viernes, diciembre 27, 2019

Misère



Marseille, centre ville, Années 80

Le dédale des rues du vieux quartier
Là étaient nos terrains de jeux
On y a laissé nos plus beaux fous rires
Puis, sont venues les obligations
Les contraintes à travers le miroir du quotidien
Je n’ai pas oublié quand je retournais le fond de mes poches
D’où je viens, ce que je suis devenu
Quand à mon avenir, qui sait
Pour l’instant je continue à te fuir





Je voudrais que t’arrêtes d’harceler les miens
D’étaler ta puissance, elle produit des fruits que l’humain ne digère pas très bien
Et puis tu t’invites à nos tables avec tant d’insolence
Tant d’arrogance dans le sourire te moquant de nos pitances
Même sous le soleil on ne fait que vivre sous ton ombre
Perdus dans tes méandres on s’essouffle et nos visions se déforment
Misère, on t’a croisée tellement de fois
Au fond du regard de proies prêtes à tout pour sortir de tes bras
Sinistre don, changer les anges en loups
Tu resserres ton étreinte et les plus sages deviennent les plus fous
Tu sais qu’on est fragiles, ce fait tu l’utilises et nous pousses à la faute
Dis combien pleurent sous ton régime ?
Seule esquive toucher l’autre rive, par peur du rien, frôler le pire
Sous la tempête nos principes chavirent
Et on avance en zig zag pour éviter tes balles
Et on sait bien que t’es du genre à tirer plusieurs salves
Misère, tu nous fais craindre l’avenir
Il s’annonce pas très rose, on va se battre pour le faire fleurir
Je ne serai pas le dernier, je t’ai combattue et j’ai préféré faire du bruit
Que voir mon âme se dévêtir
Garde tes caresses et tes tours de manège
Tu as du vice, ouais, mais la foi est bien plus fin stratège
Une dévoreuse de monde, voilà en fait ce que tu es
Et chacun prie que tu ne viennes pas bouffer de son côté


J’entends ta sérénade
Misère
Je connais le refrain, honnêtement je ne l’aime pas
Accepte ce message, prends le comme une lettre d’un affranchi
Qui n’est plus esclave, et cesse tes jérémiades
Misère
Tu pries pour qu’on revienne à genoux vers toi
Et c’est vrai, ce serait grave, pas pour le statut
Mais les valeurs qu’on doit renier
Pour échapper à l’emprise de tes bras
Misère


But yo we all go to eat right?
Misery... difficult
Times is rough and tough like leather



Debout dans les jardins du train train
On survit à la mousson, le sac de haine bien plein
Misère, nous voir glisser, ta mission
Larmes dans la moisson, évacuées dans la boisson
On jouait sur des terre-pleins, sans calcul
La dure loi de l’apparence a opéré la bascule
Etre quelqu’un, voilà qui sonne, en l’état je suis qu’un homme
Et non, mon nom est personne
Misère, t’as voulu perdre mes pas
Et me mener en ces lieux là où Dieu ne permet pas
Tu marquais trop de temps d’arrêt
A la place de mon stylo, t’as voulu glisser un foutu cran d’arrêt
Cambute et vendetta, sacré destin
Embrouilles à 2 heures du mat avec des clandestins
La peur de nous s’est emparée
Après ta visite, facile on a visé l’illicite
Ici les diplômes paraissent illisibles
Les raisins de la colère accouchent du pire des millésimes
Avec le crew aux allées Gambetta, on marchait à 20
Narguait les bleus qui défilaient et se mettaient en pétard
Misère, t’aimerais tant me revoir
Que je sois esclave du temps qui passe
Et puisses me croire à jamais à ta merci
Ma nuque offerte, me rappelle que le succès et la gloire sont réversibles
Mental issue des faubourgs de Naples
Où la vie tire de vraies balles, « grintoso », très tenace
Quand je veux mettre les miens sur l’autre rivea
Toi tu veux que sous les ponts je vive


J’entends ta sérénade
Misère
Je connais le refrain, honnêtement je ne l’aime pas
Accepte ce message, prends le comme une lettre d’un affranchi
Qui n’est plus esclave, et cesse tes jérémiades
Misère
Tu pries pour qu’on revienne à genoux vers toi
Et c’est vrai, ce serait grave, pas pour le statut
Mais les valeurs qu’on doit renier
Pour échapper à l’emprise de tes bras
Misère


But yo we all go to eat right?
Misery... difficult
Times is rough and tough like leather













De: La Cité de Dieu










I Am







Lien à la Chanson:

