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Mostrando las entradas con la etiqueta Fernando Pessoa. Mostrar todas las entradas
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domingo, agosto 04, 2024
lunes, abril 03, 2023
Aqui, que é o fundo
Do fim do mundo,
Livre do tudo
de ter que ser,
Poderei, mudo
De mim, esquecer.
Sob o ermo e quedo
Grande arvoredo,
Dormindo experto,
Verei passar,
De mim liberto,
Meu sonho no ar.
Elle é diverso
Do ser disperso
Com que, distincto
De mim, sonhei.
Não penso; siento.
Ignoro: sei.
Fernando Pessoa
Aquí, en el fondo...
Aquí, en el fondo
del fin del mundo,
totalmente libre
de tener que ser,
podré, mudo
de mí, olvidar.
Bajo la arboleda
yerma y calma,
mientras duermo,
experto, veré pasar
libre de mí,
mi sueño en el aire.
Él es diferente
a este ser disperso
con el que, distinto
de mí, soñé.
No pienso; siento.
Ignoro: sé.
Fernando Pessoa
Traducción: Carlos Cirosábado, agosto 07, 2021
Bureau de Tabac
Je ne suis rien.
Je ne serai jamais rien.
Je ne peux vouloir être rien.
À part ça, j'ai en moi tous les rêves du monde.
Fenêtres de ma chambre,
De ma chambre abritant l'un de ces millions au monde dont nul ne sait qui il est
(Et si on le savait, que saurait-on ?),
Vous donnez sur le mystère d'une rue constamment remplie de gens qui se croisent,
Sur une rue inaccessible à la moindre pensée,
Réelle, impossiblement réelle, exacte, inconnaissablement 1 exacte,
Avec le mystère des choses par-dessous les pierres et les êtres,
Avec la mort qui met du moisi sur les murs et des cheveux blancs sur les hommes,
Avec le Destin conduisant la charrette de tout sur la route de rien.
Aujourd'hui je suis vaincu, comme si je savais la vérité.
Aujourd'hui je suis lucide, comme si j'allais mourir,
Et sans avoir d'autre fraternité avec les choses
Qu’un adieu, cette maison et ce côté de la rue devenant
Un convoi de chemin de fer, et un sifflet de départ
Retentissant dans ma tête,
Et une secousse de mes nerfs et un crissement d’os au moment de partir.
Aujourd'hui je suis perplexe, comme un qui a pensé, trouvé puis oublié.
Aujourd'hui je suis partagé entre la loyauté que je dois
Au Tabac d'en face, chose réelle au-dehors,
Et à la sensation que tout est rêve, chose réelle au-dedans.
J'ai tout raté.
Comme je n'avais pris aucune résolution, tout ou rien, peut-être, c'était pareil.
La formation qu'on m'a donnée,
Je l'ai enjambée par la fenêtre de derrière.
Je me suis enfui à la campagne avec de grandes résolutions.
Mais je n'y ai trouvé que des herbes, des arbres,
Et quand il y avait des gens, ils étaient comme les autres.
Je quitte la fenêtre, m'assieds sur une chaise. A quoi vais-je penser ?
Que sais-je de ce que je serai, moi qui ne sais pas qui je suis ?
Être ce que je pense ? Mais je pense être tant de choses !
Et ils sont tant à penser être la même chose qu’ils ne sauraient être autant !
Un génie ? En ce moment
Cent mille cerveaux se conçoivent en rêve génies comme moi,
Et l'histoire n'en retiendra, qui sait ?, pas même un seul
Et il ne restera que du fumier de toutes ces conquêtes à venir.
Non, non, je ne crois pas en moi.
Dans tous les asiles il y a des fous détraqués par tant de certitudes !
Moi, qui n'ai aucune certitude, en suis-je plus ou moins certifié ?
Non, pas même en moi…
Dans combien de mansardes et non-mansardes du monde
N'y a-t-il pas en ce moment des génies-pour-eux-mêmes occupés à rêver ?
Combien d'aspirations hautes, nobles et lucides —,
Oui, véritablement hautes, nobles et lucides —,
Et qui sait ? réalisables,
Ne verront jamais la lumière du soleil réel, ne tomberont jamais dans une oreille d'homme ?
Le monde est à celui qui naît pour le conquérir
Et non à celui qui rêve qu'il peut le conquérir, même s'il a raison
J'ai plus rêvé que n’a agi Napoléon.
J'ai serré sur ma poitrine hypothétique plus d'humanités que le Christ.
J'ai forgé en secret des philosophies qu'aucun Kant n'a écrites.
Mais je suis, et serai peut-être toujours, celui de la mansarde,
Bien que je n'y habite pas ;
Je serai toujours celui qui n'était pas né pour ça;
Je serai toujours, et rien d'autre, celui qui avait des dispositions ;
Je serai toujours celui qui attendait qu'on lui ouvre la porte devant un mur sans porte,
Qui chantait la chanson de l’Infini dans un poulailler
Et entendait la voix de Dieu au fond d'un puits obstrué
Croire en moi ? Non, ni en rien.
Que la nature me déverse sur la tête, ma tête en feu,
Son soleil, sa pluie, le vent qui me surprend les cheveux,
Et que vienne le reste, s'il vient ou doit venir, sinon, qu'il y reste.
Esclaves cardiaques des étoiles,
nous avons conquis le monde entier avant de nous lever du lit ;
Mais nous nous réveillons et il est opaque,
Nous nous levons et il est à autrui,
Nous sortons de chez nous et il est la terre entière,
Plus le système solaire, plus la Voie Lactée, plus l'Indéfini.
(Mange des chocolats, fillette,
Mange donc des chocolats !
écoute, il n'y a pas de métaphysique au monde, à part le chocolat.
Écoute, toutes les religions n'enseignent rien de mieux que la confiserie.
Mange, petite cochonne, mange !
Si je pouvais manger des chocolats en étant aussi vrai que toi quand tu en manges !
Mais moi, je pense, et en retirant le papier d'argent, qui n’est qu'une feuille d'étain,
Je fais tout tomber par terre, comme j'y ai fait tomber ma vie.)
Mais au moins reste-t-il, de l'amertume de ce que jamais je ne serai,
La calligraphie rapide de ces vers,
Portique brisé sur l'Impossible.
Mais au moins me suis-je voué un mépris dépourvu de larmes,
Noble au moins dans le geste large par lequel je jette
Le linge sale que je suis, sans inventaire 2, dans le cours des choses,
Et je reste chez moi sans chemise.
(Toi qui consoles, toi qui n'existes pas, et pour cela consoles,
Que tu sois déesse grecque, conçue comme une statue qui serait vivante,
Ou patricienne romaine, impossiblement noble et néfaste,
Ou princesse de troubadours, très gente dame enluminée,
Ou marquise du dix-huitième siècle, décolletée, distante,
Ou cocotte célèbre du temps de nos parents,
Ou je ne sais quoi de moderne — je ne conçois pas bien ce que c'est —
Tout cela, quoi que soit ce que tu peux être, si ça peut inspirer que ça inspire donc !
