martes, septiembre 10, 2019

Clou mon frère fou, lorsque j'ai vu...


Clou mon frère fou, lorsque j'ai vu dans ton regard fixe briller une telle lumière, j'ai compris pourquoi ils t'avaient interné ; ils t'ont interné, Clou mon frère de démence, parce que tu voulais danser avec ton âme. Clou mon frère fou, tu m'as hurlé un jour : elle existe ! Et, sur le moment, je n'ai pas su exactement de quoi tu voulais parler. Mais lorsque je t'ai quitté, et que j'ai vu sur le chemin de retour ton être m'apparaître en pleine lumière, j'ai compris qu'une perception de l'âme telle que la tienne ne pouvait conduire ceux que la matière aliène qu'à t'enfermer pour cause d'inadaptation. Clou mon frère fou, tu es le martyr, le bafoué, le refusé, le torturé, l'aliéné, le prisonnier d'un excès dont souffrent les fantômes pesants de l'extérieur : un excès de pesanteur.











"Daniel Pons" & "Vincent Van Gogh" & "Pabellón de Palabras"

Van Gogh : La cour de la prison











Daniel Pons


lunes, septiembre 09, 2019

Himno A La Belleza


¿Vienes del hondo cielo o del abismo sales,
Belleza? Tu mirar, infernal y divino,
vierte confusamente beneficios y crímenes,
por lo que se te puede comparar con el vino.

Tus dos ojos contienen el poniente y la aurora;
esparces más perfumes que un ocaso tormentoso.
Tus besos son un filtro y tu boca es un ánfora
que hacen cobarde al héroe y al niño valeroso.

¿Sales del negro abismo o bajas de los astros?
Como un perro, el Destino sigue ciego tu falda...
Al azar vas sembrando la dicha y los desastres,
y todo lo gobiernas sin responder nada.

¡Caminas sobre muertos, y te burlas, Belleza!
El Horror, de tus broches no es el menos precioso,
y el Crimen, que se cuenta entre tus caros dijes,
danza amorosamente en tu vientre orgulloso.

Deslumbrado, el insecto vuela hacia ti, candela.
Crepita, estalla y dice: "¡Bendigamos la antorcha!".
El amante jadeando sobre su bella amada,
parece un moribundo que acaricia su fosa.

¿Qué importa así del cielo vengas o del infierno
Belleza, monstruo enorme, ingenuo y atrevido,
si tu mirar, tu pie, tu faz me abren la puerta
de un Infinito que amo y nunca he conocido?

De Satán o Dios, ¿qué importa? Ángel, Sirena,
¿qué importa, si me vuelves, -¡hada de ojos sedantes,
ritmo, perfume, luz, ¡oh tú, mi única reina!-
menos odioso el mundo más cortos los instantes?










William Blake:
The Great Red Dragon and the Woman Clothed in Sun










Charles Baudelaire

Traducción de Nydia Lamarque


Hymne À La Beauté


Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô Beauté ! ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore ;
Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds ?









William Blake:
The Great Red Dragon and the Woman Clothed in Sun









Charles Baudelaire

domingo, septiembre 08, 2019

Elevación


Por encima de estanques, por encima de valles,
De montañas y bosques, de mares y de nubes,
Más allá de los soles, más allá de los éteres,
Más allá del confín de estrelladas esferas,

Te desplazas, mi espíritu, con toda agilidad
Y como un nadador que se extasía en las olas,
Alegremente surcas la inmensidad profunda
Con voluptuosidad indecible y viril.

Escápate muy lejos de estos mórbidos miasmas,
Sube a purificarte al aire superior
Y apura, como un noble y divino licor,
La luz clara que inunda los límpidos espacios.

Detrás de los hastíos y los hondos pesares
Que abruman con su peso la neblinosa vida,
¡Feliz aquel que puede con brioso aleteo
Lanzarse hacia los campos luminosos y calmos!

Aquel cuyas ideas, cual si fueran alondras,
Levantan hacia el cielo matutino su vuelo
-¡Que planea sobre todo, y sabe sin esfuerzo,
La lengua de las flores y de las cosas mudas!















Charles Baudelaire

Versión al español de Antonio Martínez Sarrión


viernes, agosto 30, 2019

¿Es la poesía un pretexto de la locura?...


