martes, abril 07, 2020

Partition Solo


Si je revenais un jour à ce qui fut : Trouverai-je
Ce qui fut et ce qui sera ? 
Partition solo
Et partition solo. 

De mille chansons, j'ai tenté de naître
Entre cendre et mer. Je n'ai pas trouvé
La mère qui fut la mère féconde.
La mer s'éloigne
Et partition solo.

J'ai cru mon âme quand elle m'a dit, adhère
Au mur qui s'effondre. Je me suis abandonné au désir sauvage
Et si j'avais, sur les saules, inscrit mon groupe sanguin,
Le vent aurait soufflé à contrevent dans les feuilles
Des saules. Les saules s'embrasent
Et partition solo.

Si je revenais un jour à ce qui fut, je ne trouverai
Que ce que, déjà, je n'y trouvais pas.
Que ne suis-je arbres, pour retrouver l'élan 
Du conteur et, partout où je penche, étayer mon horizon.
Que ne suis-je arbres qui ne grandissent pas en vain... 
Ai-je cru mon rêve ? Non. J'ai cru ce qui adviendrait
Et partition solo. 

Devant moi, une mer, et les murs me lapident.
Laisse donc ton être, mon garçon, et trouve ton salut.
La mer est plus petite que moi, comment me porterait-elle? Et elle est plus grande que moi, comment la porterai-je ?
La langue m'est devenue étroite, je me suis abandonné aux vaisseaux,
Mais le cœur de la mer ne m'a plus toléré
Lorsque  l'écume  l'absorba... Et je porte en moi la blanche éternité
Et partition solo.

Au-delà du lointain, encore un lointain, et plus il s'éloigne,
Plus le lointain s'approche des lignes de ma main.
Je le sens et le vois, un et unique
Sur l'air, à la cadence de ma chanson.
Notre ciel tombera-t-il sur nous, rassemblera-t-il ses débris
Chaque fois que nos foulées s'allongeront?
Si je revenais, un jour, à ce qui fut du pays
Des oliviers, je crierai : Prends ton temps, Pays!
Et partition solo.  

Si je revenais un jour à ce qui était, je n'y trouverai
Ni l'amour qui fut, ni l'amour qui sera.
De mille tubéreuses, j'ai tenté de promettre
Au vieux cœur un cœur jumeau et la folie
De mon aimée ! Obéissance de l'âme au corps,
Fin de ce qui jamais ne s'achève,
Tu as rompu la veine de mes vagues, fille de l'écume,
Tu as séparé ma voix de ma chanson.
Aah si je trouvais, trouvais le tempo
Et partition solo.

J'ai dit : l'Adieu n'est pas venu et il n'est pas arrivé et
Je suis parti en quête de ce qui, de ma lune, avait disparu. Laisse donc ta mort, homme, et pars.
Pars, émigre et voyage au sein du voyage.
Ce lieu n'est pas un lieu, si tu le perds.
Ce lieu n'est pas un lieu, si tu le chantes.
Mais chaque fois qu'un moineau se pose sur une pierre,
Tu recherches pour ton cœur une Eve qui le guide.
Et chaque fois qu'une branche plie, tu cries : Quel est le nombre
Des migrations ? Le nombre des morts, ô nombre?
Et partition solo. 

... Venu dans les pays des autres, je n'ai laissé
Aucun souvenir,
Ne leur ai apporté aucun.
Comme si je n'y étais pas venu, comme si je ne les avais pas vus. 

Je suis sorti pour pénétrer dans mes noms, mais l'oubli
Les dispersa et mon être se divisa pour les brandir.
Je passe par les choses comme si elles n'existaient pas...  Je ne trouve pas ce qui est.
De mille chansons, j'ai tenté de naître.
Si je revenais un jour à mon être, trouverais-je
L'être qui était l'être qui fut?
Aah si j'étais, si j'étais encore l'enfant...
Et partition solo. 











Mustafa Ata : Figurative composition , 2011











Mahmoud Darwish

Traduction de Elias Sanbar


sábado, abril 04, 2020

Creador hermano mío, las flores no son señuelos...