Mon cœur est un baquet que l'on a renversé.
Comme ceux qui invoquent des esprits je m'invoque
Moi-même et je ne trouve rien.
Je vais à la fenêtre et je vois la rue avec une netteté absolue,
Je vois les magasins, je vois les trottoirs, je vois les voitures qui passent,
Je vois les êtres vivants et vêtus qui se croisent.
Je vois les chiens qui eux aussi existent,
Et tout cela me pèse comme une condamnation au bagne,
Et tout cela m'est étranger, ainsi que tout.)
J'ai vécu, étudié, aimé, j'ai même cru,
Et maintenant il n'est pas un mendiant que je n'envie pour la seule raison qu'il n'est pas moi.
Je regarde en chacun les haillons, les plaies et le mensonge,
Et je pense : peut-être n’as-tu jamais vécu, ni étudié, ni aimé, ni cru
(Car on peut faire la réalité de tout cela sans en rien faire) ;
Peut-être as-tu seulement existé, comme un lézard auquel on coupe la queue
Et alors le voilà queue, un sous-lézard, en remuements perpétuels.
J'ai fait de moi ce que je n'ai pas su,
Et ce que je pouvais faire de moi je ne l'ai pas fait.
Le domino que j'ai mis n'était pas le bon.
On m'a pris aussitôt pour qui je n'étais pas, je n’ai pas démenti, et je me suis perdu.
Quand j'ai voulu ôter le masque,
Il collait à mon visage.
Quand je l'ai ôté et que je me suis vu dans le miroir,
J'étais déjà devenu vieux.
J'étais soûl, je ne savais plus remettre le domino que je n’avais pas ôté.
J’ai jeté le masque et me suis endormi au vestiaire
Comme un chien toléré par le gérant
Car il est inoffensif
Et je vais écrire cette histoire pour prouver que je suis sublime.
Essence musicale de mes vers inutiles.
Que ne te puis-je trouver comme une chose que j'aurais faite
Et qui ne serait par toujours restée en face du Tabac d'en face,
Foulant des pieds ma conscience d'être en train d'exister
Comme un tapis où un ivrogne vient trébucher
Ou un paillasson que des gitans ont volé mais qui ne valait rien.
Mais le Patron du Tabac est venu à sa porte, est resté à sa porte.
Je le regarde avec l'inconfort de ma tête mal tournée
Et l'inconfort de mon âme comprenant mal.
Il mourra et je mourrai.
Il laissera son enseigne, je laisserai des vers.
Plus tard l'enseigne aussi mourra, et les vers aussi.
Plus tard encore mourra la rue où se trouvait l'enseigne,
Et la langue en laquelle les vers furent écrits.
Ensuite mourra la planète tournante où tout ça a eu lieu.
Sur d'autres satellites d'autres systèmes quelque chose comme des gens
Continuera à faire des sortes de vers et à vivre sous des sortes d'enseignes,
Toujours une chose en face de l'autre,
Toujours une chose aussi inutile que l'autre,
Toujours l'impossible aussi stupide que le réel
Toujours le mystère du fond aussi sûr que le sommeil tout en mystère de la surface,
Toujours ceci ou toujours autre chose ou ni l'un ni l'autre.
Mais un homme est entré dans le Tabac (pour acheter du tabac ?),
Et la réalité plausible s'abat tout d'un coup sur moi.
Je me dresse à demi, énergique, convaincu, humain,
Et je vais me décider à écrire ces vers où je dis le contraire.
J’allume une cigarette en pensant à les écrire
Et je savoure dans la cigarette ma libération de toutes les pensées.
Je suis des yeux la fumée comme on fixe son itinéraire,
Et je jouis, assaut soudain de sensibilité mêlée de compétence,
De ma libération de toutes les spéculations
Et de ma prise de conscience de ce que la métaphysique est l'effet d'une indisposition.
Puis je me renverse sur ma chaise
Et je continue à fumer.
Tant que le Destin me l'accordera, je continuerai à fumer.
(Si j'épousais la fille de ma blanchisseuse
Peut-être serais-je heureux.)
Sur ce, je me lève de la chaise. Je vais à la fenêtre.
L'homme est sorti du Tabac (en mettant sa monnaie dans
la poche de ses pantalons ?).
Ah, mais je le connais : c'est Estève sans métaphysique 3!
(Le patron du Tabac est revenu à sa porte.)
Comme mû par un instinct divin Estève s’est retourné et
m’a vu.
Il m'a salué de la main, je lui ai crié salut Estève !, et l'univers
S'est reconstruit pour moi sans idéal ni espérance, et le Patron du Tabac a souri.
Lisbonne, 15 janvier 19828
Álvaro de Campos (Fernando Pessoa)
Traduction de Michel Chandeigne et Pierre Léglise-Costa
*******
NDT :
1. Bien que desconhecidamente ne soit pas un néologisme, nous avons choisi de traduire cet adverbe (dont le sens est : «d'une façon inconnue», « inexplicablement ») en faisant entendre l'écho qu'il éveille sans doute en portugais, eu égard aux vers qui suivent. Pour Pessoa, féru de traditions occultes, l'adjectif desconhecido est souvent l'équivalent du français « inconnaissable », pas seulement au sens où les agnosticismes de toutes sortes l'utilisent (« ce qui est hors de portée de la connaissance humaine »), mais aussi à celui que lui confèrent certains mysticismes prônant l'effacement extatique de la conscience, l’« inconnaissance », devant les mystères impénétrables.
2. Au début du siècle on confiait à des laveuses professionnelles du linge qu'elles lavaient à Caneças, car c'est dans cette localité proche de Lisbonne que l'on trouvait les eaux les plus pures du Tage, on dressait donc une liste faisant l'inventaire du linge qu'on avait remis.
3. Cette expression peut être interprétée de deux façons : « voilà Estève qui n'a pas de métaphysique, lui »; « c'est bien là Estève, sans faire de métaphysique ».
martes, febrero 13, 2018
Apostilla
¿Pero qué es el tiempo, para que yo lo aproveche?
¡Aprovechar el tiempo!
Ningún día sin línea...
El trabajo honesto y superior...
El trabajo a la manera de Virgilio, a la de Milton...
¡Pero es tan difícil ser honesto o superior!
¡Es tan poco probable ser Milton o ser Virgilio!
¡Aprovechar el tiempo!
Arrancar del alma los bocados precisos —ni más ni menos—
para reunir con ellos los bloques precisos
que marcan sus improntas firmes en la historia
(y que también son firmes del lado de abajo que no se ve)...
Poner las sensaciones en un castillo de naipes, pobre China de las veladas,
y los pensamientos en dominó, igual con igual,
Y la voluntad en carambola difícil.
Imágenes de juegos o de solitarios o de pasatiempos —
Imágenes de la vida, imágenes de las vidas, Imágenes de la Vida.
Verbalismo...
Sí, verbalismo...