¿Es la poesía un pretexto de la locura?
¿O es la locura un pretexto de la poesía?
¿O las dos son un pretexto de otra cosa,
de otra cosa excesivamente justa
y que no puede hablar?


















Roberto Juarroz


jueves, agosto 29, 2019

Clou mon frère fou, si tu savais combien il faut...




Clou mon frère fou, si tu savais combien il faut de sagesse pour véritablement comprendre toute ta détresse, et en faire Clou, fou mon frère, une déesse de lumière ! Clou mon frère, mon cœur sent de te dire, avant que le profond désespoir ne te fasse finir, qu'il y a plus de perception dans les éclairs de ta folie, qu'il n'y en a dedans dans la tête sans cœur des êtres ordinaires, qui ont encore l'insanité de se moquer de l'exception que tu es Clou mon frère fou.









"Daniel Pons" & "El Greco" & "Pabellón de Palabras"
El Greco : L'ouverture du cinquième sceau 








Daniel Pons


miércoles, agosto 28, 2019

Créateur mon frère, je vais prononcer deux mots...


Créateur mon frère, je vais prononcer deux mots : "biologie" et "psychologie", et moi qui ne juge jamais, en juge sévère, je vais juger.

Premier accusé :
- Biologie...
- Comment des êtres vivants ont-ils pu, à force de prétention, s'imaginer que, dans un microscope, la vie ils pourraient cerner?

Créateur mon frère, voici mon verdict :
- Condamnés pour manque d'humilité et de fierté.

Créateur mon frère, ce n'est pas à toi que je vais expliquer mon verdict sévère, car toi qui as un cœur qui véritablement bat, tu sais qu'il faut l'humilité pour ne pas aliéner la vie dans des concepts stériles, et qu'il faut en plus la fierté pour être véritablement vivant.
Oui, Créateur mon frère, il faut être fier pour pouvoir dépasser les obsessions issues d'un intellect qui se veut sain, rationnel, cartésien, et qui en fait n'est que, s'il est employé seul, machine à balbutier, machine à projeter des ondes maladives, machine à promouvoir des malades. Malades, Créateur mon frère, sont les hommes au cerveau gros, parce qu'à force de projeter sur ce qu'ils appellent "matière", ils en font une entité molle, vide et folle.

Créateur mon frère, tu m'as bien compris ! On ne joue pas comme cela impunément avec la terre, et quoi qu'ils pissent dire et faire : la VIE EST. Créateur mon frère, ensemble chantons, dansons et rions-leur au nez, afin que, s'il reste en eux une parcelle véritablement vivante, ils puissent baisser leur tête prétentieuse, vide et molle. Afin, Créateur mon frère, d'espérer, malgré tout, que dans leur être qui dégénère, reste ne serait-ce qu'un peu d'humilité et de fierté capables de leur faire renier leurs concepts ridicules et stériles. Et s'ils font cela, Créateur mon frère, ensemble et de tout cœur, nous dirons :
-Circonstances atténuantes !


Créateur mon frère, voyons le second accusé :
-Psychologie...

Toi, Créateur mon frère, qui es riche du don que t'a fait Dieu ton père, ton génie, tu ne peux pas entendre un mot comme "psychologie" sans brusquement te lever et demander des comptes à ceux qui ont voulu enfermer, dans un concept matérialiste et triste, la psyché.

Car,  Créateur mon frère, percevoir le printemps, l'été, l'automne et l'hiver avec une acuité de plus en plus exacerbée prouve que l'âme, bien loin d'être un concept, est un paramètre perpétuellement mobile quant au sentir vrai et profond de la vie !

Et ce sentir, Créateur mon frère, jailli de l'âme est infini ; parce que l'âme, bien qu'elle soit éphémère, est un outil qui sert à l'humble phénomène pour rejoindre en pleine lumière : l'UN.

Créateur mon frère, voici mon verdict :
- Je condamne ceux qui ont voulu, dans un concept stérile enfermer l'âme, à avoir pleine de perception de ce qu'est le "mourir pour renaître".

Et puis, Créateur mon frère, de tout mon cœur, je souhaite que ceux qui à cette terrible épreuve auront été confrontés choisissent dans la souffrance, malgré la peur, le chemin qui mène vers l'Unité.