Creador hermano mío, las flores no son señuelos; en cada partícula de sus pétalos viven granos de polvo de luz que prueban, Creador hermano mío, a quien con su corazón sabe ver, que en una efímera partícula existe suficiente luz para iluminar la tierra entera. Creador hermano mío, la violeta, la amapola, el jacinto y la prímula son capaces de abrirse a la mínima partícula de gota de agua que sobre ellas cae. Creador, hermano mío, si por desgracia juzgas mis palabras como salidas de un ser simplista, en lugar de responderte, iría a recoger flores, con sus raíces, para hacer un ramo; entonces, trataría de descubrir entre las zarzas el suelo más fértil para replantar las flores con sus raíces. Y cuando la primavera esté de vuelta, mis ojos podrán contemplar flores saciadas de humus, flores del todo abiertas. Creador, hermano mío, si no sabes escuchar el lenguaje simple, sólo guardaré un recuerdo fugaz de ti y, a pesar de mí, mi corazón te juzgará, mi corazón pronunciará un veredicto: condenado, tú que podrías haber sido un signo de unidad, condenado por abuso de dialéctica, condenado por los tartamudeos enfermizos que hicieron de ti un ser filosófico. 


Creador hermano mío, ten cuidado cuando te encuentres con un hombre de frente clara, aspecto tranquilo y palabras mesuradas: ten cuidado, te digo, Creador, hermano mío, de que todo esto no sea un disfraz. Creador hermano mío, para que viva la vida, hace falta que juntos desterremos a los dialécticos de máscara pacífica, que desterremos, Creador hermano mío, a todos esos que tienen la inmensa pretensión de explicar lo inexplicable.














"Daniel Pons" & Créateur mon frère, les fleurs ne sont pas des leurres... & "Pabellón de Palabras"














Daniel Pons

Traducción de Mauricio Alejandro Moreno


jueves, abril 02, 2020

Créateur mon frère, les fleurs ne sont pas des leurres...



Créateur mon frère, les fleurs ne sont pas des leurres, dans chaque parcelle infime de leurs pétales vivent des grains de poussière de lumière qui prouvent, Créateur mon frère, à celui qui avec son cœur sait voir qu'il existe dans une infime parcelle d'éphémère suffisamment de lumière pour illuminer la terre tout entière. Créateur mon frère, la violette, le coquelicot, la jacinthe et la primevère sont aptes à s'ouvrir à la moindre parcelle de goutte d'eau qui sur elles tombe. Créateur mon frère, si par malheur tu jugeais mes propos comme ceux d'un être simpliste, au lieu de te répondre, j'irais cueillir des fleurs avec leurs racines pour en faire un bouquet, puis j'essaierais de découvrir parmi les ronces une terre fertile au plus pour y replanter les fleurs avec leurs racines. Et lorsque le printemps à nouveau sera là, mes yeux pourront contempler alors des fleurs gorgées d'humus, des fleurs épanouies au plus. Créateur mon frère, si tu ne sais pas entendre le langage simple, je ne garderai de toi qu'un souvenir éphémère et malgré moi mon cœur te jugera, mon cœur prononcera un verdict : condamné, toi qui aurais pu être un signe de l'unité, condamné pour abus de dialectique, condamné pour balbutiements maladifs qui ont fait de toi un être philosophique. 

Créateur mon frère, méfie-toi lorsque tu rencontres un homme au front bien dégagé, à l'allure paisible, aux propos mesurés : méfie-toi, te dis-je, Créateur mon frère, que tout cela ne soit pas déguisement. Créateur mon frère, pour que vive la vie, il faut qu'ensemble nous bannissions les dialecticiens au masque paisible, il faut que nous bannissions, Créateur mon frère, tous ceux qui ont l'immense prétention d'expliquer l'inexplicable.












"Daniel Pons" & "Créateur mon frère, les fleurs ne sont pas des leurres..."  & "Pabellón de Palabras"














Daniel Pons


martes, marzo 31, 2020

Una Página Para Inglés B


El profesor dijo,

Ve a casa y escribe
una página esta noche.
Déjala salir de ti...
Entonces, será verdadera.

Yo me pregunto si es así de simple.
Tengo veintidós años, soy de color y nací en Winston-Salem.
Allí fui a la escuela, luego fui a Durham, luego vine aquí
a esta universidad en la colina arriba de Harlem.

