; en vista de que la Historia es un mito sanguinario; en vista de que el Famoso Espíritu Moderno apesta a intestinos rotos; en vista de todos… los Nadaístas resolvemos decir ¡ B A S T A ! a estas sublimes porquerías; declarar cesante el mito de la Inteligencia, y llevar a su casa, a su conciencia, un átomo de locura, de duda, una Bomba de Desesperación Salvadora para que usted despierte, o en caso contrarío, reviente.


Pateamos la piedra tumbal y resucitamos. Sonó la hora de bautizar la Tierra con una nueva barbarie purificadora. El planeta hiede a almas muertas. No más resignación, no más éxtasis, no más nihilismo. Se abre el proceso: vamos a acusar, a enterrar a los muertos, a limpiar la Tierra de excrementos. ¡Vamos a vivir!


Nuestro mensaje es de muerte, seremos tiernos como verdugos. De este cataclismo sólo resucitarán los vivos. Nuestro diluvio es de odio: no perdonaremos.


Somos Ateos por estética, pero si hemos de sustituir a Dios por otro mito, adoraremos a Lucifer el Ángel de la rebelión, el profeta de la destrucción creadora. Con este demonio purgaremos el error de ser hombres, esta horrible cosa arbitraria que resultó de un juego de azar entre un Dios alfarero y el barro más hediondo de la Naturaleza, de cuyas manos salió la embarrada que se titula «Homo Sapiens».


Verdaderamente nos subleva que usted, señor Homo Sapiens, viva como un muerto, como una babosa, como un Ángel, abrazado a las cien púas del erizo de la imbecilidad, creyéndose un genio por la gracia de Dios, aceptando por toda aventura vital despertar cada mañana para ir al trabajo, dormir para descansar, y comer para sostener en pie su pobre esqueleto.


Sinceramente nos preocupa su situación, nos asusta que usted ni siquiera cometa un crimen al día, y permita que el Bien y la Virtud se apoderen impunemente de su Existencia.


Deje de sonreír idiotamente al Destino y tómese en serio antes de reventar. Deje de hacerse ilusiones con el embeleco de que usted es eterno. Lo que debe preguntarse antes que nada es para qué está vivo, y asumir el terror de lo que este milagroso acontecimiento significa para usted y para el astro que habita.


No sea inocente, deje de tener fe en tanto fetichismo. Ya sabe que el Diablo no perdona tener fe, ni nosotros tampoco.


Les advertimos que si ustedes no cambian, nosotros nos vamos a desafiliar de la Raza Humana, pues hoy lo peor que le pueda pasar a un ser, es ser hombre, o sea, esta salsa para aliñar el Banquete Atómico.


Nosotros estamos avergonzados de pertenecer a la Humanidad. Nos repugna tener dos orejas, dos patas y los otros pares de cosas, y pensar que por este solo hecho uno está condenado a identificarse con la inmunda condición humana.


Estamos terriblemente inconformes de ser vuestros semejantes, vuestros granujas y vuestros cómplices de putrefacción. Por el momento consideramos impúdico atribuirnos un Alma Inmortal, esa cosa fétida en que ustedes fundan vuestro orgullo y vuestras ilusiones de ir al Cielo a disfrutar los dividendos del negocio Teológico, consistente en el crimen de sacrificar la vida de hoy por el cobarde Más Allá.


Sí, amigos, algo nos tiene que diferenciar de ustedes, y en honor a esa diferencia renunciamos gratuitamente a tener alma. Para sentirnos «humanos» nos bastará con tener ombligo, y considerar por toda tradición espiritual del petulante Homo Sapiens, la egregia cultura que nos viene de los micos del Putumayo.


Para iniciar esta revaluación del Espíritu, les comunicamos que mediante un Pacto en el Abismo, los nadaístas le hemos vendido el alma al Diablo, no a cambio de la Inmortalidad, sino de la Vida.


¡Ahora nadie tiene derecho a estar por encima de nosotros, ni siquiera el cielo!


Tenemos el propósito de aceptar el reto de Lucifer, emanciparnos de toda sumisión y fundirnos a la luz del mundo en calidad de simples planetarios que nada tienen afín con la abominable Historia de la Humanidad, ni con sus despreciables conquistas políticas y científicas.


Si usted desea embarcarse en esta peligrosa aventura del Hombre-Sol, en este comunismo de la libertad para conquistar el mundo que aún no existe, pero cuyos pasos de Dragón se avecinan sembrando la muerte en el alma y en los cimientos de esta vil cultura nuclear, ¡rompa las Tablas!; desafíliese de toda vaga noción de Humanidad; arroje sus prejuicios en los hornos crepitantes del desprecio; yérgase con coraje frente a los presagios siniestros del porvenir; ámese como si usted fuera el primero y el último de los hombres, pues con usted nace y termina la Historia.