¡Aprovechar el tiempo!
No tener un minuto que el examen de consciencia desconozca.
No tener un acto indefinido ni facticio...
No tener un movimiento ajeno a los propósitos...
Buenas maneras del alma...
Elegancia de persistir...
¡Aprovechar el tiempo!
Mi corazón está cansado como mendigo verdadero.
Mi cerebro está listo como un fardo puesto al rincón.
Mi canto1 (¡verbalismo!) está tal como está y es triste.
¡Aprovechar el tiempo!
Desde que comencé a escribir han pasado cinco minutos.
¿Los he aprovechado o no?
Si no sé si los aproveché, ¿qué voy a saber de otros minutos?
(Pasajera que viajabas tantas veces en el mismo compartimiento conmigo
en el tren suburbano,
¿llegaste a interesarte en mí?
¿Aproveché el tiempo mirándote?
¿Cuál fue el ritmo de nuestro sosiego en el tren en marcha?
¿Cuál fue el entendimiento que no llegamos a tener?
¿Cuál fue la vida que hubo en esto? ¿Acaso fue esto la vida?)
¡Aprovechar el tiempo!
¡Ah, déjenme que no aproveche nada!
¡Ni tiempo, ni ser, ni memorias de tiempo o de ser!...
Déjenme ser una hoja de árbol, estremecida por brisas,
el polvo de un camino involuntario y solo,
el surco dejado en el camino por las ruedas mientras no pasen otras,
el trompo2 del muchacho, a punto de parar,
que oscila, con el mismo movimiento que la tierra,
y se estremece, con el mismo movimiento que el alma,
y cae, como caen los dioses, en el suelo del Destino.
Fernando Pessoa por Toni D'Agostinho |
Álvaro de Campos (Fernando Pessoa)
Traducción de Carlos Ciro
*******
1 En este y en muchos otros poemas heterónimos y ortónimos, Fernando Pessoa juega con la doble significación de la palabra portuguesa canto, a saber, rincón y canto, como su cognado español.
2 En la edición crítica se lee peão (soldado), pero tal palabra no correspondería al contexto, por eso, siguiendo la edición de Ática, se asume aquí la palabra pião (peón, peonza, trompo).
Apostilla
Aproveitar o tempo!
Mas o que é o tempo, que eu o aproveite?
Aproveitar o tempo!
Nenhum dia sem linha...
O trabalho honesto e superior...
O trabalho à Virgílio, à Milton...
Mas é tão difícil ser honesto ou superior!
É tão pouco provável ser Milton ou ser Virgílio!
Aproveitar o tempo!
Tirar da alma os bocados precisos — nem mais nem menos —
Para com eles juntar os cubos ajustados
Que fazem gravuras certas na história
(E estão certas também do lado de baixo que se não vê)...
Pôr as sensações em castelo de cartas, pobre China dos serões,
E os pensamentos em dominó, igual contra igual,
E a vontade em carambola difícil.
Imagens de jogos ou de paciências ou de passatempos —
Imagens da vida, imagens das vidas. Imagens da Vida.
Verbalismo...
Sim, verbalismo...
Aproveitar o tempo!
Não ter um minuto que o exame de consciência desconheça...
Não ter um acto indefinido nem factício...
Não ter um movimento desconforme com propósitos...
Boas maneiras da alma...
Elegância de persistir...
Aproveitar o tempo!
Meu coração está cansado como mendigo verdadeiro.
Meu cérebro está pronto como um fardo posto ao canto.
Meu canto (verbalismo!) está tal como está e é triste.
Aproveitar o tempo!
Desde que comecei a escrever passaram cinco minutos.
Aproveitei-os ou não?
Se não sei se os aproveitei, que saberei de outros minutos?
(Passageira que viajavas tantas vezes no mesmo compartimento comigo
No comboio suburbano,
Chegaste a interessar-te por mim?
Aproveitei o tempo olhando para ti?
Qual foi o ritmo do nosso sossego no comboio andante?
Qual foi o entendimento que não chegámos a ter?
Qual foi a vida que houve nisto? Que foi isto a vida?)
Aproveitar o tempo!
Ah, deixem-me não aproveitar nada!
Nem tempo, nem ser, nem memórias de tempo ou de ser!...
Deixem-me ser uma folha de árvore, titilada por brisas,
A poeira de uma estrada involuntária e sozinha,
O vinco deixado na estrada pelas rodas enquanto não vêm outras,
O peão do garoto, que vai a parar,
E oscila, no mesmo movimento que o da terra,
E estremece, no mesmo movimento que o da alma,
E cai, como caem os deuses, no chão do Destino.
Fernando Pessoa por Toni D'Agostinho |
Fernando Pessoa (Álvaro de Campos)
sábado, febrero 03, 2018
A arte livra-nos ilusoriamente...
A arte livra-nos ilusoriamente da sordidez de sermos. Enquanto sentimos os males e as injúrias de Hamlet, príncipe da Dinamarca, não sentimos os nossos — vis porque são nossos e vis porque são vis.
O amor, o sono, as drogas e intoxicantes, são formas elementares da arte, ou, antes, de produzir o mesmo efeito que ela. Mas amor, sono, e drogas tem cada um a sua desilusão. O amor farta ou desilude. Do sono desperta-se, e, quando se dormiu, não se viveu. As drogas pagam-se com a ruína de aquele mesmo físico que serviram de estimular. Mas na arte não há desilusão porque a ilusão foi admitida desde o princípio. Da arte não há despertar, porque nela não dormimos, embora sonhássemos. Na arte não há tributo ou multa que paguemos por ter gozado dela.
O prazer que ela nos oferece, como em certo modo não é nosso, não temos nós que pagá-lo ou que arrepender-nos dele.
Por arte entende-se tudo que nos delicia sem que seja nosso — o rasto da passagem, o sorriso dado a outrem, o poente, o poema, o universo objectivo.
Possuir é perder. Sentir sem possuir é guardar, porque é extrair de uma coisa a sua essência.
Bernardo Soares (Fernando Pessoa)
El arte nos libra ilusoriamente...
El arte nos libra ilusoriamente de la sordidez de ser. Mientras sentimos los males y las injurias de Hamlet, príncipe de Dinamarca, no sentimos los nuestros —viles porque son nuestros y viles porque son viles.
El amor, el sueño, las drogas y los tóxicos son formas elementales del arte, o, mejor, producen el mismo efecto que él. Pero amor, sueño y drogas comportan cada uno su desilusión. El amor harta o desilusiona. Del sueño se despierta y, mientras se durmió, no se vivió. Las drogas se pagan con la ruina de aquel mismo cuerpo al que sirvieron para estimular. Pero en el arte no hay desilusión porque la ilusión fue admitida desde el principio. Del arte no hay despertar, porque en él no dormimos, aunque soñemos. En el arte no hay tributo o multa que paguemos por haberlo gozado.
El placer que él nos ofrece, dado que en cierto modo no es nuestro, no debemos pagarlo o arrepentirnos de él.