Soy el único estudiante de color en mi clase.
Los escalones de la colina llegan a Harlem
a través de un parque, luego paso San Nicolás,
la Octava Avenida, la Séptima, y llego a la Y,
la rama Y de Harlem, donde tomo el ascensor
a mi habitación, me siento y escribo esta página:

No es fácil saber lo que es verdad para usted o para mí
a los veintidós años, mi edad. Pero supongo soy
eso que siento, veo y escucho, Harlem, te escucho:
escúchate, escúchame - a los dos -, a ti, a mí, hablar en esta página.
(Yo también escucho a Nueva York.) ¿Yo... quién?
Bueno, me gusta comer, dormir, beber y estar enamorado.
Me gusta trabajar, leer, aprender y entender la vida.
Me gusta una pipa como regalo de Navidad,
o los discos: Bessie, bop, o Bach.
Supongo que ser de color no impide que me gusten
las mismas cosas que le gustan a la gente de otras razas.
¿Entonces mi página será coloreada por eso que escribo?

Siendo yo, no será blanca.
Pero será, sí
una parte de usted, profesor.
Usted es blanco -
Aún así, una parte de mí, como yo soy una parte de usted.
Eso es americano.
A veces, quizás, usted no quiere ser parte de mí.
Ni yo, a menudo, quiero ser parte de usted.
Pero lo somos, ¡eso es verdadero!
Como yo aprendo de usted,
Supongo que usted aprende de mí -
aunque usted sea mayor - y blanco -
y algo más libre.

Esta es mi página para Inglés B.

























Langston Hughes

Traducción de Mauricio Alejandro Moreno



domingo, marzo 29, 2020

Oración Para Una Noche De Invierno


Oh, Gran Dios del Frío y del Invierno,
Envuelve la tierra en una manta de hielo
Y congela a los pobres en sus camas.
A quienes el abrigo no alcanza
Para mantenerlos calientes,
Ni la comida, para mantenerlos fuertes...
Congélalos, Dios mío.
Permite a sus miembros caer rígidos
Y a sus corazones, dejar de latir.
Entonces mañana despertarán

En algún rico reino de ninguna parte
Donde la nada es el todo y

Todo es la nada.











Edvard Munch: Noche De Invierno













Langston Hughes

Traducción de Mauricio A. Moreno


sábado, marzo 28, 2020

Prayer For A Winter Night


O, Great God of Cold and Winter,
Wrap the earth in an icy blanket
And freeze the poor in their beds.
All those who haven't enough cover
To keep them warm,
Nor food enough to keep them strong—
Freeze, dear God.
Let their limbs grow stiff
And their hearts cease to beat,
Then tomorrow
They'll wake up in some rich kingdom of nowhere
Where nothingness is everything and
Everything is nothingness.












Edvard Munch: Winter Night













Langston Hughes


jueves, marzo 26, 2020

Clou, mi loco hermano, a ti te encerraron porque una noche...



Clou, mi loco hermano, a ti te encerraron porque una noche, desesperado, quisiste tirarte al agua. Desde entonces, Clou, hermano mío, te internaron para curarte, para quitarte el sabor del suicidio, para devolverte ese gusto de lo social que siempre debe ser rentable. Desde ese día, ese día cuando tomaron la decisión de encerrarte para supervisar los impulsos que te llevan al suicidio, desde ese día, ¡Clou mi hermano de locura, Clou el extraño, Clou el extranjero, Clou el perforado, Clou el perseguido, Clou el engañado, Clou el torturado, Clou el mutilado, Clou el inmenso! Desde ese día han intentado convertir tu suicidio sincero en un atroz cautiverio. Clou mi hermano, te salvaron de ahogarte con el indecible objetivo de levantar enormes empalizadas entre tú y la vida. Clou, mi hermano loco, estás encerrado en el universo de los campos de concentración, estás acorralado como una bestia rara. Clou, mi loco hermano: si te sientes desprendido de ese rebaño acorralado, aunque tu lana de oveja deba impregnarse de roja sangre y ser una mancha entre la trivialidad blanca de esos seres en blusas que ante nada se inclinan, entonces Clou, mi hermano loco, no seas tacaño con tu sangre, porque si con tu corazón persistes tercamente, bien podría ser que un día te transformes en un carnero cuyo manto púrpura y dorado sea un tributo pagado a cada Aurora.

Pero, Clou mi hermano loco, sé bien que la comparación con el ganado no terminará en el detalle sublime que mi ser, venido de fuera, proyectaba. Sé bien, Clou mi hermano loco, que un día en los mataderos, con la ayuda de píldoras, inyecciones y ondas eléctricas, acabarán por manejar tu carcasa todavía única.