"Daniel Pons" & "Edvard Munch" & "Pabellón de Palabras"

Edvard Munch : Le Cri









Daniel Pons


¡Azotadme!


¡Azotadme!
Aquí estoy,
¡azotadme!
Merezco que me azoten.
No lamí la rompiente,
la sombra de las vacas,
las espinas,
la lluvia;
con fervor,
durante años;
descalzo,
estremecido,
absorto,
iluminado.
No me postré ante el barro,
ante el misterio intacto
del polen,
de la cama,
del gusano,
del pasto;
por timidez,
por miedo,
por pudor,
por cansancio.
No adoré los pesebres,
las ventanas heridas,
los ojos de los burros,
los manzanos,
el alba;
sin restricción,
de hinojos,
entregado,
desnudo,
con los poros erectos,
con los brazos al viento,
delirante,
sombrío;
en comunión de espanto,
de humildad,
de ignorancia,
como hubiera deseado...
¡como hubiera deseado!











Juan Noreña: Nocturno con bicicleta











Oliverio Girondo


martes, julio 16, 2019

Drunken Gunners


The gunners move like figures in a dance
Harmoniously at their machine that kills
Quite casually beyond the shadowed hills
Under the blue and echoing air of France.
The passing driver watches them askance:
'Look at the beggars - pickled to the gills.'
Yet bodies steadied in parade-ground skills
Correct the tottering mind's intemperance.
Housed under summer leafage at his ease,
Artillery board set up, the captain sees
His rule connect two dots a league apart
And throws destruction at hypotheses,
Wishing that love had ministers like these
To strike its distant enemy to the heart.


















Michael Kennedy Joseph


viernes, julio 12, 2019

Whose Fault Is It


I wanted to make a film
I did it, I didn't wait for Canal +
I didn't wait for an arts grant
I was tired of seeing the same peopleGrab our stories
So I wrote my own screenplay
That depicts our lives
I didn’t want my hands idle
I counted on my talent
I'm not "a son of"
It's only my determination that has long arms
I had to work twice as hard
As those with half the talent I have
In France it's normal for an African
Do you ask me whose fault is it?
As far as I'm concerned, I wasn't born
To build someone else's dreams
I carry my own victories and failures
I am not a slave
The French state is not my master

However the French state keeps abusing you
And you maybe get by
It's just crumbs
To make you believe that if you failed it's because you're stupid
Because the stone that the builder rejects
Will end up in the window
Only one film by Kery James
Two hundred by shitty yupies
Wow, you did it all alone
You see what I mean all alone
Poverty, how many are below that line
Since the state had the good idea
To get rich off immigrants
To fence them the neighbourhoods
Where the middle class committed suicide

But compare those neighborhoods
To what our parents fled from
The Bois-l'Abbé projects are luxurious
For someone fleeing Haiti
When I see those with more
I remember those with less
As far back as I can remember
I've never seen mom complaining
Do you know where we come from?
Me I did it all alone
Did you understand all alone, huh?
Below the poverty line
The suburbs aren't alone
The countryside is abandoned
The misery is also rural
I know sympathetic whites
For whom life is brutal

The whites suffer too, thanks
I didn't see the news
The slums have worn the yellow vest for twenty years
Nobody gives a damn
France is in denial
A mix of ignorance and contempt
Don't talk about ethnicities
I have uncles who think Africa is a country
I know the neighborhoods seen by those

Who would never set foot there
Who talk about them at every meal
Never dream of going to see the facts
I was raised like: "Don't hang out with those people, you'll get mugged"
Myths and legends on TV
Must integrate without mixing
Trouble without counter-example
The future will be your present
No colonies without consequences
Anti-white racism
So much complacency
Believe me, I know that France.
I'm not saying everybody's bad.
I say that fear and neglect
Make a nasty population

There's racism in France, who are you telling that to?
I wrote "Letter to the Republic"
You, where were you?
We don't change things
By just stating findings
Submit or act
I'll tell you like it is
Life is a question of choice!
Neither left nor right
But if our brothers don't find work
What can they do
Besides starting their own business?
You observe the world cross-eyed, you're naive
You still believe in SOS Racisme
And protests