Por arte se entiende todo cuanto nos deleita sin ser nuestro —la huella del paso, la sonrisa para otros, el poniente, el poema, el universo objetivo.—
Poseer es perder. Sentir sin poseer es guardar, porque es extraer de una cosa su esencia.
Bernardo Soares, (Fernando Pessoa)
A espantosa realidade das coisas...
É a minha descoberta de todos os dias.
Cada coisa é o que é,
E é difícil explicar a alguém quanto isso me alegra,
E quanto isso me basta.
Basta existir para se ser completo.
Tenho escrito bastantes poemas.
Hei-de escrever muitos mais, naturalmente.
Cada poema meu diz isto,
E todos os meus poemas são diferentes,
Porque cada coisa que há é uma maneira de dizer isto.
Às vezes ponho-me a olhar para uma pedra.
Não me ponho a pensar se ela sente.
Não me perco a chamar-lhe minha irmã.
Mas gosto dela por ela ser uma pedra,
Gosto dela porque ela não sente nada,
Gosto dela porque ela não tem parentesco nenhum comigo.
Outras vezes oiço passar o vento,
E acho que só para ouvir passar o vento vale a pena ter nascido.
Eu não sei o que é que os outros pensarão lendo isto;
Mas acho que isto deve estar bem porque o penso sem esforço,
Nem ideia de outras pessoas a ouvir-me pensar;
Porque o penso sem pensamentos,
Porque o digo como as minhas palavras o dizem.
Uma vez chamaram-me poeta materialista,
E eu admirei-me, porque não julgava
Que se me pudesse chamar qualquer coisa.
Eu nem sequer sou poeta: vejo.
Se o que escrevo tem valor, não sou eu que o tenho:
O valor está ali, nos meus versos.
Tudo isso é absolutamente independente da minha vontade.
Alberto Caeiro (Fernando Pessoa)
La asombrosa realidad de las cosas...
es mi descubrimiento de todos los días.
Cada cosa es lo que es,
y es difícil explicar a alguien cómo me alegra eso
y cuánto me basta.
Basta existir para serse completo.
He escrito poemas bastantes.
Habré de escribir muchos más, naturalmente.
Cada poema mío dice esto,
y todos mis poemas son diferentes,
porque cada cosa que existe es una manera de decir esto.
A veces me pongo a mirar hacia una piedra.
No me pongo a pensar si ella siente.
No me pierdo llamándole hermana mía.
Pero me gusta por ser ella una piedra,
me gusta ella porque ella no siente nada,
me gusta ella porque ella no tiene parentesco alguno conmigo.
Otras veces oigo pasar el viento,
y descubro que sólo para oír pasar el viento vale la pena haber nacido.
Yo no sé qué será lo que los demás pensarán leyendo esto,
pero pienso que esto ha de estar bien porque lo pienso sin esfuerzo,
y sin ideas de otras personas oyéndome pensar;
porque lo pienso sin pensamientos,
porque lo digo como mis palabras lo dicen.
Una vez me llamaron poeta materialista,
y yo me sorprendí, porque no creía
que pudiera llamárseme como cualquier cosa.
Yo ni siquiera soy poeta: veo.
Si lo que escribo tiene valor, no soy yo quien lo tiene:
el valor está allí, en mis versos.
Todo eso es absolutamente independiente de mi voluntad.
Alberto Caeiro (Fernando Pessoa)
Traducción de Carlos Ciro
sábado, agosto 26, 2017
Se Eu Pudesse Trincar a Terra Toda
Se eu pudesse trincar a terra toda
E sentir-lhe um paladar,
Seria mais feliz um momento ...
Mas eu nem sempre quero ser feliz.
É preciso ser de vez em quando infeliz
Para se poder ser natural...
Nem tudo é dias de sol,
E a chuva, quando falta muito, pede-se.
Por isso tomo a infelicidade com a felicidade
Naturalmente, como quem não estranha
Que haja montanhas e planícies
E que haja rochedos e erva ...
O que é preciso é ser-se natural e calmo
Na felicidade ou na infelicidade,
Sentir como quem olha,
Pensar como quem anda,
E quando se vai morrer, lembrar-se de que o dia morre,
E que o poente é belo e é bela a noite que fica...
Assim é e assim seja ...
Fernando Pessoa (Alberto Caeiro)
Si Yo Pudiera Morder La Tierra Toda
Si yo pudiera morder la tierra toda
y sentirle el sabor sería más feliz por un momento...
Pero no siempre quiero ser feliz
es necesario ser de vez en cuando infeliz para poder ser natural...
No todo es días de sol
y la lluvia cuando falta mucho, se pide.
Por eso tomo la infelicidad con la felicidad.
Naturalmente como quien no se extraña
con que existan montañas y planicies y que haya rocas y hierbas...
Lo que es necesario es ser natural y calmado en la felicidad o en la infelicidad.
Sentir como quien mira. Pensar como quien anda,
y cuando se ha de morir,
Recordar que el día muere y que el poniente
es bello y es bella la noche que queda.
Así es y así sea.
jueves, junio 15, 2017
Me da lástima de las estrellas...
Me da lástima de las estrellas
luciendo hace tanto tiempo,
hace tanto tiempo...
Me da lástima de ellas.
¿No habrá un cansancio
de las cosas,
de todas las cosas,
como de las piernas o de un brazo?
Un cansancio de existir,
de ser,
sólo de ser,
el ser triste brillar o sonreír...
¿No habrá, en fin,
para las cosas que son,
no la muerte, mas sí
otra suerte de fin,
o una gran razón
cualquier cosa así
como un perdón?
luciendo hace tanto tiempo,
hace tanto tiempo...
Me da lástima de ellas.
¿No habrá un cansancio
de las cosas,
de todas las cosas,
como de las piernas o de un brazo?
Un cansancio de existir,
de ser,
sólo de ser,
el ser triste brillar o sonreír...
¿No habrá, en fin,
para las cosas que son,
no la muerte, mas sí
otra suerte de fin,
o una gran razón
cualquier cosa así
como un perdón?
Fernando Pessoa
Traducción: Miguel Ángel Sepúlveda
miércoles, junio 07, 2017
Tabacaria
Não sou nada.
Nunca serei nada.
Não posso querer ser nada.
À parte isso, tenho em mim todos os sonhos do mundo.
Janelas do meu quarto,
Do meu quarto de um dos milhões do mundo.
que ninguém sabe quem é
( E se soubessem quem é, o que saberiam?),
Dais para o mistério de uma rua cruzada constantemente por gente,
Para uma rua inacessível a todos os pensamentos,
Real, impossivelmente real, certa, desconhecidamente certa,
Com o mistério das coisas por baixo das pedras e dos seres,
Com a morte a por umidade nas paredes
e cabelos brancos nos homens,
Com o Destino a conduzir a carroça de tudo pela estrada de nada.
Estou hoje vencido, como se soubesse a verdade.