No hay que ser blandos ni compasivos. Hay que ser crueles, insobornables al Bien. Hay que ser peores que virtuosos. Hay que consumar la muerte del Humanismo en esa región del Espíritu donde el hombre está muerto: en sus ilusiones. La Razón es una rata muerta, hiede. Un vaho de putrefacción asciende por los poros hasta el alma, infecta la carne, la vida, el planeta.


Nosotros haremos la Dedetización del Espíritu, y aplicaremos dosis letales a aquellos cuyo diagnóstico metafísico sea «INRI», y aquellos otros cuyo diagnóstico histórico fundamenten su razón de vivir en el Oriente Mesiánico o en el Maquinismo Occidental.


Todos los valores de esta Civilización maxfactorizada y marxista hay que arrojarlos a la cañería sin excepción. El hombre está corrompido desde la cabeza hasta el coxis. Hay que desmentalizar la carne, adanizar el Espíritu. Nuestra literatura será el purgante para que el hombre, en vez de caca, defeque sus razones.


Para que el hombre no sea aniquilado, para que el Espíritu no sea sentado en la Silla Eléctrica, para que un resto de dignidad animal no nos sea arrebatado por esta Civilización de acero, nosotros prometemos hacer un arte de ignominia que consista en aplastar al hombre sobre un Water Closet, hasta que se eleve como por encima de un pedestal en sus propios excrementos, y sienta que todo eso perfumado que llamaba «Los Valores», no era más que un montón de mierda.


Pero no se haga ilusiones, querido Homo. No crea que le vamos a ofrecer su salvación a precios de quema. El Nadaísmo no es un baratillo de la inteligencia, ni la Gota de Leche de la Paz Mundial, ni un orfanato para pobres de Espíritu, ni menos una Tabla de Salvación. Todo lo que podemos hacer por usted es invitarlo a que suba a esta Tabla de Salvación y se hunda con nosotros.


Nuestro amor por usted, y nuestro desprecio por usted, es invitarlo a participar en nuestra desgracia, y obligarlo a renunciar a toda esperanza de ser salvado.


¿Para qué diablos quiere salvarse, señor Homo, si usted ni siquiera está perdido, si usted probablemente ni siquiera existe?


Y además, no sea bobo, no se deje ilusionar con el mito de la Redención. ¿Acaso usted, en su noble esfuerzo de superación humana, desea convertirse en un Querubín? ¿Qué haría con su asquerosa almita después de ser redimido, o sea, sin la más mínima esperanza, sin el más mínimo problema, sin el más mínimo sufrimiento? No le parece, amigo Homo, que la tal Redención es peor que ese Cielo consistente en no esperar ya más, en no ser ya nunca más? ¿Desea hundirse en semejante aniquilamiento metafísico, en semejante Nada Negativa, en semejante fangosa Eternidad peor que todos los Infiernos?


Cuídese, y no se deje redimir por los Teólogos pragmáticos de este mundo y del Otro. No se deje meter en Cielos Beatíficos donde reina la ausencia de Ser, el olvido de Ser, donde jamás reverdecerá el Olivo. No se deje premiar con la felicidad. Nosotros fuimos felices alguna vez y les comunicamos que la felicidad es la peor desgracia que le pueda pasar a un hombre.


A cambio de la felicidad nosotros ofrecemos la perdición, una cierta desesperación del Espíritu que lo haga consciente de su esplendorosa inutilidad, y por lo mismo, de la esplendorosa fortuna de disfrutar esta Tierra por el breve plazo de una vida, y ser bautizado por las aguas sin esperanzas de la Muerte.


No olvidemos que el hombre es el espermatozoide galáxico de Dios, un milagro con pantalones, y que el mundo es maravilloso una vez más, por última vez. Por eso, señor Homo, apresúrese a desnudarse para que haga el amor con esta Tierra que usted ha despreciado y ofendido a nombre de las Tenebrosas RAZONES de su miserable condición divina, y de su miserable condición humana.


Es verdad que nosotros no tenemos razón, ni pretendemos imponerle a usted una razón de vivir. Simplemente nadie tiene razón, porque no hay razones. Pero se trata de vivir, de no presumir, de recordar que la vida es un inventico estupendo.


Y la prueba de que no hay «razón de vivir» es que la Razón es mortal. No lo dude: mírese al espejo y verá el horrendo espectáculo de su máscara de asesino.