I'm not naive, I'm betrayed
I no longer believe what I was taught
Equality, homeland
Oh yeah?
Are you the one who choses, start your business
Who's enriched on your credit?
Get in the system or perish
Forget your dreams in City Hall
As long as they talk about elites
They say you can get by if you deserve it
But you deserve to get by
It's just a technique
The state wants to put you to sleep
And play the slum lords
The only model model of success
Theirs based on dough
If they help the youth to become the old like them
You can hit the jackpot.
You won't beat the casino.
At its own game
Pyramid scheme the money rises
The shit stays at the bottom
I'm not saying everybody is on the plot
I'm saying they don't rock the boat

I have brothers who're gone
I don't romanticize les projects
Because I was raised in the weeds
I've seen guys full of vices
Smoking a guy
Which their mother considered to be
Like their own son
A bullet in the head, violent death
Is it the state that pulls the trigger?
As in the northern projects
We end up getting used to it
We never needed the state
To fill our cemeteries

Blundering police
No security nets
Identity control
At the age when you don't know who you are
End up glorifying inglorious things
Growing up in the fire
There are more obstacles
And they are more dangerous
Play with your life
Drug trafficking to "sons of"
Locked up so they can escape to a party
You're just a pawn in their little game
The politicians, only glory motivates them
How can we believe otherwise when the presidents ----
Showbiz chicks

In showbiz
How many slum kid millionaires
Who struck the word "solidarity" from their dictionary?
We've made some cash
Huh, how much?
How many entrepreneurs?
How many stars have the slums produced?
But success makes them amnesiacs
The fear of losing what they think they own, paraplegics
How many?
How many dares to protest?
How many dare to face them when they tar us in their newspapers?
Whose fault is it?
I don't try to deny the problems
But I don't count on the State, me.
I count on us
Whose fault is it?
That question belongs to the past
I have only one question
What are we doing?!














  












Kery James, Orelsan

Translated by Pabellón de Palabras*

*We respected the most as possible the english subtitles of the video







Link to the song with English and French subtitles:


Whose Fault Is It?



jueves, julio 11, 2019

À Qui La Faute ?


Je voulais faire un film
Je l'ai fait, je n'ai pas attendu Canal +
Je n'ai pas attendu le CNC
J'en avais marre de voir les mêmes
s'emparer de nos récits
Alors j'ai écris mon propre scénario
Dépeint nos vies
Je ne suis pas resté les bras ballants
Je n'ai compté que sur mon talent
Je ne suis pas " un fils de"
Il n'y a que mon détermination qui ait le bras long
J'ai dû en faire deux fois plus
Que ceux qui ont deux fois moins de talent que moi
En France c'est normal pour un Africain
Tu me demandes à qui la faute ?
En ce qui me concerne je ne suis pas venu au monde

Dans le but de bâtir les rêves d’un autre
Je porte mes victoires et mes échecs
Je ne suis pas un esclave
Je n’ai pas l’Etat français pour maître

Pourtant l’Etat français continue de vous la mettre

Et tu t’en sors peut-être
Ce n’est que des miettes
Pour mieux te faire croire que si tu as échoué c’est que t’es bête
Parce que la pierre que le bâtisseur rejette

Finira dans la fenêtre
Un seul film de Kery James

Deux cents faits par des bobos de merde
Woh, tu t’en es sorti tout seul

Tu vois ce que je veux dire tout seul
Pauvreté, combien sont sous le seuil

Depuis la bonne idée de l’Etat
De s’enrichir sur les immigrés
De leur refourguer les quartiers

Où la classe moyenne se suicidait

Mais compare ces quartiers

À ce que nos parents ont fuit
Le Bois-l’Abbé c’est le luxe

Pour quelqu’un qui vient d’Haïti
Quand j’observe ceux qui ont plus

Je me rappelle de ceux qui ont moins
D’aussi loin que je me souvienne

Je n’ai jamais vu maman se plaindre
Sais-tu d’où l’on vient ?
Moi je m’en suis sorti tout seul
T’as bien compris tout seul

Hein ?
Pauvreté sous le seuil
Les banlieues ne sont pas les seules
Campagne à l’abandon

La misère est aussi rurale
J’en connais des petits blancs

Pour qui la vie est brutale

Les blancs souffrent aussi, merci

Je voyais pas les news
La banlieue porte un gilet jaune depuis vingt ans

Tout le monde s’en bat les couilles
La France est dans le déni

Mélange d’ignorance et de mépris
Parle pas d’ethnies

J’ai des oncles qui croient que l’Afrique c’est un pays
Je connais les quartiers vus par ceux