Clou, mi loco hermano, aunque todo tu ser tenga miedo de esta muerte, sueña, sueña con tu capacidad instintiva que te lleva a rendir un homenaje siempre presente a las Auroras plenas e inusuales.














"Daniel Pons" & "Vincent Van Gogh" & "Pabellón de Palabras"

Vincent Van Gogh: La Noche Estrellada













Daniel Pons

Traducción de Mauricio Alejandro Moreno


miércoles, marzo 25, 2020

Clou, mi hermano loco, desde que vi tanta luz...



Clou, mi hermano loco, desde que vi tanta luz brillar en tu mirada fija comprendí por qué te habían internado; te internaron, Clou, mi hermano loco, porque querías bailar con tu alma. Clou, mi hermano loco, me gritaste un día: ¡existe!

Y en ese momento no sabía exactamente lo que querías decir. Pero después de separarnos, en el camino de regreso vi tu ser en plena luz aparecer ante mí y comprendí que la percepción de un alma como la tuya sólo podría llevar a aquellos que alienan la materia a encerrarte por discrepancia. Clou, mi hermano loco, tú eres el mártir, el despreciado, el rechazado, el torturado, el alienado, el prisionero de un exceso del que sufren los pesados fantasmas del exterior: un exceso de gravedad.















"Daniel Pons" & "Vincent Van Gogh" & "Pabellón de Palabras"

Vincent Van Gogh: El Patio de la Prisión















Daniel Pons

Traducción de Mauricio Alejandro Moreno


La Marcha


Camino hacia la sombra.
Voy hacia la ceniza mojada -fango de
la muerte...-, hacia la tierra.
Voy caminando y dejo atrás el cielo,
la luz, el amor... Todo lo que nunca fue mío.

Voy caminando en línea recta;
llevo las manos vacías, los labios sellados...
Y no es tarde, ni es pronto,
ni hay hora para mí.

El mundo me fue ancho o me fue estrecho.
La palabra no se me oyó o no la dije.
Ahora voy caminando hacia el polvo,
hacia el fin, por una recta
que es ciertamente la distancia
más corta entre dos puntos negros.

No he cogido una flor, no he tocado una piedra.
Y ahora me parece que lo pierdo
todo, como si todo fuera mío...

¡Y más que el sol que arde el día entero
sobre ella, la flor sentirá el frío
de no tener mi corazón que apenas tuvo!...

El mundo me fue estrecho o me fue ancho.
De un punto negro a otro
-negro también...- voy caminando...



























Dulce María Loynaz


martes, marzo 24, 2020

After Many Springs


Now,
In June,
When the night is a vast softness

Filled with blue stars,
And broken shafts of moon-glimmer
Fall upon the earth,
Am I too old to see the fairies dance?
I cannot find them any more























Langston Hughes


Theme For English B


The instructor said,

Go home and write
a page tonight.
And let that page come out of you—
Then, it will be true.

I wonder if it’s that simple?
I am twenty-two, colored, born in Winston-Salem.
I went to school there, then Durham, then here
to this college on the hill above Harlem.
I am the only colored student in my class.
The steps from the hill lead down into Harlem,
through a park, then I cross St. Nicholas,
Eighth Avenue, Seventh, and I come to the Y,
the Harlem Branch Y, where I take the elevator
up to my room, sit down, and write this page:

It’s not easy to know what is true for you or me
at twenty-two, my age. But I guess I’m what
I feel and see and hear, Harlem, I hear you:
hear you, hear me—we two—you, me, talk on this page.
(I hear New York, too.) Me—who?
Well, I like to eat, sleep, drink, and be in love.
I like to work, read, learn, and understand life.
I like a pipe for a Christmas present,
or records—Bessie, bop, or Bach.
I guess being colored doesn’t make me not like
the same things other folks like who are other races.
So will my page be colored that I write?

Being me, it will not be white.
But it will be
a part of you, instructor.
You are white—
yet a part of me, as I am a part of you.
That’s American.
Sometimes perhaps you don’t want to be a part of me.
Nor do I often want to be a part of you.
But we are, that’s true!
As I learn from you,
I guess you learn from me—
although you’re older—and white—
and somewhat more free.