Estou hoje lúcido, como se estivesse para morrer,
E não tivesse mais irmandade com as coisas
Senão uma despedida, tornando-se esta casa e este lado da rua
A fileira de carruagens de um comboio, e uma partida apitada
De dentro da minha cabeça,
E uma sacudidela dos meus nervos e um ranger de ossos na ida.
Estou hoje perplexo, como quem pensou e achou e esqueceu.
Estou hoje dividido entre a lealdade que devo
À Tabacaria do outro lado da rua, como coisa real por fora,
E à sensação de que tudo é sonho, como coisa real por dentro.
Falhei em tudo.
Como não fiz propósito nenhum, talvez tudo fosse nada.
A aprendizagem que me deram,
Desci dela pela janela das traseiras da casa,
Fui até ao campo com grandes propósitos.
Mas lá encontrei só ervas e árvores,
E quando havia gente era igual à outra.
Saio da janela, sento-me numa cadeira. Em que hei-de pensar?
Que sei eu do que serei, eu que não sei o que sou?
Ser o que penso? Mas penso ser tanta coisa!
E há tantos que pensam ser a mesma coisa que não pode haver tantos!
Génio? Neste momento
Cem mil cérebros se concebem em sonho génios como eu,
E a história não marcará, quem sabe?, nem um,
Nem haverá senão estrume de tantas conquistas futuras.
Não, não creio em mim.
Em todos os manicómios há doidos malucos com tantas certezas!
Eu, que não tenho nenhuma certeza, sou mais certo ou menos certo?
Não, nem em mim...
Em quantas mansardas e não-mansardas do mundo
Não estão nesta hora génios-para-si-mesmos sonhando?
Quantas aspirações altas e nobres e lúcidas —
Sim, verdadeiramente altas e nobres e lúcidas —,
E quem sabe se realizáveis,
Nunca verão a luz do sol real nem acharão ouvidos de gente?
O mundo é para quem nasce para o conquistar
E não para quem sonha que pode conquistá-lo, ainda que tenha razão.
Tenho sonhado mais que o que Napoleão fez.
Tenho apertado ao peito hipotético mais humanidades do que Cristo,
Tenho feito filosofias em segredo que nenhum Kant escreveu.
Mas sou, e talvez serei sempre, o da mansarda,
Ainda que não more nela;
Serei sempre o que não nasceu para isso;
Serei sempre só o que tinha qualidades;
Serei sempre o que esperou que lhe abrissem a porta ao pé de uma parede sem porta
E cantou a cantiga do Infinito numa capoeira,
E ouviu a voz de Deus num poço tapado.
Crer em mim? Não, nem em nada.
Derrame-me a Natureza sobre a cabeça ardente
O seu sol, a sua chuva, o vento que me acha o cabelo,
E o resto que venha se vier, ou tiver que vir, ou não venha.
Escravos cardíacos das estrelas,
Conquistámos todo o mundo antes de nos levantar da cama;
Mas acordámos e ele é opaco,
Levantámo-nos e ele é alheio,
Saímos de casa e ele é a terra inteira,
Mais o sistema solar e a Via Láctea e o Indefinido.
(Come chocolates, pequena;
Come chocolates!
Olha que não há mais metafísica no mundo senão chocolates.
Olha que as religiões todas não ensinam mais que a confeitaria.
Come, pequena suja, come!
Pudesse eu comer chocolates com a mesma verdade com que comes!
Mas eu penso e, ao tirar o papel de prata, que é de folhas de estanho,
Deito tudo para o chão, como tenho deitado a vida.)
Mas ao menos fica da amargura do que nunca serei
A caligrafia rápida destes versos,
Pórtico partido para o Impossível.
Mas ao menos consagro a mim mesmo um desprezo sem lágrimas,
Nobre ao menos no gesto largo com que atiro
A roupa suja que sou, sem rol, pra o decurso das coisas,
E fico em casa sem camisa.
(Tu, que consolas, que não existes e por isso consolas,
Ou deusa grega, concebida como estátua que fosse viva,
Ou patrícia romana, impossivelmente nobre e nefasta,
Ou princesa de trovadores, gentilíssima e colorida,
Ou marquesa do século dezoito, decotada e longínqua,
Ou cocote célebre do tempo dos nossos pais,
Ou não sei quê moderno — não concebo bem o quê —,
Tudo isso, seja o que for, que sejas, se pode inspirar que inspire!
Meu coração é um balde despejado.
Como os que invocam espíritos invocam espíritos invoco
A mim mesmo e não encontro nada.
Chego à janela e vejo a rua com uma nitidez absoluta.
Vejo as lojas, vejo os passeios, vejo os carros que passam,
Vejo os entes vivos vestidos que se cruzam,
Vejo os cães que também existem,
E tudo isto me pesa como uma condenação ao degredo,
E tudo isto é estrangeiro, como tudo.)
Vivi, estudei, amei, e até cri,
E hoje não há mendigo que eu não inveje só por não ser eu.
Olho a cada um os andrajos e as chagas e a mentira,
E penso: talvez nunca vivesses nem estudasses nem amasses nem cresses
(Porque é possível fazer a realidade de tudo isso sem fazer nada disso);
Talvez tenhas existido apenas, como um lagarto a quem cortam o rabo
E que é rabo para aquém do lagarto remexidamente.
Fiz de mim o que não soube,
E o que podia fazer de mim não o fiz.
O dominó que vesti era errado.
Conheceram-me logo por quem não era e não desmenti, e perdi-me.
Quando quis tirar a máscara,
Estava pegada à cara.
Quando a tirei e me vi ao espelho,
Já tinha envelhecido.
Estava bêbado, já não sabia vestir o dominó que não tinha tirado.
Deitei fora a máscara e dormi no vestiário
Como um cão tolerado pela gerência
Por ser inofensivo
E vou escrever esta história para provar que sou sublime.
Essência musical dos meus versos inúteis,
Quem me dera encontrar-te como coisa que eu fizesse,
E não ficasse sempre defronte da Tabacaria de defronte,
Calcando aos pés a consciência de estar existindo,
Como um tapete em que um bêbado tropeça
Ou um capacho que os ciganos roubaram e não valia nada.
Mas o Dono da Tabacaria chegou à porta e ficou à porta.
Olhou-o com o desconforto da cabeça mal voltada
E com o desconforto da alma mal-entendendo.
Ele morrerá e eu morrerei.
Ele deixará a tabuleta, e eu deixarei versos.
A certa altura morrerá a tabuleta também, e os versos também.
Depois de certa altura morrerá a rua onde esteve a tabuleta,
E a língua em que foram escritos os versos.
Morrerá depois o planeta girante em que tudo isto se deu.
Em outros satélites de outros sistemas qualquer coisa como gente
Continuará fazendo coisas como versos e vivendo por baixo de coisas como tabuletas,
Sempre uma coisa defronte da outra,
Sempre uma coisa tão inútil como a outra,
Sempre o impossível tão estúpido como o real,
Sempre o mistério do fundo tão certo como o sono de mistério da superfície,
Sempre isto ou sempre outra coisa ou nem uma coisa nem outra.