Qui n’y mettent pas les pieds
Qui en parlent à tous les repas

N’envisagent même pas d’aller voir les faits
J’ai grandi dans : « Traîne pas avec ces gens tu vas te faire agresser »
Mythes et légendes à la télé

Faut s’intégrer sans qu’on se mélange
Galère sans contre-exemple

L’avenir sera ton présent
Pas de colonies sans conséquences

Racisme anti-blancs
Tant de complaisance

Crois-moi je connais cette France
Je ne dis pas que tout le monde est mauvais

Je dis que peur et négligence
Rendent une population méchante

Il y a du racisme en France à qui le dis-tu ?
J’ai écrit « Lettre à la République »
Toi, où étais-tu ?
On ne fait pas bouger les choses

En dressant seulement des constats
Subir ou agir

Je vais te le dire cash moi
La vie est une question de choix !
Ni de gauche, ni de droite
Mais si nos frères ne trouvent pas de taf
Qu’est-ce qu’ils peuvent faire

À part monter leur propre boîte ?
T’observes le monde avec un strabisme, t’es naïf
Tu crois encore à SOS Racisme

Et aux manifs

Je ne suis pas naïf, je suis trahi

Je ne crois plus ce qu’on m’a appris
L’égalité, la patrie

Ah oui ?
Est-ce que c’est toi qui choisis, montes ta boîte

Qui s’enrichit sur ton crédit ?
Rentre dans le système ou péris

Oublie tes rêves dans un hall de mairie
Tant qu’ils parleront d’élite

Ils disent que tu peux t’en sortir si tu le mérites
Mais tu mérites de t’en sortir

C’est qu’une technique
L’Etat veut t’endormir

Et jouer les marchands de sommeil
Un seul modèle de réussite

Le leur basé sur l’oseille
S’ils aident les jeunes à devenir des vieux comme eux
Tu peux toucher le jackpot
Tu battras pas le casino

À son propre jeu
Système en pyramide l’argent monte

La merde reste en bas
Je ne dis pas que tout le monde est dans le complot

Je dis que ça ne les dérange pas

J’ai des frères qui sont partis
Je vois pas la téci en rose

Car j’ai poussé parmi les orties
J’ai vu des mecs remplis de vices

Fumer un type
Que leur mère considérait pourtant

Comme leur propre fils
Balle dans la tête, mort violente
Est-ce l’Etat qui appuie sur la détente ?
Comme dans les quartiers nord

On finit par s’y faire
On n’a jamais eu besoin de l’Etat

Pour remplir nos cimetières

Bavures policières

Pas de filets de sécurité
Contrôle d’identité

À l’âge où tu sais pas qui t’es
Finir par glorifier des trucs peu glorieux
Grandir dans le feu

Il y a plus d’obstacles
Et ils sont plus dangereux

Mets ta vie en jeu
Trafic de stup à des « fils de »

Enfermés pour qu’ils s’évadent en soirée
T’es qu’un pion dans leur petit jeu

Les politiques, il n’y a que la gloire qui les motive
Comment croire le contraire quand les présidents ----

Des meufs du showbiz

Dans le showbiz

Combien de banlieusards millionnaires
Ont banni le mot solidarité de leur dictionnaire ?
De l’oseille on en a pris

Hein combien ?
Combien d’entrepreneurs ?

Combien de stars la banlieue a produit ?
Mais le succès les rend amnésiques
La peur de perdre ce qu’ils croient posséder, paraplégiques
Combien ?
Combien osent monter au créneau ?
Combien osent leur faire face quand ils nous salissent dans leurs journaux ?
À qui la faute ?
Je n’essaie pas de nier les problèmes
Mais je ne compte pas sur l’Etat, moi

Je compte sur nous-mêmes
À qui la faute ?
Cette question appartient au passé
Je n’ai qu’une interrogation, moi
Qu’est-ce qu’on fait ?!


