This is my page for English B

























Langston Hughes


jueves, marzo 19, 2020

Creador, hermano mío, voy a pronunciar dos palabras...



Creador hermano mío, voy a pronunciar dos palabras: "biología" y "psicología", y yo que nunca juzgo, como un juez severo, juzgaré.



Primer acusado:


- La biología...

- ¿Cómo algunos seres vivos pudieron imaginar, a fuerza de pretensión, que podrían delimitar la vida con un microscopio?

Creador hermano mío, éste es mi veredicto:

- Condenados por falta de humildad y de dignidad.


Creador, hermano mío, no es a ti a quien voy a explicar mi  veredicto severo porque tú, que tienes un corazón que de verdad late, tú sabes que hace falta humildad para no alienar la vida en conceptos estériles y para estar realmente vivo.

Sí, Creador hermano mío, hace falta dignidad para poder superar las obsesiones de un intelecto que se cree sano, racional, cartesiano, y que de hecho, cuando se emplea solo, no es sino una máquina para tartamudear, una máquina para proyectar ondas enfermas, una máquina para promover a los enfermos. Los enfermos, Creador hermano mío, son los hombres de cerebro grande, porque a fuerza de proyectar sobre lo que llaman "materia", la convierten en una entidad amorfa, vacía y sin sentido.

¡Creador, hermano mío, me has entendido bien! No se juega impunemente con la tierra, y sin importar lo que puedan decir: LA VIDA ES. Creador hermano mío, cantemos, bailemos y burlémonos de ellos para que puedan inclinar su cabeza pretenciosa, vacía y amorfa, si en ellos queda una parcela de verdad viva. Para esperar, Creador hermano mío, que a pesar de todo, en su ser declinante quede aún un poco de humildad y de dignidad suficientes para desmentir sus ridículos y estériles conceptos. Y si lo hacen, Creador hermano mío, juntos y con todo nuestro corazón, diremos:

-¡Circunstancias atenuantes! ¡Circunstancias atenuantes!






Creador hermano mío, pasemos al segundo acusado:

-Psicología...

Tú, Creador hermano mío, rico en el don que te hizo Dios tu padre, tu genio, no puedes oír una palabra como "psicología" sin levantarte de repente y llamar a rendir cuentas a aquellos que han querido encerrar, en un concepto materialista y triste, la psique.

Porque, Creador hermano mío, percibir la primavera, el verano, el otoño y el invierno con una agudeza cada vez mayor demuestra que el alma, lejos de ser un concepto, es un parámetro en perpetuo movimiento en cuanto al verdadero y profundo sentimiento de la vida!

Y este sentimiento que brota del alma, Creador hermano mío, es infinito; porque el alma, aunque efímera, es una herramienta que sirve al humilde fenómeno para alcanzar en plena luz: el UNO.


Creador, hermano mío, éste es mi veredicto:

- Condeno a quienes han querido confinar el alma en un concepto estéril a tener una percepción plena de lo que es "morir para renacer".

Además, Creador hermano mío, espero con todo mi corazón que aquellos que se enfrenten a esta terrible prueba, elijan en el sufrimiento, a pesar del miedo, el camino que lleva a la Unidad.












"Daniel Pons" & "Edvard Munch" & "Pabellón de Palabras"

Edvard Munch: El Grito












Daniel Pons

Traducción de Mauricio Alejandro Moreno



miércoles, marzo 18, 2020

Creador hermano mío, el amor es algo inmenso...



Creador hermano mío, el amor es algo inmenso que supera con creces las normas que te quiere imponer el pequeño ser que en ti, a pesar de todo, permanece. Creador hermano mío, tú sabes muy bien que existen asesinatos sublimes: Creador hermano mío, para que el amanecer nazca verdaderamente en ti, mata a ese enano que roe y contamina tu sangre como la peste. Creador hermano mío, asegúrate de conservar los matices profundos de la púrpura amapola, para que tu sangre sea intachable al momento de vivir la plena aurora.












"Daniel Pons" & "Pabellón de Palabras"











Daniel Pons

Traducción de Mauricio Alejandro Moreno


sábado, febrero 22, 2020

Avant La Haine


Baiser je suis, ombre avec ombre
Baiser, douleur avec douleur,
d'être tombé amoureux,
cœur sans cœur,
des choses, de l'haleine
sans ombre de la Création.
Soif avec l'eau dans la distance,
mais soif tout autour.