Mas um homem entrou na Tabacaria (para comprar tabaco?),
E a realidade plausível cai de repente em cima de mim.
Semiergo-me enérgico, convencido, humano,
E vou tencionar escrever estes versos em que digo o contrário.
Acendo um cigarro ao pensar em escrevê-los
E saboreio no cigarro a libertação de todos os pensamentos.
Sigo o fumo como uma rota própria,
E gozo, num momento sensitivo e competente,
A libertação de todas as especulações
E a consciência de que a metafísica é uma consequência de estar mal disposto.
Depois deito-me para trás na cadeira
E continuo fumando.
Enquanto o Destino mo conceder, continuarei fumando.
(Se eu casasse com a filha da minha lavadeira
Talvez fosse feliz.)
Visto isto, levanto-me da cadeira. Vou à janela.
Ser o que penso? Mas penso ser tanta coisa!
E há tantos que pensam ser a mesma coisa que não pode haver tantos!
Génio? Neste momento
Cem mil cérebros se concebem em sonho génios como eu,
E a história não marcará, quem sabe?, nem um,
Nem haverá senão estrume de tantas conquistas futuras.
Não, não creio em mim.
Em todos os manicómios há doidos malucos com tantas certezas!
Eu, que não tenho nenhuma certeza, sou mais certo ou menos certo?
Não, nem em mim...
Em quantas mansardas e não-mansardas do mundo
Não estão nesta hora génios-para-si-mesmos sonhando?
Quantas aspirações altas e nobres e lúcidas —
Sim, verdadeiramente altas e nobres e lúcidas —,
E quem sabe se realizáveis,
Nunca verão a luz do sol real nem acharão ouvidos de gente?
O mundo é para quem nasce para o conquistar
E não para quem sonha que pode conquistá-lo, ainda que tenha razão.
Tenho sonhado mais que o que Napoleão fez.
Tenho apertado ao peito hipotético mais humanidades do que Cristo,
Tenho feito filosofias em segredo que nenhum Kant escreveu.
Mas sou, e talvez serei sempre, o da mansarda,
Ainda que não more nela;
Serei sempre o que não nasceu para isso;
Serei sempre só o que tinha qualidades;
Serei sempre o que esperou que lhe abrissem a porta ao pé de uma parede sem porta
E cantou a cantiga do Infinito numa capoeira,
E ouviu a voz de Deus num poço tapado.
Crer em mim? Não, nem em nada.
Derrame-me a Natureza sobre a cabeça ardente
O seu sol, a sua chuva, o vento que me acha o cabelo,
E o resto que venha se vier, ou tiver que vir, ou não venha.
Escravos cardíacos das estrelas,
Conquistámos todo o mundo antes de nos levantar da cama;
Mas acordámos e ele é opaco,
Levantámo-nos e ele é alheio,
Saímos de casa e ele é a terra inteira,
Mais o sistema solar e a Via Láctea e o Indefinido.
(Come chocolates, pequena;
Come chocolates!
Olha que não há mais metafísica no mundo senão chocolates.
Olha que as religiões todas não ensinam mais que a confeitaria.
Come, pequena suja, come!
Pudesse eu comer chocolates com a mesma verdade com que comes!
Mas eu penso e, ao tirar o papel de prata, que é de folhas de estanho,
Deito tudo para o chão, como tenho deitado a vida.)
Mas ao menos fica da amargura do que nunca serei
A caligrafia rápida destes versos,
Pórtico partido para o Impossível.
Mas ao menos consagro a mim mesmo um desprezo sem lágrimas,
Nobre ao menos no gesto largo com que atiro
A roupa suja que sou, sem rol, pra o decurso das coisas,
E fico em casa sem camisa.
(Tu, que consolas, que não existes e por isso consolas,
Ou deusa grega, concebida como estátua que fosse viva,
Ou patrícia romana, impossivelmente nobre e nefasta,
Ou princesa de trovadores, gentilíssima e colorida,
Ou marquesa do século dezoito, decotada e longínqua,
Ou cocote célebre do tempo dos nossos pais,
Ou não sei quê moderno — não concebo bem o quê —,
Tudo isso, seja o que for, que sejas, se pode inspirar que inspire!
Meu coração é um balde despejado.
Como os que invocam espíritos invocam espíritos invoco
A mim mesmo e não encontro nada.
Chego à janela e vejo a rua com uma nitidez absoluta.
Vejo as lojas, vejo os passeios, vejo os carros que passam,
Vejo os entes vivos vestidos que se cruzam,
Vejo os cães que também existem,
E tudo isto me pesa como uma condenação ao degredo,
E tudo isto é estrangeiro, como tudo.)
Vivi, estudei, amei, e até cri,
E hoje não há mendigo que eu não inveje só por não ser eu.
Olho a cada um os andrajos e as chagas e a mentira,
E penso: talvez nunca vivesses nem estudasses nem amasses nem cresses
(Porque é possível fazer a realidade de tudo isso sem fazer nada disso);
Talvez tenhas existido apenas, como um lagarto a quem cortam o rabo
E que é rabo para aquém do lagarto remexidamente.
Fiz de mim o que não soube,
E o que podia fazer de mim não o fiz.
O dominó que vesti era errado.
Conheceram-me logo por quem não era e não desmenti, e perdi-me.
Quando quis tirar a máscara,
Estava pegada à cara.
Quando a tirei e me vi ao espelho,
Já tinha envelhecido.
Estava bêbado, já não sabia vestir o dominó que não tinha tirado.
Deitei fora a máscara e dormi no vestiário
Como um cão tolerado pela gerência
Por ser inofensivo
E vou escrever esta história para provar que sou sublime.
Essência musical dos meus versos inúteis,
Quem me dera encontrar-te como coisa que eu fizesse,
E não ficasse sempre defronte da Tabacaria de defronte,
Calcando aos pés a consciência de estar existindo,
Como um tapete em que um bêbado tropeça
Ou um capacho que os ciganos roubaram e não valia nada.
Mas o Dono da Tabacaria chegou à porta e ficou à porta.
Olhou-o com o desconforto da cabeça mal voltada
E com o desconforto da alma mal-entendendo.
Ele morrerá e eu morrerei.
Ele deixará a tabuleta, e eu deixarei versos.
A certa altura morrerá a tabuleta também, e os versos também.
Depois de certa altura morrerá a rua onde esteve a tabuleta,
E a língua em que foram escritos os versos.
Morrerá depois o planeta girante em que tudo isto se deu.
Em outros satélites de outros sistemas qualquer coisa como gente
Continuará fazendo coisas como versos e vivendo por baixo de coisas como tabuletas,
Sempre uma coisa defronte da outra,
Sempre uma coisa tão inútil como a outra,
Sempre o impossível tão estúpido como o real,
Sempre o mistério do fundo tão certo como o sono de mistério da superfície,
Sempre isto ou sempre outra coisa ou nem uma coisa nem outra.