Mire en torno de su adorado universo y no verá más que cadáveres sacrificados por la Justicia, el Amor, la Libertad, la Paz, y las demás porquerías de la Razón humana.


Por fortuna nosotros no somos razonables. ¡Nosotros somos locos!


Pero los Homos podrán preguntarnos: —Señores Locos Nadaístas, y si todo esto les parece tan siniestro, ¿por qué no se matan?


A lo cual nosotros respondemos: —Señores Homos, no nos matamos porque somos los Héroes del Siglo; porque nos gusta hacer el amor; porque el hombre, a pesar de ser hombre, también nos interesa como Monstruo; y porque seguramente somos unos héroes muy cobardes.


El Homo, que en todo quiere tener razón —pues por algo es Sapiens— volverá al ataque:


—Señores Nadaístas, ¿y si ustedes no creen en nada por qué escriben?


Y nosotros diremos:


—Señor Homo, escribimos porque tenemos máquina de escribir, y para ponerle a los calvos los pelos de punta.


Pues el fin de nuestra literatura —que por lo demás se resiste a tener fines— es recordarle todas estas bellas y locas cosas, en el caso de que usted, señor Homo, sea un desmemoriado Y si usted nos permite, se lo recordaremos de todos modos: a palos, a poemas, a bala, en fin, como más le duela.


Se trata, en definitiva de ser otros, de dejar de ser. Pero esto no es un chantaje. Si usted desea seguir siendo libre de ser servil, de ser estúpido, libre de no-ser, nadie le va a disputar ese derecho inalienable, ni pensamos discutirle filosóficamente sus corrompiditos «Derechos del Hombre». Siga teniendo fe en sus tonterías si eso le place, que sea feliz, que engorde, y que Dios lo corone de gloria, pues no mereces otra cosa.


Nosotros hacemos nuestras las palabras de Zaratustra, y con ellas iremos al combate. Pero no aspiramos triunfar sobre ustedes, ni matarlos, pues ustedes ya están muertos. No aceptaremos ninguna victoria que no sea una victoria sobre nosotros mismos. Vuestra guerra o vuestra paz no nos conciernen, ni nos intimidan vuestros leprosos y asesinos sistemas, pues cuando caigan las Bombas, nosotros ya estaremos muertos de risa.


Y no crean que no somos extraordinarios. Nosotros, escritores, también seremos capaces de hacer silencio para tener razón. De todos modos, intentaremos una literatura que parezca silencio, que no diga nada pero que sea todo; que no diga la Verdad pero que sea la Vida.


Queridos Homos: «El mundo no gira alrededor de los inventores de nuevos ruidos, sino en torno de los inventores de valores nuevos, y gira en silencio».

















Gonzalo Arango





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Enlace para escuchar Manifiesto Nadaísta al Homo Sapiens en la voz de Gonzalo Arango:

Manifiesto Nadaísta al Homo Sapiens





1. N.E :

"L'union du moi et du vin est un poème.
L'union du moi et de la femme est un poème.
L'union du ciel et de la terre est un poème.
Mais le poème que nous avons entendu a paralysé notre entendement."

Henri Michaux



lunes, julio 29, 2024

Viens !



Viens, viens !
Qui que tu sois,
Viens !
Que tu sois un infidèle,
Un idolâtre ou un païen,
Viens !
Notre couvent
N’est pas un lieu de désespoir.
Même si cent fois,
Tu as violé un serment,
Viens quand même !














Rumi


miércoles, julio 24, 2024

Agnus Dei



Y de todas estas palabras, éstas que
la lengua y las venas contienen.
Todo el universo está ahí, todo el mar,
y el trueno rugiente en las noches,
todo el cielo y la primera amante
se entregan a la roca elevada,
distancia de la lejanía inmensa y prodigiosa,
proximidad del virus microscópico de este cuerpo
y la palabra extraviada por la pérdida,
mi pérdida, la de mi generación, rencorosa y gimiente,
pérdida en los territorios del desierto y las serpientes,
pérdida de miles de seres cuya voz se oye a lo lejos,
una voz en el desierto.
Cordero de Dios que quitas los pecados del mundo:
ten piedad de nosotros,
une el acto a la palabra,
el recuerdo a la lengua,
destila las lágrimas en letras que nos protejan del sufrimiento.


Mis lobos se han acostumbrado a mí
y yo me he acostumbrado a las fieras.
En la jungla de mi vida
mi generación es una presa,
mis compañeros cebo de los animales salvajes
y nuestros corazones están pinchados en las ramas
para las rapaces.