Cœur dans une coupe
d'où je le bois, moi,
et personne ne le boit,
personne ne connaît son goût.
Haine, vie : toute cette haine
seulement par amour !

Il m'est impossible de te caresser
avec les mains que m'a données
le feu que je désire le plus,
l'envie d'une plus grande ardeur.
Plusieurs ailes, plusieurs vols
s'abattent en elles aujourd'hui,
fers qui enserrent les veines
et les mordent avec rancune.
Par amour, vie, abattu,
oiseau sans rémission.
Seulement par amour haï.
Seulement par amour.

Amour, ta voûte au-dessus
et moi toujours en dessous, amour,
sans autre lumière que cette avidité,
sans autre illumination.
Regarde-moi ici enchaîné,
craché, sans chaleur,
aux pieds de la ténèbre
la plus subite, la plus féroce,
mangeant le pain et le couteau,
seulement par amour.

Tout ce que signifie
hirondelles, ascension,
clarté, largeur, air,
espace volontaire, soleil,
horizon haletant,
enseveli dans un coin.
Espoir, mer, désert,
sang, mont errant :
libertés de mon âme
retentissantes de passion,
défilant sur mon corps,
où elles ne s'attardent pas, non,
mais par où elles se déploient,
seulement par amour.

Parce que dans la triste
guirlande du chaînon,
malgré le goût du geôlier,
permanent, et la saveur du poteau,
et du précipice qui guette,
grand, joyeux, libre, libre,
seulement par amour.

Non, il n'y a pas de prison pour l'homme.
Ils ne pourront pas m'attacher, non.
Ce monde plein de chaînes
m'est petit et étranger.
Qui enferme une sourire ?
Qui emmure une voix?
Au loin toi, plus seule
que la mort, que la solitude et moi.
Au loin toi, tu sens
dans tes bras ma prison : 
dans tes bras où bat
la liberté de nous deux.
Libre je suis. Sens-moi libre.
Seulement par amour.

















Miguel Hernández

Traduction de Sara Solivella Et Philippe Leignel


Antes Del Odio


Beso soy, sombra con sombra.
Beso, dolor con dolor,
por haberme enamorado,
corazón sin corazón,
de las cosas, del aliento
sin sombra de la creación.
Sed con agua en la distancia,
pero sed alrededor.

Corazón en una copa
donde me lo bebo yo
y no se lo bebe nadie,
nadie sabe su sabor.
Odio, vida: ¡cuánto odio
sólo por amor!

No es posible acariciarte
con las manos que me dio
el fuego de más deseo,
el ansia de más ardor.
Varias alas, varios vuelos
abaten en ellas hoy
hierros que cercan las venas
y las muerden con rencor.
Por amor, vida, abatido,
pájaro sin remisión.
Sólo por amor odiado,
sólo por amor.

Amor, tu bóveda arriba
y yo abajo siempre, amor,
sin otra luz que estas ansias,
sin otra iluminación.
Mírame aquí encadenado,
escupido, sin calor,
a los pies de la tiniebla
más súbita, más feroz,
comiendo pan y cuchillo
como buen trabajador
y a veces cuchillo sólo,
sólo por amor.

Todo lo que significa
golondrinas, ascensión,
claridad, anchura, aire,
decidido espacio, sol,
horizonte aleteante,
sepultado en un rincón.
Esperanza, mar, desierto,
sangre, monte rodador:
libertades de mi alma
clamorosas de pasión,
desfilando por mi cuerpo,
donde no se quedan, no,
pero donde se despliegan,
sólo por amor.

Porque dentro de la triste
guirnalda del eslabón,
del sabor a carcelero
constante, y a paredón,
y a precipicio en acecho,
alto, alegre, libre soy.
Alto, alegre, libre, libre,
sólo por amor.

No, no hay cárcel para el hombre.
No podrán atarme, no.
Este mundo de cadenas
me es pequeño y exterior.
¿Quién encierra una sonrisa?
¿Quién amuralla una voz?
A lo lejos tú, más sola
que la muerte, la una y yo.
A lo lejos tú, sintiendo
en tus brazos mi prisión,
en tus brazos donde late
la libertad de los dos.
Libre soy. Siénteme libre.
Sólo por amor.














Miguel Hernández