Mas um homem entrou na Tabacaria (para comprar tabaco?),
E a realidade plausível cai de repente em cima de mim.
Semiergo-me enérgico, convencido, humano,
E vou tencionar escrever estes versos em que digo o contrário.
Acendo um cigarro ao pensar em escrevê-los
E saboreio no cigarro a libertação de todos os pensamentos.
Sigo o fumo como uma rota própria,
E gozo, num momento sensitivo e competente,
A libertação de todas as especulações
E a consciência de que a metafísica é uma consequência de estar mal disposto.
Depois deito-me para trás na cadeira
E continuo fumando.
Enquanto o Destino mo conceder, continuarei fumando.
(Se eu casasse com a filha da minha lavadeira
Talvez fosse feliz.)
Visto isto, levanto-me da cadeira. Vou à janela.
O homem saiu da Tabacaria (metendo troco na algibeira das calças?).
Ah, conheço-o: é o Esteves sem metafísica.
(O Dono da Tabacaria chegou à porta.)
Como por um instinto divino o Esteves voltou-se e viu-me.
Acenou-me adeus gritei-lhe Adeus ó Esteves!, e o universo
Reconstruiu-se-me sem ideal nem esperança, e o Dono da Tabacaria sorriu.
Fernando Pessoa (Álvaro de Campos)
domingo, febrero 12, 2017
Já Não Me Importo
Já não me importo
Até com o que amo ou creio amar.
Sou um navio que chegou a um porto
E cujo movimento é ali estar.
Nada me resta
Do que quis ou achei.
Cheguei da festa
Como fui para lá ou ainda irei
Indiferente
A quem sou ou suponho que mal sou,
Fito a gente
Que me rodeia e sempre rodeou,
Com um olhar
Que, sem o poder ver,
Sei que é sem ar
De olhar a valer.
E só me não cansa
O que a brisa me traz
De súbita mudança
No que nada me faz.
Até com o que amo ou creio amar.
Sou um navio que chegou a um porto
E cujo movimento é ali estar.
Nada me resta
Do que quis ou achei.
Cheguei da festa
Como fui para lá ou ainda irei
Indiferente
A quem sou ou suponho que mal sou,
Fito a gente
Que me rodeia e sempre rodeou,
Com um olhar
Que, sem o poder ver,
Sei que é sem ar
De olhar a valer.
E só me não cansa
O que a brisa me traz
De súbita mudança
No que nada me faz.
Fernando Pessoa
jueves, enero 05, 2017
Poema Em Linha Reta
Todos os meus conhecidos têm sido campeões em tudo.
E eu, tantas vezes reles, tantas vezes porco, tantas vezes vil,
Eu tantas vezes irrespondivelmente parasita,
Indesculpavelmente sujo.
Eu, que tantas vezes não tenho tido paciência para tomar banho,
Eu, que tantas vezes tenho sido ridículo, absurdo,
Que tenho enrolado os pés publicamente nos tapetes das etiquetas,
Que tenho sido grotesco, mesquinho, submisso e arrogante,
Que tenho sofrido enxovalhos e calado,
Que quando não tenho calado, tenho sido mais ridículo ainda;
Eu, que tenho sido cômico às criadas de hotel,
Eu, que tenho sentido o piscar de olhos dos moços de fretes,
Eu, que tenho feito vergonhas financeiras, pedido emprestado
[sem pagar,
Eu, que, quando a hora do soco surgiu, me tenho agachado
Para fora da possibilidade do soco;
Eu, que tenho sofrido a angústia das pequenas coisas ridículas,
Eu verifico que não tenho par nisto tudo neste mundo.
Toda a gente que eu conheço e que fala comigo
Nunca teve um ato ridículo, nunca sofreu enxovalho,
Nunca foi senão príncipe — todos eles príncipes — na vida…
Quem me dera ouvir de alguém a voz humana
Que confessasse não um pecado, mas uma infâmia;
Que contasse, não uma violência, mas uma cobardia!
Não, são todos o Ideal, se os oiço e me falam.
Quem há neste largo mundo que me confesse que uma vez foi vil?
Ó príncipes, meus irmãos,
Arre, estou farto de semideuses!
Onde é que há gente no mundo?
Então sou só eu que é vil e errôneo nesta terra?
Poderão as mulheres não os terem amado,
Podem ter sido traídos — mas ridículos nunca!
E eu, que tenho sido ridículo sem ter sido traído,
Como posso eu falar com os meus superiores sem titubear?
Eu, que venho sido vil, literalmente vil,
Vil no sentido mesquinho e infame da vileza.
martes, junio 14, 2016
jueves, abril 14, 2016
Tabaquería
No puedo querer ser nada.
Aparte de eso, tengo en mí todos los sueños del mundo.
Ventanas de mi cuarto,
De mi cuarto de uno de los millones en el mundo que nadie sabe
quién es
(Y si supiesen, ¿qué sabrían?),
Dais al misterio de una calle cruzada constantemente por gente,
A una calle inaccesible a todos los pensamientos,
Real, imposiblemente real, cierta, desconocidamente cierta,
Con el misterio de las cosas bajo las piedras y los seres,
Con la muerte que mancha de humedad las paredes y hace
blancos los cabellos de los hombres,
Con el Destino que conduce la carroza de todo por el camino de
nada.
Estoy hoy vencido, como si supiese la verdad.
Estoy hoy lúcido, como si estuviese por morir,
Y no tuviese más hermandad con las cosas
Que la de una despedida, tornándose esta casa a este lado de la
calle
La hilera de vagones de un tren, y el silbido de una partida
Dentro de mi cabeza,
Y una sacudida de mis nervios y un chirriar de huesos al arrancar.
Estoy hoy perplejo, como quien pensó y halló y olvidó.
Estoy hoy dividido entre la lealtad que debo
A la Tabaquería del otro lado de la calle, como cosa real por fuera,
Y a la sensación de que todo es sueño, como cosa real por dentro.
Fallé en todo.
Como no hice ningún propósito, tal vez todo fuese nada.
El aprendizaje que me dieron,
Descendí por la ventana trasera de la casa.
Fui al campo con grandes propósitos.
Pero allí sólo encontré yerbas y árboles,
Y cuando había gente era igual a la otra.
Me retiro de la ventana y me siento en una silla. ¿En qué he de
pensar?
¿Qué sé yo lo que seré, yo, que no sé lo que soy?
¿Ser lo que pienso? ¡Pienso ser tanta cosa!
¡Y hay tantos que piensan ser la misma cosa que no puede haber
tantos!
¿Genio? En este momento
Cien mil cerebros se piensan en sueños genios como yo,
Y la historia no señalará, ¿quién sabe? ni a uno,
No habrá sino un muladar para tantas futuras conquistas.
No, no creo en mí.
¡En todos los manicomios hay tantos locos deschavetados con
tantas certezas!
Yo, que no tengo ninguna certeza, ¿soy más cierto o menos cierto?
No, ni en mí...