Cordero de Dios que quitas los pecados del mundo:
destila nuestras lágrimas en palabras,
sálvanos del exilio de la afasia,
el exilio de los desiertos: nosotros somos
los portadores del mar, del horizonte, del cielo,
los portadores de la muerte entre sueño y sueño.
















Yabra Ibrahim Yabra

Traducción del árabe de María Luisa Prieto



martes, julio 23, 2024

Heces



Esta tarde llueve, como nunca; y no
tengo ganas de vivir, corazón.


Esta tarde es dulce. Por qué no ha de ser?
Viste de gracia y pena; viste de mujer.


Esta tarde en Lima llueve. Y yo recuerdo
las cavernas crueles de mi ingratitud;
mi bloque de hielo sobre su amapola,
más fuerte que su "No seas así!"


Mis violentas flores negras; y la bárbara
y enorme pedrada; y el trecho glacial.
Y pondrá el silencio de su dignidad
con óleos quemantes el punto final.


Por eso esta tarde, como nunca, voy
con este búho, con este corazón.


Y otras pasan; y viéndome tan triste,
toman un poquito de ti
en la abrupta arruga de mi hondo dolor.


Esta tarde llueve, llueve mucho. ¡Y no
tengo ganas de vivir, corazón!















César Vallejo


domingo, julio 21, 2024

Est‐ce Ainsi Que Les Hommes Vivent ?



Tout est affaire de décor
Changer de lit, changer de corps
À quoi bon puisque c'est encore moi
Qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays


Cœur léger, cœur changeant, cœur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes jours?
Que faut-il faire de mes nuits?
Je n'avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m'endormais comme le bruit


Est-ce ainsi que les hommes vivent?
Et leurs baisers au loin les suivent


C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle?
Moi, si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien


Dans le quartier Hohenzollern
Entre la Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un cœur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola


Est-ce ainsi que les hommes vivent?
Et leurs baisers au loin les suivent


Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître du Rainer Maria Rilke


Elle était brune et pourtant blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faïence
Et travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n'en est jamais revenu


Est-ce ainsi que les hommes vivent?
Et leurs baisers au loin les suivent


Il est d'autres soldats en ville
Et la nuit, montent les civils
Remets du Rimmel à tes cils
Lola, qui t'en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril, à cinq heures
Au petit jour que dans ton cœur
Un dragon plongea son couteau


Est-ce ainsi que les hommes vivent?
Et leurs baisers au loin les suivent
Comme des soleils révolus








Maurice de Vlaminck Vallée de la Seine à Meulan 








Léo Ferré



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Est‐ce ainsi que les hommes vivent ? sur YouTube:



sábado, julio 20, 2024

Canción Del Que Parte



Por la virtud del alba
quieres cambiar tu vida,
y aferrado a la jarcia
partes sin rumbo conocido.


Todo es propicio, los acantilados
y el arrecife duermen en la espuma,
tan sólo una gaviota espera
sobre el palo mayor de caoba y de luna.


Quizá te aguarden para darte
el amor y la palma del vino
o en la orilla sin nombre,
pescadores vestidos de un luto azul.


Vas solo con tu alma, barajando
canciones y presagios
que hablan del bosque donde la hierba es tenue,
lejos de la desgracia que en ti se confabula.


A tu paso verás las islas
que otorgan el sonido de un caracol,
verás tu casa, el humo
que ya aspiraron otros en la aurora.


Mas, ay, si te detienes
tal vez allí se acabe tu destino;
¿y quién podrá salvarte,
quién te daría lo que buscas entre hadas?


Duro es partir a la fortuna;
el hombre solo cierra los ojos ante el cielo
y oye su propia historia
si se rompe el encanto.


Pero, si quieres seguir, sigue
con la felicidad entre tu barca,
todo está a tu favor, el cielo, la lejanía que se abre
como el amor, como la muerte.


Cántico de dos rosas


No digas nada, escucha a las estrellas.
Tal vez te digan algo
de la rosa que hay en tu jardín
y la rosa del tiempo,
-la que está viva o muerta-
en la arena que arde.
La rosa que hay en tu jardín es bella.
No la amarga hechicera que te llama
desde tu nacimiento, rosa oscura
que te alumbra el final y las orillas
del aqueronte. No hables, que estás solo
con nada indecible, siempre lejos
del azul más profundo. Mira pues
si el agua va a una isla donde crecen
rosas ya sin ventura o venturosas;
y escribe y canta. Y oye a las estrellas
que hablan desde una página pedida.


















Héctor Rojas Herazo