Kery James, Orelsan







Lien vers la chanson avec des sous-titres en Anglais et en Français :

jueves, julio 04, 2019

Silence


I have known the silence of the stars and of the sea,
And the silence of the city when it pauses,
And the silence of a man and a maid,
And the silence for which music alone finds the word,
And the silence of the woods before the winds of spring begin,
And the silence of the sick
When their eyes roam about the room.
And I ask: For the depths
Of what use is language?
A beast of the field moans a few times
When death takes its young.
And we are voiceless in the presence of realities—
We cannot speak.

A curious boy asks an old soldier
Sitting in front of the grocery store,
«How did you lose your leg?»
And the old soldier is struck with silence,
Or his mind flies away
Because he cannot concentrate it on Gettysburg.
It comes back jocosely
And he says, «A bear bit it off.»
And the boy wonders, while the old soldier
Dumbly, feebly lives over
The flashes of guns, the thunder of cannon,
The shrieks of the slain,
And himself lying on the ground,
And the hospital surgeons, the knives,
And the long days in bed.
But if he could describe it all
He would be an artist.
But if he were an artist there would he deeper wounds
Which he could not describe.

There is the silence of a great hatred,
And the silence of a great love,
And the silence of a deep peace of mind,
And the silence of an embittered friendship,
There is the silence of a spiritual crisis,
Through which your soul, exquisitely tortured,
Comes with visions not to be uttered
Into a realm of higher life.
And the silence of the gods who understand each other without speech,
There is the silence of defeat.
There is the silence of those unjustly punished;
And the silence of the dying whose hand
Suddenly grips yours.
There is the silence between father and son,
When the father cannot explain his life,
Even though he be misunderstood for it.

There is the silence that comes between husband and wife.
There is the silence of those who have failed;
And the vast silence that covers
Broken nations and vanquished leaders.
There is the silence of Lincoln,
Thinking of the poverty of his youth.
And the silence of Napoleon
After Waterloo.
And the silence of Jeanne d’Arc
Saying amid the flames, «Blesséd Jesus»—
Revealing in two words all sorrow, all hope.
And there is the silence of age,
Too full of wisdom for the tongue to utter it
In words intelligible to those who have not lived
The great range of life.

And there is the silence of the dead.
If we who are in life cannot speak
Of profound experiences,
Why do you marvel that the dead
Do not tell you of death?
Their silence shall be interpreted
As we approach them.














                       









Edgard Lee Masters


Silencio


He conocido el silencio de las estrellas y del mar,
Y el silencio de la ciudad cuando calla,
Y el silencio de un hombre y una mujer,
Y el silencio por el que la música sólo encuentra su palabra,
Y el silencio de los bosques antes de los vientos de la primavera,
Y el silencio de los enfermos
Cuando sus ojos vagan por la habitación.

Y pregunto: ¿Para qué cosas profundas sirve el lenguaje?
Una bestia del campo se queja unas pocas veces
Cuando la muerte se lleva a su cría.
Y nosotros nos quedamos mudos ante realidades de las que no podemos hablar.

Un chico curioso le pregunta a un soldado viejo sentado
frente a un almacén
—¿Cómo perdiste la pierna?
Y el viejo soldado se queda sin palabras
o desvía el pensamiento
porque no puede concentrarlo en Gettysburg.
Y vuelve jocoso
Y le dice: Un oso me la comió.
Y el chico se maravilla, mientras el viejo soldado
Mudo, débil, sobrevive a
Los fogonazos de los revólveres, al trueno del cañón,
Los gritos de los asesinados,
Y a él mismo tendido en el suelo,
Y a los cirujanos del hospital, los cuchillos,
Y a los largos días en cama.

Pero si pudiera describir todo esto
Sería un artista.
Pero si fuera un artista debería haber palabras más hondas
Que él no podría describir.
Está el silencio de un gran odio,
Y el silencio de un gran amor,
Y el silencio de una profunda paz interior,
Y el silencio de una amistad traicionada,
Está el silencio de una crisis espiritual,
A través del cual, el alma, exquisitamente torturada,
Llega a visiones que no pueden pronunciarse
En un reino de vida superior.
Y el silencio de los dioses que se entienden sin hablar,

Está el silencio de la derrota.
Está el silencio de los injustamente castigados;
Y el silencio de los agonizantes cuya mano
de pronto toca la nuestra.
Está el silencio entre el padre y el hijo,
Cuando el padre es incapaz de explicar su vida,
Y por eso mismo resulta incomprendido.
Hay el silencio que crece entre el marido y la mujer.
Hay el silencio de aquellos que fracasaron;
Y el vasto silencio que cubre
A las naciones quebradas y a los líderes vencidos.
Y hay el silencio de la vejez,
tan lleno de sabiduría que la lengua no pronuncia
las palabras inteligibles para aquellos que no han vivido
La gran extensión de la vida.