¿En cuántas buhardillas y no buhardillas del mundo
No están en esta hora genios-para-sí-mismos soñando?
¿Cuántas aspiraciones altas y nobles y lúcidas—
Sí, verdaderamente altas y nobles y lúcidas—,
Y quién sabe si realizables,
¿Nunca verán la luz del sol real ni hallaran oídos de nadie?
El mundo es de quien nace para conquistarlo
Y no para quien sueña que puede conquistarlo, aunque tenga
razón.
He soñado más que Napoleón.
He abrazado contra el pecho hipotético más humanidades que
Cristo.
Hice filosofías en secreto que ningún Kant escribió.
Pero soy, y tal vez seré siempre, el de la buhardilla,
Aunque no viva en ella;
Seré siempre el que no nació para esto,
Seré siempre sólo el que tenía cualidades;
Seré siempre el que esperó que le abriesen la puerta al pie
de una pared sin puerta,
Y cantó la cantiga del Infinito en un gallinero,
Y escuchó la voz de Dios en un pozo cegado.
¿Creer en mí? No, ni en nada.
Que me derrame la Naturaleza sobre la cabeza ardiente
Su sol, su lluvia, el viento que me despeina,
Y lo demás que venga si viene o que tenga que venir, o que no
venga.
Esclavos cardíacos de las estrellas,
Conquistamos todo el mundo antes de levantarnos de la cama;
Pero nos despertamos y él es opaco,
Nos levantamos y es ajeno,
Salimos de casa y es la tierra entera,
Más el sistema solar y la Vía Láctea y lo Indefinido.
(Come chocolates, niña;
¡Come chocolates!
Mira que no hay más metafísica en el mundo que la de los
chocolates.
Mira que todas las religiones no enseñan más que la confitería.
¡Come, niña sucia, come!
¡Si pudiera yo comer chocolates con la misma verdad con que tú
los comes!
Pero yo pienso y, al quitarles el papel plateado, que es de estaño,
Arrojo todo al suelo, como tiré la vida.)
Pero queda al menos de la amargura de lo que nunca seré
La caligrafía rápida de estos versos,
Pórtico hendido hacia lo Imposible.
Pero al menos dedico a mí mismo un desprecio sin lágrimas,
Noble al menos por el gesto amplio con que arrojo
La ropa sucia que soy, sin motivo, para el decurso de las cosas,
Y me quedo en casa sin camisa.
(Tú que consuelas, que no existes y por eso consuelas,
O diosa griega, concebida como estatua con vida,
O patricia romana, imposiblemente noble y nefasta,
O princesa de trovadores, gentilísima y colorida,
O marquesa del siglo dieciocho, escotada y distante,
O cocotte célebre del tiempo de nuestros padres,
O no sé qué moderno —no concibo bien qué—,
Todo eso, sea lo que fuera, lo que sea, si puede inspirar ¡qué
inspire!
Mi corazón es un balde vacío.
Como invocan espíritus los que invocan espíritus me invoco
Me invoco a mí mismo y nada encuentro.
Me acerco a la ventana y veo la calle con una nitidez absoluta.
Veo las tiendas, veo las aceras, veo los coches que pasan.
Veo los entes vivos vestidos que se cruzan,
Veo los perros que también existen,
Y todo esto me pesa como un condena al destierro,
Y todo esto es extranjero, como todo.)
Viví, estudié, amé y hasta creí,
Y hoy no hay mendigo al que no envidie sólo por no ser yo.
En cada uno miro los andrajos y las llagas y la mentira,
Y pienso: tal vez nunca hayas vivido ni estudiado ni amado ni
creído
(Porque es posible hacer la realidad de todo eso sin hacer
nada de eso);
Tal vez hayas existido apenas, como un lagarto a quien cortan
la cola
Y que es cola más acá del lagarto que se retuerce.
Hice de mí lo que no supe,
Y lo que pude hacer de mí no lo hice.
Vestí un disfraz equivocado.
Me tomaron enseguida por quien no era, y no lo desmentí, y me
perdí.
Cuando quise arrancarme la máscara,
Estaba pegada a la cara.
Cuando la arrojé y me vi en el espejo,
Ya había envejecido.
Estaba borracho, y no sabía vestir el disfraz que no me había
quitado.
Arrojé la mascara y dormí en el vestidor
Como un perro tolerado por la gerencia
Por ser inofensivo
Y voy a escribir esta historia para probar que soy sublime.
Esencia musical de mis versos inútiles,
quién pudiera encontrarte como cosas que yo hice,
Y no quedarme siempre enfrente de la Tabaquería de enfrente,
Pisoteando la conciencia de estar existiendo,
Como un tapete con el que tropieza un borracho
O la esterilla que los gitanos roban y no vale nada.
Pero el Dueño de la Tabaquería se asomó a la puerta y se quedó
en ella.
Lo miro con la incomodidad de la cabeza torcida
Y con la incomodidad de una alma que mal entiende.
Él morirá y yo moriré.
Él dejará el letrero, yo dejaré versos.
Y un día morirá el letrero y también mis versos.
Después morirá la calle donde estuvo el letrero,
Y la lengua en que fueron escritos los versos.
Morirá después el planeta girante en que todo esto sucedió.
En otros satélites de otros sistemas cualquier cosa como nosotros
Continuará haciendo cosas como versos y viviendo debajo de las
cosas como letreros,
Siempre una cosa frente a otra,
Siempre una cosa tan inútil como la otra.
Siempre lo imposible tan estúpido como lo real,
Siempre el misterio del fondo tan cierto como el sueño del
misterio de la superficie,
Siempre ésta o aquella cosa o ni una ni la otra cosa.
Pero un hombre entró en la Tabaquería (¿a comprar tabaco?),
Y la realidad plausible cae de repente sobre mí.
Me incorporo a medias enérgico, convencido, humano,
Y voy a intentar escribir estos versos en los que digo lo contrario.
Enciendo un cigarro al pensar en escribirlos
Y saboreo en el cigarro la liberación de todos los pensamientos.
Sigo el humo como mi camino,
Y gozo, en un momento sensitivo y adecuado,
La liberación de todas las especulaciones
Y la conciencia de que la metafísica es la consecuencia de una
indisposición.
Después me reclino en la silla
Y sigo fumando.
Seguiré fumando hasta que el Destino me lo permita.
(Si me casase con la hija de mi lavandera
Tal vez sería feliz.)
Visto esto, me levanto de la silla. Me acerco a la ventana.
El hombre salió de la Tabaquería (¿guarda el cambio en el bolsillo
del pantalón?).
Ah, lo conozco: es Esteves sin metafísica.
(El Dueño de la Tabaquería llegó a la puerta.)
Como por un instinto divino, Esteves se volvió y me vio.
Hizo una señal de adiós, le grité ¡Adiós, Esteves!, y el universo
Se reconstruye en mí sin ideal ni esperanza, y el Dueño de la
Tabaquería sonrió.
Álvaro de Campos (Fernando Pessoa)
Versión de Miguel Ángel Flores
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