Misère

miércoles, diciembre 25, 2019

Les Raisons de la Colère


Si tu pouvais voir ce feu qui brûle dans mon thorax
Ma vie je la dois au rap, je la dois à l'orage
J'ai pas eu le parcours de petits cons dans la hype, non
Adolescent j'étais pas le king de la night, non
J'avais mon groupe c'était l'Criminosical
On traînait près des bars à pute à deux pas du Pussycat
J'ai embrassé la nuit sur ses lèvres
Et la rue m'a pris par la main
Elle a fait de moi un putain de bon élève
Debout jusqu'à la fin
J'ai pris les blocs qui m'entouraient
Au fil de l'épée avec mes mains comme Saladin
Pourquoi confier mes secrets
Dans le boulot tête claire
Mon imagination je laisse faire
J'écris mes BO des cages à lapins
Au jour le jour mes traits s'allongent sur la feuille
Non je pense toujours pas à demain
Je suis ce que le rap a créé de plus solide
Tu te pètes le dos sur deux pignons d'olives
Y'a pas d'amour ici, cette guerre à plein régime
Régie par les lois du bitume qu'importe les origines
J'ai du rater un truc "Peace, Love et Having fun"
Sont devenus "Bitch Drogue et Heavy Gun"
Rares sont ceux qui ont des roses à offrir
Bienvenue à la table garnie au fish et aux frites
Où le sens de la vie s'est égaré dans la brume
Où les petits ne savent pas poser un nom sur un légume
Au cœur du pire ennui j'ai posé ma balise
Élaboré mon plan attendant que Dieu me l'avalise
Depuis dans c'pré où les vassaux me tolèrent
J'écris un peu tous les jours les raisons de ma colère


Quand on se tue à la tâche, pour rien dans la récolte
Normal que les vents portent la révolte
Que la terre où l'on marche est labourée par des molaires
Comprenez vous au moins les raisons de la colère?


J'ai toujours le feu depuis le jour où j'ai croisé sa route
J'ai appris à voir dans le noir et occis tous les doutes
On a voulu me parquer mais j'ai flairé le piège à loup
Et la passion m'a enlevé et élevé comme une louve
Grain de sel dans l'océan j'ai pas voulu me dissoudre
J'ai remonté le courant jusqu'à ce qu'une autre porte s'ouvre
Il me fallait un ailleurs là bas ça sentait trop le souffre
Par manque d'envie combien des nôtres croupissent dans les douves
Laisse moi traîner ma plume sur cette route immaculée
Semer les graines les plus dures les mots les plus ciselés
Sans but, isolé, déçu, l'abandon les recrute
Et le vide les attend pour les faire rissoler
Je suis désolé
C'est pas ma faute si les esprits les plus durs
Commencent à vaciller sous le poids de leur bracelets
Du coup le monde s'arrête là au coin de la rue
Tellement sûrs d'échouer qu'au final ils n'essaient même plus du tout
Et ça tombe dans le facile, ça grossit les statistiques
Ça fait des choix douteux aux moments les plus fatidiques
Aucun exemple à l'horizon la place est désertique
Il en faut peu aux affamés pour brûler leurs principes
A force d'entendre qu'on était bons à rien
Beaucoup ont fini par le croire
Quoi? Pourquoi je serre les dents?
Mais qu'est ce que tu veux que je fasse d'autre?
Je veux pas me faire avaler
Y'a une goutte d'avenir à glaner
Laisse moi foncer droit dessus au lieu de rester assis à râler
Trop de barrières, moi je veux les voir les vertes vallées
Si je fatigue c'est le courage qui va me chaler, aller
Maintenant j'ai plus le temps, les aiguilles tournent vite
Et je veux pas finir par me dire que la vie c'était mieux avant
Je suis personne aucun être sur terre ne me fera taire
Sur ma feuille j'étale toutes les raisons de ma colère


Quand on se tue à la tâche, pour rien dans la récolte
Normal que les vents portent la révolte
Que la terre où l'on marche est labourée par des molaires
Comprenez vous au moins les raisons de la colère?




























I Am




Lien à la chanson:

Les Raisons de la Colère


lunes, diciembre 23, 2019

Aleph


Si busco el aleph
lo encuentro por doquier
en alas de mariposa
o en el fondo del café

Es mi ojo el aleph
bajo mis párpados también
de labios entreabiertos
todo puede nacer.




















Jorge Londoño


Deriva


Las palabras
balsas
a la deriva
sobre las aguas tranquilas
de la muerte.




Jorge Londoño

De Tiempo De Prósperidad


Gris en tu boca el sabor del agua.
Ni lo puedes cantar, ni es tuyo.
Tuyo el pozo. El eco en el vacío
y la sed del vacío que tu eco afirma,
por ir al fondo,
puramente a estremecer esto que afuera,
lentamente, de sed se va llenando,
de ficción y de azar:
el azar es el tesoro del pobre.
Cabe entero en el ritmo de su latido
por lo que dura la magia o el encanto,

o lo que dura el sol en todos los mundos.

La lluvia en tu dimensión,
ahora o luego, va a ocurrir;
con exactitud, cada minuto irá pasando
para que el polvo prospere,
se multiplique el hambre
y no le falte a cada día un crepúsculo


















Gustavo Maceas García