Y está el silencio de los muertos.
Si nosotros, vivos,
no podemos hablar de profundas experiencias,
¿Por qué asombrarse de que los muertos
no nos hablen de la muerte?
Su silencio será interpretado
Cuando nos acerquemos a ellos.













                     










Edgard Lee Masters

Traducción de Jaime Priede


domingo, junio 30, 2019

El Doliente


Pasarán estos días como pasaran
todos los días malos de la vida
Amainaran los vientos que te arrasan
Se estancara la sangre de tu herida

El alma errante volverá a su nido
Lo que ayer se perdió sera encontrado
El sol sera sin mancha concebido
y saldrá nuevamente en tu costado

Y dirás frente al mar: ¿Cómo he podido
anegado sin brújula y perdido
llegar a puerto con las velas rotas?

Y una voz te dirá: ¿Qué no lo sabes?
El mismo viento que rompió tus naves
es el que hace volar las gaviotas.









  
                                             











Óscar Hahn



Imagen: Rembrandt, La tormenta en el mar de Galilea

Llamo A Los Poetas


Entre todos vosotros, con Vicente Aleixandre
y con Pablo Neruda tomo silla en la tierra:
tal vez porque he sentido su corazón cercano
cerca de mí, casi rozando el mío.

Con ellos me he sentido más arraigado y hondo,
y además menos solo. Ya vosotros sabéis
lo solo que yo voy, por qué voy yo tan solo.
Andando voy, tan solos yo y mi sombra.

Alberti, Altolaguirre, Cernuda, Prados, Garfias,
Machado, Juan Ramón, León Felipe, Aparicio,
Oliver, Plaja, hablemos de aquello a que aspiramos:
por lo que enloquecemos lentamente.

Hablemos del trabajo, del amor sobre todo,
donde la telaraña y el alacrán no habitan.
Hoy quiero abandonarme tratando con vosotros
de la buena semilla de la tierra.

Dejemos el museo, la biblioteca, el aula
sin emoción, sin tierra, glacial, para otro tiempo.
Ya sé que en esos sitios tiritará mañana
mi corazón helado en varios tomos.

Quitémonos el pavo real y suficiente,
la palabra con toga, la pantera de acechos.
Vamos a hablar del día, de la emoción del día.
Abandonemos la solemnidad.

Así: sin esa barba postiza, ni esa cita
que la insolencia pone bajo nuestra nariz,
hablaremos unidos, comprendidos, sentados,
de las cosas del mundo frente al hombre.
Así descenderemos de nuestro pedestal,
de nuestra pobre estatua. Y a cantar entraremos
a una bodega, a un pecho, o al fondo de la tierra,
sin el brillo del lente polvoriento.

Ahí está Federico: sentémonos al pie
de su herida, debajo del chorro asesinado,
que quiero contener como si fuera mío,
y salta, y no se acalla entre las fuentes.

Siempre fuimos nosotros sembradores de sangre.
Por eso nos sentimos semejantes del trigo.
No reposamos nunca, y eso es lo que hace el sol,
y la familia del enamorado.

Siendo de esa familia, somos la sal del aire.
Tan sensibles al clima como la misma sal,
una racha de otoño nos deja moribundos
sobre la huella de los sepultados.

Eso sí: somos algo. Nuestros cinco sentidos
en todo arraigan, piden posesión y locura.
Agredimos al tiempo con la feliz cigarra,
con el terrestre sueño que alentamos.

Hablemos, Federico, Vicente, Pablo, Antonio,
Luis, Juan Ramón, Emilio, Manolo, Rafael,
Arturo, Pedro, Juan, Antonio, León Felipe.
Hablemos sobre el vino y la cosecha.

Si queréis, nadaremos antes en esa alberca,
en ese mar que anhela transparentar los cuerpos.
Veré si hablamos luego con la verdad del agua,
que aclara el labio de los que han mentido.



















Miguel Hernández